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Climat : des voix scientifiques contre l’emballement politique

mardi 1 décembre 2015 à 19:18

curry

Le consensus scientifique asséné par le GIEC commence à agacer des climatologues pourtant engagés de longue date dans la défense du caractère anthropique du réchauffement/changement climatique. L’un d’entre eux est Judith A. Curry :

Judith A. Curry est une climatologue américaine, présidente de la School of Earth and Atmospheric Sciences (École des sciences de la Terre et de l’atmosphère) au Georgia Institute of Technology. Ses domaines de recherche comprennent les ouragans, la télédétection, les modèles atmosphériques (en), le climat polaire, les interactions air-mer et l’usage de drones pour les recherches sur l’atmosphère. Elle est membre du Comité de recherche climatologique (Climate Research Committee) du Conseil américain de la recherche1.

Judith Curry est coauteur du livre Thermodynamics of Atmospheres and Oceans (1999) et coéditrice de l’Encyclopedia of Atmospheric Sciences (2002). Elle est également auteur ou coauteur de plus de 140 articles scientifiques. Au nombre des distinctions dont elle a été honorée figure le Henry G. Houghton Research Award, qui lui a été décerné par la Société américaine de météorologie en 1992. (Source : wikipedia)

Judith A. Curry est intervenue en avril 2015 au Congrès américain pour apporter ses doutes sur l’emballement politique en lien avec le caractère anthropique du changement climatique. En tant que scientifique, madame Curry ne peut plus cautionner le discours du GIEC sur les causes de ce réchauffement — qui n’augmente quasiment plus depuis 1998 — par les gaz à effet de serre dont au premier chef, le  CO2.

Résumé de son intervention (traduction originale sur http://pensee-unique.fr et vidéo originale en fin d’article) :

Le changement climatique anthropique est une théorie dont le mécanisme de base est bien compris mais dont l’amplitude est hautement incertaine. Nous savons que le climat évolue naturellement sur des échelles de temps allant de décennies aux siècles mais nous n’avons pas d’explication pour un grand nombre de variations répertoriées au cours de l’histoire ou vues dans les données paléo-climatiques. Ces dernières incluent le réchauffement de 1910 à 1940, le refroidissement de la moitié du 20e siècle et les hiatus observé au début du 21e siècle. Les désaccords au sujet du changement climatique résultent de l’incertitude reconnue au sujet de la variabilité naturelle du climat.

Les projections des modélisations du climat pour le 21e siècle voient leur crédibilité s’amenuiser à cause de :
• L’échec des modélisations dans la prédiction du hiatus du réchauffement de la surface au début du XXIe siècle.
• L’incapacité de simuler l’organisation et le timing des oscillations océaniques multidécennales.
• L’absence de la prise en compte des variations solaires futures et des effets indirects du soleil sur le climat.
• L’apparente exagération de la sensibilité vis à vis de l’augmentation des gaz à effet de serre.

Ainsi, comment le climat du 21e siècle va-t-il évoluer ?

Outre le manque de confiance dans les projections des modèles climatiques qui se focalisent principalement sur l’impact de l’augmentation des gaz à effet de serre, notre connaissance est insuffisante pour être capable de projeter les effets des variations du soleil, les conséquences des éruptions volcaniques futures et des variations décennales et centennales de la circulation des profondeurs océaniques. Nous ne pouvons pas éliminer la possibilité d’une continuation du hiatus ou même d’un refroidissement à venir durant une partie du 21e siècle.
Nous ne pouvons pas prévoir, avec la moindre certitude, comment les variations solaires, les éruptions volcaniques, les circulations océaniques et l’influence humaine vont interagir pour déterminer l’évolution du climat durant le 21e siècle et les scientifiques ne sont pas d’accord sur lequel de ces facteurs dominera les autres.

[…]

Le changement climatique est-il dangereux ?

La question cruciale pour ce qui est du changement climatiques est celle-ci : Le réchauffement climatique est-il dangereux ?
La convention internationale de l’ONU, l’UNFCC (1992) affirme que son objectif est de parvenir à  » la stabilisation de la concentration des gaz à effet de serre à un niveau qui éviterait une interférence anthropique dangereuse avec le système climatique ».
Les troisième et quatrième rapports du GIEC font état de « raisons d’inquiétude ». Ce n’est qu’en 2010 qu’une clarification au sujet du mot « dangereux » a été apportée par les négociateurs internationaux de l’ONU. En 2010 les gouvernements sont tombés d’accord sur le fait que les émissions doivent être réduites de manière à ce que l’augmentation de la température du globe soit limitée à 2°C. La cible des 2°C est demeurée le point central des accords internationaux et des négociations bien que cette définition reste controversée et soit actuellement remise en question.

