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Trading, fausses promesses et vrai système pyramidal

vendredi 27 novembre 2020 à 14:31

Le monde caché des "jeunes entrepreneurs"

Ils sont à peine majeurs et affichent une réussite insolente sur les réseaux sociaux. Des jeunes vantent le pouvoir du trading, outil idéal disent-ils, pour « prendre en main sa réussite ». Mais le but est d’attirer des acheteurs dans un système de vente pyramidal. Le trading, en réalité, n’est qu’un appât.

Salut à toi jeune entrepreneur !

Ils s’appellent Samba, Maxime, Aurélie, Adnane, Mohamed, Delroy ou Serey et ils ont la vingtaine clinquante. Ils roulent en Mercedes ou Lamborghini, portent de beaux costumes, s’achètent des Rolex tout diamant et surtout, ils affichent ostensiblement leur réussite sur les réseaux sociaux. Lecteur, est-ce que tu préfères faire pitié et prendre le bus tous les jours, ou commencer très rapidement à faire de l’argent avec eux grâce à ton téléphone, et peut-être pouvoir acquérir ce genre de véhicule haut de gamme? Moi je pense, la question elle est vite répondue. Vous avez peut-être reconnu les paroles d’une vidéo devenue virale cet été: un jeune garçon en costume moulant qui promet la réussite à ceux qui le rejoignent. Son secret? Le trading. Tous ces jeunes sont à la tête de groupes pyramidaux qui vendent de la formation en ligne, pour apprendre à jouer en bourse.

Dubaï et Jet ski, la belle vie des jeunes "traders" - Story instagram - MK
Dubaï et Jet ski, la belle vie des jeunes "traders" - Story instagram - MK

La promesse: se former pour savoir ce qu’est un pips, une chandelle ou un stop loss, maîtriser tous les codes pour pouvoir placer son argent sur des marchés comme le Forex, marché des devises, ou les cryptomonnaies. En réalité, si l'on vous apprend bien le vocabulaire du trading, vous ne saurez pas manier les algorithmes, réaliser des projections ou formuler des hypothèses pour savoir réagir en fonction de la tournure que prendra le cours de la bourse. Et d’ailleurs, on vous assure que ce n’est pas utile, car vous recevrez du «...

J'ai quitté l'Education Nationale

jeudi 26 novembre 2020 à 13:45

Vis ma vie de prof contractuelle - Episode 3

Marie-Gabrielle est professeure contractuelle en lycée dans l'académie de Versailles. Elle raconte son quotidien et les méandres du Mammouth de l’Éducation Nationale... jusqu'à sa démission ce mois-ci.

Mammouth au Royal BC Museum, Victoria, British Columbia - Rob Pongsajapan - CC BY 2.0

Nous retrouvons Marie-Gabrielle. Elle est prof contractuelle, enseignant le médico-social en lycée. Pour protéger son anonymat, les établissement ne seront pas cités. Elle raconte son quotidien.

«J’ai été très touchée par l’assassinat de Samuel Paty. Pendant les vacances, j’en discute avec plusieurs amis profs, nous étions tous sous le choc. Je me suis rendue au rassemblement d’hommage avec des collègues devant la mairie de Versailles.

Le ministre nous annonce qu’on lui rendra hommage dans toutes les écoles le 2 novembre. Je reçois sept courriels dans le week-end précédent la rentrée. Les consignes changent tout le temps: arrivée à huit heures pour discuter entre enseignants, puis arrivée à huit heures avec les élèves, puis on nous annonce qu’on sera en binôme pour échanger avec les élèves. Enfin le rectorat me dit qu’on n’est plus obligé de faire un échange, mais qu’on doit au moins observer une minute de silence et lire la lettre de Jean Jaurès. Le proviseur m’adresse un courriel expliquant que nous pouvons garder la porte ouverte pour que l’administration puisse intervenir en cas de chahut ou de non respect de la minute de silence.

Je décide de bien préparer un échange. Cela me paraît important pour mes élèves. Je lis la lettre de Jaurès ainsi que d’autres documents que nous envoient l’Éducation Nationale, plus des articles de presse sur la liberté d’expression. En tant qu’enseignante, je dois être à la hauteur sur cette question importante. Dans le même temps j’écris...

Pas si non-essentiel que ça!

mardi 24 novembre 2020 à 19:09

Rencontre avec des commerces "non-essentiels"

A force de Covid et de confinement notre vision du quotidien s'embrume inexorablement. On en viendrait à souscrire aux mesures les plus incompréhensibles qui soient. Au risque d'oublier que le superflu des uns s'avère parfois si crucial pour les autres.

