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A votre santé !

vendredi 25 septembre 2015 à 11:47

Signal LightIl s’en passe de bien belles au Sénat en ce moment lors de l’examen du projet de loi « santé » de Marisol Touraine. Sur le front du tabac, Bluetouff nous a déjà fait un bel exposé sur les tirages de ficelles du lobby des buralistes pour s’octroyer l’exclusivité de la vente des vapoteuses. Le Canard, dans son édition d’hier, en rajoutait une couche sur le fameux « paquet neutre », que le gouvernement avait réussi à imposer en cours de route lors des débats à l’Assemblée au mois d’avril, et que les sénateurs et sénatrices, de tous bords, y compris socialo-cocos, ont rejeté en bloc. Mais dans cette loi, il y a d’autres belles occasions d’apprécier la porosité de nos parlementaires aux stratégies d’influence des industriels. Et pour qu’un texte sur la « santé publique » trouve quelques arrangements avec les intérêts privés.

Sus à l’anorexie professionnelle!

Parlons d’abord de quelques nouveautés plutôt courageuses qui ne manqueront pas de déclencher les foudres de lobbys bien placés. (Se reporter à la « petite loi », rédigée au fur et à mesure des discussions.)

Commençons par la « lutte contre la maigreur excessive » (sic), un aspect qui n’était pas inclu dans le projet initial de la ministre. On s’attaque là à l’anorexie professionnelle, à savoir celle en vigueur dans les agences de mannequins. Introduite en commission des affaires sociales au mois de mars, la formulation première était la « prévention précoce de l’anorexie mentale » et la « lutte contre la valorisation de la minceur excessive ». Il est question d’exclure de la profession « toute personne dont l’indice de masse corporelle, établi en divisant son poids par sa taille élevée au carré, est inférieur à des niveaux définis, sur proposition de la Haute Autorité de santé, par arrêté des ministres chargés de la santé et du travail ». Et plus loin : « toute personne qui exploite une agence de mannequins ou qui s’assure, moyennant rémunération, le concours d’un mannequin, veille à ce que l’exercice du métier de mannequin et les exigences propres à celui-ci ne mettent pas en danger la santé de l’intéressé. » Et les proxénètes de la mode qui joueraient un peu trop les empêcheurs de manger risqueront un séjour à l’ombre avec menu pain sec et eau tiède:

« Le fait pour toute personne qui exploite une agence de mannequins (…) de ne pas veiller au respect de l’interdiction (citée plus haut) est puni d’un emprisonnement de six mois et d’une amende de 75 000 €. »

Les snipers de photoshop à l’amende

C’est plus loin que c’est moins drôle pour les agences de pub:

« Toute image publicitaire sur laquelle apparaît un mannequin (…) et dont la silhouette a été affinée par un logiciel de traitement d’image (sic!) doit comporter une mention qui indique que cette image a été retouchée. L’obligation prévue au premier alinéa s’impose à toute promotion, destinée au public, par voie d’imprimés et de publications périodiques. »

Ah non, merde! Ça ne marche pas pour une star du ciné ou de la politique qui aurait été « retouchée » en Une d’un grand hebdomadaire! Ouf, doivent se dire certains du côté du groupe Lagardère! L’obligation de la mention « retouché » s’applique aussi aux « messages publicitaires sur internet ou télévisés (…) émis et diffusés à partir du territoire français et reçus sur ce territoire ». Et là, on entend d’ici les râles des créatifs horrifiés: « Le fait pour tout annonceur ou promoteur de se soustraire à cette obligation est puni d’une amende de 30 000 € ». Et le tout devra « entrer en vigueur au plus tard le 1er janvier 2017 ». Les syndicats des agences de com sont déjà en train de passer leurs coups de fil à leurs copains-copines du Sénat!

On a aussi croisé une mesure salutaire pour prévenir les cancers de la peau: interdire, hors raison médicale, les salons de bronzage artificiel qui pullulent un peu partout. Là aussi, les lobbys du soleil en boite vont avoir du pain sur la planche:

« Hors usage médical, la vente, la mise à disposition à titre gratuit ou onéreux et l’utilisation d’appareils de bronzage, définis comme les appareils émettant des rayonnements ultraviolets destinés à exercer une action sur la peau à des fins esthétiques, sont interdites. »

