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Le contrat Amesys en Libye gravé dans le marbre

vendredi 19 juin 2020 à 16:41

Le jugement dans l'affaire Karachi évoque Philippe Vannier et Amesys

Pour Reflets, c'est une porte qui se ferme. Nous avions les premiers évoqué la vente d'un système d'interception des flux Internet à la Libye de Kadhafi en février 2011. La société Amesys avait nié, initialement. Désormais, son rôle est détaillé dans une vérité judiciaire : le jugement dans l'affaire Karachi.

Amesys

Amesys, c'est un peu le dossier fondateur de Reflets.info. En février puis en mai 2011, Reflets.info dévoilait que la France avait vendu un outil de surveillance permettant d'intercepter les communications Internet, cellulaires, satellites, des Libyens. Notre premier article posait une série de questions. L'entreprise commençait par nier, faisait le ménage de tous ses prospectus commerciaux sur ses sites. Mais le 30 août 2011, les soupçons d'une vente du produit "Eagle" à Kadhafi, avec comme intermédiaire Zyad Takieddine, étaient confirmés par une journaliste du Wall Street Journal qui visitait un centre d'interceptions Amesys au cœur de Tripoli après la chute de Kadhafi. Depuis, une instruction est ouverte au TGI de Paris. Elle patine. Amesys a fait du chemin, son patron également. Initialement, il s'agissait d'une SSII bien introduite dans le milieu militaro-industriel. Mais après le contrat libyen, elle va prendre une autre ampleur. Présenté comme un rachat d'Amesys par le géant Bull, c'est l'inverse qui se produit : Amesys s'empare de Bull. Philippe Vannier devient logiquement le patron de Bull. Puis il revend Bull à Atos. L'actuel commissaire européen chargé de la politique industrielle, du marché intérieur, du numérique, de la défense et de l'espace, Thierry Breton est alors le flamboyant patron d'Atos. Pas du tout embarrassé par les affaires libyennes, l'ouverture d'une procédure par le TGI de...

Municipales à La Rochelle: l’hôpital entre les deux tours

mercredi 17 juin 2020 à 10:31

Après les grands bravos, les soignants récoltent des petites prunes…

C’est une histoire navrante qui s’est déroulée lors du dernier weekend de Pentecôte, un fait divers ordinaire où le réflexe régalien l’a emporté sur l’esprit chrétien, la désolante mésaventure vécue par des infirmiers trop syndiqués et pas assez verbalisés au goût de certains. Mais que s’est t-il donc passé entre les deux tours ?

Banderole tendue entre les tours de la Chaine et St Nicolas - D.R.

Le temps n’est plus au confinement pour les trois candidats briguant la mairie de la Capitale de Charente Maritime. Après la trêve imposée par la situation sanitaire du pays, la reprise de l’entre-deux-tours ne s’effectue pas sans heurts. Le maire sortant, Jean François Fountaine, découvre ainsi qu’il va devoir s’affranchir d’une délicate triangulaire pour conserver son siège. Les choses se présentaient pourtant plutôt bien pour lui puisque sa liste avait obtenu 32.6% des voix au premier tour. Et cela malgré le score d’Olivier Falorni, le député divers gauche de Charente maritime revenu sur ses terres et bien décidé à s’emparer des affaires de la ville avec 33.2%. Sur le papier cette différence de 0.6% passait pour quotité négligeable compte tenu du réservoir potentiel de 62% d’abstentionnistes ayant refusé l’épreuve des urnes hydroalcoolisées.

D’aucuns y voyant même là une simple goutte d’eau comparée à la déferlante verte soulevée par la liste EELV de Mr Jean Marie Soubeste. Quatrième adjoint de l’actuelle majorité, cet élu en charge de la mobilité urbaine et du stationnement s’était en effet émancipé en déposant une liste autonome en fin de mandat. Empochant 16,7% des voix au soir du 15 mars, Mr Soubeste devint par la même occasion un collaborateur très apprécié et fort recommandable. Raison pour laquelle, alors que les urnes étaient encore tièdes, Mr Fountaine lui adressa illico un appel du pied très volontaire par presse interposée: « J'ai bon espoir que l'on...

Une si grande colère...

mardi 16 juin 2020 à 12:38

Le déconfinement pourrait aussi s'appliquer

Peut-on raisonnablement contenir les colères qui se sont faites jour pendant le confinement en faisant donner la troupe ?

