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Ce que les services de renseignement disent de la communauté tchétchène en France

mercredi 22 décembre 2021 à 13:11

Reflets dévoile une note de la DGSI réalisée après l’assassinat de Samuel Paty

Les policiers expliquent comment la communauté nord-caucasienne s’est radicalisée après les deux guerres en Tchétchénie et la création de l’Émirat islamique du Caucase. Ils montrent comment le conflit irako-syrien et la création de l’État Islamique va être l’occasion de cette internationalisation du djihad caucasien. Depuis 2018, sept attentats ou projets terroristes ont impliqué des personnes d’origine tchétchène sur notre territoire.

Abdoullakh Abouyezidovitch Anzorov, l'assassin de Samuel Paty

Abdoullakh Abouyezidovitch Anzorov, le terroriste qui a assassiné Samuel Paty, était d’origine Tchétchène. Né le 12 mars 2002 à Moscou, il avait la nationalité russe et vivait en France depuis douze ans. Il bénéficiait du statut de réfugié. Dans le cadre de l’enquête, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) est amenée à éclairer les magistrats sur la radicalisation au sein de la communauté tchétchène. Elle produit une note datée du 18 octobre 2020 intitulée «Éléments issus de notre documentation opérationnelle relatifs à la mouvance islamiste nord-caucasienne et la menace terroriste qu'elle véhicule en France».

La diaspora nord-caucasienne en France est constituée de 20.000 à 40.000 personnes, majoritairement originaires de Tchétchénie et, dans une moindre mesure, du Daghestan. Ce sont les deux conflits de Tchétchénie (1994-1996 et 1999-2009) qui ont engendré une forte vague d'immigration nord-caucasienne vers l'Europe occidentale, notamment en direction de la France. Les autres États les plus concernés par cette vague migratoire sont l'Autriche, la Belgique et l'Allemagne.

De la cause indépendantiste au djihad international

C’est le premier conflit en Tchétchénie qui a entraîné un phénomène de radicalisation islamiste au sein des séparatistes demandant l’indépendance de leur pays. La proportion d'islamistes radicaux au sein de la rébellion s’est accrue notamment sous l'influence du prestige de l'émir Khattab, un vétéran du...

Macronie : pas en campagne mais déjà en guerre

mardi 21 décembre 2021 à 11:05

Le parti présidentiel veut récupérer le nom de domaine enmarche2022.fr.

En Marche n'a pas apprécié que cette adresse soit utilisée par une maison d'édition publiant les albums du dessinateur Allan Barte, dédiés au quinquennat d'Emmanuel Macron. Le parti a lancé une procédure pour récupérer ce qu'il estime lui appartenir de droit. Pas très Charlie tout cela…

Dessin de Allan Barte - © Ant Éditions - Allan Barte

« Le fait de ne pas être en campagne, aujourd'hui pour nous, ce n'est pas un avantage, c'est un inconvénient », expliquait pas plus tard que le 16 décembre Gabriel Attal, l'inénarrable porte-parole du gouvernement. Et pourtant... Côté En Marche, le parti présidentiel, on s'énerve, justement, de ne pas être propriétaire d'un nom de domaine qui fait très « campagne ». Ant Éditions vient de recevoir une demande très formelle de sa part, via l'AFNIC, visant à récupérer (quoi qu'il en coûte ?) un nom de domaine enregistré il y a deux ans : enmarche2022.fr. « On avait acheté le nom de domaine en juin 2019. Il y a un côté humoristique, c'est un site parodique, c'était tout à fait dans la thématique des bouquins, explique à Reflets Anthony Roux, le responsable de la maison d'édition. Ils nous auraient appelés pour demander gentiment, ça aurait été vite. On le leur aurait rendu », poursuit-il.

Mais le parti d'Emmanuel Macron a préféré passer par la très officielle plateforme Syreli de l'AFNIC qui permet de régler les différents sur les noms de domaines. Il a fait rédiger un argumentaire de 9 pages par un avocat, il fallait bien cela...

Antony Roux s'étonne d'un branle-bas de combat lancé à l'approche de la présidentielle : « On avait pris ce nom de domaine parce que la question, pour cette collection de bouquins d'Allan Barte qui dépeignent chaque année du quinquennat, c'était : qu'est-ce qu'on fait en...

Menaces sur la réduction des risques en toxicomanie

lundi 20 décembre 2021 à 10:28

La ville d'Aubervilliers vient d'exiger le démontage d'un distributeur de pipes à crack

Karine Franclet, la maire UDI de cette commune de Seine-Saint-Denis, a fait enlever le 15 décembre un distributeur de matériel de l'association Safe. Elle envisage de demander également le retrait de deux autres automates d’échanges de seringues. Ce coup politique illustre les menaces permanentes contre la prévention en direction des consommateurs de stupéfiants. La Région Ile-de-France a également diminué drastiquement les subventions pour ces associations.

Distributeur de pipes à crack d'Aubervilliers avant démontage - Association Safe

La politique de santé de réduction des risques en direction des usagers de drogues est toujours sur un fil. Elle est une variable d’ajustement facile de politiques en mal de coups d’éclat. Les consommateurs de stupéfiant sont une cible de choix et défendue par peu de monde, essentiellement les acteurs associatifs en charge de les accompagner. Pourtant, les études ont montré l’importance des politiques de prévention et son efficience, y compris sur le plan budgétaire. Une personne atteinte du Sida ou d’hépatite C revient beaucoup plus cher au système de santé que ne coûte la prévention, sans compter le coût social, les arrêts de travail par exemple.

