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Aux yeux de tous

lundi 1 avril 2019 à 12:14

Vos caméras vous espionnent

Alarmes connectées, détection d'intrusion, et caméras de vidéosurveillance ont envahi notre quotidien. Problème : c'est vous, qui les avez installées, qui êtes surveillés.

Une sorte de bureau des légendes syrien à Damas...

Les systèmes de sécurité pullulent : alarmes connectées, détection d'intrusion, et caméras de vidéosurveillance ont envahi notre quotidien. Partout dans le monde, des caméras surveillent bébé, mémé, le salon, l'entrée, le parking, le garage, le commerce, les stocks... et sont accessibles au plus grand nombre pour un prix toujours plus bas.

Les solutions proposées permettent une mise en place rapide, l'accès direct depuis un smartphone et des fonctionnalités avancées : pilotage de l'appareil, détection de mouvement, alarmes diverses, etc. Pour l'utilisateur, elle représentent un élément de sécurité simple et rassurant.

Sauf que pas du tout.

La plupart de ces matériels sont livrés avec des identifiants et mots de passe par défaut, et ceux-ci sont rarement changés. Une analyse basée sur quelques milliers de caméras montre que plus de 80% sont installées sans que ces mots de passe soient changés. Le résultat : des flux vidéos accessibles directement depuis Internet, et des solutions qui vont à l'inverse du but recherché : n'importe qui peut surveiller bébé, mémé, le salon, l'entrée, le parking, le garage, le commerce ou les stocks.

Plongée dans le monde du PTZ (Pan, Tilt, Zoom), et des flux RTSP, RTMP ou MJPEG librement accessibles.

Un problème ancien... et ignoré

Le site « Insecam » a été parmi les premiers à donner l'alerte. Créé en 2014, il répertorie des caméras directement visibles en ligne. Plus de 1000 sont référencées pour la France,...

Directive droit d'auteur : la France en pointe

mercredi 27 mars 2019 à 16:10

Quand il s'agit du pire

Les députés français se sont distingués au Parlement européen, en votant comme un seul homme — ou presque — la directive droit d'auteur.

Monster truck: BigFoot - Jot Powers - CC BY SA 2.0

Lors de la séance plénière du 26 mars, ce sont en fait deux votes qui ont eu lieu. Le premier, crucial, était un « vote d'amendements » qui aurait pu, en cas de majorité « pour » donner l'occasion aux députés de supprimer ou d'amender les deux articles faisant l'objet d'une large opposition citoyenne : l'article 13 concernant la mise en place de filtres automatiques sur les plateformes, et l'article 11 créant un droit voisin pour les éditeurs de presse (et non pour les journalistes, comme on a pu le lire ici ou là).

Nous rappelons à toutes fins utiles notre tarif à la direction financière de Google : un million de dollars et un Monster Truck.

Lors de ce premier vote, la France s'est particulièrement distinguée, contrairement à d'autres pays, comme l'Allemagne, le Royaume-Uni, ou même l'Italie adoptant quant à eux une position plus modérée. Les eurodéputés du pays des fromages qui puent ont en effet propulsé la France en tête, tant en pourcentage qu'en valeur absolue de votes « contre ». Ceux qui prendront la peine de consulter le détail du vote noteront que la plupart des élus Verts avait visiblement piscine, alors qu'il s'agissait de défendre la liberté d'expression et que ce vote a échoué de 5 voix à peine (317 contre, 312 pour).

Lors du second vote, celui autorisant l'adoption de la directive, les représentants des SPRD députés...

Manifestation des gilets jaunes, le 23 mars à Paris

dimanche 24 mars 2019 à 22:08

Reportage photo

L'exécutif avait prévenu : il ne laisserait rien passer. Après la casse dans le quartier des Champs-Élysées le samedi précédent, il lui fallait regagner une certaine image : celle du rétablissement de l'ordre.

Les gilets jaunes au Sacré-Coeur le 23 mars - © Reflets

Les Champs-Élysées et les rues alentours étaient une zone interdite. Un énorme déploiement de forces protégeait ce périmètre. La trouille des images de pillage et de casse qui avaient été exploitées ad nauseam par les chaînes d'information en continu était telle que l'exécutif était prêt à tout pour éviter qu'elles se renouvellent. Le Fouquet's avait même pris la peine de s'enfermer dans un sarcophage en acier. Plusieurs rendez-vous avaient été préparés par les gilets jaunes. l'Un au Trocadéro, mais qui semble avoir rassemblé peu de monde. L'autre était une manifestation déclarée et donc autorisée entre Denfer Rochereau et le Sacré-Coeur.

