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L’ANSSI, ou la fable de l’agence nationale de la sécurité des systèmes d’information

jeudi 19 octobre 2023 à 14:52

Des mots de passe des patrons de l’ANSSI en accès libre…

Après le refus catégorique et répété de communiquer avec Reflets, nous avons regardé de plus près qui dirigeait cette agence en charge de la cybersécurité de l’État. Et nous avons eu des surprises.

Site de l'ANSSI - Copie d'écran

La souveraineté nationale en matière cyber est une vieille lune des politiques et autres experts du domaine. La question revient épisodiquement au centre des débats. Or, tout ceci tient de la fable pour qui a le moindre bagage technique en la matière. Car évidemment rien, ou si peu, n’est possible dans ce domaine tant les équipementiers, les fabricants, les éditeurs et tous ceux qui comptent sont américains, asiatiques ou israéliens. Alors que faire, chez nous, en France ? Pas grand-chose en fait. En tout cas ne pas alimenter le mensonge en faisant régulièrement croire à une possible souveraineté nationale numérique. Au moins pourrait-on espérer que les hauts fonctionnaires, les politiques et les membres de l'armée n'utilisent pas les plateformes américaines.

Curieusement les hauts dirigeants de l’ANSSI au coeur de la protection des réseaux essentiels français, n’hésitent pourtant pas à utiliser des adresses mail offertes «gratuitement» par des plateformes américaines dont tout le monde sait depuis les révélations liées aux documents Snowden, qu’elles sont tout sauf protégées contre la très grande curiosité de la National Security Agency.

Règle de base: quand on est un homme ou une femme politique, quand on est un fonctionnaire, un patron d’entreprise, et à fortiori un «Sachant» de l’ANSSI, les adresses mail de Gmail ou Yahoo sont à bannir. Chacun peut imaginer aisément que les services de renseignement étranger s'intéressent en particulier à toutes ces...

La folie derrière les barreaux, l'inhumanité du régime carcéral

mercredi 18 octobre 2023 à 18:41

De nombreux détenus présentant des troubles se suicident alors que les moyens manquent

Ils avaient moins de 30 ans et sont morts dans la plus grande détresse en prison. L'histoire de ces détenu.e.s souffrant de troubles psychiatriques, portée devant les tribunaux, jette la lumière sur un système carcéral inadapté et pathogène.

Prison de Valence dans la Drôme - Celeda - Wikipedia

« À revoir demain matin ». Voilà la conclusion de la dernière fiche d'observations de Paul Germain. Trois heures plus tard, l'homme de 23 ans, incarcéré pour la première fois depuis seulement un mois, était retrouvé pendu avec ses lacets de chaussures dans sa cellule du quartier disciplinaire du centre pénitentiaire de Bordeaux-Gradignan. L'ergothérapeute lui ayant rendu visite ce 28 octobre 2021 écrivait pourtant : « Le patient est nu en cellule car il a mis ses affaires dans les toilettes car la cellule était sale d’après ses dires ». Il « ne note pas d'activité délirante » mais relève que le détenu « n’arrive pas à verbaliser, voire se souvenir que le médecin de l’UCSA [unité sanitaire en milieu pénitentiaire] est passé ce matin ». Dans les quelques mètres carrés où il ne supporte plus d'être enfermé, le prisonnier arrache même un radiateur en fonte. « Les jours précédents, il était énervé, il a inondé sa cellule, déchiré sa housse de matelas et cassé sa radio puis m’a insulté et menacé à plusieurs reprises », témoignera un surveillant. Les troubles psychotiques du jeune adulte qui se traduisaient par des bouffées délirantes aiguës étaient connus de la justice. Il avait signalé une hospitalisation en 2020 et le médecin en charge d'une expertise psychiatrique rendue le 14 octobre 2021 attestait : « l’état actuel de Monsieur Germain ne nous apparait pas compatible avec une mesure de détention ». Pourtant, il sera placé en quartier disciplinaire dix...

Gaza : « c'est la première fois que je ne suis pas sûr de rester vivant »

mardi 17 octobre 2023 à 15:41

L'eau potable n'est pas rétablie et les bombardements se poursuivent

Un habitant de la bande Gaza témoigne d'une guerre inhabituelle dans sa violence et d'une situation humanitaire « terrible » dans ce territoire d'où personne ne peut s'échapper.

Dégâts dans la bande de Gaza après un bombardement israélien en octobre 2023 - Al Araby - Wikipedia - CC BY-SA 3.0

« Netanyahou pense sauver son poste avec cette guerre, mais ce sont des civils qui payent le prix de cette folie », raconte ce Gazaoui. « Il n'y a plus d'eau potable, plus d'électricité. Ce matin, j'ai trouvé quelques bouteilles, la situation est terrible, horrible, catastrophique », poursuit-il.

L'accès à l'eau potable a été coupée le deuxième jour, précise-t-il et n'a pas été rouvert en dépit de ce qui est dit dans les médias.

« Nous imposons un siège complet à Gaza », avait lancé Yoav Gallant, le ministre de la Défense israélien. « Pas d’électricité, pas d’eau, pas de gaz », avait-il précisé après l'incursion et les meurtres perpétrés par les membres du Hamas en Israël le 7 octobre et qui laisse un terrible bilan de 1400 morts, selon les derniers décomptes.

