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Russie-Ukraine : de la guerre des nerfs à la guerre tout court ?

lundi 7 février 2022 à 09:21

Des indicateurs montrent que l'armée russe est prête à l'offensive

Le déploiement d'unités spécialisées dans l'approvisionnement en carburant et d'hôpitaux de campagne, la livraison de poches de sang sont autant de signaux inquiétants qui laissent penser que l'option militaire est sérieusement envisagée par Vladimir Poutine. Des officiels américains avancent même une date : à partir du 15 février.

Photo satellite montrant le déploiement russe à la frontière ukrainienne - Rochan Consulting

Tous les grands de ce monde se pressent autour de la Russie et de l’Ukraine pour tenter d’éviter la guerre. Pas un jour sans des échanges téléphoniques à haut-niveau. Boris Johnson, le premier ministre anglais s’est rendu en Ukraine et à échangé avec le président Russe.

Jeudi 3 février c’est le président turc Erdogan qui était à Kiev, la capitale ukrainienne pour tenter d’apporter sa pierre à la médiation. La Turquie occupe une place particulière dans ce dossier. Erdogan entretien des relations complexes avec Moscou. Le pays a acheté des missiles sol-air S400 allant contre la doctrine de l’Otan, alors qu’il est membre de l’alliance Atlantique. Mais dans le même temps, il était contre les protégés de Moscou en Libye, en Syrie ou dans le conflit opposant Arméniens et Azerbaïdjanais. Et son pays a livré des drones armés Bayraktar TB2 à l’armée ukrainienne, renforçant ainsi son potentiel. [Lire aussi : Que pèse l'armée ukrainienne ?]

Pas de désescalade en vue

Ce lundi 7 février, c’est Emmanuel Macron qui rencontrera Vladimir Poutine à Moscou puis demain le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Kiev. Dans le même temps, l’Europe et les États-Unis préparent une série de sanctions économiques et diplomatiques en cas d’intervention de la Russie. Les États-Unis ont décidé d’envoyer 3.000 hommes supplémentaires en Europe et les pays de l’Otan s’emploient à la « réassurance » des pays de l’Est de l’Europe inquiets des menaces russes.

Et difficile de savoir ce qui se passe dans...

Souveraineté numérique européenne : le cloud du spectacle

dimanche 6 février 2022 à 11:14

A l'heure des grandes négociations sur le numérique, la France n'oublie pas les Américains

Dans le cadre de la présidence française de l'UE, quatre ministres et pas des moindres, vont participer à partir de lundi à une conférence sur « la souveraineté numérique de l’Europe ». Quelques invités (Google, Youtube, Microsoft, ...) intriguant un peu, les organisateurs ont revu leur copie et le programme n'a été finalisé que 72h avant le début des festivités. Google et Youtube ont disparu des listes. Une intervention cyber-divine ?

Un programme décoiffant

Pas moins de 4 ministres, - Bruno Le Maire, Jean-Yves Le Drian, Clément Beaune (Affaires Européennes) et l’indispensable Cédric O -, sont mobilisés, les 7 et 8 février à Bercy, pour débattre de «la souveraineté numérique de l’Europe». Cette conférence, organisée dans le cadre de la présidence française de l’UE, entend promouvoir les «quatre piliers de la souveraineté numérique européenne» : la sécurité, l’innovation, les régulations et les valeurs, et enfin, l’ouverture.

Question ouverture, justement, la liste des invités n’a été finalisée et rendue publique que moins de 72h avant le lancement des festivités. Avec son lot de disparitions et d’apparitions dans un casting qui ne manque pas de piquant…

Parmi les huiles prévues initialement pour la table ronde intitulée «Une souveraineté qui respecte nos valeurs : Mieux réguler et mieux responsabiliser les services numériques en Europe», étaient annoncés Kent Walker, le président et directeur des affaires juridiques de Google, et Susan Wojcicki, la pédégère de YouTube. Deux amoureux notoires de la régulation, surtout lorsqu’elle vient de Bruxelles… Las ! D’après le cabinet de Cédric O, des « soucis de décalage horaire» ont eu raison de leur participation. Une tuile… imprévisible !

Le programme le 30 janvier 2022
Le programme le 30 janvier 2022

Autre aficionado de la régulation à la sauce européenne, Mark Buse, VP des affaires publiques de Match Group (le géant du flirt en ligne, avec notamment, Tinder, Meetic, etc…) est également passé à la trappe quelques...

Mythe du complot jésuite : le complotisme avant l’heure

vendredi 4 février 2022 à 11:59

Conversation avec l’historien Pierre-Antoine Fabre

Une société religieuse cachée parmi nous, complotant contre les nations pour servir ses objectifs politiques : le mythe du complot jésuite, apparu dès le XVIe siècle, est une des matrices du complotisme contemporain. Entretien avec l’historien des religions Pierre-Antoine Fabre, coauteur de l’ouvrage “Les antijésuites : discours, figures et lieux de l’antijésuitisme à l’époque moderne” (Presses universitaires de Rennes, 2010).

Christogramme - Esejotas - Wikipedia - Domaine public

À travers l’histoire, l’antijésuitisme prend-il souvent la forme de ce qu’on appelle de nos jours des “théories du complot” ?

