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Musk read : Twitter, la liberté sous algos

mercredi 4 mai 2022 à 19:57

Des algorithmes conçus par des hommes selon les consignes d'un milliardaire fantasque réencodent l'humanité

La question n'est pas tant de savoir si Elon Musk va rendre son compte à Donald Trump, appliquer une liberté d'expression à l'américaine ou lutter efficacement contre la désinformation que de savoir ce qu'il va vouloir que... les algorithmes décident. Car ceux-ci façonnent la réalité des utilisateur du réseau social.

Elon Musk, l'argent au service des caprices ?

Elon Musk, l’homme le plus riche de la planète, vient de s’offrir -sur une sorte de caprice-, le réseau social Twitter pour la modique somme de 44 milliards de dollars. Le fantasque patron de Tesla, qui produit des voitures électriques, et de SpaceX, qui envoie des astronautes dans la station spatiale ISS pour à terme coloniser Mars, a beaucoup de projets pour Twitter. Ceux-ci font passer au second plan médiatique la réalité des réseaux sociaux : leurs algorithmes façonnent notre réalité, nos comportements, le tout sans aucun contrôle démocratique.

« La liberté d'expression est le fondement d'une démocratie qui fonctionne, et Twitter est la place publique numérique où sont débattues les questions vitales pour l'avenir de l'humanité. Je veux aussi rendre Twitter meilleur que jamais en améliorant le produit avec de nouvelles fonctionnalités, en rendant les algorithmes open source pour augmenter la confiance, en battant les robots spammeurs et en authentifiant tous les humains. Twitter a un potentiel énorme. Je suis impatient de travailler avec l'entreprise et les utilisateurs pour le libérer », a expliqué Elon Musk après l’annonce du rachat de Twitter.

Tout un programme. Dans la foulée de l’annonce, les commentateurs ont commencé à grimper aux rideaux. Elon Musk va-t-il rendre son compte à Donald Trump ? La liberté d’expression y sera-t-elle totale, laissant libre cours aux nazis, complotistes et autres trolls ou harceleurs ? En fait il ne s’agit là que...

Les choix de vote, ce devrait être comme les préférences sexuelles

lundi 25 avril 2022 à 11:42

Devons-nous nous entre-déchirer pour des bulletins de papier ?

Bien entendu, il est sain de se « battre » intellectuellement pour ses idées politiques et l'on peut aisément convenir que certaines d'entre elles sont une abomination. Mais le choix de voter, pour X, Y, blanc, ou de ne pas voter du tout ne devrait pas déclencher de flame wars.

Isoloirs - Frédérique Voisin-Demery - CC

Les réseaux sociaux sont truffés d'anathèmes. Comment osent-ils voter blanc ? S'abstenir c'est voter Marine Le Pen... La bataille fait rage à l'approche du deuxième tour. Revoici les flame wars des débuts du Net.

Lutter pour des idées politiques rejoint souvent une lutte philosophique. On se bat pour faire triompher plus d'humanisme, plus de partage, plus d'empathie, de libertés individuelles. D'autres se battent pour plus de « liberté d'entreprendre », et moins d'État dans la vie de la nation...

Et puis il y a les combats pour des idées rances. Des combats pour faire triompher la haine et la violence, le rejet des « autres » êtres humains. Ces idées sont une abomination. Elles ont partout, tout au long des siècles, retiré aux êtres humains ce qui fait leur humanité. Ceux qui se fourvoient dans les pas des politiques faisant la promotion de ces idées s'enfoncent dans la haine. Nous avions publié les mails adressés au Front National pendant l'entre-deux tours en 2002. C'était très clair. Un peuple qui a de telles idées peut rapidement verser dans l'horreur. L'Histoire devrait être un outil pour nous améliorer, pas nous pousser à revivre l'abomination.

Lutter contre un vote ou un autre devrait cependant pouvoir se faire par l'échange apaisé. C'est dans le débat que l'on peut convaincre, pas dans l'anathème. Les réseaux sociaux sont actuellement le théâtre d'échanges très violents sur les choix...

La cyberguerre : plus facile d’en parler que de la définir

jeudi 21 avril 2022 à 10:15

Contrairement à ce que l'on peut lire, la cyberguerre, personne ne l'a vue et c'est tant mieux.

Elle va, elle vient, au gré des événements géopolitiques, surnage ici dans un article de presse, s’étale dans un autre, universitaire : la cyberguerre est partout. Mais d’où vient-elle ? Qui est-elle ? Le sujet est bien plus complexe qu’il n’y paraît. Tentons une définition… (spoiler, on n’y arrivera pas)

Rare photo du fameux Keyser Söze des Internets - Geek Meme Industries, Inc

Science-fiction ? Réalité ? Nous avions posé la question à Fabrice Epelboin : la cyberguerre existe-t-elle ? . En fait, qui désire retracer les origines de la cyberguerre doit remonter le temps et revisiter la grande époque de l’espionnage, en pleine guerre froide. Novembre 1989, l’année se termine avec l’impensable: le mur de Berlin tombe. Avec lui, s’écroule un système sociétal qui a marqué le siècle: le communisme. Le bloc de l’Est qui s’est opposé violemment avec le camp occidental pendant près de soixante-douze ans va peu à peu s’effriter et se transformer. On connaît la suite de l’histoire qui culmine étrangement ces jours-ci avec la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine.

