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Retraites : forts du soutien de la population, les grévistes ne lâchent rien

vendredi 17 janvier 2020 à 13:44

Manifestation du 9 janvier à Paris

La base reste déterminée et dans la rue, dans les AG, les actions se poursuivent en dépit du message que le gouvernement souhaite imprimer dans les esprits : il n'y a plus de raison de faire grève, il est temps de reprendre le travail.

Manifestation du 9 janvier 2020 à Paris - © Reflets

Malgré "l'abandon provisoire" de l'âge pivot à 64 ans et les tentatives du gouvernement de siffler la fin des manifestation, le soutient à la grève ne faiblit pas. Quelque 60% des Français soutiennent toujours le mouvement, selon le sondage Harris Interactive publié le 14 janvier. Autre point évoqué dans l'étude, la perception des Français de cette réforme : 67% d'entre eux se disent inquiets lorsqu'ils pensent à la création d’un régime universel des retraites. C'est 1 point de plus par rapport à l'enquête publiée au début du mois de janvier. Comme quoi la "pédagogie" du gouvernement ne passe pas.

Commerçants solidaires... - © Reflets
Commerçants solidaires... - Reflets

Sébastien, conducteur à la RATP, en est à son 35ème jours de grève. "Ma prochaine fiche de paie, elle sera à zéro... Mais je suis prêt à continuer la lutte." Pourtant, il marche à côté d'un drapeau UNSA... un syndicat qui a appelé à la fin de la grève. "Je me fous de la position de notre secrétaire général, de ce qu'ils pensent là-haut ! La négociation n'a rien apportée. C'est sûr qu'il vont s'en prendre ensuite à la valeur du point... On va tous perdre. Je me bats aussi pour mes enfants."

Les cheminots CGT sont toujours très mobilisés. Pour cette manifestation parisienne, les conducteurs de Trappes ont rempli un bus complet pour la première fois depuis le début de la lutte. "Il y a plus de monde dans les AG, plus de monde dans les manifestations...

Radar et documents officiels

samedi 11 janvier 2020 à 12:28

L’opacité du ministère de l’Intérieur devant le tribunal administratif

Face à l'opacité du ministère de l'Intérieur, nous sommes allés devant le tribunal administratif. Décision dans quinze jours...

Tribunal administratif - Paris - D.R.

Jeudi 9 janvier, le tribunal administratif de Paris audiençait – enfin ! – notre requête déposée devant lui, à l'été 2017, à la suite d'un énième refus du ministère de l'Intérieur de nous communiquer des documents administratifs que nous jugeons parfaitement communicables. Et vu la jurisprudence constante en la matière, on n'est pas les seuls !

Il s'agit de pièces constitutives de plusieurs marchés publics, dont celui des voitures radars, étudié dans notre documentaire, passé sans appel à concurrence, et des statistiques des radars.

Ligne de défense présentée jeudi par Beauvau : les documents réclamés n'existent pas. La bonne blague ! Cela signifierait quand même que les PV qui résultent des flashs radars ne sont pas comptabilisés, que les chiffres de cette sanction automatisée ne sont pas établis, agglomérés ni pour finir examinés…

Qui pour le croire ? De même parmi les pièces des marchés publics, à l'entendre, "il n'existe pas de décision d'attribution".

La mauvaise foi opposée à la barre par la représentante du ministère de l'Intérieur était telle que le juge qui présidait l'audience en a été excédé. Chose peu habituelle devant cette juridiction policée, il est complètement sorti de ses gonds : "Cessez de jouer sur les mots, vous avez bien une décision d'attribution même si elle ne porte pas ce nom !"

Tout cela est-il de bon augure pour nous ? On aimerait le croire. Surtout que les conclusions du...

Radars : découvrez le rapport confidentiel de l'Inspection générale de l'administration

mercredi 8 janvier 2020 à 18:00

Ou comment des dizaines de millions d'euros ont été dépensés à tort et à travers

Ce rapport qui a constitué un fil rouge pour notre enquête tant il est critique, a été difficile à obtenir. Aussitôt disponible, le ministère l'a enterré et en a refusé l'accès, y compris aux personnes travaillant sur le projet.

Page de garde du rapport de l'IGA - Copie d'écran

La sécurité routière... Un sujet qui intéresse tous les Français. Faire baisser le nombre de morts et de blessés sur les routes est un projet louable. Vu sous cet angle, il est facile pour la presse d'obtenir des informations, des chiffres, de faire des reportages. Vu sous l'angle qui nous intéresse, les marchés publics qui président à l'automatisation des amendes, c'est beaucoup moins simple...