Pierre-Antoine Fabre : Si l’on considère que le fondement de l’antijésuitisme, c’est le principe d’une association internationale visant à corrompre les États et diffuser son influence au-delà des frontières, le complot jésuite est aussi ancien que l’antijésuitisme. Tous les discours antijésuites, dès l’époque moderne, sont fondés sur l’hypothèse d’une volonté d’emprise et de destruction des États. Aujourd’hui, j’ai le sentiment que c’est un phénomène très marginal. Mais on peut dire qu’il reste influent jusqu’à la moitié du XXe siècle. L'argumentation antijésuite est quasiment consubstantielle à la Compagnie de Jésus. C’est quelque chose qui est très puissant jusqu’au XVIIIe siècle, sous la forme de l’accusation de tyrannicide et plus généralement de régicide. Au XIXe siècle, l’antijésuitisme prend plutôt la forme d’une accusation d’opposition à la République, définie par l’autonomie de sa légitimité nationale.

Peut-on voir l’antijésuitisme comme l’une des matrices du complotisme contemporain ?

Oui, on peut tout à fait le voir ainsi. Ce qui définit les jésuites par rapport aux autres ordres religieux, c’est leur caractère peu identifiable, puisqu’ils ne sont ni clercs ni laïcs, ne vivent pas dans des espaces séparés, ne portent pas d’habit aussi spécifique que les moines des ordres fondés dans des période antérieures. D’une certaine façon, ils...

Le "Chaos Computer Club" tient son congrès dans un métavers

mercredi 2 février 2022 à 14:13

Visite en temps de COVID du #r3c

Du 27 au 30 décembre se tenait, comme chaque année le "Chaos Computer Congress", 38ème du nom. Et pandémie oblige, celui-ci se tenait pour la deuxième année en virtuel. L'occasion pour le plus ancien club de hacker allemand de faire un clin d'œil à l'actualité technologique en déployant un métavers open-source, un véritable camp temporaire déployé dans le cyberspace

Une petite formalité pour être accepté dans le métaverse 2D

Le hackerspace de Montpellier, le BIB, avait décidé de participer au "Chaos Computer Congress", pendant les quatre jours de la manifestation. Et à force de quelques invocations et de cybermanipulations, voici le hackerspace transféré dans le métavers 2D et la tente plantée, pour quelques jours, sur le camp du congrès.

Départ de Montpellier et de son hackerspace, le BIB. Direction la sortie, on a pas fait tout ce chemin pour rester devant nos ordis.
Départ de Montpellier et de son hackerspace, le BIB. Direction la sortie, on a pas fait tout ce chemin pour rester devant nos ordis.

Nous émergeons de notre cave et arrivons à l'entrée du camp. Des ferrys conduisent aux différentes îles sur lesquelles se sont installées les communautés présentes. Des panneaux d'orientations nous indiquent la zone lounge, le point information.

Nous tombons sur une conversation pour augmenter les possibilités de l'univers 2D.
Nous tombons sur une conversation pour augmenter les possibilités de l'univers 2D.

Quand on se plonge dans une conférence de hackers comme le CCC, il faut s'attendre à être un peu perdu. Ces zones d'occupation temporaire foisonnent de projets étranges tous plus incompréhensibles les uns que les autres. Et tous entourés d'une aura de mystère. Alors pour trouver nos marques, commençons par les zones d'expositions où les principaux consortium du logiciel libre ont posé leurs stands.

Le camp des éditeurs open-source a l'air d'être ici, rentrons voir les installations
Le camp des éditeurs open-source a l'air d'être ici, rentrons voir les installations

Le projet collaboratif bien perdu dans ce monde sans géographie
Le projet collaboratif bien perdu dans ce monde sans géographie

Quant à l'éditeur "Framasoft", son installation a l'air rudimentaire. Il manque quelques crêtes et des chiens ici
Quant à l'éditeur "Framasoft", son installation a l'air rudimentaire. Il manque quelques...

Une enquête sur les écoles hors des radars de l'Etat

mardi 1 février 2022 à 15:07

Dessous Choc #1

Après une trop longue absence, on a ressorti les micros pour vous proposer des entretiens avec des journalistes, essayistes, acteurs de la société civile ou politiques qui ont des choses à dire (intelligentes et intéressantes dans la mesure du possible !). Ils ont tous un point commun : l’investigation. Pour cette nouvelle saison, c’est un habitué de Reflets, un de ses collaborateurs réguliers, qui s’y colle : Jacques Duplessy.

Membre du collectif « Extra Muros » et de Reflets.info, il a mené une enquête passionnante pendant plus d’un an avec Anna Erelle sur les écoles situées en dehors des radars de l’État : L’école hors de la République (éd. Robert Laffont, 2021).

On découvre les matrices idéologiques de certains de ces établissements privés qui prônent plus ou moins ouvertement l’islam radical, défendent certaines thèses d’extrême-droite ou appliquent une pédagogie douteuse aux résultats plus qu’incertains, parfois sectaires. Les deux journalistes d’investigation font la lumière sur un phénomène multiforme qui suscite à la fois gêne et vigilance du côté de l’Education nationale, risque de séparatisme oblige... Le livre et l'entretien sont d'actualité : 16 arrestations ont eu lieu lundi 31 janvier 2022 en Seine-et-Marne dans une école juive orthodoxe (La Yeshiva Beth Yossef), comme l'a révélé Le Parisien.

Jacques Duplessy dévoile quelques-uns des éléments les plus saillants de cette enquête au micro d’Antoine Bellier.