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Bassines #3 : des voix d’eau qui portent

mercredi 1 février 2023 à 18:00

L’interview croisée de deux figures du milieu

Ces deux hommes sont intarissables sur le sujet des bassines. Ils ont toutefois un avis aussi contraire que l’eau et le feu. Nous leur avons posé les mêmes questions pour mieux entendre leurs divergences : deux mondes, pour un seul réchauffement climatique…

A gauche Luc Servant, à droite Julien Le Guet, deux meneurs de débats - Reflets

L’un et l’autre sont des personnages connus et reconnus sur le territoire du Sud-Ouest. Lorsqu’ils apparaissent, les micros se tendent pour cueillir une phrase, un avis, un bilan. Mais ces deux voix là portent un discours qui ne s’adresse pas tout à fait au même auditoire.

Ils défendent leurs idées avec conviction et force de persuasion. Comment écouter l’un sans froisser l’autre, sinon de les faire parler par ordre alphabétique. Ce sera donc au tour de M. Le Guet d’ouvrir l’interview avant de laisser M. Servant s’exprimer ensuite. Avant d’entendre les arguments de l'un et de l'autre, une petite présentation rapide s’impose afin de mieux cerner le profil des débatteurs.

Les cartes de visite express

Luc Servant, un pro bassine très actif - Capture d'écran
Luc Servant, un pro bassine très actif - Capture d'écran

Selon les informations disponibles Luc Servant est installé en agriculture depuis 1991 à Benon (17), il est à la tête d’une exploitation de 183 hectares plantés en céréales et protéagineux. Il est adhérent à la FNSEA. Au rang de ses mandats professionnels il aura occupé les fonctions de :

  • Président de la Coopérative de Courçon
  • Président de la Chambre d’agriculture de Charente-Maritime
  • Président de la Chambre régionale d’agriculture de Poitou-Charentes
  • 1er vice-président de la Chambre régionale d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine
  • Vice-Président, membre du Bureau et Président de la Commission Economie de l’APCA
  • Depuis 2020, il a été élu Président de la Chambre d’agriculture régional de...

Bassines #2 : au tribunal des actes et des idées

mercredi 1 février 2023 à 17:56

Du droit, du devoir, et du pouvoir désobéir

Sept prévenus et deux procès. Deux audiences aux termes desquelles une loi sûre et écrite s’est appliquée sans trembler ni faillir. De celle qui se prononce code pénal en tête et sagesse sociétale sous le bras, Récit de quelques contrariants instants de justice…

Tribunal judiciaire de La Rochelle, le 5 janvier 2023 - © Reflets

Le premier procès s’est tenu le 5 janvier, au tribunal de La Rochelle en Charente-Maritime, le second a eu lieu le lendemain, à Niort dans les Deux-Sèvres. Deux prévenus à la barre d’un côté, cinq de l’autre, tous défendus par un même cabinet d’avocat. Les faits se sont déroulés dans un proche périmètre géographique, mais sur deux territoires juridictionnels distincts.

La justice des hommes pose des frontières, là où la nature n’en connaît pas. Le Marais poitevin, là où ont été commis les actes délictueux, se tient à cheval sur trois départements (Vendée, Charente-Maritime, Deux-Sèvres) et deux grandes régions de France (Nouvelle-Aquitaine, Pays de Loire).

La députée Clémence Guetté venue soutenir la cause des anti-bassines - Reflets
La députée Clémence Guetté venue soutenir la cause des anti-bassines - Reflets

Bien au-delà des chefs d’accusation principaux, c’est de la désobéissance citoyenne face à une nécessité écologique dont il aura été question au tribunal de La Rochelle. A chacun ses arguments, pour la partie civile : « Nous ne sommes pas là pour rentrer dans un débat politique et sociétal ».

Un argument partagé par le parquet : «L’état de nécessité ne peut pas faire litière de l’État de droit. C’est le rôle du législateur de décider de l’état de nécessité écologique ».

Du côté de la défense on souligne que « L’État ne fait pas grand-chose pour faire respecter ses propres règles ». Ses avocats rappellent que d’autres contestations plus lointaines se sont vues retoquées par les tribunaux « avant d’aboutir à l’Assemblée nationale, et parfois...

Bassines #1 : mode d’emploi

mercredi 1 février 2023 à 17:00

Un abécédaire pour mieux comprendre les maux de l’eau

Les opposants aux réserves d’eau parlent de cratères à ciel ouvert. L’image pourrait paraître excessive à qui n’a jamais approché une bassine. Mesurés de plus près, les surfaces et les volumes donnent pourtant le vertige.

Un rapport d’échelle qui donne la mesure… - capture écran

A comme agriculture

Le discours de Christophe Béchu, l’actuel ministre de la transition écologique, ne surprendra personne : « Il n’y a pas d’agriculture sans eau… ». Bien sûr, mais le bon sens paysan d’autrefois doit désormais composer avec d’autres évidences : « La question n’est plus de savoir s’il y aura des sécheresses, mais quand… ». Ce constat plus étayé émane du président du Comité national de l’eau (CNE) dont la charge consiste à alimenter la réflexion du gouvernement sur la politique de l’eau.

