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Menace biologique : l’efficacité du coronavirus peut-elle donner des idées ?

lundi 18 mai 2020 à 19:15

Un spécialiste des contre-mesures biologiques parle du risque bioterroriste.

Le coronavirus a désorganisé toute la société et mis en lumière notre vulnérabilité à une menace biologique. Patrice Binder, ancien médecin militaire et membre du Conseil national consultatif sur la biosécurité, analyse la crise.

Tenues militaires NRBC - D.R.

Le coronavirus a mis la France et de de nombreux pays quasiment à l’arrêt pendant plusieurs semaines, et ses conséquences continuent de se faire sentir. De quoi faire réfléchir sur l’intérêt des armes biologiques. L’effet du Covid-19 peut-il donner des idées à des États ou à des groupes terroristes ?

Les Etats, comme les groupes terroristes, n’ont pas attendu cet épisode pandémique pour savoir le potentiel des armes biologiques. Plusieurs épisodes qu’ils soient d’origine humaine ou naturelle l’ont déjà largement montré. En 1984, une secte américaine dans l’Oregon a organisé la contamination délibérée de dix restaurants locaux, des bars à salades, avec une bactérie responsable de la salmonellose. Plus de 750 personnes ont été touchées, provoquant une psychose locale très importante. En 2001, la fièvre aphteuse en Grande-Bretagne a entraîné l’abattage préventif de troupeaux. Ça a coûté plusieurs milliards. Toujours en 2001, juste après les attentats du 11 septembre, des enveloppes contaminées au bacille de charbon, le bacillus anthracis, entraînant la maladie du charbon sont envoyées aux Etats-Unis. Une vingtaine de personnes développent des symptômes infectieux et cinq perdront la vie. Ces lettres vont entraîner des perturbations incroyables, avec des lettres suspectes un peu partout qui vont paralyser des administrations, etc. Donc on connaît bien les effets de la menace biologique. Alors dire que cet épisode va donner des idées pour des systèmes d’arme, je n’y crois pas...

L'école à la maison : bien mais peut mieux faire

vendredi 15 mai 2020 à 12:40

Les parents racontent leur quotidien, entre galères techniques et découverte du métier de prof.

Dans cette enquête réalisée par une association de parents d’élève de l’Essonne, les parent félicitent souvent les enseignants pour leur engagement. Et ils racontent aussi leurs galères.

Ecole - Peng - Wikipedia - CC BY-SA 3.0

«Bien mais eu mieux faire», c’est un peu l’appréciation des parents sur le résultat de l’école à la maison dans cette enquête lancée dans l’Essonne par une fédération de parents d’élèves auquel Reflets a pu avoir accès. Cette enquête montre, sans surprise, que les cours à distance accroissent les inégalités sociales. Ça fonctionne beaucoup mieux quand les parents peuvent aider leurs enfants et sont disponibles.

Beaucoup sont plutôt satisfaits et félicitent l’investissement des professeurs. «C’était parfois assez difficile au quotidien, mais ça nous a permis de mieux savoir ce que faisaient nos enfants chaque jour et de les accompagner, dit cette mère. Mais nous avions la chance de pouvoir tous les deux travailler depuis la maison. Après une mise en place un peu chaotique, l’école à la maison école semble bien fonctionner. Bravo aux enseignants pour tout leur travail!»

«Les enseignants ont fait d’énormes efforts. Bien sûr, c’est compliqué et c’est loin de valoir le travail en classe, mais bravo et merci à l’ensemble des équipes pédagogiques

Les devoirs, c'était « Attrape-moi si tu peux»

Au début du confinement, les outils informatiques ont eu du mal à absorber la masse de connexions. Et certains profs, voulant bien faire, bombardaient leurs élèves de travail, avec des devoirs à rendre dans un délai assez court.

Mur collaboratif, espace documents, logiciel Pronote, forum et blog, Espace Numérique de Travail ENT, Néo Pocket… la multiplication des outils informatiques a...

Le coronavirus pourrait rendre des enfants complotistes et même, antisémites

jeudi 14 mai 2020 à 12:37

C'est en tout cas l'avis du ministère de l'Éducation

Dans une note publiée sur Educsol, à destination des professeurs, le ministère demande à ce que soient signalé des élèves qui pourraient tenir des propos "manifestement inacceptables". Lesquels a-t-on demandé ? Surprise...

Note sur Educsol - Copie d'écran

« Inattendue, de nature inedite, la propagation du COVID-19 a ete a l’origine d’emotions fortes et de reactions parfois irrationnelles. La question de la maladie et de la mort peut reactiver des questionnements cruciaux sur le cycle de la vie et des traumatismes que des eleves ont pu deja connaitre. Dans ce contexte, la reprise de la vie scolaire et des cours, de maniere apaisee, necessite une attention particuliere portee a l’accueil de la parole des eleves », indique le ministère de l'Éducation nationale dans une note publiée sur Educsol. L'idée est d'accompagner les enseignants pour qu'ils puissent faire face aux interrogations des enfants. On peut imaginer que la note servira aussi pour les jeunes ados des collèges qui doivent, eux, commencer à rouvrir à partir du 18 mai dans les zones, où le virus circule peu.

