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Ukraine-Russie : dans la lignée de la pensée QAnon

vendredi 25 mars 2022 à 18:45

Le raisonnement paralogique est désormais pratiqué en masse à toute occasion

Le whataboutisme et la pensée paralogique ont pris le pas dans les débats. Plus question de réfléchir à une voie du milieu, tout est polarisé et illogique. Les fautes des uns excusent celles des autres et le grand n'importe quoi règne en maître. Bienvenue en 2022.

Poutine et Trump, débordants de testostérone, idoles des complotistes.

La succession de catastrophes (pandémie du covid 19, guerre entre la Russie et l'Ukraine menaçant à tout instant de dégénérer en troisième guerre mondiale) s'accompagne d'une dégradation terrible des capacités d'abstraction et de réflexion. Le délire des QAnons (vous pouvez relire nos articles ici, ou encore ici) avait de quoi inquiéter lorsqu'à son apogée, en janvier 2021, il culminait avec l'attaque du Capitole à Washington. Il montrait avec son expansion dans le monde (alors que le cœur du complot dénoncé est complètement américano-centré) que des millions de personnes pouvaient, sans ciller, être convaincues qu'une « guerre secrète a lieu entre Donald Trump et des élites implantées dans le gouvernement (l'État profond ou Deep State), les milieux financiers et les médias, qui commettraient des crimes pédophiles, cannibales et sataniques, (...) que les élites, en particulier des vedettes d'Hollywood et des personnalités du Parti démocrate, sont coupables d'abus sur des enfants et en prennent du sang pour en extraire une substance qu'elles considéreraient comme une cure de jouvence, l’adrénochrome. »

Exemple complètement fictif de délire paralogique - Made in Reflets - CC
Exemple complètement fictif de délire paralogique - Made in Reflets - CC

Mais Q ayant un peu quitté la scène pour des raisons évidentes (défaite de Donald Trump, identité révélée, majorité des prédictions tombées à l'eau...) il fallait bien que se meure le délire collectif... Ou qu'il se recentre sur autre chose. Voilà...

OFF Investigation en accès libre sur Reflets : Sanofi, labo “chouchou” de la Macronie ?

vendredi 25 mars 2022 à 18:32

Les étranges relations de l'exécutif avec ce laboratoire qui accumule les scandales et les échecs

L'épisode 7 de OFF Investigation sur le président français s'interroge sur le lien étrange qui unit l'exécutif au labo Sanofi. En dépit du fiasco pour son vaccin, en dépit du scandale de la Dépakine, il continue à être abreuvé de subventions publiques depuis des années, et a droit à des réductions fiscales.

Episode 7 de OFF Investigation

Bénéficiaire de millions d’euros de subventions et de crédits d’impôts, Sanofi ne cesse pourtant de licencier ses chercheurs depuis une douzaine d’années et a récemment échoué sur les vaccins contre le Covid-19. Le groupe pharmaceutique est également embourbé dans le scandale sanitaire de la Dépakine, qui a causé des dommages physiques et cognitifs à des dizaines de milliers d’enfants, mais il refuse depuis 5 ans de verser le moindre euro au fonds d’indemnisation amiable des victimes. Enfin dans les Pyrénées Atlantiques, les autorités ont découvert en 2018 que l’usine Sanofi fabricant la Dépakine rejetait dans l’atmosphère des gaz polluants et potentiellement dangereux pour la santé et l’environnement, à des taux qui dépassaient plusieurs milliers de fois les seuils autorisés. Emmanuel Macron et son gouvernement ont-ils tapé du poing sur la table, demandé des comptes, exigé des excuses publiques, poussé le laboratoire à indemniser les victimes ? Pas vraiment…

Avec 100.000 salariés dans le monde dont un quart en France, Sanofi est l’un des 10 plus gros laboratoires pharmaceutiques de la planète. Il engrange des milliards de bénéfices annuels et verse des dividendes toujours plus grands à ses actionnaires depuis quinze ans. Mais face à la pandémie du covid-19, le labo français n’a pas été à la hauteur. Il est pourtant abreuvé de subventions publiques depuis des années, et a droit à des réductions fiscales via le Crédit impôt recherche (CIR) et le Crédit Impôt compétitivité...

Chronique ukrainienne

mardi 22 mars 2022 à 13:17

Notre journaliste raconte son quotidien dans l'ouest du pays

Jacques Duplessy vient de retourner en Ukraine. Il tiendra ici une sorte de carnet de voyage. C'est une sorte de « retour aux sources » puisque ce reportage s'est monté à la fois avec une optique journalistique et une approche humanitaire, son ancien métier.

"On ne peut se mettre à genoux devant l’ennemi que comme cela" - © Reflets

Je ne pensais pas revenir en Ukraine à Oujgorod. Je m’y étais rendu régulièrement pour des missions humanitaires entre 1993 et 2002 alors que je m’occupais d’une ONG, le Comité d’aide médicale. Il avait fallu la guerre et Facebook. C’est par ce moyen que Nathalia, la directrice du Comité d’aide médicale Ukraine que nous avions fondé en 2000 a repris contact avec ma sœur pour demander si nous pouvions les aider.