On remarquera que le Sénat est moins regardant sur le tabac que sur la bronzette, car la chambre basse a été beaucoup plus expéditive que les députés: l’Assemblée s’était contentée d’en interdire l’usage pour les moins de 18 ans (tout en bannissant totalement la publicité pour cette pratique en vogue). Si cette disposition est retenue, elle devra s’appliquer 2 ans après le vote de la loi. Et le non-respect de l’interdiction sera « puni d’une amende de 100 000 € ». On imagine déjà les pressions du Medef auprès d’Emmanuel Macron contre cette atteinte inqualifiable à la liberté d’entreprendre…

Le code couleur nutritionnel saboté par les géants de la malbouffe

fsa-foodcolorUn autre épouvantail de ce projet de loi Touraine a tenu ses promesses: le message nutritionnel à cinq couleurs qui devait faire son apparition sur les produits alimentaires. Cela fait des années que le sujet est en débat. Le projet de loi n’était pas téméraire: aucune obligation d’étiquetage pour les industriels de la bouffe. Un règlement européen de 2011, a déjà subi les foudres des lobbys, opposés à ce qu’un diktat à la soviétique ne « stigmatise » les produits saturés en sel, sucre et graisse. L’article 5 rédigé par la ministre se contente de dire que « la déclaration nutritionnelle obligatoire (…) peut être accompagnée d’une présentation ou d’une expression complémentaire au moyen de graphiques ou de symboles ». Des mesures qui seront définies par l’Anses (l’Agence nationale de sécurité sanitaire) qui a déjà travaillé dessus en rendant un rapport en mars dernier. Entre-temps, une autre instance officielle a rendu son rapport, commandé par la ministre: celui du Haut conseil pour la santé publique, qui prend fait et cause pour « la mise en place d’un système d’information nutritionnelle synthétique s’appuyant sur une échelle de couleur à cinq niveaux », inspiré de la Food Standard Agency britannique, qui l’a mis en place depuis 2013 (de manière tout autant facultative – cf photo).

La nouveauté du Sénat, comme l’a raconté Le Canard du 23 septembre, c’est d’impliquer, pour définir ce fameux code couleur nutritionnel, un machin nommé Conseil national de l’alimentation (CNA). Or qui sont membres actifs du CNA? Des représentants d’assos de consommateurs, certes, mais surtout ceux de toutes les branches de l’industrie de la bouffe (producteurs, distributeurs, restaurateurs, etc.), bref « un cénacle aux petits soins pour l’industrie agroalimentaire » persifle Le Canard. Son dernier colloque du mois de juin avait pour thème «Communication et alimentation : les conditions de la confiance». Son président, Bernard Vallat, s’est déjà plaint auprès de la ministre, au mois de mai dernier, qu’un tel code couleur risquait de « stigmatiser les produits emblématiques de la gastronomie française ». Exactement le même discours que tient depuis des années l’ANIA, le vrai lobby des « industries alimentaires » qui a refilé aux sénateurs (selon le même papier du Canard) des textes d’amendements qui ont été repris in extenso.

L’ANIA, fin août (au lendemain de l’avis du Haut conseil), fustigeait à nouveau
« tout dispositif d’étiquetage nutritionnel simpliste reposant uniquement sur un code de couleurs ». C’est ce même lobby de la bouffe qui, au niveau européen, a bataillé ferme, en 2010, pour qu’un tel code ne voit jamais le jour dans un réglement de l’UE. L’ONG Corporate Europe Observatory, qui surveille les lobbys comme le lait sur le feu, a raconté en détail comment ce projet a été torpillé. Pas moins d’un milliard d’euros a été dépensé, en campagne d’influence, par le mastodonte du secteur, Food and Drink Europe (ex-CIAA), dont la liste des membres peut déclencher la nausée en moins de 2 secondes. Le lobby a mis en avant de soi-disantes « études » menées par un faux-nez de lui-même, l’EUFIC (centre européen d’information sur l’alimentation), organe financé, comme par hasard, par les géants Coca-Cola, McDonald’s, Nestlé, Ferrero, Danone, Unilever, Kraft – n’en jetez plus.

Pour brouiller les pistes et se présenter sous un jour neutre, les entreprises usent de ce stratagème dans tous les secteurs. L’ancien président du CNA français est maintenant à la tête du Fonds pour l’alimentation et la santé (FFAS), autre machin qui vient de matraquer son opposition à tout « étiquetage nutritionnel simplifié ». Inutile de dire qui sont ses généreux donateurs.

