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Lutte contre la réforme des retraites : un départ en fanfare !

vendredi 20 janvier 2023 à 17:21

Les manifestations en France ont mobilisé entre 1 et 2 millions de personnes

Le ministère de l'Intérieur a lui-même reconnu que les manifestants étaient 1,12 million dans la rue hier. Pour les organisateurs, ce serait 2,5 millions. Quoi qu'il en soit, c'est bien plus que lors des précédents combats contre la réforme des retraites. Un signe encourageant qui montre la détermination des Français et l'ampleur de l'opposition au projet.

Le message des Français, résumé en deux mots - © Reflets

Le mouvement de contestation du projet de réforme des retraites a montré son ampleur jeudi 19 janvier. Ce tour de chauffe est nettement plus important que ceux de 1995, 2003 et 2009, selon les chiffres compilés par France Info. De quoi faire réfléchir le gouvernement ? Probablement pas à ce stade, Emmanuel Macron, comme toujours, seul aux manettes pour prendre les décisions, étant persuadé que les Français lui ont donné mandat pour faire cette réforme en votant pour lui. L'époque est à l'adoption des « faits alternatifs »... Chacun sait, à part le parti au pouvoir et le président, que les Français ont voté pour faire barrage au Rassemblement national. Reculera ? Reculera pas ? Il faudra attendre la suite des événements pour le savoir. La SNCF, le secteur de l'énergie, qui ont un fort pouvoir sur l'évolution de l'économie nationale, vont-ils se lancer dans des actions de longue durée ? Le prochain rendez-vous national est fixé au 31 janvier. Une autre manifestation, à l'initiative de L’Alternative étudiante, VoixLycéenne, FIDL, Jeune Garde, Jeunes Insoumis, Jeunes écologistes, Jeunes Génération·s, Place Publique Jeunes, RED Jeunes, POI, NPA Jeunes et soutenue par LFI est prévue le 21 janvier à Paris. Le départ de la manifestation est prévue à 14h à la Bastille.

Trois journalistes de Reflets ont pris la température de la rue hier.

À Paris, la place de la République était rapidement pleine à craquer. Les manifestants débordaient dans les...

Justice et #DrahiLeaks, une victoire pour le journalisme d’investigation

jeudi 19 janvier 2023 à 17:30

Altice est déboutée de toutes ses demandes en appel

Tout ça pour ça... Les manoeuvres d'Altice et de son conseil Maître Ingrain pour nous censurer en référé ont échoué, se fracassant sur le mur du droit. Le jour où la cour d'appel rendait sa décision, nous déposions nos conclusions pour l'affaire portée cette fois au fond par Altice. D'autres rendez-vous judiciaires sont à prévoir.

cour d'appel de Versailles, façade Nord - Tiraden - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

Ce jeudi 19 janvier, la cour d’appel de Versailles a rendu son arrêt dans l’affaire qui opposait Reflets à Altice. La cour a estimé qu'il n'y avait pas lieu à référé au titre du dommage imminent. Elle infirme par ailleurs l'ordonnance du tribunal de commerce rendue le 6 octobre 2022 ordonnant de ne pas publier sur le site Reflets.info de nouvelles informations concernant Altice. La cour a très longuement motivé sa décision.

En d'autres termes, Reflets remporte une victoire sur toute la ligne contre Altice et Patrick Drahi, mais aussi contre leur conseil Maître Ingrain et sa tentative de contourner le droit de la presse, comme il l'avait fait à l'encontre de Mediapart. Vous pouvez relire nos articles sur ce sujet précis ici, et encore ici.

Flash-back: le 6 octobre 2022, une ordonnance d’un juge du tribunal de commerce de Nanterre déboutait Altice de sa demande de retrait d’articles concernant Patrick Drahi et son groupe mais interdisait à Reflets d’en publier de nouveaux. Ce n’était pas une censure à posteriori, comme cela arrive parfois (très rarement), mais une censure à priori, comme cela… n’arrive plus depuis la loi sur la presse de 1881. Pour parvenir à ce résultat incongru, Altice avait poursuivi Reflets non pas pour des délits de presse classiques (diffamation, injure,…) mais pour violation du secret des affaires, devant un tribunal plus habitué à régler des problèmes entre clients et fournisseurs ou des liquidations judiciaires. Le secret...

Callac : il n'y a pas d'extrême-droite « dédiabolisée »

jeudi 19 janvier 2023 à 11:35

Facho un jour, facho toujours...

Les pressions inacceptables de l'extrême droite sur les responsables du village de Callac ont débouché sur l'abandon d'un projet de centre d'accueil pour des réfugiés qui visait à re-dynamiser l'économie locale. L'extrême-droite des plateaux télé est sur la même longueur d'ondes que celle qui organise des ratonnades dans les rues.

Images tournées par un groupe d'extrême-droite violent lors des manifestations à Callac - Copie d'écran

La litanie d'articles évoquant une «dédiabolisation» du Rassemblement national aura été un poison. Accepter l'idée d'entrer dans cette opération de communication est une faute qui aura permis de laisser planer l'idée que l'extrême-droite française pourrait désormais être en quelque sorte, respectable, un parti politique comme un autre. Il n'en est rien. Le parti, fondé entre autres par un ancien SS reste fidèle à lui même. Ses avatars, comme celui fondé par Zemmour n'est pas différent. Comme leurs homologues américains ou brésiliens, ils veulent conquérir le pouvoir à tout prix, y compris hors des urnes et le conserver hors des règles de la démocratie. Ils se nourrissent des pires travers humains et notamment de la haine.

