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Reflets et l’OSINT, une vieille histoire

lundi 26 février 2024 à 15:55

Et une nouvelle étape !

Créé par des journalistes et des experts en sécurité informatique, Reflets ne risquait pas de passer à côté de tous les outils d’OSINT qui permettent de récolter des informations sur des personnes ou des entreprises en utilisant des sources « ouvertes ». Nous avons beaucoup investi ce domaine et nous passons aujourd’hui une nouvelle étape. Vous pouvez nous y aider.

L'investigation journalistique ne peut plus faire l'impasse sur le numérique qui devient un allié de premier plan. - Image Midjourney - CC

Nous vous avons beaucoup parlé au fil du temps des outils que nous développions ou que nous utilisions pour nous aider à enquêter dans un monde de plus en plus numérique. Mais aussi un monde où les « traces » laissées par les individus, les entreprises et les institutions sont désormais si vastes qu’il n’est plus nécessaire d’être un État pour pouvoir y accéder. C’est le paradoxe du numérique : tout le monde l’utilise désormais pour absolument tout, des achats aux loisirs en passant par les interactions avec les services publics. Plus rien n’échappe au tracking et Google en sait plus sur vous que votre maman ou vous-même.

Mais le géant du marketing n’est plus seul sur la grande place de marché de la donnée personnelle. Des milliers de petits acteurs négocient nos petits secrets et souvent sans aucune sécurité. Bilan des courses ? Tout est accessible, soit en sources ouvertes, soit en payant, soit parce que toutes les entreprises qui font commerce de données personnelles finissent par se faire pirater. Et les données sont publiées sur Internet. Dans ce Far West, nous sommes des observateurs avisés et nous utilisons tout cela.

Aujourd’hui, nous passons une nouvelle étape dans le développement de nos outils et nous avons besoin de votre aide. On vous raconte tout ça…

Où en sommes-nous ?

Il y a deux ans nous mettions en route un serveur sur lequel nous avions installé Aleph, le logiciel développé par l’OCCRP, un consortium journalistique d’investigation. Ce logiciel permet d...

Au chevet des rivières

jeudi 22 février 2024 à 15:13

Controverses sociotechniques des politiques réparatrices

La crise écologique n'est plus aujourd'hui en débat. À la crise climatique, s'ajoute celle aussi inquiétante de l'effondrement de la biodiversité, mise en avant par le GIEC au fil de ses rapports. Quand il n'est plus le temps de prévenir, il faut bien se mettre à guérir. Encore faudrait-il savoir comment s'y prendre.

Si l'on veut comprendre la nature, peut-être faudrait-t-il prendre le temps de l'écouter ? - Image : Marie Lusson

Le premier mars 2019 et à l'appel de 70 pays, l'assemblée générale des Nations Unies proclame 2021 - 2030 décennie pour la restauration des écosystèmes. En effet, rétablir 15% des milieux terrestres, tout en stoppant l'artificialisation, pourrait éviter jusqu'à 60% d'extinctions d'espèces attendues et contribuer à hauteur de 30% aux objectifs climatiques de 2030. La résolution prend acte des précédents traités sur la question et met la barre tout en haut, avec pour objectif un milliard d'hectares de terres dégradées à restaurer, soit une superficie supérieure à la Chine. La France est entrée dans la danse avec la loi Climat Résilience promulgué en 2021. Avec seulement 20% de ses habitats naturels jugés dans un état de conservation « favorables » et moins de 10% des milieux humides ou aquatiques en bon état, il était temps qu'elle s'y mettre.

Mais si l'humain a fait ses preuves en termes de destruction, la science de la restauration du vivant est à peine naissante. Par tâtonnements, elle cherche encore à trouver son chemin. Plongée dans ses problématiques et ses questionnements, avec en toile de fond la question des rivières. Des écosystèmes complexes, source de vie depuis la nuit des temps.

Les mondes disparus

La Durance avait autrefois la réputation de « fléau » de la Provence, connue pour ses crues dévastatrices et son flux irrégulier. Ce caractère capricieux la préserve longtemps d'aménagements humains,...

Trois scénarios pour la guerre en Ukraine en 2024

mercredi 21 février 2024 à 18:37

La Russie ou l’Ukraine peuvent-elles s’effondrer ? Trump changerait-il la donne ?

« 2024 ressemblera à 2023. L’hypothèse la plus probable est la fixation du front et une remontée en puissance des deux adversaires pour des offensives importantes en 2025, prédit Michel Goya, ancien militaire et analyste des conflits. Aucun des deux adversaires n’a la capacité de rompre le front de manière décisive. » Un avis partagé par Stéphane Audrand qui décrypte aussi cette guerre.

L'un des memes produits par l'Ukraine - Copie d'écran

Et si la Russie, empêtrée dans une guerre qu’elle espérait courte, s’effondrait ? Qui sait, la population pourrait se lasser des départs sur un front lointain ? Pour Michel Goya, rien de tel en perspective. « La situation sur le front n’est pas assez critique pour provoquer une révolution. La société russe est peu impliquée dans la guerre, la mobilisation se fait surtout dans les provinces périphériques, pas à Moscou ni à Saint-Pétersbourg. Ce n’est pas une guerre totale côté russe. Ils peuvent continuer longtemps à ce rythme. » D’autant que le président russe prend soin d’arroser financièrement les personnes sensibles qui pourraient s’opposer et de réprimer brutalement l’opposition.

