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Acte 2 : Comment votent nos élus ?

jeudi 27 octobre 2022 à 13:35

La réponse nous est cette fois-ci apparue claire et limpide lors d'un conseil communautaire très révélateur

Comment votent-ils ? Très simple, ils lèvent la main. Mais avant de se déclarer pour ou contre une délibération, ils fondent leur conviction sur la raison des choses, sur le factuel d’incontestables données. Comment pourrait-il en être autrement lorsqu’il s’agit de légitimer une dépense de 14.5 millions d’euros...

LA délibération du jour, l’aide financière allouée au stade local - © Reflets

Notre réflexion sur l’utilisation des deniers du contribuable a débuté le 3 octobre dernier. A cette date, le Conseil municipal de la Rochelle était amené à s’exprimer sur un projet d’agrandissement du stade local. Pas de n’importe quel stade : la pelouse de Marcel Deflandre, le jardin des jaune et noir portant maillots et coupe de champions d’Europe. L’ opération présentée ce jour consistait à accroitre la capacité d’accueil des tribunes en ajoutant 700 fauteuils aux 16.000 places existantes. Quatre mois plus tôt, aux dires des autorités, il n'était pourtant question que de « 500 places environ » . Le montant initial des travaux était alors évalué à 12 M.

Début octobre le conseil Rochelais est donc venu approuver cette opération. Les élus de la ville apprenaient à cette occasion que l'enveloppe prévisionnelle des travaux portait désormais sur 14.5 M HT. La société -SAS le stade Rochelais- posant 6 M sur la table, restait une ardoise de 8.5 M à répartir entre la région Aquitaine, le département, la communauté d’agglomération et la ville de La Rochelle.

Mais surprise, le jeudi 20 octobre, soit 17 jours plus tard, la note vient d'être présentée aux 82 élus de la communauté de communes de l’agglomération, agrémentée de nouvelles conditions. Entre temps le nombre de sièges a encore évolué, passant de 700 à 750, et la répartition des frais s'y trouve modifiée à raison de 500.000 portés sur le compte de la SAS. Si proche de la ligne d’en-but, personne...

Procès bâillon : la justice bouche bée

mercredi 26 octobre 2022 à 09:53

Peut- on lutter contre les procédures visant à museler la presse, lancées par des sociétés qui ne lésinent pas sur les moyens ?

Un patron qui attaque un journal pour faire cesser une enquête sur lui -comme Patrick Drahi avec Reflets – c’est une procédure devenue monnaie courante. L’Europe et la France tentent de se mobiliser contre ces SLAPP (Strategic Lawsuits Against Public Participations) qui se multiplient, malgré les lourdeurs institutionnelles et les réticences de certains états membres.

Les procès-bâillons : allégorie - Movetheclouds - Flicker - CC BY-NC-SA 2.0

En dictature on fait parfois disparaitre les journalistes gênants. En démocratie, on essaie plutôt de les faire taire sans violence, en utilisant des voies légales. Des sociétés milliardaires, bardées d’un staff impressionnant d’avocats spécialisés, lancent des procédures en diffamation, ou des poursuites pénales, ou encore des actions devant le tribunal de commerce au nom du droit des affaires comme Altice l’a fait pour Reflets. Des procédures destinées à censurer, harceler et intimider, avec comme unique objectif de faire taire enquêteurs et lanceurs d’alerte.

En général, c’est plutôt efficace : les « petits » journaux – a fortiori les journalistes indépendants - n’ayant pas les épaules suffisantes pour assumer des frais de justice élevés et des années de procédure. Et d’ailleurs il ne s’agit pas tant pour les plaignants de gagner ni même de prouver une diffamation, par exemple, que de décourager les enquêtes en faisant perdre de l’argent et surtout beaucoup de temps et d’énergie à leurs auteurs. Pour preuve le nombre de plaintes qui ne vont pas jusqu’au procès : certaines actions sont tellement abusives que leurs initiateurs mêmes sont sûrs de perdre. Ils se désistent donc quelques jours avant la tenue du procès, il n’y a alors ni gagnant ni perdant, mais l’attaquant gagne tout de même le fait de ne pas avoir à payer d’éventuels dommages et intérêts, et surtout d’avoir consciencieusement épuisé – en énergie, en temps et en frais d’avocat – la partie mise en cause, qui...

Ukraine : militairement en difficulté, l'armée russe choisit la stratégie de la terreur

mardi 25 octobre 2022 à 09:15

Les centrales électriques sont systématiquement visées par des missiles et des drones iraniens

Vladimir Poutine a nommé début octobre un nouveau commandant des forces russes en Ukraine, Sergei Surovikin. Ce général reprend la stratégie qu'il avait mise en oeuvre en Syrie : détruire les infrastructures civiles pour briser la résistance de la population. Après une première campagne de bombardements quotidiens, plus d'un million d'Ukrainiens sont privés d'électricité, alors que l'hiver approche.

