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Hopium au bord du gouffre

mercredi 10 mai 2023 à 11:01

Berline haut de gamme à hydrogène : pile à combustible ou pompe à fric ?

Un chiffre d’affaires égal à zéro, un résultat net qui accuse un déficit de 23,8 millions d’euros, et des charges d’exploitation avoisinant les 25 millions : à l’heure du bilan, la magie n’opère plus du tout autour de la belle Māchina d’Hopium.

Le magicien d'Oz, un bien joli conte - Capture d'écran

Hopium plonge inexorablement dans le rouge depuis plusieurs mois. En dépit d’un risque majeur de dépôt du bilan, le conseil régional de la Région Normandie vient pourtant de lui porter secours via une bouffée d’argent frais de 2 millions . Ce prêt providentiel, consenti à taux zéro, remboursable sous les 18 prochains mois, est intervenu après l’annonce faite par la société d’implanter une usine d’assemblage à Douains, près de Vernon (27). Hervé Morin, président de la Région Normandie, assure de son côté qu’à travers « de cette aide exceptionnelle qui doit permettre à l’entreprise de poursuivre sa croissance dans un marché mondial très concurrentiel, la Région réaffirme sa volonté de soutenir le développement industriel de son territoire et de porter une véritable ambition pour le rayonnement de la filière hydrogène normande  ».

Une aide exceptionnelle, vraiment, de 2 millions €. - @ Reflets
Une aide exceptionnelle, vraiment, de 2 millions . - @ Reflets

Des observateurs locaux s’inquiètent toutefois de cette échéance, voire s’étonnent de la générosité Normande. Certes, cette décision resterait parfaitement louable vis-à-vis d’une entreprise locale en difficulté, mais ne s’agirait-il pas ici d'un étrange jeu de dupe… Qui aurait intérêt à quoi dans cette affaire? La question peut se poser au regard de certaines réserves émises par le commissaire aux comptes, chargé de superviser le dernier bilan d’activité d’Hopium : « Compte tenu de l’incertitude significative relative à la continuité d’exploitation, nous ne sommes...

Extrême-droite et manifestants contre Emmanuel Macron : deux poids-deux mesures

samedi 6 mai 2023 à 22:45

Plusieurs centaines de néofascistes défilaient à Paris ce samedi avec une présence policière minimaliste

Cinq ou six policiers à vélo pour « faire la circulation » ont encadré une marche du Comité du 9-Mai (C9M) qui regroupe les plus radicaux des membres de groupuscules d'extrême-droite. Un dispositif qui contraste terriblement avec ceux mis en place lors des manifestations de gilets jaunes ou de personnes opposées à la réforme du régime des retraites.

Depuis des semaines, les affiches appelant au rassemblement sont collées à Paris et dans plusieurs villes de province.

C'est aux cris de « Europe jeunesse Révolution » et en brandissant des croix celtiques qu'ont défilé dans les rues de Paris environ 300 néofascistes samedi 6 mai 2023, à l'appel du Comité du 9-Mai (C9M). Ils entendaient commémorer la mort en 1994 de Sebastien Deyzieu, un militant pétainiste de l’Oeuvre française, tombé d'un toit en fuyant la police. Libération avait publié samedi matin un « avant-papier » qui décrit ce qu'est ce groupuscule rassemblant des militants d'extrême-droite radicale. Initialement, le Comité du 9-Mai a été fondé par le Front National de la Jeunesse (Rassemblement national période Jean-Marie Le Pen).

La préfecture de police de Paris avait précisé à Libération qu’un « dispositif de sécurité adapté sera mis en place. ».

Elle avait également publié un communiqué de presse annonçant l'utilisation de drones pour surveiller les manifestants.

En fait de dispositif adapté, la préfecture avait délégué cinq ou six policiers à vélo. « Nous sommes là pour faire la circulation, pas le maintient de l'ordre », indiquait l'un d'entre eux. Mais il y a des policiers quelque part pour faire du maintien de l'ordre, demande-t-on ? « Oui, plus loin sur le boulevard ». C'est un peu différent des manifestations contre la réforme des retraites comme démarche de maintien de l'ordre fait remarquer l'un des rares journalistes présents. « C'est comme ça, ce sont...

1er mai, mémoires de la lutte

samedi 6 mai 2023 à 10:21

Rétrospective en images sur quatre mois de luttes contre la réforme des retraites

Ce 1er mai 2023, le mouvement social connaissait sa treizième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, battant un record de durée de plus de trente ans. Mais face à lui se dresse un mur de surdité gouvernementale et de violence institutionnelle qui semble difficile à dépasser. Alors, tout cela pour rien ?

Place de la Nation, la statue “Le triomphe de la république” du sculpteur Aimé Jules Dalou rendue à la vie. - © Reflets

Une pluie de manifestantss’est abattue le 19 janvier dans les rues de La Rochellepour l’acte 1 contre la réforme des retraites. Les conditions climatiques plutôt maussades n’ont pas arrêté le mouvement de contestation: selon les syndicats, près de 12 000 parapluies ont défilé du parvis de la gare jusqu’à l’Hôtel de ville. La mobilisation aura été très forte sur l’ensemble de la Charente-Maritime, où une intersyndicale naissante (CGT, CFDT, CFTC, FSU, Solidaire, UNSA, FO…) donnera le ton à Saintes, Rochefort et Royan.

