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La méthode de Patrick Drahi pour devenir riche

mercredi 12 avril 2023 à 13:00

Un empire acheté avec l’argent des autres : 67 milliards de dette

Au fil du temps, un modus operandi récurrent se dessine : acheter bas en empruntant, couper les coûts, drainer les ressources financières des entreprises, avant de laisser plonger les cours pour… racheter à bas prix. Jackpot assuré.

Comment devenir le big boss ? - © Caroline Varon

À la lecture des milliers de documents des DrahiLeaks, une constante ressort : une sorte de « méthodologie Drahi » qui se met en place au fil des différents achats d’entreprises. L’homme d’affaires a recours au financement bancaire et obligataire. Il procède ensuite à des coupes drastiques dans les frais, éventuellement cote l’entreprise sur un marché et dégage de grosses liquidités. Puis, vient le temps des vaches maigres. À force de couper dans les coûts, les entreprises sont moins efficaces, leurs résultats sont à la peine, souvent par manque de stratégie entrepreneuriale. Leurs ressources financières sont par ailleurs massivement aspirées par le groupe… Bref, lorsqu’elles ne valent plus grand-chose, c’est le moment de les racheter à bas prix et de noyer les éventuels anciens investisseurs, trop contents de récupérer une partie au moins de leur mise.

Règle 1 : Acheter avec l’argent des autres

Patrick Drahi aime le rappeler, il n’a pas reçu sa fortune en héritage. Pour constituer son empire, il a dû s’appuyer sur l’argent des autres. Pour investir, il a massivement recours au « leveraged buy out » (LBO), un type de montage financier permettant le rachat d’une entreprise en ayant recours à de l’endettement. Ainsi quand il rachète SFR en 2014 pour 13,34 milliards, il contracte pour au moins 9 milliards d’euros de dette. Une méthode qu’il a reproduite à plusieurs reprises, au point de cumuler sur son groupe près de 70 milliards d’euros de dettes bancaire et obligataire.

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Patrick Drahi a monté une opération immobilière juteuse sur les sièges sociaux de SFR et de BFM

mercredi 12 avril 2023 à 12:00

Un investissement qui rapporte gros, grâce à des locataires très sympas

A Paris, avec son bras droit Armando Pereira et Alain Weill, Patrick Drahi est propriétaire d’un ensemble de quatre bâtiments dans le 15ème arrondissement. L’investissement initial (907 millions d’euros) est valorisé à 1,15 milliard grâce à des locataires en or : SFR, NextRadio TV et Altice France. Un coup de maître immobilier exemplaire de la méthode Drahi.

La pierre, un investissement sûr - © Caroline Varon

C’est acté, France Télévisions est désormais locataire de Patrick Drahi. La télévision publique va installer une partie de ses activités dans le quartier de Balard à deux pas du ministère des Armées, dans un bâtiment de la SCI Holding Quadrans, une société détenue par le milliardaire. La télévision publique occupera 17.000 des 91.000 m2 de cet ensemble de quatre bâtiments désignés par leur orientation (Est, Ouest, Nord et Sud), pour un loyer annuel de 9,4 millions d’euros (soit 553 euros/m2).

Les DrahiLeaks que nous explorons depuis des mois laissent une trace de l’opération. Un document daté de juin 2022 fait état de l’arrivée « envisagée » du nouveau locataire. L’affaire est désormais réglée et le bail signé (1). « Le bâtiment nord est déjà complètement vidé, prêts à accueillir les collaborateurs de France Télévisions », confirme une source sur place. Ils remplaceront des salariés qui ont été répartis dans les autres bâtiments.

Patrick Drahi n’a pas eu trop de difficultés pour trouver les occupants de ce programme dans lequel il a investi avec son fidèle bras doit Armando Pereira et Alain Weill, l’ex-PDG de SFR et de NextRadio TV. Ils se sont engagés pour plusieurs années. Cette adresse, qualifiée de « nouveau Pentagone des médias » par Les Echos, est aussi le siège social d’Altice France (SFR) et de NextRadio TV (le groupe de médias qui chapeaute RMC et BFM TV) depuis 2018. C’est avant tout une belle opération immobilière, exemplaire de la « méthode Drahi ».

Achetés...

Délocalisation et plans sociaux : comment Drahi a cassé les employés de SFR

mercredi 12 avril 2023 à 11:00

Les salariés, premières victimes de la méthode Drahi

Masse salariale divisée par deux et demi, délocalisation, conditions de travail dégradées, primes rabotées, les collaborateurs de l’opérateur de téléphonie paient au prix fort le rachat de l’entreprise par Patrick Drahi en 2014. En moins de dix ans, l’homme d’affaires a mis les salariés « au pas » et « restructuré » la société pour en tirer un profit personnel maximum. Grâce à des documents inédits, nous avons reconstitué l’histoire.

Régime sec pour les salariés... - © Caroline Varon

« Le nombre de démissions n'a jamais atteint un tel niveau ». Cette alarme porte la signature de l’une des deux organisations syndicales majoritaires de SFR. L’UNSA l’a diffusée dans un communiqué interne, intitulé « Hémorragie de démissions – Que fait la direction ? ». Nous nous le sommes procuré (1). La question-titre du communiqué est posée en réponse au dernier bilan de l’emploi pour l’année 2022 chez SFR. L’organisation syndicale le juge « sans appel » : 299 salariés ont en effet démissionné en 2022, contre 164 en 2021. Entre 2019 et 2022, c’est au total 824 collaborateurs qui ont ainsi claqué la porte.