La justification originale de la cible des 2°C repose sur l’idée que des « points de basculement », – c’est à dire des transitions abruptes et non linéaires vers une état différent – pourraient se produire si ce seuil était franchi avec des conséquences qui seraient grandement non maîtrisables et hors de notre contrôle.
Le rapport AR5 du GIEC a envisagé la possibilité d’un certain nombre de points de basculement incluant la disparition de calottes glaciaires, l’effondrement de l’AMOC ( NdT : dont fait partie le Gulf Stream) et le relâchage du carbone par le pergélisol. Chacun de ces scénarios catastrophiques a été analysé par le GIEC (table 12.4) et ils se sont vus attribuer des qualificatifs de « très improbable » et « exceptionnellement improbable » ou bénéficient d’une faible confiance. Le seul point de basculement que les GIEC considère comme probable pour le 21e siècle est la disparition de la glace arctique en été (qui se reforme en hiver quoiqu’il arrive). […]

En dépit de cela, le seuil de 2°C est utilisé dans un but politique pour motiver sur l’urgence à agir pour limiter les émissions de CO2.
Lors d’un récent sommet climatique de l’ONU, le secrétaire général Ban-Ki-Moon a averti que  » En l’absence de réductions significatives des émissions de tous les pays et dans des secteurs clefs, la fenêtre d’opportunité pour rester dans la limite des 2°C ( de réchauffement) sera fermée pour toujours. »

En réalité, cette fenêtre d’opportunité pourrait rester ouverte beaucoup plus longtemps encore. Les valeurs plus faibles de la sensibilité climatique trouvées par Lewis et Curry et par d’autres études récentes impliquent que l’on s’attend à ce que le réchauffement climatique anthropique ne dépassera pas la limite « dangereuse » des 2°C au cours du 21e siècle. Un taux d’augmentation plus faible du réchauffement signifie qu’il est moins urgent d’éliminer les émissions de gaz à effet de serre et que l’on dispose de plus de temps pour trouver des solutions acceptables du point de vue économique pour décarboner l’économie. Cela procure aussi plus de flexibilité pour réviser nos politiques au fur et à mesure que de nouvelles informations deviendront disponibles. […]

Une cascade d’informations biaisées

Le changement climatique peut exacerber les problèmes environnementaux qui résultent de la surpopulation, de l’utilisation mal programmée des sols et de la sur-exploitation des ressources naturelles. Cependant il est très difficile de séparer les impacts des variations climatiques anthropiques de ceux qui résultent des variations naturelles du climat et des autres impacts sociétaux.

Il n’en reste pas moins que le changement climatique est devenu l’objet d’un grand plaidoyer selon lequel les variations anthropiques du climat sont devenues la cause dominante des problèmes sociétaux. Tout ce qui tourne mal et y compris jusqu’à des problèmes qui existaient auparavant, renforce la conviction qu’il n’y a qu’une seule chose que nous puissions faire pour résoudre le problème du changement climatique, c’est d’arrêter de brûler des combustibles fossiles. Ce grand plaidoyer est trompeur parce qu’il nous persuade que si nous résolvions la question du changement climatique la situation des autres problèmes serait alors résolue.

Les politiciens, les activistes et les journalistes ont mis en place un système de cascade d’informations biaisées et alarmantes quant au changement climatique anthropique dans le but de renforcer un agenda politique dont l’objectif est de réduire les émissions des carburants fossiles.

Une cascade d’informations est un processus qui s’amplifie de lui-même pour participer à la mise en place d’une croyance qui déclenche une réaction en chaîne auto-entretenue à l’image de la constitution d’une foule ou de la formation d’une boule de neige qui dévale une pente : plus un danger retient l’attention, plus le public s’en inquiète, ce qui conduit à une amplification de la couverture médiatique et, donc, de l’alarme.
Du fait que la lente augmentation des températures ne semble pas alarmante, ceux qui mettent en place ces processus mettent en avant l’idée que les événements météorologiques extrêmes et les impacts sur le santé résultent du changement climatique anthropique et que l’avenir est encore plus sombre si nous n’agissons pas rapidement pour refroidir la planète en réduisant les émissions des carburants fossile.

Une déconstruction de la cascade d’informations est impérative si nous voulons éviter de voir notre raisonnement biaisé et si nous voulons améliorer notre compréhension des véritables risques encourus du fait du changement climatique :

• L’origine de cette cascade se trouve dans le traité de l’UNFCC (NdT : La Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique) de 1992 qui était destiné à éviter le changement climatique anthropique dangereux au moyen de la stabilisation des émissions de CO2. Il est remarquable que ce n’est qu’en 1995 que le second rapport du GIEC a identifié une influence humaine « discernable » sur le climat du globe. Il est donc évident que le « char » de la politique » a précédé le « cheval » de la science.

• Par la suite l’UNFCC a modifié la définition du changement climatique pour se référer à un changement climatique qui est attribué directement ou indirectement à l’activité humaine. Ceci a conduit à la perception que tous les changements climatiques sont dus à l’homme.

• La hausse du niveau des océans et les événements météorologiques extrêmes tels que les ouragans, les sécheresses et les vagues de chaleur résultent du changement climatique dont on suppose, de facto, qu’il est causé par les hommes.

• Les impacts sur la santé humaine, les risques pour la sécurité nationale etc. qui sont exacerbés par les événements météorologiques extrêmes sont alors fallacieusement attribués à des causes liées au changement climatique anthropique.

Le point clef de cette cascade est le lien suggéré entre le changement climatique anthropique et les événements météorologiques extrêmes.

En 2012, le GIEC a publié un Rapport Spécial sur la Gestion des Événements Extrêmes et des Désastres pour la Promotion de l’Adaptation au Changement Climatique (Rapport SREX). Ce rapport a accordé une confiance basse à moyenne pour une tendance des sécheresses dans plusieurs régions du monde et une confiance élevée pour les vagues de chaleur en Australie. Il n’y a aucune tendance pour ce qui est des ouragans et des feux de forêts. L’attribution de quelque tendance que ce soit pour les événements météorologiques extrêmes ne peut être effectuée avec quelque degré de confiance que ce soit.
Pour ce qui concerne la perception (et les statistiques sur les dommages) selon laquelle les événements météorologiques extrêmes deviendraient plus fréquents, il y a plusieurs facteurs à prendre en compte.
Le premier est la vulnérabilité croissante et l’exposition associées avec une concentration croissante de la richesse dans les zones côtières et dans d’autres régions naturellement exposées aux désastres.
Le second facteur résulte de la variabilité naturelle. Nombre d’événements météorologiques extrêmes ont été attribués à la variabilité naturelle du climat. Aux Etats-Unis, les événements météorologiques extrêmes (e.g. les sécheresses, les vagues de chaleur et les ouragans) ont été notablement pires durant les années 1930 et 1950.