Zelium5une-webBref, le CNA fera donc partie des instances consultées sur cet étiquetage facultatif qui ne verra donc sans doute jamais le jour. Dans un communiqué du 10 septembre, le CNA en remet une couche sur « la nécessité que le système envisagé soit … validé par des expérimentations réalisées en conditions réelles d’achat », demande du temps pour « parfaire la représentation graphique » et réclame « un processus d’évaluation continu » avant d’envisager le pire. Tout en affirmant sans rire que « l’approche de l’alimentation par l’énergie et les nutriments est en effet très éloignée de la culture et des pratiques alimentaires des Français (non!?), et aucun élément ne permet d’affirmer à ce stade qu’un tel dispositif sera favorable ou défavorable au statut nutritionnel de la population française » (si!!). Pourtant, en cherchant bien, on trouve, en 2006, un rapport très complet sur la question des symboles nutritionnels, avec plein d’exemples de codes couleurs très précis et une foule d’études qui montrent l’utilité de la démarche.

En 2013, lors d’un autre de ses colloques, intitulé « Ré-enchanter l’alimentation » (que c’est beau), le CNA remerciait chaleureusement le groupe Ferrero pour ses bonnes œuvres. Allez, santé! C’est un ordre!

A lire le dernier numéro de Zélium consacré à l' »accro-alimentaire » – avec notamment un papier sur la Semaine du goût (du 12 au 18 octobre), manif faussement collégiale téléguidée par les mêmes lobbys de la bouffe et créé il y a plus de 20 ans par le Cedus, le conclave des sucriers.

Fleur Pellerin condamne une façon insidieuse de vouloir limiter les libertés

lundi 21 septembre 2015 à 13:23

Fleur PellerinÇa y est ! Enfin une femme politique qui a compris les implications de la mise en place des fameuses « boites noires » ! Voici ce que déclare Fleur Pellerin au journal 20 minutes :

Le problème de fond, c’est cette tendance à un retour à l’ordre moral. C’est contre cela que je souhaite lutter, car c’est contraire aux principes démocratiques, c’est contraire à toutes les grandes conquêtes qui ont émaillé les siècles pour obtenir les libertés dont nous jouissons dans une société démocratique. Cette façon insidieuse de vouloir limiter les libertés qui figurent dans notre droit depuis des dizaines années, et parfois plus d’un siècle, c’est pour moi quelque chose d’extrêmement inquiétant.

Oh, wait… On a lu trop vite. Il s’agit de la liberté de création. Rien à voir avec la mise sur écoute de la population française qui elle, n’est en rien une « façon insidieuse de vouloir limiter les libertés qui figurent dans notre droit« .

Circulez !

Alerte : les rouges ont pris le pouvoir partout

vendredi 18 septembre 2015 à 13:15

unpourcentfoisdeuxVoilà une chronique qui ne devrait pas passer inaperçue. Dans Le Monde daté du 10 septembre, Arnaud Leparmentier publie « Chiffons rouges » sociaux. D’inspiration ultra-libérale, ce texte appelle à une libéralisation forte du marché du travail, laissant tout le loisir aux entreprises de licencier sans risquer de soucis avec les tribunaux, dans l’espoir que le marché du travail redevienne fluide. Sur le mode « on perd son travail, mais on en retrouve un aussitôt ». En route donc pour une profonde modification du code du travail, si ces socialo-communistes qui nous gouvernent veulent bien, enfin, prendre les décisions qui s’imposent. Il faut « passer en force. Courageusement ». Les exemples, selon Arnaud Leparmentier, ne manquent pas de décideurs ayant suivi cette voie avec un résultat, toujours selon Arnaud Leparmentier, extrêmement positif. Son ainsi cités Gerhard Schröder, Peter Hartz, Matteo Renzi, Mariano Rajoy.

Le journaliste éco du Monde énonce ensuite les « chiffons rouges » français auxquels il faudrait s’attaquer d’urgence. En vrac, un smic trop élevé, des salaires qui progressent trop, des prud’hommes lents et imprévisibles, une Cour de cassation « rouge », une formation professionnelle gaspillée, des indemnités chômage trop longues.

C’est une évidence, avec un smic à un peu plus de 1000 euros, des indemnités de chômage qui s’étalent sur près de deux ans, tous ces profiteurs plombent l’économie de la France. On ne parle même pas (tiens, pourquoi ?) des remboursements de sécurité sociale qui permettent aux assistés de végéter dans leur position de profiteurs ? Si les soins médicaux étaient à leurs frais, il est certain que :

Captain Obvious…

D’autres pistes, peut-être ?

