PROJET AUTOBLOG


Reflets

Site original : Reflets

⇐ retour index

Fancy Bear : du spearphishing, des bitcoins et beaucoup de YOLO

lundi 23 juillet 2018 à 20:50

Des espions russes pas très discrets

Le dossier d'accusation à l'encontre de 12 agents russes soupçonnés d'avoir participé au piratage de la campagne démocrate de 2016 révèle une quantité de ratés stupéfiante de la part des agents russes, et relie ce piratage aux Macron Leaks.

22 Kirova, Moscou - Google Street View

Ce sont pas moins de 12 agents de deux unités, 21165 et 74455, du Glavnoe Razvedyvatelnoe Upravlenie, ou GRU, l'un des (très gros) services de renseignement russes, qui sont identifiés dans le document. Celui-ci apporte de nombreux éléments techniques, qui complètent ou précisent des informations qui étaient d'ores-et-déjà connues. Il permet ainsi de se faire une image très nette de la campagne de piratage ayant visé les élections présidentielles américaines de 2016. Outre la campagne d'Hillary Clinton, du Democratic National Committee (DNC), du Democratic Congressional Campaign Committee (DCCC), les attaques ont également visé le système électoral de différents états, particulièrement l'Illinois, et un fournisseur de logiciel électoraux, VR Systems. Ces actions avaient notamment débouché sur la fuite de très nombreux emails et documents, d'abord via le site « DCLeaks », dans un second temps par l'entremise d'un avatar créé pour l'occasion, « Guccifer 2.0 », puis, finalement, via l'organisation Wikileaks.

Les responsabilités de chacune deux unités sont assez clairement établies par le dossier. L'unité 21165, installée au 20 Komsomol'skiy Prospekt, dans les anciens locaux des services de cryptanalyse soviétique à Moscou, s'est chargée du piratage proprement dit. Une campagne de spear phishing (harponnage, ou hameçonnage ciblé) a permis de récupérer les informations d'authentification de comptes emails, d'accéder aux...

L'affaire (Benalla) banale de la sole plate

samedi 21 juillet 2018 à 16:24

Emmanuel Macron évolue en 3 dimensions, pas nous...

L'affaire Benalla n'en est pas vraiment une. Ce sordide fait divers qui implique un (trop) proche d'Emmanuel Macron est surtout un énième révélateur que dans notre société, certains sont hors-sol tandis que nous, nous y sommes confinés.

Manu et Alex - EPA - D.R.

Un type particulièrement et très étrangement proche du président s'arroge le droit de porter un brassard de police et de tabasser un passant dans le cadre d'une manifestation. Voilà qui est choquant. Mais cela va plus loin. Alexandre Benalla est "couvert" par la présidence qui se contente de le mettre à pied pendant quinze jours. Ce n'est qu'après la publication d'une vidéo de la scène et son identification par Le Monde que le scandale éclate et que l'Elysée le licencie. Jusque là il s'agit d'une "affaire Benalla". Elle devient une affaire d'Etat dans la mesure où la présidence a visiblement tenté de "couvrir" les agissements de ce collaborateur en ne les dénonçant pas à la Justice. Cela semble simple. En fait c'est une affaire de sole plate.

Cette affaire n'est qu'un énième révélateur de la façon dont se comporte une partie de la population. Qu'elles soient simplement détentrices d'un grand pouvoir ou d'une fortune conséquente, certaines tranches de la population vivent hors-sol. Les règles qui s'appliquent au reste de la société, ne les concernent pas. Chez ces gens là, monsieur, on fait les règles, mais elles s'appliquent à d'autres. Ils ne rendent compte à personne ou presque. Leur vie est tellement différente de celle de la majorité des citoyens, que cette dernière ne peut même pas imaginer à quoi elle ressemble. Sans quoi, la population ferait rapidement un remake de...

Alerte canicule : ça chauffe sous les scalps France Insoumise

jeudi 19 juillet 2018 à 18:27

Quand une militante anti plein de choses perd une occasion de se taire

C'est l'été, il fait chaud. Gare à l'utilisation intempestive des réseaux sociaux, les esprits s'échauffent vite, quitte à proférer quelques imbécilités. Exemple...

Article du Canard

Cette semaine, le Canard publie un portrait de Sophia Chikirou. Chaque semaine, le palmipède dresse un portrait pas toujours amène d'une personnalité en page 7, sous la têtière "Prise de becs". Cette fois, c'est le tour de l'ex bras-droit de Jean-Luc Mélenchon. Crime de lèse-majesté, menteries évidentes, basse vengence, Sophia Chikirou mitraille sur Twitter.

Sophia Chikirou répond au Canard - Capture d'écran - CC
Sophia Chikirou répond au Canard - Capture d'écran - CC

Etant un peu au fait des choses canardesques pour y publier quelques articles depuis plus de vingt ans, je me permets d'apporter une précision. Sophia Chikirou se lance dans une théorie un peu conspirationniste dans la mesure où le "papa de Aude Rossigneux" a quitté le Canard depuis déjà un bon moment.