La cascade des informations sur le changement climatique décrit comme une apocalypse, obère notre capacité à raisonner rationnellement sur la manière dont nous devrions répondre au changement climatique et agit en rétrécissant les points de vue et les options politiques sur lesquels nous pourrions converger pour ce qui concerne la santé publique, les désastres météorologiques et la sécurité nationale.

Devrons nous être surpris si la réduction des émissions de CO2 n’améliore aucun de ces problèmes ?  »
[…]

 15 Avril 2015

Judith A. Curry
Institut de Technologie de Géorgie

Judith Curry a fait précéder le texte de sa déclaration par le bref résumé que voici :

« Les points principaux :

La recherche et les données récentes vont dans le sens de l’importance de la variabilité naturelle du climat. Ils remettent en question la conclusion que les humains sont la cause principale du changement climatique récent.

• La suspension du réchauffement climatique depuis 1998.
• Les estimations à la baisse de la sensibilité du climat au dioxyde de carbone.
• Les modèles climatiques prédisent beaucoup plus de réchauffement que celui qui a été observé au début de ce XXIe siècle.

Nous (NdT : La communauté des climatologues, le GIEC etc.) avons fait plusieurs choix qui posent problème quant à la définition de la situation du changement climatique et aux remèdes à y apporter.

• La définition d’un changement climatique « dangereux » est ambiguë et suppose l’existence de points de basculement catastrophiques qui sont considérés comme très peu, ou extrêmement peu, probables au cours du XXIe siècle.

•Les efforts poursuivis dans le but d’établir un lien entre les catastrophes résultant des extrêmes climatiques avec le réchauffement climatique causé par l’homme, sont trompeurs et ne sont pas supportés par les observations.

• Le changement climatique est un problème épineux qui est mal adapté à une solution de « commandement et de contrôle ».

• Il a été estimé que l’engagement des USA (INDC, Intended Nationally Determined Contribution) d’une réduction de 28% des émissions, réduirait de 0,03°C le réchauffement en 2100 (NdT : soit une baisse de quelques millièmes de degré pour des mesures équivalentes prises par la France).

Le caractère inadapté des politiques engagées qui reposent sur le Principe de Précaution laissent totalement sans solution les conséquences réelles du changement climatique et des événements météorologiques extrêmes (que ceux-ci résultent de la variabilité naturelle ou soient causés par l’humanité) :

• Nous devrions élargir le cadre de pensée pour la politique climatique et nous devrions fournir aux décideurs un choix plus vaste d’options lorsqu’il s’agit de gérer les risques liés au changement climatique.

• Des solutions pragmatiques reposant sur des efforts pour accélérer l’innovation en matière d’énergie, pour accroître notre résilience aux événements météorologiques extrêmes et pour poursuivre des mesures effectives de réduction de la pollution, ont des justifications indépendantes de leurs bénéfices en terme d’atténuation du changement climatique et d’adaptation. »

COP21 : opération #çafoutlatrouille et nucléaire à fond

dimanche 29 novembre 2015 à 16:09

Restons prudents, l’apocalypse climatique promise n’est pas encore là, mais des spécialistes plus ou moins bien inspirés savent pourtant bien nous la vendre. C’est une vision du monde. D’avant, pendant, et après la COP21.

C’est le cas de Jean-Marc Jancovici, ce polytechnicien et « consutant  climat-énergie » qui  nous fait part de ses œuvres littéraires et des solutions… nucléaires pour sauver l’humanité.

Le super-diplômé n’y va pas avec le dos de la cuillère, puisqu’il parle du danger du changement climatique, qui, « avec ce que l’on sait du danger qu’il représente, peut diminuer de plusieurs milliards la taille de l’humanité (…)  » et conclue avec un : « Je préfère de très loin les risques du nucléaire ».

Oui, parce que pour Mr Jancovici, il est impossible de passer au 100% renouvelable pour compenser une fermeture complète et incontournable de toutes les centrales au charbon de la planète.

Rien que ça.

Mais tout ça est tout à fait normal et annoncé par les rapports du GIEC. Nous vivrons donc dans un monde du brevet énergétique high-tech fait de solutions passant (beaucoup) par l’atome : vive l’écologie, vive la « décarbonisation » de l’environnement…


Jean-Marc Jancovici, « Grand angle », TV5Monde… par littlebigfred

Petit manuel du radicalisé islamiste français : un peu de questionnement, ça peut pas faire de mal…

vendredi 27 novembre 2015 à 19:01

Salafistes

Il y a beaucoup de monde pour venir, qui trouver l’origine du mal, qui expliquer le processus de radicalisation dans le détail, mais au fond, dans la grande majorité des commentaires et analyses, personne ne veut vraiment voir — le plus souvent — une réalité plus large et peut-être un peu trop déprimante pour être partagée. Allons enfants de la Patrie, le Jour de Gloire est arrivé…

Le projet ? Etre compétitif… à tout prix

Les sociétés modernes industrielles sont toutes confrontées depuis la première crise de 1974 aux même problèmes : chômage, ennui, manque de projet, règne de l’argent, domination des classes possédantes, destruction des repères collectifs, entretien et augmentation des inégalités.

