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Peut-on raisonnablement contenir les colères qui se sont faites jour pendant le confinement en faisant donner la troupe ?
Quand on est fermé chez soi, avec comme consigne de ne pas en bouger, après un moment de saisissement, on s’assoit et tout se repositionne différemment. Avant on avait de nombreuses contrariétés, des griefs envers ses collègues, des stress pour arriver à l’heure à l’école. Là dans ce temps immobile s’opère une nouvelle conscientisation. A l’extérieur le monde est devenu encore plus menaçant, on s’enferme pour s’en protéger. Se laver sans cesse les mains, avant et après avoir fait quelques courses, se fabriquer un masque après être parti en quête d’une seule de ces protections parmi ces millions qui étaient soit-disant régulièrement livrées. Sentir l’angoisse monter après chaque discours, car « leurs paroles » essaient de dissimuler une incapacité à gérer une situation qui oscille entre danger et absurdité. Perdre la confiance, obéir à tout et son contraire. Et la colère, à l’intérieur, a ruminé toutes ces frustrations.
Et puis les nouvelles qui viennent de l’extérieur sont de plus en plus mauvaises, on se croyait riche et on n’a pas assez de respirateurs, nos hôpitaux ne sont pas en mesure de répondre à nos besoins en cas de pandémie, certains médecins emploient mal à propos un vocabulaire de guerre – on fait du tri, on doit choisir ceux qui ont le plus de chances de survie… On se demande s’ils ont une idée des fonctionnements et des financements de l’hôpital public et de qui leur garantit un salaire. Une petite remise à niveau serait nécessaire, pour rappeler les règles...
L’association anticorruption Anticor vient de déposer un nouveau signalement. Elle soupçonne le promoteur d’avoir profité de l’argent public pour acheter une parcelle qui n’entre pas dans le projet immobilier. Elle pointe aussi une mauvaise gestion de l’argent de la ville de Nancy dans cette affaire.
Les étranges affaires immobilières de la société City Zen et de la mairie de Nancy ont visiblement intéressé la justice. Lors de la publication de notre premier article en février dernier, Alexis Merlin, président de Nouvel Habitat, le groupe en charge du projet Emblème via l’entreprise City Zen, nous indiquait réfléchir à une plainte en diffamation. De son côté, le procureur a jugé qu'il y avait matière à enquêter sur le projet Emblème.
Le vice-procureur du Parquet de Nancy, Vincent Légaut, indique à Reflets avoir ouvert une enquête préliminaire après le premier signalement déposé par l'antenne départementale d'Anticor : « C'est un dossier complexe. Nous en sommes aux examens techniques. Nous avons sollicité un certain nombre d'avis juridiques auprès des différentes administrations compétentes par rapport aux différents volets du dossier. On a également signalé aux administrations de tutelle les éventuelles difficultés. »
Le groupe local Anticor vient de déposer un second signalement au Parquet de Nancy. « Nous avons voulu compléter notre premier signalement car nous estimons que les nouveaux éléments fournis par des lanceurs d’alerte à notre association pourraient démontrer des faits graves qui, s’ils sont avérés, constitueraient un détournement d’argent public au préjudice de la ville de Nancy et de son agglomération. », déclare Roland Gatti, co-référent d’Anticor 54.
L’association Anticor relève le non respect du protocole foncier signé entre la...
Le ministre de l'intérieur, Christophe Castaner a annoncé la fin de la technique dite de l'étranglement, pour immobiliser une personne. Les syndicats des forces de l'ordre sont immédiatement montées au créneau. Mais comment faire pour interpeler quelqu'un qui s'oppose ? Bilan de ces déclarations ? Il n'y a pas de limite à la fausse naïveté.
Le Monde rapporte ce soir les propos des syndicats de policiers après l'annonce faite par Christophe Castaner de l'abandon de la technique de l'étranglement :
Du côté du syndicat des gardiens de la paix Alliance, on se dit « dubitatif » face à ces annonces, « notamment sur la suppression de la technique d’étranglement », a déclaré Frédéric Lagache, délégué national. « Dès lors qu’elle est faite dans un court instant, c’est la seule technique qui permette aux agents de maîtriser un individu dont le poids est supérieur », observe-t-il. « Sinon, on en sera réduit au combat de rue ou à l’utilisation du taser », estime-t-il. Yves Lefebvre, secrétaire général du syndicat Unité-SGP-Police, s’interroge également : « si quelqu’un refuse de se faire interpeller et si on n’a plus la clé d’étranglement, qu’est-ce qu’on fait ?».
Ces déclarations appellent quelques commentaires. Tout d'abord, quelques digressions sur le combat pour ceux qui ne pratiquent pas. Et on espère qu'ils sont nombreux.
Il existe toutes sortes de combats. La majorité de ce à quoi on peut assister dans la rue relève du combat de coqs. Chacun parade et tente d'impressionner l'adversaire mais au fond, personne ne souhaite la mort de l'autre et le combat s'arrête vite, il suffit d'un peu de sang. Un accident (blessure grave) est rare.
Il existe aussi des combats de survie. Ce que l'on peut aisément imaginer en temps de guerre. Dès le début de la confrontation, chaque...
Refuser de prendre acte de la catastrophe, de lister les morts, c'est refuser de voir ces morts, dans la lignée d'une société aseptisée qui est de moins en moins confrontée à cette mort qui nous attend pourtant.
Tout rentre dans l’ordre, on a enterré les morts, donné des primes, on établit des listings pour la distribution des médailles. La fin du confinement est marquée par la demande de fête, c’est la rupture de jeûne, et pour d’autres le cinquantième jour d’après Pâques, et pour d’autres etc… Cependant on peut aussi remarquer qu’il manque quelque chose en France, on n’a pas mis à l’ordre du jour un reconnaissance collective de la douleur de la catastrophe sanitaire, comme l’ont fait certains autres pays. Et puis on a du mal à compter le nombre de victimes du virus.
Dans un article du KHN , le Kaiser Health News, du 19 mai 2020, Michelle Andrews s’interroge sur ce que la pratique extensive des tests COVID post-mortem pour ce qui est des personnes dont les décès restent inexpliqués va apporter. Ce sont les médecins légistes et les coroners qui vont examiner les cadavres et rechercher la cause du décès. Ces derniers intervenants appelés à enquêter et à déterminer la cause des décès inattendus ou de mort non naturelle prendront ici en particulier les décès survenus à domicile. Pendant la pandémie, de nombreux malades sont restés à la maison et y sont morts plutôt que de chercher de l'aide dans des hôpitaux débordés de patients atteints de coronavirus, tant en Espagne qu’aux Etats Unis, et en France il était déconseillé de se rendre aux urgences. Ils pourront aussi effectuer des recherches sur les corps de suicidés ou d’accidentés de la route, la question étant de savoir si ces...