« Le prix que paiera la bande de Gaza sera très lourd et changera la réalité pour des générations » a poursuivi le ministre de la Défense.

« J'ai vécu beaucoup de guerres à Gaza. Cela n'a jamais été comme ça. C'est un génocide collectif. Les bombes utilisées sont bien plus puissantes que les fois précédentes. Lorsqu'une maison est bombardée, toutes les maisons autour sont soufflées. Il y a souvent 2 ou 3 familles par maison. Les victimes sont des femmes, des enfants, ce sont des civils. », précise ce Gazaoui, joint aujourd'hui par Reflets. Selon le ministère de la santé de Gaza, le bilan était ce matin de 2837...

Assassinat dans un lycée d’Arras : l’auteur connu des services de police

vendredi 13 octobre 2023 à 21:55

Reflets avait déjà dressé le portrait de son frère aîné

La DGSI avait produit une note décrivant la mouvance radicalisée d'origine tchétchène en France dans le cadre de l'instruction de l'assassinat de Samuel Paty.

Profil Linkedin de Mohammed Mogouchkov - Copie d'écran

Le 16 octobre 2020, Abdoullakh Anzorov, un citoyen russe d'origine tchétchène âgé de 18ans décapitait Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine. Ce 13 octobre 2023, trois ans après, Mohammed Mogouchkov, fiché S, âgé d’une vingtaine d’années également d’origine tchétchène, a attaqué au couteau des professeurs du Lycée Carnot d’Arras. Dominique Bernard, professeur de français qui a tenté de s’interposer a été tué de plusieurs coups de couteau tandis qu’un agent du lycée et un autreenseignant ont été blessés mais sont désormais hors de danger.

Arrivé en France en 2008, Mohammed Mogouchkov était un ancien élève du lycée Carnot et avait, selon son profil Linkedin, obtenu un BTS sur les moteurs à combustion interne. Ses comptes Instagram et Facebook sont désormais inaccessibles.

Compte Facebook - Copie d'écran
Compte Facebook - Copie d'écran

Compte Instagram - Copie d'écran
Compte Instagram - Copie d'écran

Les avait-il fermés où les autorités ont-elles demandé à Meta de les faire disparaître? Impossible à savoir. Dans les cas d’attaques terroristes, les autorités obtiennent des réponses extrêmement rapides des plateformes.

L’auteur de l’attaque n’est pas un inconnu des services de renseignement. Selon des sources policières citées par l’AFP, il faisait l’objet d’un suivi actif de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et avait été contrôlé la veille «sans qu’aucune infraction ne puisse lui être reprochée». «Il était sous écoute et faisait l’objet de surveillances physiques», «depuis cet été», a précisé cette source...

Quand il s'agissait de poser une bombe chez Reflets

mardi 10 octobre 2023 à 13:00

Deux salariés de Nexa/Amesys discutaient de faire sauter, littéralement, le rédacteur en chef de notre journal

Dans un échange saisi par la justice, deux salariés d'Amesys/Nexa évoquent une filature, l’identification du véhicule et de l’adresse du rédacteur en chef de Reflets et l’idée d’y poser un bombe. Le dossier judiciaire portant sur « une complicité de torture ou acte de barbarie, traitements inhumains et dégradants » n'a pas empêché l'exfiltration de deux anciens d’Amesys vers l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI). Un message clair envoyé par l'Etat français...

Amesys/Nexa - © Reflets - CC

Ce n’est pas la première fois que les membres de Reflets sont menacés de mort. Mais par des salariés d'une société sur laquelle nous enquêtons, si. Ce 6 mai 2014, Nicolas Deckmyn et Renaud Roques échangent par messagerie Skype. Ils ne s’en doutent pas, mais leur conversation va être versée au dossier judiciaire tentaculaire et interminable qui pèse sur la société Amesys, devenue Nexa et Advanced systems (AMES), une affaire initiée par Reflets en 2011 (lire notre tout premier article) et dont ils sont des employés essentiels.

Renaud Roques et Nicolas Deckmyn - © Reflets
Renaud Roques et Nicolas Deckmyn - Reflets

La Justice soupçonne l’entreprise de «complicité de torture ou acte de barbarie, traitements inhumains et dégradants». Plusieurs dirigeants ont été mis en examen ou placés sous le statut de témoin assisté. En 2011, Reflets avait dévoilé la vente par la société qui s’appelait encore Amesys, d’un système permettant d’intercepter toutes les communications passant par Internet à la Libye de Kadhafi.

Mieux, l’interface commerciale d’Amesys en Libye était Abdallah Senoussi, beau frère du «guide suprême» et accessoirement condamné en France par contumace pour terrorisme dans le cadre de l’explosion d’un DC10 de la compagnie UTA au dessus du Ténéré au Niger, qui a fait 170 morts dont 54 français.

Photo de la carcasse du DC10 d'UTA - D.R.
Photo de la carcasse du DC10 d'UTA - D.R.

Le scandale lié aux ventes de ce produit à la Libye, ainsi qu’à d’autres pays, ce que nous avons également révélé, a poussé la société à changer de nom. Elle deviendra...