Ces phénomènes, tout à fait orchestrés par les ténors du système mis en place depuis la mise en place du nouveau système de financiarisation de la planète (lire les articles sur les origines de la crise dont celui-ci qui parle de la crise de 73-74) va croissant et crée — à de nombreux moments — des mouvements de contestations, de remise en question, d’indignation —  plus ou moins violents et plus ou moins récupérés. Le punk, en 1977 est une réponse de la jeunesse au système abrutissant capitaliste. D’autres suivront, plus ou moins tranquilles : d’extrême gauche, ou d’extrême droite, basés sur une critique du système politique et parfois économique, avec comme propositions… pas grand chose de très concret ni de très réaliste.

La crise sociale française dure depuis le milieu des années 80, et elle s’amplifie dans les années 2000. Elle n’est pas le seul fruit d’une perte de vitesse économique causée par la désindustrialisation et le manque de « compétitivité » comme la plupart des ténors de la politique essayent en permanence de l’expliquer. La crise sociale française est complexe, multiforme et malheureusement entretenue par des politiques épouvantablement aveugles à celle-ci. Ou bien volontairement entretenue ? A chacun de se faire une opinion sur le sujet, le résultat reste là : paupérisation massive d’une partie de la population en l’espace de 15 ans, une défection des services publics essentiels, dont les services sociaux dans les zones les plus pauvres et les plus exclues. Ces zones qui accueillent les descendants des immigrés des années 50, 60 et 70, importés par la France qui manquait de main d’œuvre.

Bien entendu, la malaise social n’est pas cantonné aux ghettos post-immigration, puisque depuis les années 2000, la mondialisation libérale s’est donnée comme mot d’ordre la casse sociale aux fins de participer à la grande compétition économique et financière mondiale : pressions managériales, délocalisations, changements de méthodes de travail, optimisation de la gestion des ressources, optimisation fiscale, de rendement, de dividendes. Le tout recouvert par une somme de lois, règlementations, systèmes, automatisations plus étouffantes les une que les autres. La population devient un bétail pressé de se mettre en ordre et de faire tourner la roue, à n’importe quel prix, même celui de ne plus avoir de quoi vivre décemment tout en travaillant d’arrache-pied.

Une société du drive, du fun… et du vide

Tout cet enchainement socio-économique a été accompagné par la « révolution numérique » [des communications] et sa formidable capacité au pire… comme au meilleur. Passée la période excitante de découverte et de consommation des outils en ligne, le cobaye continue à tourner dans sa roue : commander sa bouffe avec un ordinateur, défoncer des ennemis dans des dédales en pixels, acheter les derniers hochets numériques à la mode et baver devant un écran ultra plat a ses limites. Le désert culturel, social, politique, économique post-moderne français devient béant. Le vide a besoin d’être rempli. C’est humain.

Là où les groupes « religieux », sectaires, fondamentalistes ont une option importante à jouer est justement ce moment du vide, du néant sociétal.  Quand plus rien, dans une société, ne tire en avant les individus, ne les relie — particulièrement pour ceux les plus faibles, fragiles, désorientés ou simplement les plus hargneux — l’appel à participer à quelque chose déclaré comme « grand », « collectif » et supérieur est un appel qui fonctionne. Relier, reliare : la religion…

Et quand ceux qui lancent l’appel ont en plus un territoire réel, conquis, et peuvent faire la promotion de leur « projet »… la tentation est grande.

Ainsi, le Califat, nommé l’Etat islamique, propose-t-il de le rejoindre afin d’effectuer plusieurs choses, dont l’une, centrale, est de vivre une expérience. Mystique, physique et politique.

Les milliers de jeunes européens s’étant convertis, souvent à la va-vite, partent pour de nombreuses raisons, toutes plus différentes les unes que les autres. Mais l’une d’elle, centrale, est de vivre une aventure, d’avoir (enfin) un projet, quelque chose à quoi se raccrocher. Prendre les armes. Oui. Tuer des gens. Comme les nations l’ont demandé à leurs populations durant des siècles. Au nom d’un dieu, qui les protège et les récompensera une fois morts. C’est effrayant, mais ce fut pourtant le lot des nations conquérantes… comme la France très longtemps.

De l’adolescente catholique au français de culture musulmane en passant par les enfants de gauchistes

La radicalisation est un processus varié, parfois complexe, mais connu. Des gens, très éduqués, peuvent du jour au lendemain rentrer dans une croyance délirante et se mettre à donner la quasi totalité de leur énergie et de leurs finances à une organisation « religieuse ». La scientologie est l’exemple le plus parlant. Démonter l’invention d’un auteur de science-fiction est malheureusement bien plus simple que les prêches de sectateurs se revendiquant d’une religion du Livre.

Toutes les religions monothéistes sont des religions du Livre. Le poids des monothéismes est important dans la plupart des sociétés pauvres, et bien moindre dans les pays riches. Quand une société n’a plus aucun repères, ni projet, ne laisse aucun espoir de changement, la tentation de se replier vers une croyance est grande. Si cette croyance se révèle  être simplement une réunion d’individus, sans plus de défis que ceux d’écouter des prêches et de prier, alors que d’autres, se revendiquant de la même religion, mais en plus « vrai », en plus pur, proposent d’agir, de participer à une prophétie, de changer de comportements, pour être élu, il y a de fortes chances que les jeunes désireux de se raccrocher à « quelque chose », aille vers la deuxième solution.

