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Dans l’Est de la France, l’épidémie de covid19 explose

lundi 16 mars 2020 à 19:02

Le professeur de médecine Jean-Philippe Mazzucotelli alerte

Chirurgien à l'hôpital de Strasbourg, il témoigne des conséquences de l'épidémie et alerte sur le manque de moyens en matériel. Il demande aux personnels de santé de profiter du temps qui reste avant l'explosion des cas pour se préparer. Il s'emporte contre la mauvaise communication gouvernementale qui n'a pas permis de prendre la menace au sérieux.

Jean-Philippe+Mazzucotelli

"On va vers une catastrophe sanitaire, alerte le Pr Jean-Philippe Mazzucotelli, chirurgien cardiaque au CHRU de Strasbourg. Notre courbe épidémique suit celle de l’Italie avec quelques jours de retard. L’Italie qui a 5000 lits de réanimation est dépassée. Ca risque d’être pareil chez nous."

La situation la plus grave est à Mulhouse et à Colmar. Dans ces hôpitaux, les services de réanimation sont saturés. «Des cas très graves sont envoyés dans les hôpitaux voisins. A Strasbourg, on a reçu 10 malades de ces hôpitaux dimanche. On a 150 malades Covid19, dont 50 en réanimation. Il nous reste 10 lits de réa de libre.», raconte-t-il.

Le professeur déplore vivement que le matériel manque. «C’est de la folie, on n’a pas la base. Les masques FFP2 (NDLR avec un filtre) sont en nombre très limité et réservés aux personnels au contact direct des patients. On économise les masques au maximum. A Colmar, c’est pire. Dans 48 heures, ils n’ont plus de masques du tout, plus de gel hydroalcoolique. Et aux dernières nouvelles, il n’était pas prévu que l’hôpital soit ravitaillé, mais j’espère que ça va être fait. Et ils manquent de respirateurs pour la réanimation

Parmi ses craintes le manque de personnel et l’épuisement de ceux qui sont en première ligne.

Pour le moment, les internes et les étudiants en médecine ou en soins infirmiers ont été appelés en renfort. «Certains appuient les services de réanimation d’autres le dépistage du virus. Des anesthésistes-réanimateurs et...

La mondialisation heureuse remise en question

lundi 16 mars 2020 à 16:56

Pour combien de temps ?

La soudaine prise de conscience de la nécessité d'activités non rentables, des répercussions de la délocalisation à outrance, sera-t-elle oubliée sitôt le virus sorti de notre quotidien ?

L'homme qui a eu une révélation - D.R.

Même Emmanuel Macron, champion de la mondialisation heureuse, de la casse du service public et des acquis sociaux s'y est mis dans son premier discours sur l'impact en France du Coronavirus. « Ce que révèle d'ores et déjà cette pandémie, c'est que la santé gratuite sans condition de revenus, de parcours ou de profession, notre État providence, ne sont pas des coûts ou des charges, mais des biens précieux, des atouts indispensables quand le destin frappe ». Il y a là comme un aveu ou sorte de prise de conscience, la santé n'est pas un coût.

Un coût... Le mot est important. Depuis le mitan des années 80, tout est considéré, par principe comme un coût. Dans tous les domaines d'activités, tout est regardé comme un coût... à réduire bien entendu.

De ce changement de paradigme, est née une horde de cost-killers, des gens chargés de réduire les coûts. Les coûts humains, les coûts de production, tous les coûts. Armés de fichiers Excel, ils ont contribué à détruire allègrement des savoir-faire, des vies, une infrastructure. N'est-il pas plus « rationnel » de remplacer les correcteurs dans la presse par le correcteur orthographique de Word ? Plus « rationnel » d'envoyer les journalistes chercher de la doc sur Internet plutôt que de conserver un service de documentation ? Plus « rationnel » de délocaliser la production de tous les biens possibles et imaginables dans des pays où le droit du travail est tellement plus coulant que le coût de la main...

Coronavirus : une crise en deux temps ?

dimanche 15 mars 2020 à 23:51

Sanitaire, puis financière...

C'est logique, tous les regards sont actuellement tournés vers la crise sanitaire à laquelle le monde doit faire face. Mais lorsque celle-ci sera derrière nous, il faudra faire face aux effets de la crise financière qui s'annonce.

Le Dow Jones sur 5 jours. - Copie d'écran

Seule certitude à ce stade, les marchés financiers dans leur ensemble se sont écroulés. Pas un peu. Beaucoup. Vont-ils repartir à la hausse dès que le nombre de malades baissera ? Peut-être. Rattraperont-ils leurs pertes ? Qui sait ? L'incertitude est la seule certitude. Vous pouvez aligner toutes les intelligences artificielles, tous les réseaux de neurones, faire tourner tous les modèles que vous voulez, il va être très difficile, et sans doute impossible de prévoir la profondeur de la crise qui s'annonce. Bien malin qui pourrait savoir quelle sera la baisse de chiffre d'affaires des entreprises à l'échelle de la planète alors que les économies de plusieurs pays à fort PIB se mettent à l'arrêt un domino après l'autre. Combien d'entreprises passeront le cap ? Combien de particuliers seront encore plus précarisés ? Cesseront de consommer pour une période plus ou moins longue après la remise en route du système, par manque de ressources ? Bref, une récession est quasi certaine. De quelle ampleur ? Mystère.

