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Situation politique estivale : sous les lobbies, la plage ? #HATVP

dimanche 27 juillet 2014 à 20:33

La HATVP (Haute Autorité pour la transparence de la vie publique) vient de publier les déclarations d’intérêts des  925 parlementaires français, tandis que Manuel Valls interdit des manifestations pro-palestiniennes, soutenu par un François Hollande pro-Netanyahu, qui du côté économique, continue d’ânonner sur « l’inversion de la courbe ». Qu’est-il vraiment en train de passer ? Petit billet coup de gueule en forme de mise au point estivale sur l’orientation politique du gouvernement du « changement maintenant », de la « justice sociale » et…des arrangements opaques.

barbec

Que veulent-ils, que font-ils, qu’espèrent-ils, où vont-ils, nos « gouvernants » en cet été 2014 ? L’opération transparence » forcée par le scandale Cahuzac de 2013 a été menée en plein été 2014, et ce n’est pas pour rien : à l’heure des apéros-barbeuque et de la pétanque, le bon peuple a autre chose faire que de  s’énerver sur l’enrichissement personnel de ses élites. Ce qui est bien pratique.

Traduction autour des saucisses-merguez : « On est pas ici pour se faire c… avec leurs histoires, déjà qu’ils nous emm… toute l’année, alors, là, on en profite, m… quoi ! »

Comme on les comprend. Et puis, de toute manière, que faire ?

Que faire des salaires, dividendes mirobolants de Philippe Briand (parlementaire UMP, ex trésorier de campagne de Sarkozy) actionnaire de 37 entreprises dont une participation de 120 millions d’euros dans une holding ? Des millions de Copé dans un cabinet d’avocats d’affaires alors qu’il était dans le même temps député et maire pour 75 000€ par an ? De Guérini, Sénateur PS, Président du Conseil général des Bouches du Rhône  mais qui siège au conseil de surveillance de la Compagnie nationale du Rhône (CNR) et y touche des jetons de présence pour plus de 24 000€ par an, préside le service départemental d’incendie et des secours pour 15 700€ annuels, tout en étant actionnaire de la Socoma ? 

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L’opération HATVP (très bien documentée par Mediapart) pourrait démontrer à l’opinion publique l’inverse de ce qui est recherché. Pourrait-elle démontrer que ceux qui dirigent le pays ne sont pas au service du bien commun, mais au service de leurs propres intérêts ? Et par conséquence, au service de groupes d’intérêts privés, de lobbies ? La population pourrait-elle commencer à penser que chacune des décisions des élites politiques est prise en fonction des volontés de groupes d’intérêts privés qui menacent, promettent, achètent ? Comment expliquer le cadeau de 30 milliards de François Hollande, Président socialiste de gauche et du « changement maintenant », au Medef ? Ce cadeau qui ne peut rien amener en termes d’emplois, ce que chacun sait, des spécialistes les plus pointus à Martine, la coiffeuse de Nemours ?

Sous les lobbies, la plage

Le problème des lobbies et des politiques achetés par ceux-ci a déjà largement été traité sur Reflets. On sait ce qu’ont fait les Tony Blair,  Gerhard Schröder, Nicolas Sarkozy, à peine sortis de leurs mandats, et quelles rémunérations les groupes privés leur fournissent. La grande question actuelle, avec l’accélération de l’écroulement social, économique, d’un pays comme la France, et qui devient brûlante, est la suivante : comment les hommes et femmes au pouvoir vont-ils pouvoir continuer à cacher leur compromission avec les lobbies tout en menant une politique qui relèverait, ou tout du moins, soulagerait le pays ?

Les maigres convictions de ces politiques de tous bords sont devenues tellement minces face à leur avidité difficilement camouflée, que chaque discours sonne plus creux que l’ancien. Les effets récessifs de leurs non-décisions accentuent le malaise social : les actionnaires des grands entreprises cotées en Bourse s’enrichissent un peu plus quand le nombre de personnes en dessous du seuil de pauvreté augmente, le livret A est à son plus bas historique, mais les banques n’ont aucune réglementation contraignante de plus qu’en 2009, au plus fort de la crise financière… Etrange, non ?

lobbyiste

« Sous les lobbies la plage » pourrait-être le nouveau slogan de notre époque. L’équipe de François Hollande travaille pour eux, comme l’équipe Sarkozy le faisait, comme une équipe Front national le ferait s’il arrivait au pouvoir. La politique n’est plus entre les mains de ceux qui appellent à ce que « la population les élisent par les urnes ». La politique n’est pas dictée à Paris, ni à Bruxelles. Elle est dictée par des types en costard-cravate qui sirotent des cocktails au bord de piscines de luxe la moitié de l’année et font passer les messages de leurs patrons aux décideurs politiques le reste du temps.

