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Thierry Coste sans foi ni loi, et sans Hulot

samedi 1 septembre 2018 à 15:04

Le lobbyiste des chasseurs aurait précipité le départ du ministre

Il est l’homme par qui le scandale serait arrivé. Thierry Coste, 62 ans, lobbyiste assumé. Sa présence à l’Elysée lors d’une réunion sur la chasse aurait précipité la décision de démission que Nicolas Hulot murissait depuis l’été. Portrait de l’homme qui l’aurait fait basculer...

Thierry Coste - Isabelle Souquet - © Reflets

Dans ce café très chic de l’Esplanade des Invalides – nappes blanches en terrasse, tentures de velours bleu canard, serveurs empressés - il est chez lui. Il appelle les serveurs par leur prénom, demande à ce qu’on lui réserve la petite salle pour l’interview, dès qu’elle sera libérée par la réunion d’une ambassade voisine. Ici, à deux pas de l’Assemblée et de son bureau de la rue de Varenne, il est chez lui, comme le sont beaucoup de députés, chefs d’entreprises et de « cabinets d’affaires publiques » - le nom pudique des lobbyistes - dont c’est un repaire habituel. On en croisera un certain nombre, d’ailleurs, le temps de l’interview. Qu’il ne manquera pas de saluer. C’est un des royaumes de l’entre soi.

Thierry Coste, 62 ans, grand sourire et yeux acier, a la poignée de main ferme et franche. Etre interviewé l’amuse visiblement beaucoup. L’homme ne craint ni la lumière, ni le micro, ni l’appareil photo. Le ton est vite donné, et il est cash. « Je suis un mercenaire et je l’assume. Je défends les intérêts de gens qui me payent pour ça ».

Sur ses méthodes aussi l’homme est assez disert, et tout aussi direct. « Mon métier c’est d’abord de faire beaucoup d’investigation, de renseignements et d’en chercher dans les groupes de pression opposés ». Et d’expliquer qu’une de ses spécialités c’est d’infiltrer les organismes qui peuvent « nuire » à ses clients : associations de consommateurs, O.N.G. environnementales, syndicats, en y faisant, si possible, embaucher undercover des...

Le long sanglot profiteur du Hulot des bois

jeudi 30 août 2018 à 17:44

(pris à son propre piège)

La démission du Hulot des bois est très intéressante à plusieurs titres. L'un d'eux est la démonstration brutale que ceux qui sont censés résoudre les problèmes en sont la cause.

Tweet de Ouest France pendant l'interview-démission de Hulot sur France Inter ce 28 août 2018 - Twitter

Hulot a été «émouvant». Sa démission en direct ce mardi 28 août 2018 est un «coup de tonnerre», un «avertissement» à tous, un acte de responsabilité qui devrait «nous ouvrir les yeux» sur la terrible voie dans laquelle nous sommes engagés. Car c’est «la fin du monde si on continue à ne pas faire assez pour le sauver» qui nous a été annoncée par le ministre de l’écologie. Un monde qu’il a tenté de protéger en vain, selon lui, durant plus d’un an, et qui — malgré la profonde admiration qu’il a pour Emmanuel Macron et Edouard Philippe, renouvelée en direct sur Inter — n’a pas pu l’être. C'est triste. Et émouvant à la fois.

L’ex présentateur de TF1 sponsorisé par Rhône-Poulenc, bénéficiaire des royalties de la marque de shampoings «Ushuaia» via une société conseil, Eole — shampoings réputés pour leurs perturbateurs endocriniens et dont les flacons plastiques encombrent les océans (mais aussi président de sa fondation de protection de l’environnement subventionnée par EDF, Veolia et Vinci), a fait des constats terribles en direct sur «l’incompatibilité entre le système libéral et l’arrêt de la destruction de la planète».

"En 1992, ce deal juteux lui rapportait déjà 113.000 euros. A partir des années 2000, Eole Conseil a dégagé entre 480.000 et 715.000 euros de chiffre d'affaire par an. Une machine à cash pour l'écolo. Seul salarié, Hulot en possède 99,9% des parts."

Un éclairage politico-économique que les auditeurs de la chaîne publique n’avaient pas...

Alerte : la cryptographie sera bientôt illégale

samedi 25 août 2018 à 16:09

C'est vrai puisque c'est écrit sur Twitter

Au Bar des Amis, Paulo, accoudé au comptoir nous explique que les Etats devraient pouvoir écouter toutes les conversations chiffrées et que d'ailleurs, si un Etat le voulait vraiment, s'en serait fini de la crypto, qui serait d'ailleurs cassée aisément...

