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L'association Anticor dans la tourmente

lundi 15 mars 2021 à 19:23

L'Etat hésite à renouveler l'agrément à l'association de lutte contre la corruption

Anticor traverse une importante crise interne alors que son agrément pour agir en justice arrive à échéance le 2 avril. Un bras de fer est engagé avec l’État pour qu'elle puisse conserver son précieux sésame.

Page d'accueil d'Anticor

L’association de lutte contre la corruption Anticor traverse une crise sans précédent. Premier problème, le gouvernement traîne les pieds pour lui renouveler son agrément pour agir en justice. Arrivé à échéance, le gouvernement l’a prorogé le temps de réaliser une enquête complémentaire. « L’État s’est lancé dans une vérifiable inquisition, raconte Élise Van Beneden, la présidente d’Anticor. J’en suis à 75 pages d’échanges avec la direction des affaires criminelles et des grâces (DACG) qui instruit le dossier. L’État hésite à se débarrasser de nous, car nous avons agi en justice dans plusieurs affaires visant des membres du pouvoir et leurs proches, comme Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Elysée, Alexandre Benalla ou l’affaire Alsthom. » « Le fait que ça soit la DACG, qui dépend du ministère de la Justice est un vrai problème, affirme Eric Alt, vice-président d'Anticor et magistrat. Le ministre de la Justice, Eric Dupont-Moretti, mis en cause par Anticor, a dit dans les médias tout le mal qu'il pense de notre association. Vous voyez le conflit d'intérêt ? »

L’État a demandé par ailleurs à l’association de dévoiler l’identité d’un gros donateur qui a versé entre 5.000 et 20.000 par an depuis plusieurs années. La CNIL, la commission nationale informatique et liberté, a donné raison à l’association qui refuse de communiquer son nom aux autorités : « Le texte semble insuffisamment précis pour imposer...

Revenge porn, la chute d'un chef d'entreprise

dimanche 14 mars 2021 à 10:54

Il avait piraté la boite mail et envoyé des photos de nu de sa victime : deux ans avec sursis

Ne supportant pas la rupture avec sa maîtresse, il avait envoyé près de 3000 mails à l'entourage et au futur employeur de la jeune femme.

Le moment où Dan Bloch subtilise le téléphone de sa victime - D.R.

C’est une histoire de «revenge porn» hors norme qui vient d’être jugée en première instance devant le tribunal de Paris le 8 mars. Christine (le prénom a été changé), une cadre du groupe Abylsen, un groupe de conseil en ingénierie international, a entretenu une liaison avec le PDG groupe, Dan Bloch. Jusqu’à ce qu’elle décide de mettre fin à cette relation et de prendre de la distance en quittant son emploi. Un enfer s’ouvre alors pour elle. «Ça a été insupportable pour cet homme tout puissant d'avoir une femme qui a lui dit "non". C'est d'ailleurs quand j'ai dit "non, c'est fini" que tout a commencé.», raconte la victime à l’AFP.

Au cours de la soirée de départ de Christine organisée par l’entreprise, le patron subtilise son téléphone portable et change le mot de passe de sa messagerie personnelle. Puis, entre le 1er juin et le 30 septembre 2019, il adresse dans une trentaine d’envois, quelque 3000 courriels à plus de 2000 destinataires. Une entreprise de déconstruction systématique, selon son avocat. Dan Bloch est poursuivi pour usurpation d'identité, pour avoir porté à la connaissance d'un tiers des images à caractère sexuel, pour avoir soustrait le téléphone portable de sa victime et pour avoir accédé frauduleusement à sa boite mail et diffusé des documents privés.

Après avoir pris le téléphone de sa victime, il le glisse dans sa poche. - D.R.
Après avoir pris le téléphone de sa victime, il le glisse dans sa poche. - D.R.

A 2000 collaborateurs de sa nouvelle entreprise, alors que Christine n’a pas...

Vaccination : le coup de com du gouvernement

vendredi 12 mars 2021 à 17:47

Ou comment gérer le vaccin comme le Nutella

Entre le 4 et le 7 mars, le gouvernement a voulu gonfler les chiffres de vaccination, quitte à permettre, sans le dire, la vaccination de public non prioritaire. Et pour motiver les soignants à venir travailler le dimanche, au moins une agence régionale de santé a menti sur les dates de péremption en agitant le spectre de doses jetées à la poubelle.

À Paris, l'hôpital de l'Hôtel-Dieu - © Reflets

A la fin de la première semaine de mars, un peu partout en France, c’était promo flash sur l’AstraZeneca. Venez vite, tout doit disparaître ! Dès jeudi 4 mars, dans certains centres de vaccination, toutes les personnes qui se présentaient avec leur carte Vitale, sans rendez-vous, qu’elles fassent partie ou non des publics prioritaires, repartaient avec leur précieuse piqûre. «J’ai appris par des connaissances que l’Hôtel-Dieu distribuait le vaccin AstraZeneca à tout le monde. J’ai reçu ma première dose et obtenu un RV dans la foulée pour la deuxième», raconte, ravie, une fringante quinquagénaire en pleine santé. L’espace d’un week-end dans le centre de Paris, on voyait enfin le bout du tunnel.