Panne sèche : où se trouve la station d’eau SVP ? - Capture d'écran
Panne sèche : où se trouve la station d’eau SVP ? - Capture d'écran

Du côté du Sénat on préfère se montrer rassurant : « Le tableau n’est en rien apocalyptique, la France reste un pays bien doté en eau et devrait pouvoir la gérer en bonne intelligence, mais à la condition de porter un regard lucide sur les changements qui nous attendent ». Cette commission sénatoriale s’est accompagnée d’un rapport ouvrant sur une curieuse question : « Les utilisateurs de l’eau vont-ils pouvoir apprendre à s’en passer? ». Ou comment traiter du manque en s’occupant de la gestion du manque…

Mais qui sont ces utilisateurs dont parlent les sénateurs et à qui il conviendrait d’apprendre à se passer de l’indispensable? Le rapport d’information précise « l’effort de sobriété pèsera principalement sur l’agriculture, qui représente les deux tiers de la consommation d’eau ». L’avenir et les enjeux y sont clairement exposés : « Des actions de perfectionnement technique peuvent encore être menées...

Une réforme non négociable

mercredi 1 février 2023 à 11:50

Deuxième journée de manifestation, second départ en fanfare ?

Mesdames et messieurs les ministres faites passer le mot, cette réforme sera non négociable. Il semblerait que les éléments de langage soient ainsi définis. Les enfants de la république sont prévenus : il devient inutile de descendre dans la rue, et pour la récrée à 64 ans on leur répète à l'envi que rien n'est né-go-ci-able !

Mais que font-ils là ces gens mal négociables? - Reflets

On a eu beau leur dire que cela ne servirait à rien, on a eu beau les stygmatiser en leur disant qu'ils allaient « bordéliser le pays », sorte de vieille référence hors d'âge au général de Gaulle et sa « chienlit » de 1968, ils sont venus en masse avec 2,8 millions de personnes dans les rue du pays contre 2 millions le 19 janvier, selon les chiffres de la CGT. De son côté, le ministère de l’intérieur a, lui, estimé ce chiffre à 1,272 million contre 1,12 million le 19 janvier, soit la plus grande mobilisation depuis des années. Côté exécutif, en coulisse, on continue de dire que tout cela ne compromet pas la réforme...

À La Rochelle, les rangs s'étaient étoffés. Ce mardi 31 janvier, environ 12.000 personnes se sont de nouveau mobilisées autour du vieux port. Visiblement, ici comme ailleurs, et notamment à Paris, le peuple n'a semble-t-il pas entendu cette inébranlable consigne gouvernementale : « c'est non négociable »

Au gré d’un long cortège, Reflet s’est approché de quelques irréductibles contestataires, jeunes ou retraités, syndicalisés ou non, mais apparemment tous sourds et déterminés. Nous leur avons posé cette simple et courte question : cela vous fait quoi de vous entendre dire que cette réforme n’est pas négociable ?

Alinoë et Julia 16 et 17 ans

« C’est pas possible ça… dans une démocratie tout doit forcément rester négociable. Il faut écouter ce que pense le peuple, sinon ce n’est plus une démocratie »

Franck 39...

Dassault pointé du doigt pour sa participation indirecte dans la production d'armes au Myanmar

lundi 30 janvier 2023 à 13:54

L'ONG Special Advisory Council for Myanmar publie un rapport accablant sur le rôle d'entreprises occidentales

Des sociétés d'au moins 13 pays, notamment d'Europe, d'Asie et d'Amérique du Nord, ont permis à l'armée du Myanmar de fabriquer des armes utilisées pour commettre des violations des droits de l'homme, estime le SAC-M.

Dassault s'est lancé 10 défis pour un avenir meilleur. Et si on regardait de plus près qui utilise les logiciels de la société ? - Copie d'écran

Un million et demi de déplacés dans le pays depuis février 2021 selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), 70.000 réfugiés au moins dans les pays voisins, un accès à la nourriture et à l'éducation difficile, un travail des ONG et des Nations Unies compliqué, la situation s'avère catastrophique au Myanmar.

La répression de la part des militaires qui ont repris la main après les élections de 2020 est féroce. C'est dans ce contexte que le Special Advisory Council for Myanmar a publié un rapport sur la participation directe ou indirecte d'autres pays à la fabrication d'armes par le complexe militaro-industriel du Myanmar. Dans le lot des sociétés étrangères figure Dassault.

Le rapport, intitulé Fatal Business : Supplying the Myanmar Military's Weapon Production, pointe des entreprises domiciliées en Autriche, en France, en Chine, à Singapour, en Inde, en Israël, en Ukraine, en Allemagne, à Taiwan, au Japon, en Russie, en Corée du Sud et aux États-Unis. Elles sont soupçonnées d'avoir fourni des produits essentiels à la fabrication d'armes au Myanmar par la Direction des industries de la défense (DDI) de l'armée du Myanmar dans des usines de fabrication d'armes communément appelées KaPaSa.

« Des entreprises étrangères permettent à l'armée du Myanmar - l'une des pires au monde en termes de violations des droits de l'homme - de produire un grand nombre des armes qu'elle utilise pour...