Nous revoici donc à l’époque où les États-Unis et l’URSS s’échangeaient des espions sur des ponts, en Allemagne, au petit matin, dans la brume… Pour contrer l’URSS, les États-Unis disposent alors d’une foultitude d’agences, d’espions en tous genres. C’est ce que l’on appelle là-bas «la communauté du renseignement». Comme l’indiquait en septembre 2009, le directeur du renseignement nationalDennis Blair, les seize agences de l'«Intelligence Community» profitent d'un budget annuel de 75 milliards de dollars et emploient quelque 200.000 personnes dans le monde, y compris des entreprises privées. Si l’on considère le secteur privé qui travaille d’une manière ou d’une autre pour lesdites agences, les chiffres explosent littéralement : en 2010 le nombre de personnes disposant d’une...

Prodiges et vertiges de l'info-hacking

vendredi 15 avril 2022 à 09:53

Ces images que vous ne verrez pas avant longtemps...

Rapprocher techniques de hacking et déontologie journalistique avec, pour unique objectif, la production d’une information de qualité, ne va pas de soi : rares sont les personnes qui peuvent allier expertise technique, qualité d’écriture, travail d’équipe et rigueur méthodologique.

Distribution d'armes, quelque part en Ukraine, mars 2022 - © Reflets

À l'occasion de notre article sur les caméras mal protégées des voitures des forces de sécurité de la ville de Kyiv, nous avons été plusieurs fois interrogés sur le concept d'info-hacking.

Le travail entamé par la rédaction depuis plusieurs semaines sur le conflit ukrainien éclaire au quotidien les avantages et les écueils inhérents à notre façon de procéder.

Prodiges de l’info-hacking

Nos caméras nous permettent d’accéder à l’information sans risquer la vie de nos journalistes. Elles nous fournissent par ailleurs une façon originale d’informer que l'on ne retrouve pas ailleurs. Et pour cause.

Précisons tout de suite une chose: nous ne nous appuyons pas sur des données existantes. Nous n’utilisons pas Shodan, et encore moins Censys. Les données de ces sites sont trop peu nombreuses, et pas suffisamment souvent mises à jour pour être fiables. Nous disposons de nos propres outils, recherchons nous-mêmes les caméras et les moyens d’y accéder. Nous procédons, de façon autonome, à leur géolocalisation, à l’analyse des flux et à la mise à disposition de ces données dans une base de données privée et partagée au sein de la rédaction. Deux serveurs de vidéosurveillance nous permettent de faire de l’enregistrement en temps réel, de la détection de mouvement, et nous donnent accès à d’autres fonctionnalités intéressantes. Les outils existant en ligne ne permettent pas de maintenir efficacement une infrastructure de cette nature.

Les caméras de Reflets : 2500 flux dans...

Cyberguerre totale : de la science-fiction à la réalité

lundi 11 avril 2022 à 16:20

Quand l'intelligence informatique se transforme en arme nucléaire

Soudain une entreprise devient aveugle et sourde : plus de radars, plus de communications, plus d'économie, plus de savoir. Les cyberattaques constituent-elles les prémices d'une cyberguerre ultime à venir, et allons-nous bientôt devoir compter les cybermorts sur des champs de bataille 2.0 ?

Un grand cyber-boum ?

Bonne conscience et sales guerres aidant, l'humanité à cru pouvoir éviter le pire sous couvert de l'arbitrage du bouton rouge. Cette apparence de paix sur toile de fond d'apocalypse vient une nouvelle fois de perdre de son sens avec le conflit Russo-Ukrainien. Alliances d'autrefois, accords de demain, certitudes d'aujourd'hui, convictions d'avenir, origine des attaques, bien-fondé de la défense, tout vient de voler en éclat dans ce déferlement de haine aux relents de guerre froide. Et si sur le terrain on se bat toujours à l'ancienne, cocktails Molotov contre obus des blindés, en hauts lieux, l'ombre d'une cyberguerre totale semble prendre valeur de feu nucléaire. Reste à définir de la réalité d'une cyberguerre...

La fission nucléo-Swift

Ainsi le monde s'est brusquement figé, de peur de ne pas faire assez, ou à contrario par crainte de trop s'engager. Passablement perdue dans son histoire et ses frontières, l'Europe a dégainé une arme qualifiée de létale, Swift, comme pour appuyer sur le terrible bouton mais pour de faux seulement.

A l'évidence, les retombées mondiales de ce champignon-là ne semblent pas parfaitement maîtrisées. Tout comme ne le sont pas certaines déclarations brutes de forme, notamment celle de Bruno Le Maire qui affirmera vouloir: « livrer une guerre économique et financière totale à la Russie _» afin de provoquer « _l'effondrement de l'économie russe ». Le retour de com' du...