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Quel est le vrai nombre de lits de réanimation ?

jeudi 19 novembre 2020 à 14:06

Olivier Véran parle de 5.800 lits "durables", les réanimateurs répondent que c'est faux

C'est parce que les capacités viennent à manquer, que les malades graves seraient susceptibles de ne plus pouvoir être soignés, que les confinements sont adoptés. C'est dire les enjeux. En dix ans en France, le nombre de lits de réa a baissé de plus de 1.000 lits.

Statistiques du syndicat des réanimateurs

Alors qu'on vient de comprendre que lorsque nos autorités nous parlent de « patients en "réanimation" », il faut en fait entendre qu'ils occupent non pas seulement des lits de réanimation à proprement parler, mais aussi des lits d'unités de soins intensifs (SI) et des lits d'unités de surveillance continue (SC), c’est pourquoi elles nous parlent de plus en plus de « patients "en soins critiques" », ce qui bien évidemment ajoute de la confusion à la confusion déjà bien réelle dans la gestion de cette pandémie, puisqu’il ne s’agit pas du tout du même nombre de lits (voir les statistiques officielles), on vient nous dire que les capacités de réanimation ne sont pas non plus celles qu’on nous dit qu’elles sont… Vous suivez ? Ce n'est pas simple en effet.

Le syndicat des médecins réanimateurs appelle le gouvernement à augmenter les capacités de réanimation, et à revenir aux 6 200 lits que comptait la France en 2009 au moment de la grippe H1N1, et alerte sur le sujet. Depuis juin, a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse mercredi 18 novembre, il le réclame au gouvernement. Sans succès. D'ailleurs, il lui a fait parvenir toute une série de propositions, après avoir tiré les premiers enseignements de la première vague de Coronavirus du printemps. Sans plus de succès.

L’objectif était pourtant de se préparer au mieux à la deuxième vague, et maintenant à la troisième, car il y a tout lieu de considérer qu’elle arrivera avant qu’...

Des journalistes fantômes ont dupé des médias

jeudi 19 novembre 2020 à 11:31

Le Qatar a été victime d'une opération barbouzarde

Quatre-vingts dix articles ont été publiés par des journalistes qui n'existaient pas. Des médias, principalement américains, sont tombés dans le panneau. L'ombre des Émirats Arabes Unis plane sur cette intox.

Les fausses dents montrent l'utilisation d'un programme informatique pour créer la photo d'un des "experts"

Quatre-vingt-dix articles publiés et signés par dix-neuf faux journalistes. Quarante-six journaux bernés aux Etats-Unis, en Asie, au Moyen-Orient… L’opération a été rondement menée. La plupart des articles ont un point commun: ils encensent les Émirats Arabes Unis et s'en prennent au Qatar, comme dans cet article subtilement titré «Le Qatar déstabilise le Moyen-Orient». Mais certains s'attaquent aussi à la Turquie, à l’Iran, à la Chine ou encore la politique de Facebook.

Quelqu’un a mis le paquet pour monter cette intox. Les profils des dix-neuf faux journalistes ou spécialistes de géopolitique revendiquent des parcours brillants. De faux CV sur Linkedin avaient été créés pour donner de l’importance aux «auteurs». Leurs photos avaient, pour certaines, été générées par des programmes informatiques. Deux sites web alimentés essentiellement par ces confrères fantômes ont été créés pour l’occasion, The Arab Eye et Persia Now.

Page d'accueil de Arab Eye - Copie d'écran
Page d'accueil de Arab Eye - Copie d'écran

Page d'accueil de Persia Now - Copie d'écran
Page d'accueil de Persia Now - Copie d'écran

Surtout, quarante-six authentiques médias ont été trompés. Des sites web et des magazines conservateurs américains comme The Washington Examiner, The Post Millennial, American Thinker ou The National Interest, mais aussi The Jerusalem Post, Asia Times ou le South China Morning Post ont publié ces articles. Aucun média français toutefois dans cette liste.

Ces articles ont été lus par des centaines de milliers de personnes et largement...

Manifestation contre le projet de loi sécurité globale

mercredi 18 novembre 2020 à 12:45

Le retour des syndicats et des politiques

Balayés par le mouvement des gilets jaunes pendant deux ans, les syndicats (de la presse principalement) ont repris du poil de la bête à l'occasion de cette manifestation. Les politiques ont fait des apparitions. C'est bon pour l'image.

La question mérite d'être posée au regard de ce projet de loi - © Reflets

C'est à l'appel de nombreuses organisations, syndicats et organisations professionnelles de la presse que la manifestation contre la loi sécurité globale s'est tenue mardi 17 novembre 2020 devant les locaux de l'Assemblée nationale, place du Président Edouard Herriot.