La violence des actions menées pour faire échouer le projet d'installation d'un centre d'accueil pour réfugiés à Callac sont une illustration claire des méthodes de l'extrême-droite. Menaces, intimidations, manifestations violentes... Mais pas seulement. L'affaire de Callac montre une parfaite communauté de pensée entre l'extrême-droite la plus violente et celle qui parade, supposément «dédiabolisée» sur tous les plateaux de télévision.

Voici quelques cris de victoire de l'extrême-droite des plateaux télévisés :

Samuel Lafont, proche d'Eric Zemmour - Copie d'écran
Samuel Lafont, proche d'Eric Zemmour - Copie d'écran

Gilles william Goldnadel ardent promoteur du RN - Copie d'écran
Gilles william Goldnadel ardent promoteur du RN - Copie d'écran

Gilbert collard ancien RN, désormais pro Zemmour - Copie d'écran
Gilbert collard ancien RN, désormais pro Zemmour - Copie...

Les Cyber-contes : les hackers démons

mercredi 18 janvier 2023 à 10:25

Retour sur les attaques contre l'infrastructure internet de l'extrême droite au début 2021 et sur les liens entre Anonymous et anti-fascistes

Le monde virtuel d'internet est un miroir du réel où se dessinent aussi les tendances de notre société et ses lignes de faille. Un nouveau terrain de lutte qui voit s'affronter des acteurs jusque dans la rue. La lutte antifasciste n'y est pas en reste.

Anonymous

Dans le cyber-conte précédent, les liens entre mouvement hacktiviste et révoltes populaires ont été explorés. Vivifié par les mobilisations dans la rue au Chili en fin 2019, puis par le mouvement #BlackLiveMatter du printemps 2020, l’hacktivisme a su ressurgir, surprendre de nouveau et s’imposer dans le débat public en s’appuyant sur des groupes et des structures en gestation depuis lors. On pense à l’équipe de “DDOSecrets” ou “Distributed Denial of Secrets” réinventant le concept “Wikileaks” sur des bases plus solides. Ou à Phineas Phisher, ayant porté le flambeau pendant les années de vide depuis 2014, adoubant les hackers chiliens auteurs des #PacoLeaks et des #MilicoLeaks en leur accordant une prime pirate pour leur hack politique. Ou enfin au compte twitter #YourAnonCentral renforcé de ses armées d’adolescents sud-coréens venant chatouiller les pieds de Donald Trump au point de le faire trébucher durant sa campagne électorale.

Ce nouveau cyber-conte permettra d’aborder une autre facette du mouvement hacktiviste : son importante tendance anti-fasciste. Une valeur du mouvement revendiquée par le compte #YourAnonCentral dans un article publié dès 2018 :

« Anonymous ne soutient pas seulement l’anti-fascisme, c’est une valeur fondamentale de ses légions qui ont été souvent engagée dans des actions anti-fasciste. […] Anonymous collabore avec les anti-fascistes sur le terrain et nos buts sont les mêmes : éradiquer l’oppression et combattre le fascisme où qu’il puisse...

Hopium : après les vapeurs du mondial de Paris

lundi 16 janvier 2023 à 15:12

Quand on lit ce qu’on lit et quand on sait ce qu’on sait…

Au sortir du dernier salon parisien, une presse peu regardante s’était mise à envisager un avenir radieux pour la planète automobile sur la bonne mine d’un prototype. Face à cette Mãchina d’Hopium les yeux s’embuaient, les esprits s’emballaient, et le cours de la bourse grimpait. Quatre mois plus tard, la belle histoire sent un peu le soufre…

Et soudain l'orage. Imprévisble, vraiment? - capture écran

À peine les portes du salon refermées, Reflets s’était penché sur le cas de cette voiture équipée d’une pile à combustible. Nous avions alors noté l’étrangeté structurelle d’une start-up pré-naissante que certains présentaient déjà comme un constructeur à part entière. Peu touchés par la grâce de sa carrosserie nous en étions restés à nous intéresser à la technique d’un véhicule qui, certes, roulait à l’hydrogène, mais aussi, et surtout sur la réserve financière du Crédit agricole.

Fallait-il être grincheux pour ne pas saluer la jeunesse d’une marque qui n’arrivait pourtant pas les mains vides au Mondial. Sous les sunlights du stand, on pouvait admirer un unique proto de près de deux tonnes, un jeune directeur-pilote ayant couru les 24 Heures du Mans, un ex-ministre des transports reconvertis dans les affaires, un banquier agitant un gros chèque virtuel d’1,2 milliard…

Le beau paquet se voyait même ficelé d’un bolduc d’avenir radieux comme la construction d’usines, dont l’une de 35 hectares basée en Normandie, l’embauche de milliers de salariés, et la promesse de livraison de véhicules précommandés à l’horizon 2025. Somme toute, la situation était aussi bien assurée que l’équilibre d’un aveugle au bord d’un précipice.

Oui, mais patatras, la -Presse bouton- vient encore de gagner ses galons. Car les choses ne se déroulent pas aussi idéalement qu’annoncé dans le dossier de presse. On ne compte plus les titres cinglants et affolés qui viennent de s’abattre comme une pluie...