A l'origine de notre intérêt : un rapport de l'Inspection générale de l'administration (IGA) relatif aux contrats passés pour faire tourner le Centre national de traitement (CNT) de Rennes. C'est là où sont traités tous les PV dressés en France. Quant à l'IGA, c'est l'organe de contrôle du ministère de l'Intérieur. Avec l'IGF et l'IGAS, elle est même l'une des trois inspections interministérielles de l'État, en charge ainsi de missions d'évaluation des politiques publiques, d'audit de service, en plus de son rôle d'inspection classique...

C'est dans ce cadre qu'à la fin 2013, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls lui donne pour mission "d'étudier les conditions de passation et d'exécution du marché" qui était en cours au CNT de Rennes et "d'étudier (...) tout élément relatif à la gestion de l'agence que vos investigations pourront mettre au jour".

En clair, d'enquêter sur la conformité des processus liés aux marchés de mise en place des radars...

Radar automatique : un marché aurait été truqué

mercredi 8 janvier 2020 à 18:00

Des acteurs le racontent. Mais l'Inspection générale de l'administration l'a "oublié" dans son rapport.

Plusieurs témoins nous ont affirmé qu'un marché avait été truqué : les notes attribuées aux entreprises ont été modifiées pour faire gagner l'une d'entre elles. Le préfet Debacq, mis en cause dément formellement.

Le site de BearingPoint - Copie d'écran

A l'été 2014, le commissaire divisionnaire Serge Blüge dépose un signalement auprès du Service central de prévention de la corruption (SCPC), qui recueille pour le ministère de la Justice les témoignages des "lanceurs d'alerte". Encore cadre pour quelques semaines de l'Agence nationale de traitement automatisé des infractions (Antai), il y fait état de soupçons de marché truqué, passé dans le cadre de la gestion des radars automatiques. Il s'étonne également dans ce signalement d'avoir dû insister pour "être auditionné", à ce sujet notamment, par les limiers de l'Inspection générale de l'administration (IGA), mandatée quelques mois plus tôt par Manuel Valls, alors à l'Intérieur, pour enquêter sur les dysfonctionnements de cette agence.

Il s'agit d'un marché de plus de 3 millions d'euros (hors taxes) passé en 2012 pour l'assistance à maîtrise d'ouvrage. L'objet de ce contrat est de renouveler le prestataire qui veille à la bonne exécution par la SSII Atos d'un autre marché, de beaucoup plus grande ampleur, sur la gestion informatique du traitement des procès-verbaux.

Depuis le début du système, l'entreprise chargée de ce travail était la société Steria. Mais à l'issue de ce nouveau marché, le choix se porte sur la société BearingPoint.

Selon Serge Blüge, lors du dépouillement des offres, le directeur de l'Antai de l'époque, Jean-Jacques Debacq, aurait modifié les notes attribuées...

Les 10 passages à ne pas rater dans le rapport de l'IGA

mercredi 8 janvier 2020 à 18:00

Ou comment l'intérêt de l'administration n'était guère préservé

Il y a quelques pépites dans le rapport de l'IGA. Souvent cachées au sein des pages plutôt que dans les conclusions. Nous en avons relevé une dizaine pour vous.

10 points

Téléchargez le rapport de l'IGA ici

Payer le loyer du CNT : une marge d'au moins 300.000 euros pour Atos

Le Centre national de traitement (CNT) des infractions s'est installé à Rennes. Une occasion pour Atos de s'octroyer une marge confortable. Pourtant l'entreprise était déjà payée par l'Etat pour piloter le projet !

Le rapport mentionne : "Les locaux qui hébergent le CNT à Rennes n'avaient pas jusqu'ici été directement loués" par l'administration "à leur propriétaire, mais par l'intermédiaire d'Atos, qui prélevait au passage une marge non négligeable, la location directe du bâtiment par l'Antai (l'Agence nationale de traitement automatisé des infractions) ayant permis d'économiser près de 300 000 euros par an. On mesure ici à quel point la passation d'un seul contrat avec une seule société aura eu de néfastes conséquences financières".

Ce n'est qu'en 2012 que cette situation cesse.

Un système dans lequel la concurrence ne pouvait plus jouer

Les responsables interrogés dans le documentaire nous expliquent en long, en large et en travers combien il était indispensable d'avoir un interlocuteur unique en raison de la complexité du projet. Mais l'IGA n'est pas de cet avis.

"La recherche de cohérence et le souhait d'un interlocuteur unique avaient ainsi conduit à mettre en place, plus qu'une solution coordonnée, un dispositif monolithique: un seul marché, ne...