Il reste une chose à faire, une fois les barbeuques éteints, et les domiciles retrouvés pour ceux qui ont eu les moyens de s’extraire de leur quotidien : se prendre en main, et ne plus rien attendre des élites.

Sinon qu’elles appliquent ce que leur soufflent les spin-doctors des multinationales.

Mieux vaut agir en toute liberté que continuer à prendre au sérieux les clowns de la République. Tant qu’ils nous laissent encore un peu de liberté. Parce que quand il n’en restera que très peu, de cette liberté inscrite au fronton des mairies…, ce sera eux… ou nous.

 

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La compassion chrétienne façon Opus Dei

vendredi 25 juillet 2014 à 10:49

Cilice

« Avec l’aide de la grâce, le chrétien découvre chez l’autre un enfant de Dieu, un frère de Jésus-Christ », prêche l’Opus Dei sur son site. La compassion, l’amour de l’autre, tout un programme que l’Opus Dei a mis en application de manière très personnelle avec le webmaster d’un site de prévention contre les dérives sectaires et les effets des sectes. En 1999, Prevensectes.com rend compte d’un rapport d’une commission parlementaire belge sur les sectes. Son site pointe vers le rapport qui indique que l’Opus Dei est considéré comme une secte. Mais ce n’est que onze ans plus tard que l’organisation, au détour d’une recherche via Google, découvre la page web. Ni une ni deux, un courrier est envoyé à Xavier Martin Dupont, webmaster : retirez tout de suite ce texte !

Le webmaster s ‘appuie sur le délai de prescription qui est de trois mois et refuse tout net. D’autant que ce rapport est cité par de nombreux autres sites. Les dérives de l’Opus sont connues de tous et de nombreux articles de presse en rendent compte.

Faisant preuve d’une véritable charité chrétienne, l’organisation porte plainte. Mais dura lex, sed lex, le Tribunal de grande instance de Paris déboute totalement l’Opus Dei. La prescription est bien de trois mois, il n’y a pas de loi divine qui permette à l’Opus de déroger à la règle.

L’affaire aurait pu s’arrêter là.

Mais l’Opus Dei interjette appel. S’attachant sans doute toujours à mettre en ce qu’il prêche sur son site : « La vraie charité se distingue de la sociabilité naturelle et va bien au-delà des liens nés du sang ou de la camaraderie entre amis dans le temps libre ou les loisirs ; elle se distingue aussi de la compassion que nous pouvons éprouver devant la solitude ou la misère d’autrui. » Car l’Opus Dei et son avocat, Maître François Meyer, ne l’ignorent plus à ce stade : Xavier Martin Dupont est atteint d’un cancer et subit des chimiothérapies particulièrement éprouvantes. Un petit procès de plus pour la compassion…

La Justice, même si elle lui donne raison jusque là pense également très fort à Xavier Martin Dupont qui se voit refuser l’aide juridictionnelle alors qu’il est sans ressources. Que du bonheur…

Il est encore temps pour l’Opus Dei de méditer les bonnes paroles de l’un des apôtres : « Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est Amour. »

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La presse, Gaza et Israël

lundi 21 juillet 2014 à 19:32
Accords d'Oslo / 1993 - Photo : Vince Musi / The White House

Accords d’Oslo / 1993 – Photo : Vince Musi / The White House

Doit-on choisir son camp dans ce conflit asymétrique qui oppose la droite dure Israélienne et le Hamas ? Certains journaux le font. D’autres, se contentent de rapporter, jour après jour, inlassablement la liste des atrocités. Est-ce une bonne « voie » ? Sans doute pas. La surenchère dans l’horreur, d’un côté ou de l’autre, ne peut qu’entraîner une action pire encore, une radicalisation chaque jour plus rigide de part et d’autre. Le rôle de la presse ne devrait-il pas être de minimiser la portée médiatique de ceux qui poussent à la guerre et de maximiser la voix de ceux qui appellent à la paix des deux côtés ? Pourquoi ne pas faire sonner la voix des peuples éveillés plutôt que celles des « politiques » et de la haine ?