Ainsi, des jeunes gens, filles ou garçons, commencent par se tourner vers une croyance qui semble encore vivante et active, l’islam — religion souvent connotée comme religion des opprimés —  puis, ne trouvant pas obligatoirement là quelque chose de suffisant en termes d’excitation ou d' »aventure », trouvent les salafistes. Le salafisme permet de se rebeller contre la famille, la société, puisque pour les femmes il faut porter la burqa et pour les hommes,  se déguiser en barbu portant des pantalons larges. Comme les punks de 77 : le déguisement, le doigt à la société, à la famille, au pouvoir établi.

kepons-clash-77Ensuite, c’est un moyen de donner la leçon, parce que les contraintes que s’appliquent les convertis au salafisme, sont visibles et renvoient leur capacité à la pureté, à s’astreindre à un ordre, une loi divine super chiante : pas de musique, pas de rires, pas de représentations du vivant. Juste les prières, et la… désolation sociale : travailler est difficile déguisée avec une burqa ou en barbu salafiste…

Quand l’appel à aller vivre cette « religion » là où elle a établi ses quartiers, c’est-à-dire le Califat, survient, il est assez tentant, pour celui ou celle qui a plongé dedans, de passer le cap. Là-bas, au moins, il pense qu’il ne sera pas ostracisé, et puis en plus il pourra lutter avec ses « frères et ses sœurs » contre les méchants qui veulent les détruire, Allah, d’après eux, étant en plus présent là-bas à 130%…

Ce témoignage, extrait de l’émission « Un jour en France » de ce mercredi, est poignant. L’émission entière amène quelques réponses sur la démarche de radicalisation. Il reste que les jeunes gens qui plongent dans cette croyance sectaire — le salafisme — ne sont pas tous issus d’une culture musulmane, loin de là. Cette mère de famille a élevé ses enfants dans la tradition catholique.

L’état de la société n’est pas innocent, comme les terroristes

« No one is innocent » : comme le nom du groupe en question, il n’ y a pas à trouver des excuses, ou à dédouaner ceux qui commettent des actes irréparables, les djihadistes en l’occurrence.

[Attention cher lecteur, chère lectrice, article multimédia : envoie-toi donc ça dans les oreilles à fond, avec un casque, de préférence et tu reprends ensuite (Silencio, album : Propaganda – No one is innocent – 2015)] :

 

Mais il n’est pas possible non plus de se cacher les yeux, se fermer les oreilles, en refusant de comprendre ce qu’il s’est passé pour qu’on en arrive là. Exactement comme les tueries commises par des adolescents dans des campus aux Etats-Unis, croire que le ralliement idéologique, physique, d’une partie de la jeunesse à des structures violentes et totalitaires est une simple coïncidence avec laquelle la société n’a rien à voir est un mensonge aux conséquences terribles.

Ce que Valls a résumé en expliquant qu’il ne « voulait pas entendre d’explications sociologiques » aux attentats du 13 novembre. Si l’Etat islamique avait été une organisation politique pure de « destruction du capitalisme et de défense des opprimés » qui promettait un avenir glorieux à ceux qui les rejoindraient, il est probable qu’il aurait aussi bien fonctionné. Quand on sait que Manuel Valls, maire d’Evry a laissé les salafistes racoler dans les rue de sa ville durant des années, aux vues et au sus de tout le monde, et n’a jamais rien fait pour les stopper, tout en se félicitant récemment des contrats passés avec la monarchie d’où émane ce dogme…

 

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Mais la couche de promesse religieuse, de vérité universelle que la croyance salafiste amène est un « plus », et le nier est un aveuglement très inquiétant.

Que l’Etat islamique soit détruit ou non, cela ne stoppera pas l’emballement des jeunes gens qui se raccordent à la croyance sectaire qui le constitue. Ce dont nos sociétés ont besoin, c’est « d’air pur », de projets, d’espoirs, de justice sociale et de promesses tenues. Sans cela, nous continuerons à entretenir le mal-être dans nos murs, avec comme seuls objets, l’opposé de ce qui constitue une société digne de ce nom : le ressentiment, et la haine.

État d’urgence ou État urgent ?

jeudi 26 novembre 2015 à 23:15

manif-2211

Il y avait urgence, en effet. Urgence à calmer les ardeurs de ceux qui refusent le régime d’exception suite aux massacres du 13 novembre. Urgent d’étouffer toute contestation contre l’État et ses complices pollueurs qui vont encore se pavaner lors de la sinistre conférence mondiale sur le climat. Urgence à confondre mouvement social et terrorisme.

Depuis jeudi 26, un militant politique est en effet assigné à résidence en banlieue parisienne. Il est notamment impliqué, comme beaucoup d’autres, dans différentes actions d’opposition à la COP21, actions qui se préparaient depuis des mois. Les superflics de l’antiterro ont donc choisi d’utiliser les armes que leur confèrent l’État d’urgence pour régler leurs comptes avec des militants anticapitalistes. Comment confondre gauche radicale et islam radical – le film a déjà été joué dans les salles de Corrèze il y a quelques années, mais là ça n’est qu’un début. Deux squats d’Ivry, qui ne dissimulaient pourtant pas dans leurs caves le moindre centre d’entraînement djiadiste, ont été perquisitionnés violemment le même jour, et l’un de ses occupants a été convoqué en comparution immédiate au tribunal.