Dernière attaque en date contre la réduction des risques, la manœuvre de la ville d’Aubervilliers et de sa maire, Karine Franclet (UDI), qui a fait démonter le 15 décembre un distributeur de matériel pour les usagers de crack. Et la menace pèse toujours sur deux automates d’échanges de seringues. Tout commence le 24 septembre. La préfecture de police de Paris lance à la demande du ministre de l'Intérieur une évacuation des consommateurs de crack installés dans les secteurs des Jardins d'Eole et de Stalingrad. Ils sont de fait déplacés vers le département voisin, la Seine-Saint-Denis.

Immédiatement, Karine Franclet, maire UDI d'Aubervilliers, monte au créneau. Elle se dit «très en colère qu'Anne Hidalgo et le gouvernement prennent la Seine-Saint-Denis pour une poubelle».

Un mur, rebaptisé «le mur de la honte par...

Variant Omicron : les informations très inquiétantes en provenance d’Angleterre

samedi 18 décembre 2021 à 16:43

Covid 19 - © Reflets

Les analyses du Dr Eric Feigl-Ding, épidémiologiste à l’université d’Harvard qui travaille sur la pandémie de Covid 19 depuis janvier 2020, publiées sur les réseaux sociaux sont particulièrement inquiétantes.

Le temps de doublement des cas de variant Omicron à Londres, ville épicentre de l’épidémie de variant Omicron en Angleterre, est de 1,5 jour, au 15 décembre. «Nous pensons que le variant Omicron est 4 à 6 fois plus contagieux que le Delta», alerte l’épidémiologiste.

Le temps de doublement des cas de variant Omicron en Angleterre - @DrEricDing
Le temps de doublement des cas de variant Omicron en Angleterre - @DrEricDing

Il montre, à partir des données d’hospitalisation dans la capitale du Royaume Uni, que le nouveau variant envoie les patients à l’hôpital en moyenne au bout de 6 jours contre 9 à 10 jours pour le Delta. Il constate des données similaires au Danemark.

Les malades du variant Omicron sont admis à l'hôpital en 6 jours - @DrEricDing
Les malades du variant Omicron sont admis à l'hôpital en 6 jours - @DrEricDing

Selon une étude de l’Imperial College de Londres menée par le Professeur Neil Ferguson, le variant Omicron provoquerait une maladie aussi sévère que le variant Delta. «Il n’y a aucun signe qui montrerait que le variant Omicron serait moins sévère que le variant Delta», écrivent les scientifiques qui observent un même pourcentage d’hospitalisation et d’admission en soins critiques pour les deux variants. Mais le variant Deltra provoque une maladie 4 fois plus grave que le variant initial de Wuhan, souligne Dr Eric Feigl-Ding.

La seule bonne nouvelle est que la troisième injection de vaccin Pfizer ou...

Le tueur de Samuel Paty aiguillonné par l'hystérisation d'un cours sur la liberté d'expression

jeudi 16 décembre 2021 à 12:01

Récit de l'emballement infernal qui a conduit à l'assassinat de l'enseignant

Reflets a eu accès au dossier d'instruction. Notre analyse : comment passe-t-on d'un cours sur la liberté d'expression comme il y en a des centaines chaque année partout en France à un meurtre barbare ? Ils sont nombreux à avoir participé à l'hystérisation de ce non-événement et à avoir ainsi « désigné » le professeur comme une cible pour le tueur. La Justice dira si cela fait d'eux des complices.

Cérémonie d'hommage au professeur d'histoire géographie Samuel Paty, le 21 octobre 2020, devant l'Hôtel de Ville de Belfort. - Thomas Bresson - Wikipedia - CC BY 4.0

Le 16 octobre 2020, une automobiliste arrête une patrouille de la police municipale de Conflans Sainte-Honorine en faisant des appels de phares. « Il est en train de lui couper la tête », lance-t-elle. L’équipage se dirige dans la direction indiquée. « J’ai vu un corps sans tête. Cette tête était juste à côté et les yeux nous regardaient. C’était horrible », indique aux enquêteurs l’une des policières municipales. Abdoullakh Abouyezidovitch Anzorov vient de tuer et de décapiter Samuel Paty, un professeur d’histoire-géographie. Ce jeune russe d’origine tchétchène de 18 ans, radicalisé et aiguillonné par de nombreuses personnes, a voulu « punir » Samuel Paty pour avoir montré à ses élèves les caricatures du prophète dans le cadre de cours sur la liberté d’expression.

L’assassinat de Samuel Paty est bien le fait d’un radicalisé isolé. Il ne s’agit pas d’un projet fomenté en Syrie ou en Afghanistan et mené par une équipe de terroristes. Il est le résultat d’un engrenage comprenant une multitude d’acteurs dont la responsabilité juridique sera bien sûr recherchée mais dont la responsabilité morale est assez claire.

Le 8 octobre 2020, Z. Chnina, accompagnée de son père Brahim, se présente au commissariat de Conflans-Sainte-Honorine pour déposer plainte contre Samuel Paty. Elle évoque la projection aux élèves trois jours plus tôt, de caricatures de Mahomet. Elle reproche également au professeur d’avoir demandé aux élèves de confession musulmane de sortir pour ne pas être choqués....