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Services publics : sens dessus dessous

lundi 20 septembre 2021 à 16:00

Les fonctionnaires s'expriment sur la perte de sens de leur travail

Le collectif "Nos services publics" publie une enquête choc : 80% des fonctionnaires ayant répondu sont touchés par un sentiment d'absurdité...

C'est pas gagné... - D.R.

Quelque 4.500 fonctionnaires ont répondu au questionnaire présenté entre mai et août par le collectif « Nos services publics » (voir aussi cet article). Le résultat est pour le moins inquiétant. Il révèle un mal-être profond puisque 80 % des répondants s'estiment touchés par un sentiment d’absurdité alors que la grande majorité déclare avoir rejoint le service public pour servir l’intérêt général (68 % des sondés). Les agents du service public mettent en avant le manque de moyens, un défaut de vision, l’impression de servir un intérêt particulier plus que l'intérêt général, le poids de la structure ou de la hiérarchie ainsi que le manque de reconnaissance.

Le collectif, qui est né pour prendre la parole face à une perte de sens dans le secteur public, met à disposition le témoignage de 2.590 agents sur son site ainsi que les données brutes et anonymisées de son enquête, accompagnés de graphiques de datavisualisation interactifs.

Il ressort de l'enquête que 68,2% citent le service de l'intérêt général comme premier motif pour travailler dans le service public et pour y rester. Quelque 50% évoquent un attrait pour un métier en particulier. Ce dernier chiffre augmente au sein des personnels de l'éducation nationale avec 65%). Seuls 39,8% parlent de la stabilité de l'emploi. Tous ont conscience que les opportunités de carrière seront faibles : 12% seulement citent cela comme motivation. Surprise ? La rémunération n’est un facteur d’attractivité du...

Entre autres sociétés, des cabinets d'avocats français visés par des ransomwares

mercredi 15 septembre 2021 à 15:03

Les données clients fuitent et tout le monde a l'air de s'en désintéresser

Contactés, les avocats refusent de parler, la CNIL est comme toujours aux abonnés absents, l'ANSSI n'a pas répondu à notre demande d'interview... Dans la presse, on parle beaucoup de montants de rançons, moins des millions de données personnelles qui sont publiées.

La page d'accueil du site du groupe Conti

Les ransomwares, « rançongiciels » sont une sévère nuisance et les attaques se multiplient. À tel point que la presse généraliste en parle désormais, pas toujours très bien d'ailleurs. Derrière ces groupes qui chiffrent les données des entreprises et des services publics, il y a bien entendu l'appât du gain. Les rançons demandées pour déchiffrer les informations qui permettent à l'entreprise de fonctionner sont souvent conséquentes. Mais au regard du reste de la criminalité (trafic de drogue, traite humaine, racket, etc.), cela reste pour l'instant assez modeste, comme nous l'avions évoqué dans cet article. À ce jour, le site Ransomwhe.re estime à 97,41 millions de dollars le volume des rançons versées. Ce qui augmente terriblement, en revanche, et qui atteint un niveau très inquiétant, c'est le volume des données que les groupes de pirates publient sur Internet. Ces derniers temps, plusieurs cabinets d'avocats, mais aussi des sociétés comme Dassault Falcon Jet Corp, ont fait l'objet d'attaques par ransomwares et des données sensibles, dont énormément de données personnelles de salariés et de clients ont été dispersées sur le Net. Finalement, le problème n'est sans doute pas le montant des rançons, mais la diffusion des données personnelles piratées et le manque -habituel- d'intérêt des entreprises victimes en faveur de la protection de la vie privée de leurs clients.

Dans un processus désormais classique, les groupes de pirates...

Manifestation anti-pass sanitaire à La Rochelle

lundi 13 septembre 2021 à 17:57

L'interview sans fard d'un médecin de ville

Ici comme ailleurs la contestation s'est installée dans la rue depuis de nombreuses semaines. Ce samedi 11 septembre, une pile de tracts à la main, un certain docteur Lagrange marchait en tête de cortège et en dehors des clous gouvernementaux. Généraliste la semaine, spécialiste en manif le weekend…

Les manisfestations ant-pass sanitaire s'ancrent durablement dans la cité Rochelaise - Reflets

Des milliers de personnes se sont rassemblées durant tout l'été pour récuser les modalités d'application du pass sanitaire. Les banderoles ont fleuri sur le vieux port Rochelais et des revendications s'y sont exprimées, libres, nombreuses et multiples: anti-masque, anti-vax, anti-pass, anti Macron, anti-gouvernement, pro-libertaire, pro-Chloroquine ou pro-Ivermectine… Si toutes ces attentes et toutes ces déclarations avouaient leur raison d'être, toutes les raisons n'étaient pas communément partagées. Vouloir qualifier la réalité du moment en évitant les constats d'à-peu-près revient à affirmer très "scientifiquement", que la gronde s'avère tenace et générale !