Ce n’était pas gagné d’avance: le Comité d’aide médicale France n’existe plus, nous n’avons pas de réseau pour organiser une aide structurée. Je suis devenu journaliste, l’humanitaire est derrière moi. Quelques coups de téléphone: deux associations acceptent d'être utilisées pour collecter des fonds, plusieurs médias relaient l’appel aux dons. La mairie du 15e arrondissement de Paris devient chef de file de plusieurs autres mairies pour collecter et envoyer de l’aide humanitaire. Déjà quatre camions sont arrivés en Ukraine, douze autres sont prévus dans les jours à venir, dont dix de la Fédération nationale de la protection civile!

Envie de raconter ce qui se passe comme journaliste, envie de soutenir le Comité d’aide médicale Ukraine, je décide de partir à Oujgorod et peut-être dans d’autres villes de l’ouest du pays pour des reportages.

Je fais le tour des rédactions et je case quelques piges avant de partir à Europe 1, Blast, Témoignage Chrétien, Réformes, Reflets. Je conviens aussi de faire un petit documentaire pour Spicee.

Trouver un gilet pare-balle, un...

Dirty Politics : une drôle de campagne...

vendredi 18 mars 2022 à 11:40

Absence de débat politique et mise en scène des échanges avec Vladimir Poutine

Alors qu'il met en avant son dialogue avec le président russe, Emmanuel Macron se refuse à débattre avec les autres candidats avant le premier tour. Mais Le président n'est pas le seul à refuser le débat. Quelle étrange campagne alors que justement, on n'a jamais eu autant besoin de débat pour ne pas mener à nouveau à un vote « contre ».

Dirty Politics & Reflets.info

Dans cet épisode 3 de Dirty Politics, Philippe Moreau se penche sur la non-campagne en cours. Étrangement, alors que le débat politique est totalement absent de ce moment de la démocratie française, le débat d'Emmanuel Macron avec Vladimir Poutine est très largement mis en scène par l'Elysée. Au point de servir la propagande du maître du Kremlin ? Le président français n'est pas le seul à refuser le débat. Marine Le Pen a également annoncé qu'elle ne voulait pas échanger avec d'autres candidats. Et puis, en effet, comme il l'a rappelé, les présidents sortants n'ont pas pour habitude de débattre avec les autres candidats. Soit. Mais est-ce que justement, le pays n'a pas, plus que jamais, besoin de débat ?

Ce manque de débat et de démocratie risque en effet de se traduire par une élection par défaut, une élection « contre » ne donnant pas de dynamique au président élu, celui se contentant dès-lors de gouverner seul, sans parti, sans assise locale et de manière verticale...

Dirty Politics en français

Dirty Politics in english

Emmanuel Macron, « profiteur de guerre » ?

jeudi 17 mars 2022 à 09:58

Pas de débat, pas de combat, juste un plébiscite par une minorité

Pas de débat, pas de combat, juste un plébiscite par une minorité. Sauf surprise de dernière heure, Emmanuel Macron sera reconduit à son poste pour cinq ans. C'est désolant à dire, mais la guerre aura probablement servi ses projets et il n'hésite pas à l'instrumentaliser en ce sens. Chef de, ou « profiteur de guerre » notre futur président?

Emmanuel Macrenedy : beau, romantique, efficace, pugnace, impliqué... - Instagram @soazigdelamoissonniere

Le terme avait été particulièrement remis au goût du jour pendant la guerre américaine en Irak : « war profeeters ». Le plus emblématique des profiteurs de guerre de cette époque était la société Halliburton. Dans le cas qui nous occupe, il ne s'agit pas d'engranger des milliards de dollars sur le dos de la guerre russe en Ukraine, mais simplement d'assurer sa réélection. La guerre occupe tout l'espace médiatique et aucune place n'est laissée au débat qui intéresse généralement les Français à ce moment précis de leur vie démocratique. Sur le fond, cela ne change rien. Débat ou pas, la démocratie est généralement confisquée par des égos qui s'affrontent pour le poste suprême et les Français sont la plupart du temps la dernière des préoccupations des candidats. Mais tout de même... La configuration de 2022 est encore plus iconoclaste que celle de 2017.

Souvenirs : en 2017, le PS a épuisé les Français par ses renoncements et son lent mais sûr glissement à droite. Les électeurs sont tétanisés par les révélations concernant les emplois fictifs de la famille Fillon (candidat de droite). Les deux camps sont ravagés et plus personne ne sait en quel gourou candidat croire. Emmanuel Macron s'impose dans ce chaos avec l'aide de la presse qui dresse de lui un portrait d'homme providentiel n'ayant pas de « passé politique », ce qui est complètement faux. Il est élu par une minorité, l'abstention étant très importante et l'alternative,...