Joel D., la personne assignée à résidence, avait eu l’outrecuidance de déposer, ces derniers jours, un « référé-liberté » devant le Tribunal administratif (TA) contre l’interdiction des différentes marches ou manifs qui devaient avoir lieu pour dénoncer le cirque de la COP 21. Mediapart révélait, jeudi matin, qu’il était convoqué au commissariat dans l’après-midi. Et c’est la LDH, dans un communiqué sibyllin, qui a confirmé dans la soirée qu’il devra bien pointer trois fois par jour au commissariat et ne pas quitter sa commune de résidence! « Si l’on avait besoin d’une confirmation que l’état d’urgence est un danger pour les libertés publiques, constate le communiqué de la LDH, cette mesure en attesterait tant elle révèle que la lutte contre le terrorisme n’est ici qu’un prétexte pour interdire toute voix dissonante. Comme nous l’avions craint, l’état d’urgence s’accompagne de mesures de plus en plus arbitraires. »

Un communiqué écrit un peu trop dans l’urgence, explique Joël à Reflets, car la Ligue le désigne comme « responsable » d’une legal team alors qu’il n’en est rien.

Il nous dit aussi que le référé-liberté qu’il a déposé a été immédiatement classée par le juge administratif, sans l’examiner – fait rarissime en pareil cas. Oh, un petit abus de pouvoir de la justice administrative en cette période de police administrative, mille fois rien.

« En France, la liberté de manifestation fait partie de la liberté d’expression », dit à Mediapart l’avocate du plaignant devant le TA, Muriel Ruef. « Dix mois après la grande manifestation pour les libertés après l’attaque de Charlie Hebdo, voilà où nous en sommes du respect de la liberté d’expression. La peur n’est pas une bonne conseillère en matière de libertés publiques. »

Il y avait encore plusieurs centaines de personnes, ce soir mercredi, à se rassembler place de la République, précisément pour user de leur liberté de parole et dire tout ce qu’ils pensent de cet état d’urgence factice. Dimanche dernier, c’était une marche de soutien aux réfugiés qui était également interdite, entre Bastille et République. Si elle s’est finalement tenue, c’est par la détermination du petit millier de personnes qui avaient décidé, dans le calme, de battre le pavé malgré les dix cars de gendarmes mobiles déployés pour l’occasion. Un contingent néanmoins insuffisant pour contenir la foule à Bastille, comme a pu le dire un gradé dans son talkie, ce qui explique aussi pourquoi cette manif interdite a pu dérouler.

Mais on ne joue pas ainsi avec la liberté. Dès le lendemain, la préfecture de police, martiale, a annoncé officiellement avoir repéré des agitateurs de cette marche et dès mardi, 58 quidam ont reçu la visite des flics – certains ont eu droit à une garde à vue en bonne et due forme. Ces convocations étaient, persifle Le Monde, « des auditions libres censées apporter des témoignages à la police ». C’est ça, « auditions libres ». On fera les comptes un peu plus tard…

 

Radicalisation islamiste : comment confondre Allah avec un Sheitan de type IV

mercredi 25 novembre 2015 à 14:06

luciferSe radicaliser, quand on à 16 ou 17 balais est une chose très facile. De la même manière, pour les ados attardés, presque trentenaires, c’est  aussi possible : certaines substances psychotropes aidant, la chose peut se faire en quelques mois, parfois quelques années. Mais, tout le fond de l’affaire, qui n’est pas du tout traité par les médias (ni les spécialistes de la radicalisation) réside dans la croyance, et surtout l’issue un peu « bancale » — pour rester soft — qui attend les radicalisés.

Parce qu’après tout, la presse est aussi là pour faire de la pédagogie, Reflets, dans sa mission universelle de gonzo-journalisme (à l’attention de la jeunesse) s’empare du sujet et publie aujourd’hui ce petit manuel à l’attention du radicalisé islamiste. Enfin, islamiste, c’est vite dit, comment nous allons le voir ensemble…

Au départ, l’islam, c’est une affaire de tablettes

Ce que tu ne sais peut-être pas, ami radicalisé (oui, tu es aussi mon ami, parce que se planter tellement gravement dans ta croyance, au point de finir là où tu risques de finir ne peut qu’attirer la compassion, plutôt qu’autre chose), c’est que la religion que tu penses représenter, à laquelle tu as adhéré, le « vrai islam » comme tu le dis souvent, est assise sur des tablettes. Pas des Ipad, non, comme tu pourrais le croire, mais des vieilles tablettes en pierre, appelées à l’époque les « dix commandements ».

WTF pourrais-tu dire, ou encore « eh frère, essaye pas de me la faire à l’envers, le vrai islam c’est pas des tablettes de la loi, c’est le Coran ». Et bien non. Désolé, mais le prophète de la religion que tu crois suivre, le bien-nommé Mahomet, le stipule directement : l’origine du message qu’on lui délivre vient du dieu des barbus de la plaine de Mésopotamie, et les lois établies par ce même dieu, au nombre de 10, sont à respecter. Aussi.

