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Les médias en mode dégradé

mercredi 25 mars 2020 à 10:45

Face à l'épidémie, radios, télés et journaux s'organisent

Rédactions éclatées, partage des antennes et réduction de pagination, les médias font face comme ils peuvent. Quant aux pigistes et intermittents, déjà précarisés avant la crise, ils vivent une situation particulièrement difficile.

La presse à l'heure du Covid-19

Pour la première fois de son histoire, Radio France a activé son plan de continuité d’activité. En clair, les trois radios classées «opérateur d’importance vitale», France Inter, France Info et le réseau France Bleu ont réorganisé leurs antennes pour garantir la continuité de l’information. L’objectif est de préserver des équipes pour garantir qu’il y aura toujours un journal. France Culture diffuse désormais la matinale de France Inter. Certains journaliste de Culture sont venus renforcer la rédaction d’Info.

A TF1, c’est aussi le branle-bas de combat. «Tout doit être fait pour préserver absolument l’antenne, dit un journaliste sous couvert d'anonymat. Les mesures s’ajoutent aux mesures chaque jour». Prise de température à l’entrée, port du masque obligatoire, une seule personne en régie, fermeture de la cantine qui ne fournit que des plateau froid à emporter… tout est fait pour éviter les contaminations. Depuis quelques jours, les binômes journaliste – cameraman ne rentrent plus dans la rédaction, ils envoient leurs sujets comme s’ils étaient en déplacement. Jean-Pierre Pernaut, l’emblématique présentateur du JT de 13h a décidé de jeter l’éponge. «Il s’estimait trop à risque, raconte un journaliste. Les stars font un peu ce qu’elles veulent...» Alors c’est sa doublure, Jacques Legros – qui n’a pourtant qu’un an de moins - qui a pris le relais et JPP fait des apparitions en fin de journal avec un mini-studio que lui a installé la chaîne. Il pourrait bientôt lancer...

« Il faut une enquête pénale sur la gestion de la pandémie Covid19 »

lundi 23 mars 2020 à 18:04

Trois soignants ont porté plainte contre Edouard Philippe et Agnès Buzyn.

Fabrice di Vizio, l’avocat des trois médecins à l’origine de la procédure judiciaire, dénonce un mensonge d’État et des défaillances multiples. Il explique pourquoi une enquête indépendante est absolument nécessaire.

Fabrice di Vizio - D.R.

Pourquoi des médecins ont-ils porté plainte contre des ministres du gouvernement?

Il y a des éléments qui montrent qu’Agnès Buzyn, l’ex-ministre de la Santé, et le Premier ministre Édouard Philippe n’ont pas pris les mesures nécessaires pour endiguer le fléau du Covid-19, alors même qu'ils connaissaient les dangers de cette épidémie. C’est pour cela que trois médecins ont porté plainte sur le fondement de l’article 223-7 du code pénal et ont saisi la Cour de justice de la République (CJR), seule habilitée à juger des actes commis par les ministres dans l’exercice de leurs fonctions. Cet article du code pénal dit: « Quiconque s'abstient volontairement de prendre ou de provoquer les mesures permettant, sans risque pour lui ou pour les tiers, de combattre un sinistre de nature à créer un danger pour la sécurité des personnes est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende ». Nous allons montrer le caractère volontaire qui caractérise ce délit.

La vérité doit être faite tranquillement, à l’abri des polémiques. Un juge d’instruction doit être désigné dès que possible pour rechercher les responsabilités. L’élément déclencheur de la plainte de mes clients, c’est l’interview d’Agnès Buzyn au Monde le 17 mars. Elle explique qu'elle savait tout et n'a rien fait. Elle dit également avoir averti le gouvernement de l'imminence et de la gravité du péril. Ce qui jusque-là pouvait encore passer pour de l'incompétence relève, si l'on en...

Demain tout sera différent (spoiler : pas du tout)

lundi 23 mars 2020 à 10:06

Privatisation des profits, socialisation des pertes

Vous pensez vraiment que demain sera différent ? Accrochez vos ceintures, ce sera sans doute pire.

la Super Halle d’Oullins fait du local - D.R.