Curieusement, Arnaud Leparmentier n’évoque pas les pistes de réflexion des économistes atterrés (encore des « rouges », sans doute). Et c’est dommage. Car leur « Nouveau Manifeste » (Edition les liens qui libèrent, 10 euros) regorge de pistes de réflexions et d’analyse de notre société.

« Notre rôle d’économistes critiques est de montrer que la société peut refuser de se laisser imposer les lois supposées du marché et choisir de définir elle-même les conditions de son bien-être. Le défi écologique peut nous mener vers une société plus sobre, plus égalitaire au lieu de renforcer les inégalités de niveaux de vie. La retraite peut être gérée socialement plutôt que confiée à des fonds de pension. La fiscalité peut réduire les inégalités de revenus ou de patrimoines, et non les conforter ou les accroître. […] L’entreprise peut être conçue comme une institution collective plutôt que réduite à la propriété du chef d’entreprise ou des actionnaires. Nous pensons que la société a le pouvoir de délibérer et de choisir démocratiquement. Notre deuxième conviction est que la démocratie est inséparable de l’égalité. Le marché est le royaume des inégalités. La firme actionnariale fait primer le principe « une action, une voix ». La démocratie repose, à l’inverse, sur un principe d’égalité, où chacun compte pour un. »

En continuant de demander toujours plus pour les entreprises, Arnaud Leparmentier creuse un sillon ultra-libéral dangereux, pour son propre camp.

Passons sur le fait qu’avoir des idées affirmées ultra-libérale en 2015 revient à peu près à avoir les convictions politiques et géopolitiques de George Bush en 2015. Ce qui est plus grave est que la situation sociale mondiale est telle que le jour où les masses de « profiteurs rouges » auront vu comment vivent les 1%, ils descendront dans la rue pour leur couper la tête comme en 1789. Mêmes causes, mêmes effets. C’est probablement parce que les smicards n’ont pas d’idée précise de la manière dont vivent les 1% qui les gouvernent qu’ils n’ont pas encore pris les armes.

Pragmatiques, les économistes atterrés soulignent que le système social français et son système public de formation est bénéfique pour les entreprises. « bénéficiant de travailleurs formés et en bonne santé, d’infrastructures publiques de qualité , les entreprises profitent largement de l’action publique ». Et de donner quelques pistes sur ce point : « Les libéraux insistent pour que la dépense publique soit évaluée. Nous y sommes favorables : les aides aux entreprises sont aujourd’hui colossales et l’efficacité de certaines (le crédit d’impôt pour les dépenses de recherche, les exonérations généralisées sur les bas salaires) est clairement sujette à caution. Il faut un audit des aides aux entreprises pour vérifier leur efficacité ».

Le chapitre sur la dette publique est également intéressant. Là où les libéraux nous prédisent le pire et annoncent une dette de 29.000 euros par personne en France, les économistes atterrés rappellent que l’endettement public est moindre que celui du secteur privé. En outre, la dette servie comme épouvantail par les libéraux est un chiffre brut qui ne prend pas en compte les actifs réels de l’Etat. Avec eux, le solde était positif de 326 milliards d’euros fin 2012.

A l’heure où les pays européens reviennent sur la libre circulation des personnes, les économistes atterrés proposent de revenir sur la libre circulation des capitaux. Une idée qui plairait sans aucun doute à Arnaud Leparmentier.

 

 

Canal + (rien ne va) : déprogrammation d’un documentaire sur Hollande et Sarkozy

mardi 15 septembre 2015 à 15:59

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Un documentaire traitant de la guerre entre Sarkozy et Hollande, devant être diffusé le 28 septembre sur « Canal + (rien ne va) », a été déprogrammé. Sans raison, sans reprogrammation.