Quoi ? Moïse est considéré comme un prophète d’Allah ? Oui. Et Mahomet le stipule. Comme Jésus, qui est juste remis à une place de prophète et non de « Fils de Dieu ou autre allusion à sa divinité incarnée », mais il est l’un des différents prophètes reconnus par Mahomet. Simplement, Mahomet « ferme la porte » et dit clairement qu’il est le dernier. Des prophètes. Why not ? Ca ne mange pas de pain. Vu le bordel déjà créé par tous les autres au fur et à mesure, on peut comprendre. Il faut bien boucler le bouquin.

Mais regardons un peu les lois en questions, celles que le Dieu-super-jaloux-et-autoritaire file à Moïse en les inscrivant au laser sur de la caillasse du Sinaï :

1- Tu n’auras pas d’autres dieux que moi. Tu ne feras aucune idole, aucune image de ce qui est là-haut dans les cieux, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux par-dessous la terre. Tu ne te prosterneras pas devant ces images, pour leur rendre un culte. Car moi, le Seigneur ton Dieu, je suis un Dieu jaloux : chez ceux qui me haïssent, je punis la faute des pères sur les fils, jusqu’à la troisième et la quatrième génération ; mais ceux qui m’aiment et observent mes commandements, je leur garde ma fidélité jusqu’à la millième génération.

2- Tu n’invoqueras pas le nom du Seigneur ton Dieu pour le mal, car le Seigneur ne laissera pas impuni celui qui invoque son nom pour le mal.

3-Tu feras du sabbat un mémorial, un jour sacré. Pendant six jours tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage ; mais le septième jour est le jour du repos, sabbat en l’honneur du Seigneur ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni tes bêtes, ni l’immigré qui réside dans ta ville. Car en six jours le Seigneur a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu’ils contiennent, mais il s’est reposé le septième jour. C’est pourquoi le Seigneur a béni le jour du sabbat et l’a consacré.

4- Honore ton père et ta mère, afin d’avoir longue vie sur la terre que te donne le Seigneur ton Dieu.

5- Tu ne commettras pas de meurtre.

6- Tu ne commettras pas d’adultère.

7- Tu ne commettras pas de vol.

8- Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.

9 et 10 Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son boeuf, ni son âne : rien de ce qui lui appartient. »

Ce dix commandements de base sont un peu le code source d’origine de tous les monothéismes, que ce soit pour les Juifs, les Chrétiens, ou les Musulmans. Chacune de ces religions adhère à ces ordres, et Mahomet le stipule ici dans le Coran (le Coran c’est la parole de Dieu à travers Mahomet, hein) :

Alors Dieu dit : « Ô Moïse! Je t’ai préféré à tous les hommes par Mes messages et par les paroles (que Je t’ai adressées). Prends donc ce que Je te donne et sois du nombre des reconnaissants. » Et Nous écrivîmes pour lui, sur des tablettes, la leçon à tirer de toute chose, ainsi qu’une explication détaillée de toute chose. Puis Nous lui ordonnâmes : « Prends-les et tiens-les fermement. Et commande à ton peuple d’en adopter le meilleur. Bientôt, je vous ferai voir la demeure des transgresseurs. (Al-A’raf  7:144-145)

Et encore là :

« Nous croyons en Allah et en ce qu’on nous a révélé, et en ce qu’on n’a fait descendre vers Abraham et Ismaël et Isaac et jacob et les Tribus, et en ce qui a été donné à Moïse et à Jésus, et en ce qui a été donné aux prophètes, venant de leur Seigneur : nous ne faisons aucune distinction entre eux. Et à Lui nous sommes Soumis ». (Al-Baqara  2:136)

Et donc, comme dans tous les monothéismes, on s’arrange un peu, les Catholiques ont massacré plein de gens au nom de leur Dieu qui leur commandait de ne pas tuer, et ils ont trouvé pour ça plein de textes de gus qui avaient décidé de continuer le texte d’origine, avec par exemple, le concept « d’œil pour œil et dent pour dent » etc, et ça donne la bible, et tout le monde sait ça. Les musulmans sont aussi soumis à ces contradictions, mais l’injonction à ne pas tuer, reste tout de même assez forte :

« Et; sauf en droit, ne tuez point la vie qu’Allah a rendu sacrée. Quiconque est tué injustement, alors Nous avons donné pouvoir à son proche [parent] . Que celui-ci ne commette pas d’excès dans le meurtre, car il est déjà assisté (par la loi). » (Al-Isrâ  17:33)

Bref, l’islam est assis sur les dix commandements, sur ces fameuses tablettes. Et faire tout l’inverse de ce qui y est ordonné, est un peu risqué si l’on prétend être dans la « vraie religion ».

Gabriel est sympa, mais gare aux brebis galeuses

Le truc que pas grand monde ne veut entendre, c’est que c’est carrément l’ange Gabriel de la bible qui vient discuter avec le prophète Mahomet, et Gabriel parle de lui-même à la troisième personne (un truc d’anges, certainement) :

Sourate 2:97 : « Quiconque est ennemi de Gabriel doit connaître que c’est lui qui, avec la permission d’Allah, a fait descendre sur ton cœur cette révélation qui déclare véridiques les messages antérieurs et qui sert aux croyants de guide et d’heureuse annonce ».