Les pompiers luttent pour éteindre l'incendie après le bombardement d'une infrastructure électrique à Rivne - @SICKOBOY_UA

Sur le terrain militaire, l’échec est patent : après la libération de la région de Kharkiv, l’armée ukrainienne progresse désormais à nouveau dans la région de Kherson sur la rive droite du Dniepr. Selon les premières informations qui commencent à émerger, le front aurait été enfoncé sur 15 à 20 kilomètres de profondeur. La perspective de la libération de la ville de Kherson, la seule capitale régionale conquise par les Russes depuis le 24 février, se rapproche, même si la bataille est loin d’être gagnée. La population civile a été contrainte de quitter la ville et aurait été déportée dans d’autres régions occupée et en Russie. Dans le même temps, les soldats russes fortifieraient la ville pour mener un combat urbain meurtrier. Mais certaines troupes seraient évacuées sur la rive gauche du Dniepr dans les conditions très difficiles puisque les ponts ont été détruits et que l’artillerie ukrainienne cible aussi les ponts provisoires installés par le génie russe. La situation de l’armée russe est très difficile et l’état-major tente d’éviter une catastrophe militaire majeure dans le réduit de Kherson où plus de 15.000 militaires seraient positionnés.

L'armée ukrainienne aurait aussi repris des positions aux abord de Bakhmut, dans l'oblast de Donetsk, une ville que l'armée russe et ses supplétifs de Wagner cherchent à conquérir en vain depuis plusieurs mois.

Le front de Kherson au 24 octobre - Twitter @war_mapper
Le front de Kherson au 24 octobre - Twitter @war_mapper

Une stratégie qui s'inspire de la Syrie

Dans sa...

Deux heures de vérité avec Patrick Drahi

lundi 24 octobre 2022 à 18:55

Patron de presse ou homme pressé ..?

Le mercredi 2 février 2022 à 16h45, M. Drahi était convié par le Sénat à participer à une commission d'enquête sur la concentration dans les médias en France. A 18h45 tout était dit de la place, de l'usage, et de la liberté de la presse

Trois mois d'enquête pour débattre de l'information libre - capture écran

La presse, on l'achète au kiosque ou sur une plateforme numérique, ont la lit assis dans le métro ou allongé sur son canapé, on la regarde sur l'écran de son téléviseur ou celui de son Smartphone. Autant dire qu'aujourd'hui -les Presses- sont multiples.

Et quand l'une va très mal lorsque les rotatives s'arrêtent, l'autre va très bien quand la bourse s'emballe. L'affirmation acide de ce célèbre présentateur Grolandais semble plus que jamais prendre de sa valeur: « L'information c'est vous qui la vivez, c'est nous qui en vivons ».

Ils s'appellent Arnault, Bolloré, Bouygues, Drahi, Lagardère, Niel, Pigasse. Selon l'expression consacrée, ce sont les grands capitaines d'industries du moment. Au fil de leurs fulgurantes ascensions entrepreneuriales ils sont aussi devenus les maîtres de l'information et dirigent d'une poigne de fer la presse papier, digitale, radiophonique ou télévisuelle. Ce qui familièrement s'apparentait autrefois à la jolie « danseuse » du patron est aujourd'hui considéré comme le beau placement du Big Boss.

Les milliards tombent ici ou là en pesant de tout leur poids sur le discours sociétal. Ces fortunes s'avèrent à ce point si inquiétantes que le Sénat se sent régulièrement obligé d'y regarder de plus près, de lire entre les lignes écrites par ces patrons de presse qui chevauchent d’indomptables licornes sur tous les marchés boursiers.

Tous ces hauts décideurs se sont...

Rio-Paris : le procès des intouchables

samedi 22 octobre 2022 à 18:11

Le crash de l’Airbus d’Air France avait fait 228 morts

Alors que les premiers juges d’instruction avaient d’abord ordonné un non-lieu en faveur d’Air France et d’Airbus, les deux géants de l’aéronautique sont finalement renvoyés en correctionnelle. Revoici donc le crash du 1er juin 2009 sous le feu de la justice... mais treize ans plus tard. Explications.

Un procès qui s'annonce difficile et douloureux - © Reflets

« Putain, on va taper, c’est pas vrai ! » : même avec les sons de la boite noire transcrivant la terreur glacée des pilotes, les alarmes, les reconstitutions sur écran et en dépit de nombreuses expertises, pourra-t-on un jour mesurer ce qui s’est réellement passé dans la nuit du 31 mai au 1er juin 2009 ?

Rappel des faits : Vers 2 heures du matin l’Airbus A 330 d’Air France qui relie Rio à Paris s’échoue dans la mer après 4 minutes d’une lente descente à plat. Aux dires des spécialistes, les passagers n’auraient pas même senti venir l’inéluctable. Les sondes Pitot, ces petits instruments fixés sur l’appareil et censés renvoyer un précieux paramètre de vol (la vitesse), viennent de geler en haute altitude. La réalité de la situation échappe aux pilotes qui assistent sans comprendre à la chute inexorable de l’avion vers l’Océan. Paniqués, ils n’identifient même pas l’alarme dite « Stall », celle qui annonce l’approche du décrochage. 228 personnes vont périr dans l’accident.

Le procès qui doit durer deux mois a démarré sous une très vive tension : il faut dire que les familles de victimes sont en quête de vérité depuis treize ans. Après un non-lieu jugé inacceptable en 2019, puis un renvoi en correctionnelle d’Air France, c’est aujourd’hui de l’implication conjointe de la compagnie et du constructeur Airbus qui va-t-être examinée par la justice.

Palais de Justice de Paris - © Reflets
Palais de Justice de Paris - Reflets

Une amende dérisoire

Le temps semble si long que certains proches des victimes...