Manif du 4 sept: un diagnostic qui laissait libre cours à toute interprétation médicale - Reflets
Manif du 4 sept: un diagnostic qui laissait libre cours à toute interprétation médicale - Reflets

Mais au fil des rassemblements, et neuf week-end plus tard, le discours et les messages semblent clairement s'unifier autour de points cruciaux: non au pass sanitaire, et donc par incidence non à la vaccination obligatoire. Les slogans les plus virulents ont laissés place à des revendications plus ciblées. Comme si l'urgence du moment imposait à la Vox populi de manifester plus factuel, de revendiquer synthétique. Rappelons que nous sommes à quelques jours seulement de l'obligation vaccinale imposée aux soignants.

Manif du 11 septembre: d'accord ou pas d'accord, ici le message devient clair et limpide - Reflets
Manif du 11 septembre: d'accord ou pas d'accord, ici le message devient clair et limpide - Reflets

Deux slogans l'emportent au principal : outrepasser le pass et refuser la vaccination des enfants - Reflets
Deux slogans l'emportent au principal :...

ProtonMail : la loi, c'est plus fort que toi

lundi 6 septembre 2021 à 23:49

Les promesses d'anonymat n'engagent que ceux qui les écoutent

Cataclysme dans le monde de ceux qui pensaient que leur privacy était protégée avec ProtonMail : le fournisseur de services de mails chiffrés a répondu à une réquisition judiciaire et transmis quelques métadonnées à la police française. Visiblement, en 2021, il y a encore des gens qui n'ont pas compris l'intérêt d'une analyse du risque informationnel pour établir un modèle de menace pertinent...

Le tweet de onestla.tch

Mise à jour du 8 septembre 2021

L'affaire de la divulgation d'une adresse IP par Protomail est apparue sur le site Paris-Luttes.info dans un article titré "Récit policier de Sainte Marthe" et publié le 1er septembre.

Coup de tonnerre : le compte Twitter onestla.tech relève que Protonmail a livré à la police française des informations sur des utilisateurs de son service. C'est la douche froide. ProtonMail est très largement utilisé par tous les militants (de tous bords politiques d'ailleurs) qui souhaitent obtenir un niveau de confidentialité acceptable pour leurs échanges par mail. ProtonMail, c'est le chiffrement des emails pour M. Jourdain. On fait de la prose sans même s'en rendre compte. Ou plutôt du chiffrement sans avoir besoin de savoir comment ça marche ou sans avoir à installer des outils de chiffrement. Magique non ? Et ProtonMail a beaucoup surfé sur ce discours pour attirer des utilisateurs désabusés après les révélations d'Edward Snowden. Au delà de la confidentialité des échanges apportée par le chiffrement, ProtonMail a notamment écrit (le site a été modifié depuis) que la société ne conservait pas de traces des utilisateurs permettant de les identifier, comme l'adresse IP utilisée pour accéder à la boite mail.

Avant la polémique
Avant la polémique

Après la polémique
Après la polémique

Une façon d'invoquer le fameux « no logs » promis par de trop très nombreux vendeurs de VPN. Las... la loi, c'est plus fort que toi. En tout cas, plus fort...

Crayon au poing raconte la bande dessinée contestataire arabe

lundi 30 août 2021 à 16:59

Dix ans après le début des Printemps arabes, ce documentaire explore la BD arabe et féminine

Les deux réalisatrices ont rencontré à domicile Lena Merhej à Beyrouth, Deena Mohamed au Caire, Zainab Fasiki à Casablanca et Nadia Khiari, alias Willis from Tuni, dont les dessins et les mots portent haut les revendications de liberté et de justice des Printemps arabes. Avec chacune leur style, ces quatre femmes donnent à voir le quotidien de leur pays.

Une géante surveille la ville et lutte contre les violences faites aux femmes - dessin de Zainab Fasiki - D.R.

C’est un documentaire fort et original que signent les deux réalisatrices indépendantes, Lizzie Treu et Eloïse Fagard. La première avait co-réalisé le documentaire d’investigation Radar, la machine à cash, une coproduction Reflets et du collectif Extra Muros, dont elles sont membres toutes les deux.

Dix ans après le début des Printemps arabes, les deux journalistes ont mené une exploration de la BD arabe et féminine à travers les rencontres croisées de quatre autrices engagées. Venant du Liban, de la Tunisie, du Maroc, ou encore d’Égypte, elles ont toutes choisi la BD comme moyen d’expression pour se faire entendre. « Nous avons voulu montrer la nouvelle scène de la BD arabe, raconte Eloïse Fagard. Et nous nous sommes rendu compte qu’il y avait beaucoup de femme dans cette nouvelle vague née un peu avant les révolutions. Donc nous avons voulu nous intéresser à elles. »

Les deux réalisatrices ont rencontré Lena Merhej à Beyrouth, Deena Mohamed au Caire, Zainab Fasiki à Casablanca et Nadia Khiari, alias Willis from Tuni, dont les dessins et les mots portent haut les revendications de liberté et de justice des Printemps arabes.

La révolution fut une naissance

« Un moyen de s'exprimer à portée de main », dit Lena Merhej pour expliquer pourquoi, dans la jeune BD arabe, les femmes sont si présentes. « Moi, je suis très enragée », ajoute avec douceur cette Beyrouthine de mère allemande et de père libanais, qui avait 13 ans quand la guerre civile a pris fin, et qui retrouve...