Et tout ça à cause d'un virus ? Pas uniquement. Les marchés actions et obligataires sont surévalués depuis des années. En inondant le secteur de la finance d'argent gratuit pour le sauver d'une catastrophe qu'il avait lui-même produite, les banques centrales ont créé une nouvelle bulle. Et les bulles finissent toujours par exploser. Souvent parce qu'un acteur verbalise ce que tout le monde sait mais garde pour soi : "la...

Confierait-on la supervision d'une thèse de médecine à un boulanger ?

dimanche 15 mars 2020 à 10:52

Dans le numérique, tout est possible

Mais où vont-ils chercher tout ça ? La rafale d'inepties débitées dans la foulée du zizigate laisse rêveur. C'est donc à ces ignares en technologies que l'on confie la préparation de l'avenir technologique du pays ou de l'Europe. Il y a de quoi avoir peur.

Le monde est une start-up

Consolons-nous, ce n'est pas nouveau. Les politiques sont rarement des spécialistes du sujet concernant le poste auquel ils sont élus. Et en matière de numérique, la liste des plantages des politiques au fil des ans est quasiment infinie. La BPI qui finance Amesys et Qosmos, le Minitel que France Telecom voulait protéger en empêchant Internet de se déployer en France, le Bibop lancé en même temps que les GSM...L'inventivité de nos politiques et de nos grands patrons dans le secteur du numérique est sidérantes. Mais on comprend mieux ces erreurs stratégiques lorsqu'on ausculte leur analyse d'un problème touchant de près ou de très loin à Internet. Le zizigate en est une illustration frappante.

Le point le plus atterrant est sans doute l'attaque en règle et en meute contre "l'anonymat" qui permettrait toutes les horreurs.

Il faut « réguler les torrents de boue qui se déversent sur les réseaux sociaux », a expliqué pépère le président LR du Sénat, Gérard Larcher. Pour le député LREM du Rhône Bruno Bonnell, il faut lutter contre les « déviances que l’anonymat cautionne, comme la calomnie ou la diffamation ». « On doit aller vers une levée progressive de toute forme d’anonymat », avait pour sa part expliqué Emmanuel Macron en 2019.

Passons sur le mélange des genres entre anonymat et pseudonymat... Si l'on reprend l'histoire du piratage informatique depuis l'arrivée du Net, on se rend vite compte, sans même avoir de notions...

Les élections municipales, un enjeu de modèle de développement local

samedi 14 mars 2020 à 15:05

Loos en Gohelle : pyramide noire et énergie verte

Jean-François Caron, le maire de Loos-en-Gohelle, en est persuadé : notre modèle de développement est mort. Il estime que la reconstruction passe par les territoires, car le local permet des désobéissances. Mais il prévient : il y a deux voies possibles, des réponses autoritaires avec le modèle du Rassemblement National, et des réponses démocratiques avec la recherche d’une transition apaisée et l’implication des habitants dans la recherche des solutions.

Le café associatif Ménadel et Saint Hubert propose de multiples activités - © Reflets

«Au Nord, c'étaient les corons, la terre c'était le charbon, le ciel c'était l'horizon, les hommes des mineurs de fond» chantait Pierre Bachelet. Loos-en-Gohelle, une commune de 6800 habitants, jouxtant la ville de Lens, garde les traces de cette période industrielle. Quand on arrive, impossible rater les terrils les plus hauts d’Europe… sauf par temps de brouillard. Ces pyramides noires témoignent du passé minier de la ville. Le maire, Jean-François Caron, en a fait une fierté, prenant la tête du combat pour faire classer l’ancien bassin minier du Nord-Pas-de-Calais au patrimoine mondial de l’Unesco. Quelque 150.000 visiteurs viennent chaque année visiter les terrils et découvrir l’histoire de la mine. «La réappropriation culturelle de notre histoire est fondamentale. J’ai fait en sorte qu’on travaille dans la ville notre mémoire collective et notre système de valeur. On ne peut pas construire si on n’a pas d’estime de soi, si on se renie, si on ne sait plus où l’on habite

C’est dans les pas de son père Marcel (PS) que Jean-François Caron a pris la mairie en mars 2001. Mais avec une étiquette verte, cette fois. Avec 20% de la population à Loos avec un revenu inférieur au seuil de pauvreté et 15% de chômeurs, l’élection d’un maire écologiste pouvait sembler assez improbable. Mais ses convictions chevillées au corps ont séduit. «Il faut reconstruire l’action collective et redonner du sens, alors que le politique a démontré son impuissance depuis 30 ans,...