Au détour d'un paragraphe, on trouve la partie suivante qui a fait bondir Twitter. Ceci dit, qu'est-ce qui ne fait pas bondir Twitter de nos jours ?

Quelle(s) attitude(s) de l’enseignant face a l’emotion d’un eleve ou d’une partie de la classe ? Reconnaitre les emotions et les nommer permet de soutenir les enfants et les adolescents dans la gestion de leurs emotions. Selon les emotions exprimees par les eleves, ne pas hesiter a leur dire qu’avoir peur, se sentir triste ou en colere est tout a fait normal quand la vie des etres humains ou la perte des liens avec des proches est mise en jeu. Des enfants peuvent tenir des propos...

Quelle ampleur pour la seconde vague du Covid-19 ?

mercredi 13 mai 2020 à 10:51

Deux épidémiologistes analysent la situation et les moyens de la prévenir

Le retour au travail ou à l'école va entrainer une multiplication des contacts, donc faciliter la contamination par le virus qui continue de circuler. Pour Catherine Hill, déconfiner maintenant est risqué, car nous sommes encore très en retard pour le dépistage du coronavirus.

Coronavirus, en tête de la course ? - D.R.

«Comme citoyen, je me réjouie plutôt du déconfinement, comme épidémiologiste, je suis plus interrogatif», déclare le Pr Christian Rabaud, chef de service des Maladies Infectieuses et Tropicales au CHRU de Nancy. Avec une trentaine de patients en réanimation à Nancy et une quarantaine dans les Vosges, il n’est «pas serein». «Nous sommes montés au maximum en poussant les murs à 122 malades Covid-19 en réa à Nancy, on part avec plus d’un sixième des lits déjà occupés, ce n’est pas négligeable...Le virus circule encore dans la grand Est. L’Institut Pasteur estimait au 11 mai le nombre de nouvelles contaminations par jour à 500 dans notre région. Je pense, au vu de ce que je vis à l’hôpital, que c’est au moins trois fois plus. Mon angoisse est: est ce qu’on est capable de maintenir des mesures barrières pour que la différence de circulation du virus entre la période du confinement et celle qui s’ouvre maintenant soit faible?»

On ne connaît toujours pas la prévalence du virus en France !

Catherine Hill, épidémiologiste à l’Institut Gustave Roussy, est aussi inquiète. «Il y avait 2776 malade du Covid-19 en réanimation le 10 mai, et donc encore plus de 5000 personnes en tout en réanimation. En conséquence, le système hospitalier est toujours très tendu, notamment en Ile-de-France. Déconfiner si tôt est vraiment risqué.» L'Institut Pasteur avait prédit entre 1300 et 1800 malades du Covid-19 en réanimation au 11 mai, il y en a beaucoup plus.

«Quand les médias parlent de...

La résilience, une vertu républicaine ?

mardi 12 mai 2020 à 11:41

L'armée a lancé une opération dans le cadre de la lutte contre le coronavirus

Nous sommes en guerre, nous dit le président. L'armée a elle-même lancé une opération dite "Résilience". Bientôt le retour de la Médaille d’honneur des épidémies ?

OpRésilience - Copie d'écran defense.gouv.fr

Pour parler de la pandémie qui affecte le monde depuis la fin de l’année 2019, on emploie des registres de vocabulaires de natures différentes : il s’agit du médical bien sûr, on ausculte les chiffres, on se demande si tel fléchissement de la courbe nous fait rentrer en rémission, s’il faut craindre une rechute, on espère la guérison. Le mal dans le secteur économique va s’appeler récession, et voilà qu’arrive le 20 mars 2020 le vocable militaire : nous sommes en guerre (cela avait été déclaré à la veille du confinement), le Président de la république, chef des armées, déclenche « L’opération résilience ».

De la migration d’un terme issu de la marine, emprunté par les organisations internationales chargées de faire repartir l’économie après une catastrophe, capté par les écologistes qui voient dans le processus de résilience une possibilité pour Gaïa de se régénérer. La résilience permet à la Terre de reprendre des forces, et puis voilà que ce mot porteur de régénérescence est saisi par le pouvoir, intégré dans une séquence guerrière. Le Président dit : « Nous sommes en guerre ».

Le terme résilience va avoir des acceptions diverses en fonction de ces divers champs. Pour ce qui est de la psychologie, de l’économie, de la sociologie, de l’écologie, des sciences humaines en général, la résilience concerne la capacité qu’aura un système donné de surmonter les altérations provoquées par des chocs qui l’ont perturbé, pour retrouver ses possibilités de fonctionner.

La résilience...