Une révolution de palais est-elle possible ? Difficile de le savoir. Quant à la santé de Poutine, le secret est bien gardé. Et rien ne prouve que le successeur de Vladimir Poutine serait moins belliqueux.

L’effondrement pourrait-il être économique ? « Il y a débat sur l’efficacité réelle des sanctions, explique Stéphane Audrand, historien et consultant indépendant spécialiste du commerce des armes. Je fais partie des pessimistes qui pense que l’économie russe ne s’en sort pas si mal. Les relations commerciales avec la Chine et d’autres partenaires compensent en partie les sanctions. »

De fait, les images de contestation que l’on peut voir sur les réseaux sociaux portent plus sur les conditions de la guerre, le manque de moyens, que sur la guerre elle-même.

Et l’Ukraine ? La population...

GL-307 : la grenade qui fait du bruit, au propre comme au défiguré

samedi 17 février 2024 à 17:40

That's da sound of da police

Nos confrères de Politis révèlent la nature des nouvelles « grenades à effet sonore » dont les forces de l'ordre seront bientôt dotées.

GL-307 - Copie d'écran

Dans un article du 15 février 2024, nos excellents confrères de Politis donnaient des détails sur les nouveaux équipements que les forces de l'ordre seraient amenées bientôt à balancer aux pieds — ou dans la poire, c'est selon — des manifestants, récalcitrants ou non.

Notamment, Politis évoquait une grenade du fabricant brésilien Condor, la GL-307, une grenade à laquelle les fabricants et les pandores, dans leur jargon, accolent le qualificatif mignon-tout-plein « à effet sonore ». C'est sympa, les effets sonores, ça nous fait penser à Star Wars en THX ou à un mix de Cut Killer, non ?

Politis nous explique d'ailleurs que « selon la documentation de Condor, à une distance de 2 mètres, l’intensité de la grenade de maintien de l’ordre atteint 175 dB ». Ça doit être vachement sympa, comme effet sonore, assurément.

Mais alors, c'est quoi une grenade à « effet sonore » ? Et 175 dB, on imagine que c'est sans doute pas mal beaucoup, mais beaucoup combien ? Difficile en effet de se le représenter.

Grenade à effet sonore ?

Le son, ce sont des déplacements d'air qui vont provoquer des variations de pression sur un certains nombre de récepteurs mécaniques situés dans nos esgourdes. Le principe d'une grenade à effet sonore c'est, basiquement, de déplacer une grande quantité d'air quasiment instantanément. Un pétard, quoi. Mais un pétard vénère. En fait, quelques grammes d'un explosif puissant, ça donne un bon...

Occupations bruxelloises

mardi 13 février 2024 à 18:27

D'une conférence sur le logiciel libre aux luttes des sans-papiers, itinéraire iconoclaste dans la capitale belge.

Les frontières sont souvent bien illusoires. Nos voisins européens vivent les mêmes crises que nous, y réagissent parfois différemment. Plongées dans le Bruxelles des occupations pour creuser les questions et les réponses belges aux crises du logement et des sans-papiers.

Les voies de la mobilisation sont impénétrables, un week-end de détente en Belgique peut se transformer en manifestation contre la précarité. - © Reflets

Les 3 et 4 février se tenait à Bruxelles, la conférence FosDem, une des plus grandes conférences européennes sur le logiciel libre. S'y rassemblaient des myriades de programmeurs et geeks en tout genre, évoluant entre ateliers éclairs de 30 minutes, « develloper rooms » toujours complètes et conférences plénières aux sujets cryptiques. L'avenir des logiciels libre était débattu, mais également l'adoption par une sombre librairie méconnue du dernier standard en vogue dans la communauté. La conférence se tenait à l'ULB, l'Université libre de Belgique.

Le samedi soir, une des soirées quasi officieuse de l'évènement, la « ByNight », était hébergée par le hackerspace Bruxellois, le HSBXL, uu troisième étage d'un ancien bâtiment industriel abandonné. Un lieu loué à une entreprise spécialisée, sous-louant ces ruines à des associations et permettant ainsi aux propriétaires d'éviter de payer la taxe sur les bâtiments inoccupés, fort chère en Belgique. Mais une occupation temporaire, le bâtiment devant être détruit prochainement.

Ici, le discours de la conférence est appuyée par ce grand écran bleu, la dernière mise à jour du conférencier n'étant pas compatible avec le rétroprojecteur. - © Reflets
Ici, le discours de la conférence est appuyée par ce grand écran bleu, la dernière mise à jour du conférencier n'étant pas compatible avec le rétroprojecteur. - Reflets

Une soirée « ByNight » en forme d'adieu, le HSBXL devant déménager dans les semaines qui viennent. - © Reflets
Une soirée « ByNight » en forme d'adieu, le HSBXL devant déménager dans les semaines qui viennent. - Reflets

Ces grands évènements, sponsorisés par les fleurons de l'industrie informatique, sont de ce...