Sur un banc au soleil... - Pxhere - CC0

Quand on est fermé chez soi, avec comme consigne de ne pas en bouger, après un moment de saisissement, on s’assoit et tout se repositionne différemment. Avant on avait de nombreuses contrariétés, des griefs envers ses collègues, des stress pour arriver à l’heure à l’école. Là dans ce temps immobile s’opère une nouvelle conscientisation. A l’extérieur le monde est devenu encore plus menaçant, on s’enferme pour s’en protéger. Se laver sans cesse les mains, avant et après avoir fait quelques courses, se fabriquer un masque après être parti en quête d’une seule de ces protections parmi ces millions qui étaient soit-disant régulièrement livrées. Sentir l’angoisse monter après chaque discours, car « leurs paroles » essaient de dissimuler une incapacité à gérer une situation qui oscille entre danger et absurdité. Perdre la confiance, obéir à tout et son contraire. Et la colère, à l’intérieur, a ruminé toutes ces frustrations.

Et puis les nouvelles qui viennent de l’extérieur sont de plus en plus mauvaises, on se croyait riche et on n’a pas assez de respirateurs, nos hôpitaux ne sont pas en mesure de répondre à nos besoins en cas de pandémie, certains médecins emploient mal à propos un vocabulaire de guerre – on fait du tri, on doit choisir ceux qui ont le plus de chances de survie… On se demande s’ils ont une idée des fonctionnements et des financements de l’hôpital public et de qui leur garantit un salaire. Une petite remise à niveau serait nécessaire, pour rappeler les règles...

Dans le monde d'après, plus de primes pour la police, moins pour les soignants

jeudi 11 juin 2020 à 10:31

L'équipe de l'Ehpad - D.R.
L'équipe de l'Ehpad - D.R.
Comme l'a relevé le compte Twitter @InfirmiereI, la lecture du journal officiel du 10 juin 2020 révèle que le gouvernement Philippe conserve les mêmes priorités dans le monde d'après que dans le monde d'avant. Il suffit de voir les nuées de forces de l'ordre déployées à la moindre micro-manifestation pour comprendre quelles sont ces priorités. Mais il y a mieux. Dans le JO, donc, on apprend que la liste des policiers bénéficiaires d'une prime pour "poste difficile" est interminable. Dans le même journal officiel, un décret vient modifier celui "relatif au versement d'une prime exceptionnelle aux agents des établissements publics de santé et à certains agents civils et militaires du ministère des armées et de l'Institution nationale des invalides dans le cadre de l'épidémie de covid-19". Pas forcément en bien... On apprend que "la définition des bénéficiaires de la prime exceptionnelle est complétée par les agents publics exerçant dans les comités de protection des personnes, les groupements de coopération sanitaire, les groupements d'intérêt public, ainsi que ceux qui ont participé aux évacuations sanitaires. Les étudiants en 2e cycle de pharmacie, odontologie et maïeutique et les étudiants en 3e cycle des études de pharmacie et d'odontologie ayant accompli un stage hors établissement public de santé sont également ajoutés à la liste des bénéficiaires de la prime...

Tour Emblème à Nancy : le parquet a ouvert une enquête préliminaire

mercredi 10 juin 2020 à 17:44

Le débat autour de ce projet prend également une tournure politique

L’association anticorruption Anticor vient de déposer un nouveau signalement. Elle soupçonne le promoteur d’avoir profité de l’argent public pour acheter une parcelle qui n’entre pas dans le projet immobilier. Elle pointe aussi une mauvaise gestion de l’argent de la ville de Nancy dans cette affaire.

Le projet d'immeuble Emblème - Copie d'écran

Les étranges affaires immobilières de la société City Zen et de la mairie de Nancy ont visiblement intéressé la justice. Lors de la publication de notre premier article en février dernier, Alexis Merlin, président de Nouvel Habitat, le groupe en charge du projet Emblème via l’entreprise City Zen, nous indiquait réfléchir à une plainte en diffamation. De son côté, le procureur a jugé qu'il y avait matière à enquêter sur le projet Emblème.

Le vice-procureur du Parquet de Nancy, Vincent Légaut, indique à Reflets avoir ouvert une enquête préliminaire après le premier signalement déposé par l'antenne départementale d'Anticor : « C'est un dossier complexe. Nous en sommes aux examens techniques. Nous avons sollicité un certain nombre d'avis juridiques auprès des différentes administrations compétentes par rapport aux différents volets du dossier. On a également signalé aux administrations de tutelle les éventuelles difficultés. »

Le groupe local Anticor vient de déposer un second signalement au Parquet de Nancy. « Nous avons voulu compléter notre premier signalement car nous estimons que les nouveaux éléments fournis par des lanceurs d’alerte à notre association pourraient démontrer des faits graves qui, s’ils sont avérés, constitueraient un détournement d’argent public au préjudice de la ville de Nancy et de son agglomération. », déclare Roland Gatti, co-référent d’Anticor 54.

L’association Anticor relève le non respect du protocole foncier signé entre la...