En Charente-Maritime, les non-essentiels se rebellent - © Reflets

Dans le texte, on nous avait parlé de commerces non-essentiels, mais l'aviez-vous remarqué, sur le terrain il s'agissait de femmes et d'hommes indispensables. Alors ce vendredi 20 novembre le petit parvis de la préfecture de Charente-Maritime s'est noirci de quelques 250 manifestants. Un seul véritable message, une unique revendication: « Laissez-nous travailler ! » A la tête de cette fronde de bonne volonté, un collectif né de la désespérance d'une poignée de dirigeants d'entreprise. Dans leur sillage se sont rassemblés des retraités solidaires, des salariés placés au chômage partiel, des gilets jaunes de la première heure, bref autant de profils représentatifs de la saison 2 du Covid. Selon la porte-parole du mouvement, la bronca vient de la capitale et s'élève dans toute la France: « Actuellement on ne peut pas se déplacer à Paris, alors nous avons décidé de nous manifester dans toutes les régions. »

C'est donc devant la préfecture de Charente-Maritime que tous ont piétiné avant qu'une petite délégation soit reçue par la directrice de cabinet du préfet Basselier. Le préfet en titre, absent excusé, avait en effet chargé la sous-préfète de s'occuper de cette affaire. Fallait-il y voir un signe? Car si tout se déroulait pour le mieux dans la meilleure des manifestations, n'était-il pas déjà trop tard pour interpeller les hautes autorités. Au regard de l'actualité en cours on pouvait s'interroger sur l'utilité de la...

Exclusif : interview (presque imaginaire) d'Emmanuel Macron

mardi 24 novembre 2020 à 13:12

« J'aime me faire peur »

Lundi 23 novembre au soir, le président nous reçoit dans la "war room" alors que des islamo-gauchistes sèment le désordre dans Paris. La nuit appartient aux apatrides et aux journalopes mais force devant rester à la loi, le terrain sera repris à l'ennemi.

Le président français - © Meme

Monsieur le Président, vous ne trouvez pas que vous allez un peu loin avec les journalistes et les sans-abri ? Ce ne sont pas des délinquants...

J'aime me faire peur. Ne suis-je pas à la tête de la start-up nation ? Il nous faut prendre des risques en permanence pour réussir. Tout le monde aime ceux qui prennent des risques. J'ai tremblé, et tout mon gouvernement avec, surtout Benjamin Griveaux, avec les gilets jaunes. On a cru qu'ils allaient venir nous chercher chez nous ! Alors comme ça s'était calmé, j'ai imaginé un truc qui puisse mettre cette fois à peu près tout le monde dans la rue. C'est un challenge, je sais. Avec le Covid-19, les gens ont peur d'y aller. Le challenge est vraiment énorme : il faudrait que je m'aliène mon électorat de base mais aussi les gens d'extrême-droite. Si on veut vraiment se faire peur, il faut frapper fort. Bref, du coup je me suis dit, je vais exploser les journalistes. Se taper la liberté de la presse au pays de la révolution qui avait mis dans Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi », c'était un beau projet. C'est mon projet. Ça fait un moment d'ailleurs [il rit]. Souvenez-vous quand je vous avais virés de la salle de...

Le cyber-harcèlement bondit pendant le confinement

lundi 23 novembre 2020 à 11:45

Le nombre de cas signalés a augmenté de 26% en un an

Chaque année, 700 000 jeunes sont victimes de harcèlement scolaire selon le ministère de l'Éducation nationale. Pendant le confinement du printemps, et encore aujourd'hui, le cyber-harcèlement a pris le relais. En cause : un bouleversement des pratiques numériques et une méconnaissance des violences en ligne de nombreux parents.

Jean-Michel Blanquer

Quelque 30% de cas de cyberharcèlement en plus pendant le confinement du printemps 2020. C’est le constat fait par l’association E-enfance, qui gère la plate-forme netecoute.fr. Et si les cas de harcèlement scolaire ont mécaniquement baissé, ils se sont déportés sur le cyberharcèlement. Rumeurs, insultes, photos volées ou truquées, la viralité des réseaux sociaux démultiplie le phénomène de harcèlement. Mais le déconfinement et la rentrée en présentiel n’ont pas changé la donne. Toujours d’après l’étude de l’association E-enfance, les cas de cyberharcèlement ont augmenté de 26% en septembre 2020 par rapport à septembre 2019, malgré une rentrée en présentiel. En cause : la forte hausse du temps passé sur les écrans, et donc les réseaux sociaux, chez les adolescents. Les cours à distance et l’absence de contacts avec les ami.e.s ont fait exploser le nombre de groupe WhatsApp, Snachpat, Instagram ou Tik Tok. Avec le confinement, les usages du numérique se sont également, et durablement, transformés. Les adolescents, de plus en plus jeunes, ont accès à leurs propres équipements. Et beaucoup de parents méconnaissent les pratiques de leurs enfants sur Internet. Ils n’ont ainsi qu’une vague idée des dangers. Seuls 9% pensent que leur enfant est concerné. Un jeune sur 10 déclare avoir déjà été victime de violences en ligne, d’après un rapport parlementaire publié en octobre 2020.

Les élèves de troisième seraient les plus exposés aux risques de cyberharcèlement, en raison de leur...