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Un rivage pollué en profondeur durant les précédentes décennies, une contamination fécale de l’eau de mer actée depuis 2013, une interdiction de baignade ferme et définitive déclarée en 2018, telle est l’envers de la carte postale de la plage d’Aytré. Mais quand le tourisme va, tout baigne.
La baignade est ici officiellement interdite pour raison sanitaire depuis des lustres. Le taux d’Escherichia coli et d’entérocoque s’est régulièrement avéré supérieur aux normes admises. Plusieurs articles relatant les faits ont déjà été publiés par la rédaction (toute notre enquête ici #1, #2 , #3 ). Aux premiers beaux jours de juin, nous nous sommes rendus sur place pour apprécier la situation à l’ouverture de la saison estivale.
Surprise : l’arrêté d’interdiction de baignade n’apparait pas aux différentes entrées de plage et le drapeau rouge/violet (baignade non autorisée/pollution) n’est même plus hissé en haut de son mât. Des usages légaux et un dispositif d’alerte pourtant obligatoires. Disparu également l’arrêté municipal du 3 mai 2022 qui interdisait la présence des chevaux et des animaux domestiques sur la plage. Cette mesure considérée comme essentielle fut initialement prise « de manière à poursuivre les investigations sur les sources de contamination ».
Pourtant les touristes sont déjà là, et en bordure de mer, là où le taux de bactéries est le plus élevé, un bébé s’égaille sous l’œil protecteur de ses parents en faisant des bulles dans une eau potentiellement contaminée par des bactéries fécales.
Impossible d'entrer en contact avec la direction de CAFPI qui refuse de répondre à nos questions sous prétexte que des contre-mesures parfaites ont été menées. Selon l'attachée de presse il s’agit d’une histoire ancienne maîtrisée au mieux par la société. Ce n'est pas tout à fait ce que nous avons découvert.
Depuis plusieurs semaines, Reflets se penche sur la société CAFPI. Il faut généralement être propriétaire foncier pour connaître ce gros courtier en prêts immobilier qui propose à ses clients de trouver la meilleure offre bancaire pour financer l'achat d'un appartement ou d'une maison. Il se trouve que CAFPI s'est fait attaquer par un groupe de ransomware et que les données piratées se sont retrouvées publiées sur Internet.
Si « la presse spécialisée » a commenté cette attaque, peu de détails ont filtré. Le 24 mai, Damien Bancal expliquait sur le site Zataz que des tonnes de données personnelles avaient fuité et se trouvaient éparpillées dans la nature. De son côté la société se sent très à l'aise et explique qu’elle a parfaitement maîtrisé la situation dans une page de type foire aux questions (FAQ).
Prenez le temps de lire les déclarations de la société reproduites ci-dessous et reprenez ensuite la lecture de l'article pour percevoir la différence entre un discours corporate de communication et la réalité. Vous allez voir, c'est un exercice qui ne peut être entrepris que par des professionnels et même dans ce cas, des accidents sont possibles. La preuve.
Sur la page de la FAQ, on trouve donc ce type de choses :
Malgré le niveau élevé de sécurité de ses systèmes informatiques CAFPI a détecté une cyber-attaque sur une partie de son réseau informatique.
Dès détection de cette attaque, le service informatique de CAFPI s’est...
Deux articles, l'un dans Libération, l'autre dans Les Echos ont relayé en fin de semaine une opération de com' d'Avisa Partners qui rappelle étrangement celle menée par Bull et Amesys il y a quelques années.
