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La chloroquine, vrai espoir ou mirage ?

jeudi 26 mars 2020 à 11:05

Des médecins plaident pour un traitement à titre compassionnel

La chloroquine est-elle efficace contre le Covid19 ? Le Pr Raoult se fait le chantre de ce traitement. Deux médecins décryptent et critiquent l'étude du scientifique. Mais ils pensent que les chiffres son encourageants et poussent à une utilisation immédiate du médicament. En attendant des essais à plus grande échelle.

Didier Raoult - Photo publiée sur son site Web mal configuré

La chloroquine et son dérivé l’hydroxychloroquine (le Plaquenil) font couler beaucoup d’encre. Efficace ou pas ? L’hypothèse d’un traitement suscite de nombreux espoirs partout dans le monde. Espoirs démesurés ? De nombreuses études ont été lancées en urgence et permettront de répondre à cette question dans les prochaines semaines.

Mais revenons sur le fil cette tempête médiatique. Le 25 février, le Pr Didier Raoult met en ligne cette vidéo :

Il affirme que les Chinois ont fait un essai de repositionnement de cette molécule bien connue qu’est la chloroquine et qu’elle est active contre le coronavirus. Il parle de « résultats spectaculaires », ajoute sous les rires des personnes dans la salle que « c’est l’infection pulmonaire la plus facile à soigner de toutes et que ce n’est pas la peine de s’exciter. »

Le 16 mars, il met cette fois en ligne une vidéo de 18 minutes « Diagnostiquons et traitons ! »

Le lendemain, il rend publique les résultats d’une étude clinique « Hydroxychloroquine and azithromycin as a treatment of COVID-19: results of an openlabel non-randomized clinical trial ». Il affirme que 70 % des personnes qui ont reçu le traitement n’ont plus de charges virales au bout du 6ème jour. L’intégralité de cette étude peut être lue en anglais ici. L’annonce fait l’effet d’une bombe. Et une polémique éclate.

Car plusieurs choses interrogent, tant dans la manière de faire, peu académique, du professeur Raoult, que dans la conduite de cette étude clinique. Didier...

Interview croisée : John Kiriakou et Jonathan Landay

mercredi 25 mars 2020 à 17:41

Analyse des mutations de la démocratie américaine

John Kiriakou est un lanceur d'alerte qui a révélé le programme de torture mis en oeuvre par la CIA. Jonathan Landay a écrit inlassablement, à l'époque, que l'Administration Bush créait un récit (faux) pour justifier l'invasion de l'Irak. Que pensent-ils de l'évolution de leur pays ?

John Kiriakou et Jonathan Landay

John Kiriakou est un ancien agent de la CIA. Il a été le premier à confirmer l'usage de la torture (waterboarding) par l'agence dans sa lutte contre le terrorisme. Jonathan Landay, avec son collègue Warren Strobel, ont été les seuls journalistes à écrire que le récit de l'Administration Bush pour justifier l'invasion de l'Irak était une fabrication. Un film a été réalisé sur leur histoire : Shock and Awe.

Jonathan, vous avez révélé avant tous vos collègues que certaines personnes dans l'Administration Bush créaient un récit pour que le pays entre en guerre contre l'Irak. John, vous avez divulgué des informations sur le fait que la CIA utilisait la torture pour obtenir des informations dans le cadre de la guerre contre les terroristes. Y a-t-il quelque chose qui ne va pas avec la démocratie ? Comment en est-on arrivé là ?

John Kiriakou : Dans le contexte américain, cela est dû à l'obsession nixonienne de Barack Obama pour les fuites de sécurité nationale. C'est à l'instigation de John Brennan, alors conseiller adjoint à la sécurité nationale (et plus tard directeur de la CIA), que l'administration Obama a poursuivi les lanceurs d'alerte qui dénonçaient des problèmes liés à la sécurité nationale, y compris moi. Et ces poursuites étaient conformes à l'idéologie néolibérale et pro-guerre d'Obama.

Jonathan Landay : Dans un pays démocratique, l'une des valeurs clés est la liberté d'expression. Cette liberté...

A joint interview : John Kiriakou and Jonathan Landay

mercredi 25 mars 2020 à 17:41

An analysis of changes in American democracy

John Kiriakou is a whistleblower who revealed the torture program used by the CIA. Jonathan Landay wrote tirelessly, then, that the Bush Administration was creating a (false) narrative to justify the invasion of Iraq. What do they think about the evolution of their country?

John Kiriakou and Jonathan Landay

John Kiriakou is a former CIA agent. He was the first to confirm the use of torture (waterboarding) by the agency in its fight against terrorism. Jonathan Landay and his colleague Warren Strobel were the only journalists to write that the Bush administration's story justifying the invasion of Iraq was a fabrication. A film was made about their story: Shock and Awe.