Pour ce qui est de la France, on trouve bien plus de références à la LDJ, au Betar et surtout, aux « hooligans » qui accompagnent immanquablement chaque fin de cortège de manifestations à connotation politique, quelles qu’elles soient, qu’à l’UJPF, par exemple, qui manifeste aux côtés des militants de la cause palestinienne. Pourquoi ? Les messages d’appel à la paix seraient-ils moins « vendeurs » que les hordes de casseurs qui, quel que soit le motif d’une manifestation, parviennent toujours à le masquer ?

La presse retient plus facilement les feux de véhicules, de poubelles, les vitrines fracassées que les messages des manifestants légitimes. Les photos finissent de figer l’inconscient collectif. Sur-médiatiser ces violences urbaine,s qui se manifestent cette fois sous forme d’antisémitisme, revient à souffler sur les braises. A imbécillité crasse des casseurs antisémites répondent comme un écho malsain la LDJ, le Betar ou le CRIF. Le simplisme véhiculé par toutes ces voix de haine amplifiées par la presse conforte la peur. La peur de « l’autre ». Et cette peur n’amène que violence.

Entendez-vous parler de Mohammed Dajani, professeur Palestinien qui a emmené ses élèves visiter Auschwitz-Birkenau ?

Entendez-vous Mads Gilbert, ce médecin norvégien à Gaza ?

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Entendez-vous la presse préciser les rôles d’ incendiaires du Hamas et du Likoud comme l’a fait avec une justesse impressionnante Mediapart ?

Avez-vous lu cette tribune de Sayed Kashua ?

Avez-vous lu que des Juifs et des Palestiniens ont rompu le jeune ensemble ?

La situation se tend chaque année un peu plus au détriment des plus faibles, c’est à dire la population des territoires occupés. Il semble impossible d’envisager une sortie politique et/ou diplomatique de ce conflit sans fin.

Pourtant, en se rangeant du côté des « optimistes », on peut évoquer la guerre du Liban ou le conflit en Irlande du Nord. Qui a connu l’état de Beyrouth au milieu des années 80 ne pouvait imaginer une fin de cette guerre civile. Et pourtant… Qui a connu les atrocités et les coups bas de part et d’autre entre l’armée britannique et l’IRA ne pouvait envisager une sortie politique du conflit. Et pourtant…

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La droite dure ne prospère jamais mieux lors des élections que lorsque la peur s’installe dans la population appelée aux urnes. C’est cette peur qui permet au Likoud de se maintenir. C’est cette peur qui permet au Hamas de se maintenir au pouvoir. Ces peurs enfoncent deux peuples dans une voie sans issue. Il est temps de redonner la parole à ceux qui n’ont pas peur de la paix.

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Réfugiés syriens… Encore un effort M. Hollande !

mercredi 16 juillet 2014 à 00:37

C’est beau comme un argumentaire marketing. Le ministère des Affaires étrangères fait des infographies pour que tout le monde comprenne bien.

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Peu avant, paraissait ce graphique. Coïncidence ?

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Le souci avec les chiffres, c’est que l’on peut leur faire dire n’importe quoi.

Par exemple, les Nations Unies ne sont pas tout à fait d’accord avec l’idée que la patrie auto-proclamée des Droits de l’Homme soit en pointe sur l’accueil des réfugiés syriens. L’ONU épingle en fait très sévèrement toute l’Europe :

(Reuters) – Europe must open its doors to more Syrian refugees, having welcomed only a « miniscule » number while Syria’s neighbors have reached « saturation point », the U.N. refugee agency UNHCR said on Friday.

Syrian refugees, whose numbers are set to pass 3 million in the next few weeks, are almost all in Lebanon, Jordan and Turkey, with smaller numbers in Iraq and Egypt. But that is changing, said UNHCR chief spokeswoman Melissa Fleming.