Une hécatombe

Le texte de l’UNSA fait état de près de 5% des CDI démissionnaires, et ce n’est pas un hasard si les profils techniques et expérimentés sont majoritaires parmi eux. Ils profitent en effet d’un contexte de tension dans les secteurs des télécom et de l’informatique pour aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs. Et manifestement, elle l’est.

« Effectivement il y a des profils très pointus qui se barrent parce que l’ambiance est dégueulasse, on a de plus en plus de pression avec les objectifs qui grimpent sans cesse et aucune reconnaissance », explique Alex (2), avec qui nous nous sommes entretenus. Un salarié qui, comme tous ceux que nous avons interviewés tant à Paris qu’en province, souhaite rester anonyme. L’hémorragie décrite ici s’est également accompagnée de 362 licenciements. « Comment se fait-il qu’une société comme SFR n’attire plus ? », s’...

Comment Patrick Drahi a vidé les caisses de SFR

mercredi 12 avril 2023 à 10:00

Les milliards partis au Luxembourg

Depuis le rachat de SFR en 2014, Patrick Drahi siphonne méthodiquement les caisses de l’entreprise. Selon nos calculs, en six ans, 5,8 milliards d’euros sont sortis des comptes. Sur la même période, il a supprimé presque 7.000 emplois.

Le ruissellement vers le haut - © Caroline Varon

L’été 2017, au Paris Saint Germain, est celui de la démesure : le club de la capitale dopé aux pétrodollars qataris s’offre coup sur coup Kylian Mbappé et Neymar Junior, contre respectivement 150 et 222 millions d’euros. Un record sur le marché des transferts.

Le « projet Neymar » devient le symbole de la démesure et de l’argent roi. Patrick Drahi et ses conseils, apôtres d’un capitalisme débridé, apprécient. Au point de baptiser ainsi, deux ans plus tard, l’une de leurs opérations financières. Ce « Projet Neymar » à la sauce Drahi est officialisé le 6 mai 2019 quand le conseil d’administration d’Altice France, le groupe qui détient notamment SFR et BFM, vote « la distribution d’une prime exceptionnelle aux actionnaires de la Société à hauteur de 820 millions d’euros », soit plus de 3,5 fois la valeur d’achat de Neymar, le joueur de foot.

Une petite prime par ci, une petite prime par là... - Copie d'écran - © Reflets
Une petite prime par ci, une petite prime par là... - Copie d'écran - Reflets

Opération Neymar...

Un maxi-bonus qui vient couronner une année exceptionnelle ? Pas vraiment : SFR, sa filiale principale, clôture l’exercice en léger déficit. Pire encore, l’opérateur téléphonique a liquidé 5.000 emplois en 2017, sur les 15.000 employés que comptait la boîte. Une saignée racontée à l’époque par nos confrères des Jours. Fin 2020, rebelote : 1.700 postes de plus seront fermés. Cette même année, BFM lance également un plan social pour se séparer de 245 salariés.

Pourtant l’argent pour sauver les emplois était là. Ou plutôt il aurait dû être...

Pour payer moins d'impôts, Patrick Drahi a fait semblant de quitter sa femme

mercredi 12 avril 2023 à 09:00

Le fisc suisse lui réclame 7,5 milliard d’euros

En 2005, les Drahi annoncent aux services fiscaux leur rupture. Depuis, chacun a son domicile et sa fiche d'impôt. Mais le fisc genevois flaire l’arnaque et leur réclame 7,5 milliards d'impôts et autres pénalités. La procédure est toujours en cours. Enquête sur une histoire d’amour et de gros sous.

Patrick et Lina Drahi en 2015 - © Caroline Varon

Patrick Drahi est un cœur à prendre. Il s’est séparé de son épouse Lina en 2005, sans pour autant divorcer. Un arrangement qui ne regarderait qu’eux s’il n’avait aucune incidence sur le montant des impôts que le couple doit à la Suisse, où il réside officiellement.

Retour en arrière : au mitan des années 2000, le couple bat de l'aile au point de se séparer. C’est en tout cas ce qu’il affirme aux services fiscaux helvètes. Le 16 septembre 2005, les Drahi officialisent l’affaire par la signature d’un « contrat de séparation de biens (...) en vue de la procédure de divorce qui sera prochainement introduite ». Madame conserve la maison de Cologny, une banlieue huppée de Genève où leurs enfants sont scolarisés. Monsieur, lui, déménage à Rolle, riante bourgade située dans le canton voisin de Vaud, où il vient justement - quel hasard - d’obtenir un arrangement fiscal des plus intéressants.

En Suisse, le taux d’imposition n’est pas le même sur tout le territoire. À Rolle, Patrick Drahi va bénéficier d’un « forfait fiscal » calculé sur la base de son train de vie, et non de ses revenus ou de son capital. Ses dépenses sont à l’époque estimées par l’administration helvète à 2 millions de francs par an. Ce qui lui vaudrait, selon une excellente enquête de nos confrères du média Heidi news, une taxation annuelle de 800.000 francs suisses, à la seule condition qu’il n’exerce aucune activité lucrative dans le pays. Une paille pour Patrick Drahi.

En 2011, l’homme d’affaires...