Reflets avait laissé trainé son micro-trottoir en ce premier jour de mobilisation, à Paris et à La Rochelle..

La Rochelle 19/01 © Reflets
La Rochelle 19/01 Reflets

Dès le 31 janvier, à Paris, on peut ressentir la détermination du mouvement. Alors que le cortège syndical piétine, les manifestants débordent par les trottoirs et s'assemblent dans un cortège de tête bigarré et imposant qui rappelle les grandes manifestations gilets jaunes. Le rythme est soutenu, avec des reflux lorsqu'un nuage de lacrymo s'élève à l'avant.

 Paris 31/01 © Reflets
Paris 31/01 Reflets

Le parcours est prévu de Place d'Italie jusqu'aux Invalides, rive gauche, près des lieux de pouvoir. À l'arrivée aux Invalides, la situation se tend et la police réagit lourdement aux quelques dégradations. La place finit noyée sous le gaz alors que le cortège s'étend encore sur plus d'un kilomètre.

Paris 31/01 © Reflets
Paris 31/01 Reflets

Ce même 31 janvier en Charente-Maritime, les dockers du port de La Pallice ont arboré leur...

La faim, peine sans fin des prisonniers à Madagascar

jeudi 4 mai 2023 à 17:39

Plongée dans les prisons de l'île

Dans l'un des pays où l'on condamne encore à des travaux forcés, la situation des personnes détenues peine à émouvoir une population durement affectée par l'envolée du prix des produits de première nécessité et à mobiliser une classe politique entièrement tournée vers l'échéance présidentielle à venir. « L'enfer carcéral » malgache ne cesse pourtant de s'aggraver. Et la faim, une des souffrances les plus insidieuses infligées aux prisonniers, de s'amplifier.

Cour du quartier hommes de la maison centrale de Fianarantsoa - février 2023 - © Samuel Gautier

À Antsirabe en ce mois de janvier, l'air du soir est frais. Il fait bon flâner le long des larges ruelles de cette ville moyenne de Madagascar, la troisième en taille, située à 170 kilomètres au sud de la capitale Antananarivo. Ici, le temps semble s'être arrêté. L’hôtel des Thermes ne propose plus de cures depuis longtemps. De l'autre côté de la large Avenue de l'indépendance, la gare n'accueille plus de voyageurs depuis des décennies. Un ensemble de bâtiments datant de l'époque coloniale n'a en revanche jamais fermé ses portes. A lui seul, il illustre tristement le système concentrationnaire dans lequel sont plongés des milliers de personnes incarcérées à Madagascar.

Construite pour accueillir 248 détenus, la prison de la ville, délabrée et insalubre, en accueille près de 1.300. Les conditions de vie y sont effroyables, la détresse partout perceptible. Les prisonniers occupent chacun des mètres carrés disponibles. Dans les cellules sombres et crasseuses de quelques dizaines de mètres carrés s'entassent plusieurs centaines de personnes, enfermées pendant plus de douze heures par jour. Pour faire ses besoins, un seul WC par cellule. On dort serrés les uns aux autres à même le bois, ou pour les derniers arrivés et les miséreux, ceux-là même qui sont parfois contraints de fournir des prestations sexuelles pour survivre, le ciment à même le sol. A l'extérieur, pendant que certains s’affairent à cuisiner du manioc sec, d'autres détenus «...

Violents affrontements lors de la manifestation du 1er mai 2023 à Paris

mardi 2 mai 2023 à 20:35

Et si l'on allait au-delà de ce constat ?

Pluie de cailloux et autres projectiles sur les forces de l'ordre, pluie de lacrymogènes, de grenades et tirs de LBD sur les manifestants. La manifestation parisienne a été le théâtre de violents affrontements ce premier mai 2023. Mais peut-on se contenter de compter les points en chiffrant le nombre de blessés de part et d'autre ? Peut-on se contenter d'opposer deux « camps » ?

Ou pas... - © Reflets

Reflets.info à couvert à peu près toutes les manifestations des gilets jaunes et un constat s'impose : la tension monte. Pas toujours de la même manière, selon le côté de la barricade où l'on se place, d'ailleurs. Côté policiers, ce sont les violences à l'encontre de la presse et le fait de l'empêcher de faire son travail qui ressort dans ce mouvement contre les retraites. Les forces de l'ordre (FDO) ont également une tendance à davantage matraquer et utiliser des grenades lacrymogènes et de désencerclement. Mais l'usage du LBD reste moindre qu'aux pires moments des gilets jaunes. Côté manifestants, on voit se déployer de manière plus systématique des personnes qui n'hésitent pas à aller à l'affrontement. Jets de pierres ou tout autre projectile (sacs poubelles par exemple) semblent révéler une colère profonde, un sentiment d'injustice et celui de ne pas pouvoir faire bouger autrement les lignes politiques. Une fois ce constat dressé, que faire ? Peut-on se contenter, comme Gérald Darmanin d'afficher un nombre de blessés (qui n'a aucun sens), 250 côté forces de l'ordre à Paris hier et 31 côté manifestants. Ou de se vanter d'un nombre d'arrestations (qui ne veulent rien dire), quelque 540 dans tout le pays ?

Pour ce qui est du nombre de blessés, il est évident que l'on ne peut mettre sur le même plan une entorse et une plaie ouverte. A dresser des listes, il faut être exhaustif (compliqué car tous les...