Les syndicats de journalistes ont tous pris la parole pour exprimer leur rejet de ce énième projet de loi liberticide. Une nouveauté en termes de manifestations. Les gilets jaunes avaient jusqu'ici occupé le devant de la scène depuis deux ans, reléguant les manifestations organisées par des syndicats au deuxième plan. De même, les politiques, largement déconsidérés et peu appréciés des gilets jaunes, ont fait des apparitions dans la manifestation. Certain ont pris le micro, comme Jean-Luc Mélenchon, d'autres pas, comme un député des Landes ou François Ruffin. Les lois liberticides ne sont pas l'apanage de la majorité LREM, elles ont été votées par la droite depuis Pasqua comme par la gauche, jusqu'à Valls...

Le choix du lieu était particulièrement peu prudent, encore pire que la place de la République. Une véritable nasse naturelle. Fort heureusement, aucun incident n'est intervenu jusqu'à la fin de la manifestation, qui aurait pu servir de prétexte aux forces de l'ordre pur lancer une charge. Les BRAV du préfet Didier Lallement attendaient d'ailleurs leur moment sur le boulevard Saint-Germain pendant la manifestation. Des heurts sont intervenus après la...

Les Chiliennes en lutte contre le machisme

mardi 17 novembre 2020 à 11:01

Première partie d'un documentaire sur les luttes féministes au Chili

Leur chorégraphie a été reprise partout dans le monde. Les membres du groupe Las Tesis ont inspiré les femmes de la planète entière. Plongées dans les racines du machisme chilien.

Une jeune femme pendant une manifestation - D.R.

Il y a quelques jours, les Chiliens ont voté pour mettre fin à la Constitution de Pinochet et écrire une nouvelle page de leur histoire. Pour la première fois, une Constitution sera rédigée par autant de femmes que d'hommes.

Pour les Chiliennes, c’est une occasion unique d'accélérer la transition vers une société plus égalitaire. Discriminées dans tous les domaines, éducation, santé, politique et salaires, elles sont combattantes et ne cessent de se battre pour un pays plus juste.

Du droit à l’avortement au phénomène Las Tesis, les mouvements féministes se sont renforcés ces dernières années. Le 8 mars dernier, près de 2 millions de femmes, un quart des Chiliennes ont défilé dans tout le pays.

Découvrez cette histoire riche en révoltes, découvrez ces Chiliennes qui se battent.

Le premier épisode de cette série, Aux origines du patriarcat, se penche sur les causes qui font du Chili un pays machiste et revient sur les premiers combats des féministes.

Le reportage s'intéresse bien sûr au groupe Las Tesis, mais aussi aux femmes inconnues qui ont investi les rues, les places pour dire leur ras-le-bol du machisme, des inégalités hommes-femmes sur tous les plans, comme le rappelle une chilienne : "Existe-t-il un domaine où les femmes et les hommes sont égaux au Chili ? Je dirais qu'il n'y en a aucun". Le 8 mars 2020, journée mondiale du droit des femmes, quelque deux millions de femmes ont marché dans le pays.

Elles mettent également en cause la...

Quels sont les bons indicateurs pour suivre la pandémie ?

lundi 16 novembre 2020 à 11:30

L'épidémiologiste Catherine Hill nous explique

Nombre de cas connus, taux d’incidence, admissions à l’hôpital, admissions en réanimation... Difficile de s'y retrouver pour suivre l'évolution du Covid-19. Tous les indicateurs ne se valent pas.

Covid-19 - Nostromo

Nous croulons sous les chiffres et les indicateurs pour suivre l'évolution du Covid-19: le nombre de cas connus, le taux d’incidence (cas connus divisés par effectif de la population) et le nombre de reproduction effectif (le fameux R du moment),les admissions à l’hôpital, les admissions en réanimation et en soins intensifs (les deux sont mélangés) et les décès.

«Les indicateurs de l’évolution de l’épidémie sont très nombreux, trop nombreux, explique Catherine Hill. Et tous n’ont pas la même pertinence.»

L'épidémiologiste fait le point pour Reflets :

1. Le nombre de cas testés positifs

Ce nombre dépend du nombre de tests fait et de la sélection des personnes testées. Il ne permet pas d’estimer la fréquence du virus dans la population. En France, Pullano et coll. ont estimé que le nombre de personnes symptomatiques identifiées par un test virologique entre le 13 mai et le 28 juin correspondait à 10% des cas symptomatiques pendant cette période. Le dénombrement des cas à partir des cas connus était donc alors sous-estimé d’un facteur 10.

En Espagne, une étude sérologique sur un échantillon représentatif de population (Pollan et al. Lancet, 6 juillet) du 27 avril au 11 mai rapporte que seulement 20% des participants séropositifs ont déclarés un test PCR antérieur, donc le dénombrement des cas à partir des cas connus est sous-estimé d’un facteur 5.

J’estime aujourd’hui en France qu’il faut multiplier le nombre de cas positifs par 4 ou 5 pour connaître le nombre de...