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La culture, c'est comme la confiture !

lundi 28 novembre 2022 à 09:29

C'est bon...

Cinéma, séries, expos, musique, littérature : l’offre est tellement abondante qu'il est parfois difficile de s’y retrouver et de faire des choix. Voici quelques conseils totalement subjectifs – Eh oui on assume !

miam... - Bicanski - Pixnio

Cinéma : il est comment le nouveau Bedos ?

On avait été déçu par sa reprise d’OSS 117 – difficile de passer après Hazanavicius – et « La Belle époque » avec Daniel Auteuil et Fanny Ardant ne nous avait pas emballés. Quid de « Mascarade » ? L’idée du scénario est plutôt habile : deux gigolos homme et femme vont s'associer pour piéger des quinquas friqués (joués par Isabelle Adjani et François Cluzet). Les acteurs sont globalement bons avec notamment une Marina Vacth au mieux de sa forme dans son rôle de manipulatrice sans scrupules. Le film souffre toutefois de quelques longueurs : une demi-heure de moins n'aurait pas été de refus, et d’une once de lourdeur : la thèse féministe est un peu trop attendue. Ces réserves mises à part, le nouvel opus de Bedos reste virevoltant et prometteur pour la suite de sa filmographie.

Série : un petit bijou pas en TOC !

Oui, je sais ! Dès qu’on parle d’Arte, ça sonne un peu élitiste mais que nenni ! La chaîne franco-allemande est de plus en plus en pointe dans les offres de séries et n’a rien à envier à celle des grandes plateformes. En témoigne cette pépite : « Pure », une série britannique adaptée de l'ouvrage de Rose Cartwright. Elle raconte l'histoire d’une provinciale, Marnie, qui décide de sortir de sa campagne et de débarquer à Londres pour fuir une pathologie qui la handicape : son obsession sexuelle. On suit l’évolution d’une jeune femme aux prises avec des tocs qu’elle va devoir assumer et dépasser pour entrer de...

Ukraine : la paix, arme de capitulation massive de la Russie ?

mardi 22 novembre 2022 à 11:47

Les pressions russes pour une paix rapide sont un moyen d'obtenir ce qu'elle n'a pu gagner militairement

Alors que l'armée russe est en difficulté, Vladimir Poutine cherche à gagner du temps et, éventuellement, à geler la situation par une paix, sans doute temporaire, aux conditions russes. Pour tenter de mettre à genoux ce peuple qui ose lui résister et diviser les soutiens de l'Ukraine, la Russie bombarde les infrastructures électriques tout en fustigeant une position « irréaliste » du président Zelensky. La Russie cherche en fait une capitulation déguisée de l'Ukraine et de l'Occident.

Libération de Kherson - Copie d'écran - Twitter

Pour déclencher une guerre, il suffit d’être seul. Pour faire la paix, il faut être deux. Kyiv a posé ses conditions pour entamer des discussions de paix avec Moscou: la souveraineté retrouvée de l'Ukraine sur l'ensemble des territoires situés dans ses frontières de 1991, donc y compris la Crimée, annexée par les Russes après un référendum illégal en 2014.

En Europe et aux États-Unis, des dirigeants et des politiques appellent à envisager la paix. Selon le quotidien américain, le Washington Post, l'administration de Joe Biden tente discrètement d'encourager le président ukrainien Zelensky à négocier avec son homologue russe, pour garantir le soutien des puissances occidentales dans la durée. Une demande, non pas pour ramener Kyiv à la table des négociations, mais plutôt pour montrer une volonté de négocier et ne pas apparaître comme un facteur de blocage. Quelques jours auparavant, le conseiller du président ukrainien, Mykhailo Podoliak, avait écrit sur Twitter que seule une discussion «avec le prochain dirigeant de la Russie» serait efficace. Ambiance...

Dans les actes, le soutien américain est total. L’administration Biden vient de demander au Congrès de valider une aide d’urgence économique et militaire de plus de 37 milliards de dollars pour 2023. Le total de l’aide américaine accordée à l’Ukraine dépasse les 100 milliards, dont 70% pour l’aide militaire.

En France, des voix s’élèvent aussi pour appeler à la paix. Il y a bien sûr la galaxie de l’...

La liberté d’informer devant la justice

lundi 21 novembre 2022 à 10:50

L'audience en appel de Reflets contre Altice se tiendra ce mercredi 23 novembre

Peut-on censurer des articles qui ne sont pas encore écrits ? En première instance, le Tribunal de commerce de Nanterre a répondu oui. Mercredi, la cour d'appel de Versailles doit statuer à son tour. Et le 15 décembre, Reflets retourne au tribunal de commerce de Nanterre pour une audience au fond. Le Syndicat National des Journalistes s'est joint à l'affaire pour contrer cette attaque contre toute la profession.

cour d'appel de Versailles, façade Nord - Tiraden - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

Rappel des faits : le 6 octobre, le tribunal de commerce de Nanterre statuait en référé sur la demande de trois entreprises du groupe Altice. Au nom de la protection du secret des affaires, elles demandaient le retrait de plusieurs articles publiés par Reflets sur la base de documents diffusés sur Internet par le groupe de ransomware Hive. Altice souhaitait également que nous ne puissions plus écrire d'articles à son sujet. Dans son ordonnance, rendue en référé, le tribunal a considéré que nous n'avions pas violé le secret des affaires, que nous ne devions pas retirer les articles déjà publiés, mais nous interdit toute nouvelle publication, sans précision de temps et de champ d'application.