Une grosse crise, c'est toujours un moment intéressant pour observer comment fonctionne le système. Alors que tous les esprits normalement constitués lancent des appels aujourd'hui pour que demain, après la crise du Coronavirus, les choses changent en profondeur, rien ne va changer. Ce sera sans doute même pire. Et les solutions financières pour passer le cap vont préparer la prochaine crise, qui, comme d'habitude sera pire que la précédente.

Ne devrait-on pas tirer les leçons de la crise économique, financière et sanitaire qui secoue la planète ? Produire et consommer local ? Mettre un terme à la financiarisation de l'économie ? Repenser l'écologie comme moyen de soulager une planète exsangue ? Repenser qui on élit pour nous préparer à ce genre de crise ? Ils sont nombreux ceux qui espèrent un avenir meilleur. Votre serviteur le premier. Mais...

Les crises du capitalisme, quand il tousse, c'est souvent. Et à chaque fois, le processus est le même. Les institutions sauvent le secteur financier qui nous a poussé au bord du précipice par son incurie et son appétit féroce pour des profits indus. L'argent gratuit qui tombe du ciel, il faut bien le sortir de quelque part ou, dit autrement le (re)prendre dans les poches de quelqu'un après l'avoir distribué. Ce que viennent de faire - encore une fois - les banques centrales (cette fois elles ont probablement sauvé des hedge funds qui menaçaient de s'écrouler, on le saura dans quelques mois),...

Paris by night en période de confinement

dimanche 22 mars 2020 à 14:45

Un samedi soir pas très animé...

Paris un samedi soir à onze heures et demie en période de confinement, cela ressemble furieusement à Paris à 4 heures du matin. En pire.

Châtelet, le 21 mars à 23h30 - © Reflets

S'il y a encore pas mal de monde qui, en journée, applique le confinement de manière très personnelle, c'est à dire n'importe comment, le soir, dans Paris, il n'y a pas âme qui vive. On se croirait dans un film de science-fiction. Les images qui suivent ressemblent à Paris en pleine nuit. Elles ont pourtant été tournées un samedi soir à 11h30.

Le parcours, cette fois, était : Avenue de la grande armée, Arc de Triomphe, Champs-Elysées, Concorde, Boulevard Saint-Germain, Châtelet, Rue de Rivoli, Concorde, Champs-Elysées, Arc de Triomphe.

Tous aux abris : bombardement d'argent magique !

vendredi 20 mars 2020 à 23:01

C'est la panique chez les politiques et dans les banques centrales

L'incertitude est toujours la même : personne ne sait comment va évoluer la situation. Mais la panique gagne. Les banques centrales ont arrosé comme jamais avec de l'argent magique gratuit et les politiques entrent dans la danse hystérique. Tous aux abris.

Imprimons, imprimons... - Copie d'écran https://brrr.money/

Soyons clairs, personne n'a la moindre idée de ce qui va se passer dans les mois à venir. L'épidémie va-t-elle s'évanouir ? Vivra-t-on une situation à la chinoise ? Ou au contraire, cela va-t-il durer ? Pour l'instant, les marchés financiers sur-réagissent à la moindre nouvelle. L'annonce par le gouverneur de New York demandant aujourd'hui aux travailleurs new-yorkais de cesser le travail a fait plonger le Dow Jones... Dans tous les cas, la plupart des financiers tablent désormais sur une récession profonde au deuxième trimestre. Quand bien même l'activité reprendrait dans quelques semaines, il faudrait reconstituer les stocks, et de nombreuses entreprises ne survivront pas à un arrêt complet de leur activité de plusieurs semaines, ou de plusieurs mois. Les analystes rivalisent en ce moment de prédictions plus ou moins alarmistes sur la profondeur de la récession à venir. Certains tablent sur une reprise au troisième et quatrième trimestre tandis que d'autres annoncent déjà une dépression plus importante que celle qui a suivi la crise de 1929. Explosion du taux de chômage en vue, chute drastique et durable du PIB...

Si l'on admet que l'on ne sait rien et que toute prédiction relève désormais de la boule de cristal, on peut s'aventurer un peu plus loin. Emmanuel Macron, ultra-libéral pur sucre a martelé que l'après crise sanitaire allait marquer un changement de politique. Mais si l'on va encore plus loin, on peut même se...