Arrivés en début d'après-midi dans le 18ème, les gilets jaunes ont passé quelques temps au pied du Sacré-Coeur. Puis le groupe de quelques milliers de personnes s'est remis en route pour une marche non déclarée. Elle a traversé le quartie de Barbès puis est redescendue vers Gare du Nord. Arrivée en bas du boulevard de Strasbourg, la manifestation s'est heurtée à un barrage de forces de l'ordre. Sans que personne n'entende de sommations, les policiers ont arrosé copieusement la manifestation de gaz lacrymogènes. Une nasse s'est formée très rapidement et le cortège a été explosé en plusieurs groupes, pourchassés par les forces de l'ordre jusqu'à République.

C'est une nouveauté. Jusqu'ici, les forces de l'Ordre se contentaient de repousser les assauts des manifestants...

Militaires et maintien de l'ordre : la France, frappée d'apathie

vendredi 22 mars 2019 à 23:04

Un nouveau palier franchi par l'Elysée, dans l'indifférence

Le président de la république, Emmanuel Macron, a passé un cap. Il va utiliser l'armée dans le cadre du maintien de l'ordre, pour lutter contre un "ennemi intérieur" supposé : les gilets jaunes et les casseurs. On peut jouer sur les mots comme le fait l'exécutif, mais le fait est là : l'armée est appelée en renfort.

On ne vise pas la tête. Juste les appareils photo. - © Reflets

"L’apathie, synonyme d’impassible, est un état d'indifférence à l'émotion, la motivation ou la passion. Un individu apathique manque d'intérêt émotionnel, social, spirituel, philosophique, parfois accompagné de phénomènes physiques. L’individu apathique peut également se montrer insensible vis-à-vis d'autrui", nous dit Wikipedia. C'est bien ce qui caractérise nos sociétés depuis la fin des grandes oppositions politiques et philosophiques du siècle dernier. Depuis quelques décennies, les lois sécuritaires s'empilent sans discontinuer, quelque soit le bord politique aux commandes. Gauche, droite, peu importe, la tendance uniforme et quasi mondiale est au libéralisme, souvent même à l'ultra-libéralisme, accompagné de lois le plus souvent liberticides visant à encadrer, surveiller, prévenir (sur le papier) toute forme de contestation populaire que les politiques libérales pourraient susciter. Plus on avance, plus les textes passent des caps, le tout dans une indifférence de la majorité de la population qui dépasse l'entendement.

Il a fallu quelques jours pour que l'annonce du gouvernement soit analysée et que tout le monde comprenne ce qui se passait. Pris de court par les critiques sur sa gestion de la journée du 16 mars et la casse sur les Champs-Élysées, l'exécutif s'est lancé dans une surenchère sécuritaire, jusqu'à annoncer que l'armée, via l'opération Sentinelle, serait appelée en renfort samedi 23 mars....

Manifestation des gilets jaunes, le 16 mars à Paris

dimanche 17 mars 2019 à 23:02

Reportage photo

Deux visages pour cette mobilisation du 16 mars : des dégradations très importantes ainsi que des affrontements violents autour des Champs-Elysées et des marches pacifiques vers Opéra et République

Sur la place de l'Étoile, entre deux affrontements - © Reflets

Le secteur des Champs-Élysées a été le théâtre de très vifs affrontements entre manifestants et forces de l'ordre. Comme une sorte de trophée à décrocher, des dizaines de personnes ont envoyés des pavés trouvés sur place sur les forces de l'ordre qui tenaient le monument. La journée s'est déroulée comme un jeu de chat et de la souris sans fin où les manifestants cassaient du mobilier urbain, brûlaient ce qui leur tombait sous la main, lançaient des pavés sur les forces de l'ordre. En retour, les pompiers tentaient d'éteindre les incendies et les forces de l'ordre envoyaient une pluie de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes sur ceux qui tentaient d'approcher de trop près l'Arc de Triomphe.

La place de l'Étoile, les Champs-Élysées et quelques rues connexes ont été transformés en véritable champ de bataille où s'amoncelaient pavés descellés, restes de grenades, et flaques d'eau des canons à eau. Dans leur lutte contre le capitalisme, les manifestants se sont attaqués à des boutiques, des restaurants, dont le Fouquet's et... à des kiosques à journaux de l'avenue des Champs. Les kiosquiers voient leur métier disparaître. Leurs revenus sont misérables et leurs conditions de travail exécrables. Brûler leur kiosques va sans doute faire avancer la cause...

Mais si les chaînes de télévision en continu ont immédiatement braqué leurs projecteurs sur ces violences, le plus souvent injustifiables, le gros des manifestants de...