Avisa, après avoir informé l'État, annonce se « séparer » des activités critiquées par la presse indépendante et changer de nom. Tout cela, pour faire, en quelque sorte, table rase du passé. On peut voir les annonces de Matthieu Creux de deux manières. Il y a la vision des Echos. C'est une sorte de publi-reportage qui aurait toute sa place sur Linkedin. Dans le monde imaginaire des Echos, il ya une pépite qui va se transformer en licorne avec un nom fabuleux : « Forward ». C'est toujours bien d'aller de l'avant, et ça colle parfaitement avec les posts Linkedin. Il y a la manière Libé qui répercute les efforts de communication d'Avisa Partners mais en rappelant tout de même que la boite a quelques casseroles à son actif. Cependant, la remise en perspective et très limitée. C'est, au mieux, la moitié de l'article qu'il aurait fallu écrire.
Et puis il y a la façon journaliste énervé par les réalités alternatives déployées par les entreprises. Les mauvais coucheurs, évidemment... Ceux qui dans les petits journaux indépendants, ont encore la marge de manoeuvre nécessaire pour exercer leur travail dans des conditions normales.
Encore une fois, le choix est libre. On peut voir le monde au travers des yeux de la communication. Tout est beau, tout est rose, tout baigne dans l'huile de noix de coco et les entreprises sont vertueuses. Elle veulent notre plus grand bien, que nous soyons clients ou salariés. Et sans elles,...
À Champigny-sur-Marne, le Grand Paris Express poursuit son avancée, déployant sa nouvelle gare « Champigny Centre ». Son appétit est grand, c'est tout le quartier de la gare qui a été exproprié. À la limite de la zone concernée, rue Gabriel Péri, un pavillon semble résister, bariolé de couleurs, des gens entrant et sortant les bras chargés de matériel. L'exposition « Permis de détruire » se prépare. Interview.
Aujourd'hui, samedi 10 juin 2023, s'ouvre à l'exposition « Permis de détruire ». Cette journée de vernissage lance l'exposition qui durera un mois. Le 24 juin se tiendra une soirée menée par plusieurs performers. Le 8 juillet aura lieu la journée de clôture. Durant celle-ci, Haim Adri, artiste et propriétaire, créera sa dernière œuvre en ces lieux. L'exposition, au titre évocateur de « Permis de détruire », entend en effet porter un message : bientôt toutes les œuvres que vous pourriez y voir auront disparu. Suite de l'enquête sur les politiques publiques en région parisienne et sur celle du Grand Paris en particulier. Direction Champigny-sur-Marne au 114 boulevard Gabriel Péri, adresse ou se tiendra pendant l'expo, ouverte du mercredi au dimanche de 14h à 19h. Candice, artiste et compagne de Haim, nous avait accueilli sur les lieux alors que l'évènement était en pleine préparation. Entretien...
Candice, quel est ce lieu atypique ?
« On est ici chez Haim Adri, il est propriétaire de cette maison depuis vingt-cinq ans. Et il a créé, ici, un contexte assez atypique qui mélange l'intime au professionnel. Nous avons notre maison d'habitation et un lieu plus professionnel qui pendant vingt ans a été dédié majoritairement au spectacle...
Pour cette manifestation, les syndicats n'ont pas réuni la foule des grands jours. Le défilé s'est déroulé plutôt calmement dans une ambiance d'été naissant. Déjà quelques appels demandent aux opposants à la réforme des retraites de se retrouver tous les soirs place des invalides.
La CGT a compté 900.000 personnes en France dont 300.000 à Paris. Le ministère de l'intérieur annonce lui, 281.000 manifestants dans le pays et 31.000 dans la capitale. Combien étaient-ils réellement ? Mystère. En tout cas pas 300.000 à Paris. La manifestation unitaire venait, il faut le dire, très tard par rapport à la précédente et avait donné suffisamment de temps pour faire retomber la motivation. Même si de nombreux français ont continué à participer à l'Interville du zbeul. Peut-être même continueront-ils à se mobilier. Déjà des appels sont lancés à se rassembler pour des « apéros anti-Macron, jusqu'au retrait » tous les jour sur l'esplanade des invalides à 19h. La violence de la répression policière commence par ailleurs a faire son effet, comme pendant la période des gilets jaunes.