« The trend is obvious now, they’re moving beyond the neighboring countries. The neighboring countries have reached saturation point. And many Syrians are now seeking refuge in Europe and we’re asking Europe to do more. »

In more than 3 years of war, very few Syrians have made it to continental Europe. There have been 123,600 asylum requests, mostly in Sweden and Germany, but that figure includes double counting, since some have asked for asylum in several countries.

« Relative to the 2.9 million refugees in the countries immediately surrounding Syria, these numbers are small, in fact they’re miniscule. They represent only 4 percent of Syrian refugees, » Fleming told a news briefing in Geneva.

« Just to put this into perspective, Europe has a population of 670 million people. Contrast that to Lebanon, which has a population of 4.4 million people and has received 1.1 million refugees. »

Although the European Union (EU) has been a leading donor for the humanitarian aid effort in Syria, some countries on the continent have « terrible » conditions for receiving refugees. Some detain them, and some – Bulgaria, Spain and Greece – have tried to reject them before they land in unseaworthy boats.

« There was one case in which survivors claim their boat was being turned around by an official boat and in the process of being turned around it capsized and many of the passengers died. This is unacceptable, » Fleming said.

A UNCHR report said that happened near the Greek coast of Farmakonisi on Jan. 20 this year, and 12 women and children from Syria and Afghanistan died.

One country in Europe – Russia – has sent 12 refugees back to Syria, breaking an international law principle that no would-be refugees should be sent back to a place where their life or liberty would be at risk, the report said.

Russia – an ally of President Bashar al-Assad – has not granted refugee status to a single Syrian, although it granted 1,193 temporary asylum requests in 2013, it added.

Fleming told Reuters that European countries should admit « everyone who wants to come », which she said was a minority of the overall refugee population, since many wanted to remain closer to home in an Arabic-speaking community.

« Some people, when we offer to resettle them, have turned it down. »

She blamed tabloid newspapers for « awful and distorted headlines claiming that floods of Syrians were about to arrive ».

« We’re asking for other forms of protection which include family reunification, extending student visas, offering scholarships, all kind of different mechanisms that could allow for the admission of more Syrians. »

(Reporting by Tom Miles; Editing by Stephanie Nebehay and Ralph Boulton)

 

Et encore… c’était avant qu’une mère syrienne ne perde son enfant après avoir été « trimbalée » de Suisse en Italie :

«La Suisse a la mort de ma fille sur la conscience»

Renvoyée en Italie après avoir voulu se rendre en France en traversant la Suisse, une Syrienne a accouché d’un enfant mort-né faute de soins. Son mari accuse les autorités helvétiques.

Une faute?

C’est l’émission «10 vor 10» de la SRF qui a révélé l’affaire mercredi. Refoulée en Italie après avoir voulu se rendre en France en passant par la Suisse, une Syrienne enceinte de sept mois a accouché d’un enfant mort-né faute de soins. Le corps des gardes-frontière mène une enquête interne, comme l’a confirmé son chef, Jürg North.

Un médecin italien a vertement critiqué les autorités suisses sur le plateau de SRF. «Si la femme avait reçu de l’aide en Suisse, ce malheur aurait pu être évité», selon lui.

«Taisez-vous et ne nous cassez pas les bonbons»

Les funérailles du bébé se sont déroulées mercredi, à Domodossola (It), précise «20 minuti». Le père de la petite fille est encore en état de choc: «Je tiens la Suisse pour responsable. Elle a la mort de ma fille sur la conscience: si ma femme avait reçu les soins nécessaires, alors peut-être que…» a-t-il déclaré, avant de livrer sa version des faits. [...]

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Université ouverte du Think Tank Altair en Avignon

mardi 15 juillet 2014 à 10:31

AltairPour la quatrième année consécutive, le Think Tank Altair groupe de réflexion autour de la culture et des médias, tiendra son université ouverte pendant le Festival Off d’Avignon les 17 et 18 juillet 2014. En cette occasion, un cycle de 4 tables rondes / débats se tiendront autour des thèmes suivants :

Et pour la première année se tiendra la journée du financement participatif.

Reflets est pour la seconde année partenaire de l’événement.

Retrouvez le programme complet sur le site d’Altair

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