Phil Zimmermann, papa de PGP - Matt Crypto - CC BY-SA 3.0

Bon... accrochez-vous, saycompliqué... Tout part d'un tweet de l'inénarrable Laurent Alexandre qui fait sa pub pour une de ses chroniques dans L'Express : "La contre-révolution numérique". En résumé notre urologue reconverti en expert de l'intelligence artificielle nous explique que ceux qui croyaient, aux débuts d'Internet, que le réseau allait booster la démocratie étaient des enfants utopistes, naïfs. Et oui, aujourd'hui, nous explique Laurent Alexandre, "Le Web est devenu un outil majeur de désinformation et de contrôle policier. Il n'a pas élargi les libertés politiques ni tué les régimes autoritaires. Bien au contraire : outil d'émancipation politique entre 1995 et 2005, il est maintenant un allié majeur des régimes autoritaires, dont les trois piliers - la censure, la propagande et la surveillance - sont facilités par les technologies numériques.". La douche froide.

Et de donner quelques exemples : "Les lois sécuritaires ont réduit les libertés numériques et permettent la surveillance de masse sous prétexte de lutte antiterroriste. Les blocages des comptes Twitter et Facebook à la demande de l'Etat français se multiplient".

Les lecteurs de Reflets le savent depuis 2011, les Etats, et la France en particulier, ont déployé des systèmes permettant des interceptions de masse sur le réseau. Laurent Alexandre semble découvrir en 2018 que tout n'est pas rose en matière de surveillance.

Mais son bagage...

Des malwares dans les apps bancaires ?

mardi 21 août 2018 à 17:34

Quand la cybermenace monte en puissance à la vitesse d'une moule lancée au galop

La communication, ça coûte cher, peuchère. Du coup, pour se faire de la pub à peu de frais, les boîtes ont trouvé la martingale : pondre un livre blanc ou une étude avec un sujet bien clickbait.

Moule zébrée - F. Lamiot - CC BY-SA 1.0

Cette fois, c'est Kaspersky qui s'y colle. Et ça donne un très long article dans les Echos "La cybermenace monte en puissance sur les applications bancaires". Bingo. Pub gratuite assurée. Décortiquons un peu ce papier des Echos.

On comprend dès le titre que ça chauffe du côté de la cybermenace et des apps bancaires. Oui mais à quel point ? Eh bien c'est grâve, selon Kaspersky : "Au deuxième trimestre, cette menace a atteint un pic historique : selon les données collectées par Kaspersky auprès de ses clients dans le monde, le nombre d'installations de logiciels malveillants de type « cheval de Troie bancaire » dans les smartphones a triplé par rapport au premier trimestre pour atteindre 61.045". Les installations de chevaux de Troie ont donc triplé au deuxième trimestre. Mais pour atteindre le chiffre assez faible de 61.045 installations détectées. A l'échelle mondiale, ça ne fait pas grand chose, sachant que, selon les estimations de l'International Telecommunication Union, le nombre d'abonnements mobiles est proche de 7,7 milliards fin 2017. Toujours selon Kaspersky, environ 600 détenteurs de téléphones mobiles français se sont fait avoir par un cheval de Troie visant les données bancaires.

Mais attention, ça se complique. Il parait, nous explique les Echos, que certains malwares peuvent même embarquer le détenteur de téléphone dans une attaque de type DDoS et submerger les serveurs d'une banque. Techniquement, ce...

Facebook vs DOJ : Messenger dans la mouise ?

samedi 18 août 2018 à 19:34

Chiffré de bout-en-bout, pas si sûr…

Dans le dernier épisode des « cryptowars », c'est au tour de Facebook de se retrouver opposé au gouvernement états-uniens, dans une affaire où il est, encore une fois, question de cryptographie.

Department of Justice - Coolcaesar - CC BY-SA 3.0

C'est l'agence Reuters qui révélait, hier, un conflit juridique opposant le Département de la justice (DOJ) et le géant des réseaux sociaux. D'après Reuters, dans une affaire qui n'est pas sans rappeler celle dans laquelle s'affrontaient le FBI et Apple, les autorités demandent en effet à Facebook sa collaboration pour l'interception des communications d'un suspect via l'application de messagerie instantanée Messenger.

La demande du DOJ porte précisément sur la fonctionnalité « voix » de la messagerie, c'est un point d'importance. Comme Apple avant elle, la société Facebook se défend d'être en capacité de répondre favorablement à cette demande, en avançant que les communications sur Messenger sont chiffrées de bout-en-bout.

En effet, il existe deux catégories de chiffrement. Dans le cas du chiffrement de « transport », les informations ne sont rendues confidentielles que pendant leur acheminement entre le client et le serveur, en « flux », et sont déchiffrées aux « extrémités ». Les opérateurs des serveurs ont alors accès « en clair » aux communications. Dans le cas du chiffrement dit « de bout-en-bout », seuls les participants à la conversation disposent des clés de secrètes utilisées pour le chiffrement. Les serveurs jouent alors le rôle de « passe-plat » et, à l'exception des métadonnées — qui parle à qui, à quelle heure, etc. — n'ont accès à rien. On pourra rétorquer que les métadonnées sont bavardes, ce qui est vrai,...