Jonathan, you disclosed before all your colleagues that some people in the Bush Administration were creating a narrative so the country could go to war against Iraq. John, you disclosed information about the CIA using torture to get information for the war against terror. Is there something wrong with democracy ? How did it come to this?

John Kiriakou : In the US context, this came about because of Barack Obama's nixonian obsession with national security leaks. It was at the urging of then-Deputy National Security Advisor (and later CIA Director) John Brennan that the Obama Administration prosecuted national security whistleblowers, including me. And these prosecutions were in keeping with Obama's neoliberal, pro-war ideology.

Jonathan Landay : In a democratic country, one of the key values is the freedom of speech. This freedom of speech can be used in a variety of ways. Positively or negatively. They were able to do it because we have freedom of speech here. It's a risk you accept when you embrace democracy, the misuse of this freedom. Also we had for the most part a media that did not look...

« On part à New York sans protection »

mercredi 25 mars 2020 à 13:13

Les salariés d'Air France inquiets...

Alors que Donald Trump a annoncé l'arrêt des vols en provenance d'Europe, Air France continue des rotations vers New-York confinée. Les personnels navigants volent la boule au ventre, sans masque FFP2, sans gants, sans gel hydroalcoolique.

Vol Air France vers New York ce 25 mars

« Je pars à 13h40 pour New York sur le vol AF0006. Sans gants, sans gel, sans masques ». Alors que le président américain a annoncé le 11 mars la fin des vols entre l'Europe et les Etats-Unis, Air France continue ses rotations. Mais comme nous le raconte un pilote, le voyage se fait sans protection. Un autre personnel navigant raconte un autre vol : « tous les passagers sont les uns à côté des autres, on pille les trousses de secours pour les masques, mais ce ne sont pas des FFP2 ».

Les personnels du vol qui part ce 25 mars pour New-York doivent revenir par un vol vendredi. Ils seront donc logés à l'hôtel à New York, ville désormais confinée.

« Il reviennent vendredi, s'il y a un vol, bien entendu. C'est complètement dingue, si tu lis la presse, il n'y a plus de vols. En fait il y en a. Mais personne ne sait si ça va durer, chaque gouvernement prend des décisions à l'emporte pièce, dans l'urgence. Donc nos conjoints partent sans que l'on ait la certitude qu'ils puissent revenir, et dans des conditions aberrantes » explique cette personne mariée avec un salarié.

Vols vers les USA suspendus ? Pas tous... - Copie d'écran
Vols vers les USA suspendus ? Pas tous... - Copie d'écran

Les vols d'Air France visent à rapatrier des expatriés vers les Etats-Unis, ou des touristes américains. Dans l'autre sens, ce sont des Français qui rejoignent le territoire. Les personnels qui volent sont volontaires.

Chez Air France, on se veut très rassurant : « Nous avons des mesures de protection....

Les médias en mode dégradé

mercredi 25 mars 2020 à 10:45

Face à l'épidémie, radios, télés et journaux s'organisent

Rédactions éclatées, partage des antennes et réduction de pagination, les médias font face comme ils peuvent. Quant aux pigistes et intermittents, déjà précarisés avant la crise, ils vivent une situation particulièrement difficile.

La presse à l'heure du Covid-19

Pour la première fois de son histoire, Radio France a activé son plan de continuité d’activité. En clair, les trois radios classées «opérateur d’importance vitale», France Inter, France Info et le réseau France Bleu ont réorganisé leurs antennes pour garantir la continuité de l’information. L’objectif est de préserver des équipes pour garantir qu’il y aura toujours un journal. France Culture diffuse désormais la matinale de France Inter. Certains journaliste de Culture sont venus renforcer la rédaction d’Info.

A TF1, c’est aussi le branle-bas de combat. «Tout doit être fait pour préserver absolument l’antenne, dit un journaliste sous couvert d'anonymat. Les mesures s’ajoutent aux mesures chaque jour». Prise de température à l’entrée, port du masque obligatoire, une seule personne en régie, fermeture de la cantine qui ne fournit que des plateau froid à emporter… tout est fait pour éviter les contaminations. Depuis quelques jours, les binômes journaliste – cameraman ne rentrent plus dans la rédaction, ils envoient leurs sujets comme s’ils étaient en déplacement. Jean-Pierre Pernaut, l’emblématique présentateur du JT de 13h a décidé de jeter l’éponge. «Il s’estimait trop à risque, raconte un journaliste. Les stars font un peu ce qu’elles veulent...» Alors c’est sa doublure, Jacques Legros – qui n’a pourtant qu’un an de moins - qui a pris le relais et JPP fait des apparitions en fin de journal avec un mini-studio que lui a installé la chaîne. Il pourrait bientôt lancer...