Devant cette décision de justice, l'ensemble de la profession s'est mobilisée à l'appel du Fonds pour une presse libre. Plus de 100 médias indépendants et organisations de journalistes s’indignaient de la décision de justice obtenue par le milliardaire Patrick Drahi et son groupe Altice.

Cette attaque de Patrick Drahi est en effet un terrible révélateur de l'idée du journalisme que se font les milliardaires propriétaires de groupes de presse. Le buzz, le clash, l'enquête, pourquoi pas, tant que cela rapporte, mais surtout, que l'on ne parle pas de moi et de mes affaires. Cela donne à voir ce que devient la presse et les limites imposées aux journalistes. Les propriétaires de journaux n'ont même plus besoin de « faire pression » sur leurs...

Etats-Unis : il n'y a pas eu de vague républicaine aux midterms

mercredi 16 novembre 2022 à 14:06

Pour la politologue Nicole Bacharan, le président Biden sort renforcé de ces élections.

Si la Chambre des représentants a basculé du côté des Républicains, les Démocrates sont assurés de conserver le Sénat avant même le second tour des élections en Géorgie. Si le Président Biden a limité la casse et en sort personnellement grandi, la seconde partie de son mandat s’annonce très difficile.

Donald Trump (2016) - Gage Skidmore - Wikipedia - CC BY-SA 2.0

Nicole Bacharan, politologue spécialiste des États-Unis, analyse les résultats des élections de mi-mandat et l'avenir des deux principaux partis politiques du pays.

Dans quel état sort l’Amérique après ses élections de mi-mandat?

Nicole Bacharan : Ce scrutin a montré la vitalité de la démocratie et c’est encourageant. Les Américains ont davantage voté qu’habituellement. La participation est estimée à 51%, alors qu’elle est largement inférieure dans les élections similaires précédentes. Cela s’explique par plusieurs raisons: Trump mobilise le camp républicain mais aussi les Démocrates, les Américains se sentent concernés par la question de l’avortement et enfin, beaucoup désiraient voter pour affirmer leur attachement à la démocratie. Globalement, tout s’est déroulé paisiblement, les citoyens ont foi dans leur démocratie et il veulent la garder vivante. Même s’il peut y avoir des contestations dans les jours ou les semaines qui viennent, c’est réconfortant. Autre signe d’espoir, parmi les candidats soutenus par Donald Trump, la moitié ont été élus, mais les autres ont été écartés car trop irrationnels et inquiétants. Le pays reste très divisé et deux visions irréconciliable s’affrontent.

Peut-on dire que la victoire des Républicains serait celle de l’extrême-droite?

La victoire des Républicains serait celle de l’extrême droite, même s’ils sont plus divisés qu’on pourrait le croire. Il ne fait aucun doute que les trumpistes sont d’extrême droite: certains contestent...

Procès du vol Rio-Paris : l’implacable loi de Murphy

samedi 12 novembre 2022 à 14:42

Omerta généralisée, complaisance institutionnelle, manque de réactivité… le crash était-il écrit d’avance ?

La loi de Murphy communément appelée « loi de l’emmerdement maximum » est en réalité une théorie élaborée par un ingénieur aérospatial, Edward Murphy, à la fin des années 40. Dans la conception des avions et des fusées on part du principe que « le pire est certain ».

13 longues années d'attente pour les familles des victimes - reflet

Ce précepte établi peut se traduire par « tout ce qui est susceptible d’aller mal, ira mal, tôt ou tard ». Or, dans l’affaire des sondes Pitot qui ont occasionné le crash du vol AF 447, l’administration française et européenne, Airbus, et Air France, ont réagi comme si la loi de Murphy ne s’appliquerait pas. Là n’est apparemment pas la seule entorse faite au respect des procédures et à la logique des choses, dans un milieu où l’erreur et le laisser-aller ne pardonnent pas.

Au procès du crash de Rio, on se croirait parfois dans une unité Alzheimer tant les témoins ont la mémoire qui flanche sur ce qui demeure le plus grand drame d’Air France, survenu avec un Airbus A 330 en 2009. Il faut dire qu’au regard des manœuvres dilatoires orchestrées par Air France et Airbus (13 ans d’instruction), certains appelés à la barre ont avancé en âge ; d’autres sont décédés en emportant au ciel leur savoir et leurs secrets. Cela rend la tâche de la juge Sylvie Daunis et des avocats des parties civiles encore plus ardue.

Alors qu’Air France accuse Airbus d’avoir manipulé une expertise, on pressent que l’entente cordiale entre ces deux prévenus se fissure au gré des audiences. Mais l’heure est venue d’entendre l'ancien pilote d’essai d'Airbus, Armand Jacob, qui comparait en tant que témoin mais semble subir les affres d’une mémoire en pointillé. Notamment quand il s’est agi de se souvenir des circonstances d’un incident arrivé dans une autre compagnie, Air Caraïbes, en septembre...