La réaction d’un responsable de la société de production du doc :

La brève dans son intégralité, sur le site de France Info, précise que « depuis l’arrivée de Vincent Bolloré à la tête de la chaîne cryptée, un documentaire consacré au Crédit Mutuel a déjà été déprogrammé. Selon le service de presse de Canal+, le reportage sur la guerre Hollande-Sarkozy n’était pas programmé officiellement. Aucun responsable de la chaîne ne souhaite s’exprimer sur le sujet.« 

#Climat : saurez-vous résoudre l’énigme de la #NASA des graphiques de #Reykjavik ?

lundi 14 septembre 2015 à 18:45

C’est une énigme Internet intéressante, qui mérite que l’on se penche dessus. Cette énigme se situe au niveau des graphiques du GISS (Goddard Institute for Space Studies) de la NASA à propos de la station météo de Reykjavik, en Islande. Figurez-vous que le graphique donnant les variations de températures de cette station météo débute en 1942 et donne ça :

station-Reykjavik-donnees-manquantesCe graphique peut être consulté ici : http://data.giss.nasa.gov/cgi-bin/gistemp/show_station.cgi?id=620040300000&dt=1&ds=14

Rien de bien excitant, si ce n’est qu’on voit que certaines années sont manquantes, et que la moyenne des températures fluctue, mais se met à fortement croître au milieu des années 80 pour monter à des sommets après 2000. Normal, ça chauffe, dit-on à la NASA.

Mais un problème survient si l’on s’amuse à changer l’identifiant de fichier pour aller taper dans d’autres données existantes sur le site de la NASA, mais toujours donnant les relevés de température de Reykjavik. Par exemple, il est possible de voir le premier fichier de données (ID=1), antérieure à celui publié ci-dessus ID= 14). Allons-y :

http://data.giss.nasa.gov/cgi-bin/gistemp/show_station.cgi?id=620040300000&dt=1&ds=1

Ce fichier de données pour la station de Reykjavik mis en graphique est surprenant :

stationReykjavik-donneescompletesOups ! Les données manquantes étaient les années 1940 et 41. Et puis l’année de départ n’est plus 1942, mais 1901. Etrange. Surtout que l’on remarque que d’un seul coup, l’interprétation du graphique n’est plus la même : vers 1928 il y avait une moyenne de températures comparables à la fin des années 90, et puis les deux années très hautes ont disparu dans le graphique ID=14, particulièrement 1941. Puisue le graphique ne démarre qu’en 42. Mais elles sont aussi importantes, ces températures, que celles de 2003, et sont consécutives ! 6,29°c pour 1941 et 6,32°c pour 2003. Serait-ce une erreur ? Tapons un id=2 pour aller se connecter à un nouveau fichier de données :

http://data.giss.nasa.gov/cgi-bin/gistemp/show_station.cgi?id=620040300000&dt=1&ds=2

C’est à peu près pareil, mais c’est toujours un cauchemar pour les ingénieurs de la NASA qui cherchent un graphique qui démontre l’augmentation de la température liée à l’activité industrielle et les rejets de CO2 en hausse :

station

Il n’y a rien en ID 3 à 11, puis une nouvelle tentative en ID 12 donne :

http://data.giss.nasa.gov/cgi-bin/gistemp/show_station.cgi?id=620040300000&dt=1&ds=12

stationID12Ca y’est, même si le graphique débute toujours en 1901, il commence à manquer des données gênantes. Et bizarrement ce set de données ne donne plus les années 40 et 41 à plus de 6°.

L’ID 13 ne change pas grand chose mais rapproche du graphique final :

http://data.giss.nasa.gov/cgi-bin/gistemp/show_station.cgi?id=620040300000&dt=1&ds=13

stationID13Et pour le plaisir, remettons le dernier graphique :

station-Reykjavik-donnees-manquantesEt voilà le travail.

Si aujourd’hui, vous recherchez la station de Reykjavik pour connaître l’évolution de ses températures, sur cette page http://data.giss.nasa.gov/cgi-bin/gistemp/find_station.cgi?dt=1&ds=14&name=Reykjavik vous aurez ça, et uniquement ça :

recheche-Reykjavik

Cette station n’a donc commencé ses relevés, selon la NASA, qu’en 1942, et en plus, ils ont des années à blanc. Ces Islandais ne sont pas très bons, semble-t-il. Pourtant, l’histoire de l’Islande nous apprend, dans un ouvrage intitulé Climate of Iceland, que les relevés continus ont débuté au XIXème siècle.

station-islande1Peut-être, la station météo de Reykjavik n’est alors pas montée ? C’est vrai, elle ne se monte qu’un peu plus trad. Mais pas en 1942. Non, en 1901 :

station-islande-217 stations en 1901 en Islande, quand même.

La NASA ne rend pas justice au travail des Islandais, c’est un fait.

Mais l’énigme des différentes versions de jeux de données et la conservation seule d’un jeu de données ne débutant qu’en 1942, avec une station météo référencée comme telle sur le site du GISS laisse songeur. Une énigme. Si les lecteurs de Reflets ont une idée…