La bonne nouvelle a commencé à se répandre sur les réseaux sociaux et de nouveaux candidats, ni spécialement fragiles ou âgés se sont pointés dès le lundi 8 mars à l’Hôtel-Dieu. Trop tard, il n’y avait plus rien pour le commun des mortels qui s’est fait refouler… «L’opération spéciale de ce week-end est terminée, expliquait une employée de l’hôpital tout sourire à l’un des postulants déçus. Et figurez-vous qu’aujourd’hui, je n’ai même pas les doses pour les personnes inscrites…»

Mensonge sur les dates de péremption

Comment s’explique cette opération? Mardi 2 mars, le Ministère de la Santé reconnaissait que seulement 25 % des stocks disponibles d’AstraZeneca reçues en France avaient été utilisés. Parce qu’il jouit d’une moins bonne réputation que ses concurrents et ne convient pas...

Nombre de doses par flacon : rien ne va plus!

jeudi 11 mars 2021 à 19:04

Quand un médecin ne joue pas le jeu de la com'...

L'actualité du dernier week-end était double et majeure : Meghan et Harry à Los Angeles ou bien Olivier et Gérald à Boulogne-sur-Mer. Entre ces deux infos capitales, les déclarations du Dr Hamon pouvaient sembler insignifiantes. Et pourtant…

Une réalité de terrain qui amène à s'interroger... - Capture d'écran

A peine le problème venait-il d'être évoqué au Sénat (voir ici) que la question du nombre de doses de vaccin à récupérer dans un seul flacon éclatait dans plusieurs centres de vaccination. Notamment dans celui de Clamart (92), là où justement exerce le président de la fédération des médecins de France. N'ayant que faire des assemblées feutrées, c'est avec son habituelle liberté de ton que le Dr Hamon est venu livrer sa colère sur le plateau de la chaîne LCI: « j'ai envie d'aller dézinguer le ministère ! Qui sont ces gens incapables de s'adapter et de prendre des décisions responsables ! ». On comprend mieux sa colère quand il nous explique avoir dû se résoudre à « balancer 50 vaccins Pfizer » sur ordre de l'agence régionale de santé (ARS).

A Boulogne, les micros remplaçaient les seringues... - Capture écran
A Boulogne, les micros remplaçaient les seringues... - Capture écran

Rappelons que les vaccins anti-covid sont livrés en conditionnement multidoses par les fabricants. L'intervention d'un manipulateur s'impose donc avant qu'un médecin puisse procéder aux injections sur les patients. Pour chaque flacon, le personnel infirmier s'emploie ainsi à remplir un nombre X de seringues après avoir soutiré un volume Y de solution vaccinale. L'ensemble de ces opérations est réglementé et soumis à une autorisation de mise sur le marché européenne (AMM). Toutefois en fonction du soin avec lequel la manipulation s’opère, mais surtout et avant tout du type de seringue utilisée, il s'avère possible...

Les Cyber-Contes : deux nuances de compromission du monde

mercredi 10 mars 2021 à 17:10

Comment en quelques semaines les cyber-cartes ont été rebattues.

Le "cyber", personne n'y comprend rien ! Sauf les experts, et encore. Pourtant, assorti d'un petit effort de vulgarisation, ces nouvelles cryptiques peuvent devenir des chroniques palpitantes qui amèneront leurs lots d'enseignements. Ce premier volet des "cyber-contes" s'attaquera aux deux grands hacks aux conséquences encore floue, mais qui promettent de donner le cyber-tempo en 2021.

Ces capture d'écran seront les seuls éléments techniques de cet article. Ce cyber-conte est accessible aux non initiés.

L'année 2020 a été haute en couleur. Nos sociétés ont tremblé sous les coups du connard de virus. Mais nous avons tenu et cette maudite année prenait -enfin- fin. Pourtant, dès les premiers jours, 2021, a clairement annoncé son envie de se démarquer, elle aussi. Des lames de fonds continuent à balayer l'ancien monde et si certaines dynamiques s'annoncent hautes et claires, d'autres plus discrètes ne sont accessibles qu'aux experts et autres crypto-aficionados. C'est traditionnellement le cas du milieu élusif de l'espionnage étatique et de la cyber-gué-guerre. Depuis quelques semaines deux affaires ont fait surface, deux affaires qui provoquent déjà des vagues dont les Internets pourraient ressentir les remous pendant bien des années. Alors quitte à être sur la touche de ces jeux de puissants, autant profiter du spectacle confortablement.

Cette histoire commence il y a un an et demi, le 04 septembre 2019, dans une obscure salle serveur d'un data-center à Austin, Texas, États-unis.

Dans le noir, au fond d'une salle réfrigérée et sécurisée, sur une machine semblable à toutes les autres machines qui ronronnent sur les armoires, une diode s'allume. Cette diode ne s'allume pas comme cela habituellement. Sur la machine, des processus s'activent, la soufflerie se fait imperceptiblement plus forte. Un nouveau visiteur vient de se connecter. Ce visiteur ne respecte pas les horaires ni les codes habituels. Il parle à la machine à...