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Peut-on fixer un seuil acceptable, légitime, de l’usage de la force publique ? À partir de quel niveau de violence, les forces de l’ordre mandatées par l’exécutif, deviennent-elles une bande de simples voyous ?
Une chose est certaine, pour répéter comme ils le font, qu’il n’y a pas de violences policières en France, Emmanuel Macron, Édouard Philippe et Christophe Castaner ont, eux, fixé un seuil. Et pour eux, ce seuil n’est pas dépassé. Point barre. Mais cela reste flou. Seule certitude, le chiffre qui permettrait au trio de choc de l’exécutif de dire qu’il y a peut-être quelques violences policière se situe au delà de deux morts, de 315 blessures à la tête, de 24 personnes éborgnées et de 5 mains arrachées.
« La guerre c’est la paix ». « La liberté c’est l’esclavage ». « L’ignorance c’est la force ». Autant de phrases du roman 1984 que l’exécutif pourrait faire siennes. Ainsi, la France, répondant à l’ONU, expliquait-elle sans s’étouffer que :
« les forces de l’ordre déployées lors d’une manifestation le sont avant tout pour protéger la sécurité des manifestants. A ce titre, il faut rappeler que le lanceur de balles de défense (LBD) n’est pas utilisé en cas de manifestation, mais uniquement en cas d’attroupement, c’est à dire en cas de manifestation ayant dégénéré (aux termes du premier alinéa de l’article 431-3 du code pénal : « constitue un attroupement tout rassemblement de personnes sur la voie publique ou dans un lieu public susceptible de troubler l’ordre public »). A aucun moment le LBD n’est utilisé à l’encontre de manifestants même véhéments, si ces derniers ne commettent pas de dégradations. Mais alors, il ne s’agit plus de manifestants, mais de participants à un...
L’inénarrable Marlène Schiappa l’a confessé à un journal philosophique : elle est sapiosexuelle. C’est-à-dire qu’elle est attirée par les gens intelligents. C’est toujours mieux que d’être attiré par les débiles. Imaginez des types qui répèteraient toute la journée et contre toute logique « il n’y a pas de violences policières en France ! »… On aurait plus envie de leur dire « allez, Kiki, Manu, vos gueules, vous saoulez avec vos conneries » que de les coincer contre le mur, les retourner et les prendre en levrette. Non franchement, même au-delà de la culbute, juste pour discuter de tout et de rien… Vous préfèreriez tailler une bavette avec un prix Nobel de littérature ou avec un animateur télé qui passe son temps à dire que les tapettes gnagnagna et que caca-pipi ? Cela dit, tout est relatif et tout est question de point de vue.... On peut aussi être complètement débile et penser que Kiki, Manu et l’animateur sont super intelligents et être attiré par eux. Mais c’est rare.
En dépit du désormais traditionnel "circulez, il n'y à rien à voir" des autorités, de nombreux rassemblements ont eu lieu sur le territoire.
A Palaiseau, la manifestation en mémoire de Steve Maia Caniço samedi matin avait une résonance toute particulière. Le 31 juillet, le Premier ministre Edouard Philippe et son ministre de l’Intérieur Christophe Castaner s’étaient rendu dans cette petite ville de l’Essonne inaugurer une «Maison de la tranquillité et de la sécurité publiques» où sont rassemblés des policiers municipaux, des policiers du commissariat et des agents du groupe de protection et de sécurisation des réseaux, la police de la RATP. Edouard Philippe a profité des caméras pour soutenir son ministre de l’Intérieur dans la tourmente.
«Nous avons lancé un appel sur les réseaux sociaux pour une manifestation hommage à Steve dans notre ville, raconte Claire Pinto, une militante d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV). Car cette inauguration d’une Maison de la tranquillité alors qu’on venait de découvrir le corps de Steve nous paraissait indécente et inhumaine.» Les manifestants sont une trentaine rassemblés devant la mairie. «Cette mort touche toute la France, pas qu’une seule famille, dit une manifestante. C’est dangereux de vivre sous Macron. Il y a un climat général de défiance. On va manifester, on ne sait pas ce qui va nous arriver. C’est ça la démocratie? Et puis l’IGPN qui ne constate aucune des violences policières...»
Annie et Chrystel expriment leur colère: «On parle plus des graffitis des permanences dans les médias que de la mort de Steve… On est cassé de partout sous Macron: les hôpitaux, l’éducation…...
La venue en France de Greta Thunberg a fait exploser en vol bon nombre de figures du landerneau médiatique. Ou peut-être a-t-elle seulement servi de révélateur.
La démocratie, en tout cas chez les Athéniens, c'était la prise de parole, le débat, la discussion. Les idées s'affrontent. L'éloquence fait ou défait les projets. Dans le nouveau monde, visiblement, on porte sa haine en bandoulière. On l'affiche, elle supplante la réflexion, évidemment, mais surtout, prenant la forme d'insulte et d'attaques, elle remplace la discussion, le débat d'idées. Les récentes manifestations d'encoprésie verbale sur les réseaux sociaux, à propos de la venue en France de Greta Thunberg traduisent l'esprit de l'époque.
Il ne s'agit pas de débattre pour savoir si Greta Thunberg apporte quelque chose ou pas au débat sur le réchauffement climatique. Si ce qu'elle dit est pertinent ou pas. Il s'agit de l'attaquer sur son physique, son âge, une supposée maladie mentale, on en passe tant les attaques sont basses et haineuses.
Comment en arrive-t-on a attaquer aussi violemment une enfant de seize ans ? Mystère.
Laurent Alexandre, le gourou auto-proclamé, puis proclamé par la presse, de l'intelligence artificielle, a ainsi osé :
Je suis pas jaloux de @GretaThunberg ! J’aimerais pas avoir des TOC graves, une dépression infantile, un mutisme sélectif, un Asperger avec monoideation et des troubles alimentaires graves me conduisant à être minuscule! Je respecte l’enfant malade mais regrette sa manipulation.
Et bien entendu, il ajoute une inversion des rôles pour se dédouaner de ses attaques haineuses...