L’ange est sympa, mais il travaille pour le même Dieu que Moïse, et c’est un Dieu qui a annoncé la couleur dès le début : il est jaloux et très autoritaire. Des choses assez exemplaires sont d’ailleurs annoncées par Mahomet au sujet de l’usage et de l’abus du nom du Dieu : Allah (Yahvé, Dieu, bref, Dieu quoi) :

Sourate 2:224 : « Et n’usez pas du nom d’Allah, dans vos serments, pour vous dispenser de faire le bien, d’être pieux et de réconcilier les gens. Et Allah est Audient et Omniscient »

Donc, il est indiqué dans le Coran (le seul bouquin auquel un musulman, radicalisé ou non devrait normalement se référer, puisque c’est la parole d’Allah) qu' »user du nom d’Allah, en se dispensant de faire le bien, d’être pieux et de réconcilier les gens« , ça craint légèrement. Par exemple, rentrer dans une salle de spectacle en criant « Allahu akbar » et en tuant le maximum de gens présents, n’est pas vraiment un acte « bien », ni « pieux », ni qui réconcilie les gens ». Et comme Allah « sait tout et entend tout », on peut penser que ceux qui se la jouent comme ça ont de gros gros problèmes avec la « vraie religion ». Et au delà…

Une dernière couche pour la route, toujours tirée du Coran :

Sourate 5:32 : « C’est pourquoi Nous avons prescrit pour les Enfants d’Israël que quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c’est comme s’il faisait don de la vie à tous les hommes. En effet Nos messagers sont venus à eux avec les preuves. Et puis voilà, qu’en dépit de cela, beaucoup d’entre eux se mettent à commettre des excès sur la terre. »

Commettre des excès, oui. Comme commettre des meurtres. C’était déjà le cas à l’époque, au VII ème siècle de l’ère chrétienne. Et c’était déjà très mal considéré dans le livre saint des musulmans.

Et là, tu t’aperçois qu’en fait, c’est un démon de type IV

Il y a une chose que les radicalisés actuels ne savent pas et qui est pourtant cruciale pour eux, c’est que toute cette affaire divine a été donnée en gérance pour un temps non-déterminé. Le plus beau et le plus doué des anges d’Allah (Dieu, Yahvé, qui a créé  les anges au tout début parce qu’il avait besoin de s’occuper) a été puni parce qu’il aimait trop les hommes et la terre (le matérialisme, certains disent).

Il s’appelle Lucifer. Le porteur de lumière. C’est celui qui vient tenter les êtres humains, dans la croyance monothéiste. Pour les faire chuter. Il prend toutes les apparences, et souvent est un grand adepte de la pureté. Il pousse au delà des limites. Tente de faire faire tout ce qui est interdit par Dieu (Yahvé, Allah), oblige les hommes et les femmes à se soumettre pour renier le bien tout en faisant passer le reniement du bien… pour du bien. Le mal, c’est le bien chez Lucifer. C’est un gros malin, Lucifer. Il a d’ailleurs été nommé Satan, une fois puni par Dieu.

Par exemple, Satan va se démerder pour faire commettre tout ce qui est proscrit par le Coran ou la Bible ou la Thora au nom du même bouquin, et au nom de Dieu. Par des hommes et des femmes.

C’est le pire qu’on puisse faire. Surtout, quand dans les actes, on maltraite la création, les créatures, et voir qu’on tue. Ce qui est très interdit. Par le Coran, entre autres.

Il est certain que les radicalisés auraient dû lire le bouquin sacré où se trouve la parole d’Allah, avant de se faire embarquer par un démon Sheitan de type IV au service du plus puissant des Sheitan (le Sheitan est un diable chez les musulmans).

Une vidéo Youtube ou le discours d’un barbu ou encore celui d’une fille en burqa, d’un « imam salafiste », ne remplacent pas le texte fondateur d’une religion, et surtout, ces discours mènent à quelque chose de terrifiant. Entre autres pour ceux qui les suivent. Sachant qu’en tant que radicalisé, vous suivez les préceptes d’un obscur gourou saoudien du 18 ème siècle, qui a pété tout ce qui avait trait à l’islam d’origine lors de sa fulgurante carrière, on peut douter de la pureté religieuse de vos convictions. Comme de l’adéquation de vos croyances avec le Coran et la parole du prophète Mahomet.

(…) Les wahhabis ne sont à la Mecque que depuis 1750. Avant, les territoires sacrés étaient sous l’autorité religieuse de la descendance du Prophète (paix et salut sur lui) et sous l’autorité politique et administrative de la porte sublime (Califat Ottoman). On pratiquait alors librement les Mawâlîd (célébration de la naissance du Prophète) dans la mosquée sacrée et on visitait sans restriction le tombeau du Prophète (paix et salut sur lui)(…)

(…) Le « Kitâb al-Tawhîd » ou  » Traité de l’unicité divine  » de Muhammad Ibn ‘Abd Al Wahhâb An-nadjdî est considéré comme l’ouvrage de référence de la théologie wahhabite (…) Les wahhabites soutenus depuis leur apparition par les américains et les britanniques ont su profiter du pétrodollar pour exporter leur idéologie dans le monde. (…) Source : Histoire du Wahhabisme (les anti-doctrinaux).
 

Parce que voyez-vous, amis radicalisés, personne ne sait encore le fin fond de l’affaire sur Dieu, Allah, Yahvé, Satan et les Sheitan, mais une chose est certaine : si les tenants de l’affaire se révélaient exacts vous seriez tous voués à finir chez un Sheitan, et non au paradis.

Selon les croyances, l’enfer de Satan, l’enfer des Sheitan, c’est encore pire que ce que vous faites subir aux hommes, aux femmes et aux enfants sur terre. La punition peut durer mille ans. Certains parlent… de l’éternité.

Et comme le disait un humoriste français aujourd’hui disparu : « l’éternité, c’est long. Surtout vers la fin« .