Echange de tweets - Copie d'écran - CC
Echange de tweets - Copie d'écran - CC

Rembobinons... Pourquoi cette tirade sur le papa d'Aude Rossigneux ? Parce que Aude Rossigneux a été licenciée par le Média, la chaîne dirigée par Sophia Chikirou et très proche (euphémisme) de la France Insoumise. Or, le papa en question a été rédacteur en chef du Canard Enchaîné. CQFD, le Canard publie un portrait de Sophia Chikirou pour venger la fille de son rédac'chef.

Oui, mais non. Le papa a quitté le journal depuis belle lurette.

Sophia Chikirou ne répond bien entendu pas à mon tweet. Mais une militante se charge donner des pistes de réflexions aux gens qui suivent le thread...

Le Canard, ce journal macroniste... - Copie d'écran - CC
Le Canard, ce journal macroniste... - Copie d'écran - CC

Si le Canard ne venge pas...

Quel avenir pour l'Europe de la Défense ?

mercredi 11 juillet 2018 à 17:22

Le contexte international pourrait permettre l'émergence d'un début de mécanisme de défense européen

Le serpent de mer qu’est l’idée d’une Défense européenne est peut être prêt à sortir de l’eau. Depuis quelques années, les déclarations des dirigeants européens et les décisions prises par leurs alliés laissent à penser qu’une Europe qui assure sa propre sécurité n’est pas si loin que cela. Cependant, la complexité de la machine de l’Union européenne et des relations internationales pourraient entraver ce projet.

L’Eurofighter Typhoon est un pur produit de la coopération européenne : il est produit par un consortium qui rassemble l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni - Bundesheer (Bundesministerium für Landesverteidigung und Sport) / Markus Zinner 12 July 2007 - CC BY 4.0

Fin juin, neuf pays européens ont officiellement lancé l'Initiative européenne d'intervention (IEI). Contrairement à ce que son nom pourrait indiquer, l'IEI n'a pas vocation à devenir une force d'intervention au service de ses contributeurs ou de l'Union européenne (UE). Il s'agit en fait d'un mécanisme indépendant de l'UE et de l'OTAN. L'objectif de l'IEI est de rapprocher les états-majors européens pour faciliter les échanges et la constitution d'une culture stratégique commune. La création de l'IEI est un pas supplémentaire vers l'Europe de la Défense.

D'où vient l'idée d'Europe de la Défense

Si, dans les années cinquante, la France est à l’initiative de la proposition et, finalement, du rejet du projet de Communauté européenne de défense (CED), sa position a aujourd’hui changé. Dans le contexte historique et géopolitique de l’époque, il était inconcevable, pour les autorités françaises, de réarmer l’Allemagne (la RFA en l’occurrence) moins de dix ans après le second conflit mondial. À noter que les britanniques et les américains y étaient très favorables. Les derniers, inquiets de leur engagement en Corée et de son coût, voyaient d’un bon œil le réarmement du Vieux continent face au bloc communiste et un éventuel conflit qui éclaterait en Allemagne. Le projet de CED, amorcé en 1950 avec l’idée d’une Europe fédérale, est finalement réduit à néant, en 1954, par le refus français de ratifier le...

Amesys à Milipol : "on vit dans la peur"

mardi 10 juillet 2018 à 14:54

Advanced Middle East Systems (Amesys) a la trouille. La trouille que des journalistes viennent les voir. Ça n'a pas manqué...

Que dit Amesys à un prospect sur le salon Milipol ? A peu près tout. Que dit Amesys à un journaliste ? Rien. Pourquoi ? Parce que chez Amesys, on est attaqués par les défenseurs d'Internet, par la presse, cette méchante. Bilan, chez Amesys, on vit dans la peur.

Advanced Middle East Systems au salon Milipol - © Reflets - CC -Citation requise

Ce n'est sans doute pas la même peur que celle des opposants politiques qui ont été torturés sur la base des interceptions réalisées par Eagle (rebaptisé Cerebro), mais chez Advanced Middle East Systems (Amesys), on vit dans la peur, la peur des journalistes. Il faut dire que ces méchants racontent des choses horribles sur l'entreprise dès qu'il y a une vente. Alors que la vente est autorisée par la France ! C'est dire si c'est méchant.

C'est une éthique très particulière que celle que se sont choisis les salariés d'Amesys. Si l'exportation de nos armes numériques sont autorisées, peu importe le mal qui sera fait avec elles... Nous nous étions longuement interrogés sur l'éthique des développeurs d'Amesys, ici ou ou encore et surtout, ici.

Pour mieux comprendre les ressorts internes des salariés d'Amesys, nous sommes allés leur poser des questions sur leur stand à Milipol, le salon où tout espion ou tout policier peut aller s'acheter sa panoplie.

Vous allez découvrir une première partie qui montre que pour les prospects, Amesys a plein de choses à raconter. Amesys y confirme une bonne partie des informations parues sur Reflets. La deuxième partie montre comment Amesys répond aux journalistes.