PROJET AUTOBLOG


Reflets

Site original : Reflets

⇐ retour index

Manifestation contre la proposition de loi sécurité globale du 21 novembre 2020

samedi 21 novembre 2020 à 21:29

Faible mobilisation

Décidément, le gouvernement est à la ramasse côté communication : fermer au public le "parvis des droits de l'Homme" du Trocadéro par des grilles, des chaîne et des policiers armés... Mais peut-être s'en moque-t-il. D'ailleurs la mobilisation était relativement faible.

Le parvis des droits de l’homme fermé au public par des chaînes et des policiers : l'image ne peut pas être pire pour le gouvernement. - © Reflets

A l'appel des syndicats de journalistes, des rédactions, des sociétés de journalistes, de la profession, quelques milliers de personnes se sont réunies sur la place du Trocadéro à Paris ce samedi 21 novembre 2020. Ils protestaient contre l'article 24 qui, dans les faits empêchera les journalistes de filmer et de diffuser les images de membres de forces de l'ordre dans le cadre de leurs opérations. C'est un peu observer le monde par un prisme car la proposition de loi sécurité globale comporte bien d'autres articles tout aussi dangereux pour les libertés individuelles. Nous avions détaillé toutes les parties du texte dans un article début novembre. Renforcement du rôle de la sécurité privée, usage des drones, transmission des images filmées par les caméras piéton en temps réel, la liste est longue.

Le faible nombre de personnes mobilisées, deux ou trois mille environ [Update du 22 novembre : Mediapart estime pour sa part à 10.000 le nombre de manifestants], laisse un goût amer. Et une impression de fin de révolution avortée. Les manifestations massives de gilets jaunes, et plus globalement de Français en colère ces deux dernières années sont un lointain souvenir. Ils étaient peut-être 200 aujourd'hui dispersés dans une manifestation statique, nassée avant d'avoir commencé. Le gouvernement en place explose littéralement toutes les digues, embarque le pays vers un État policier et moins de 3.000 personnes s'en offusquent suffisamment pour...

G20 présidé par l’Arabie saoudite : l’économie plus forte que les droits humains

samedi 21 novembre 2020 à 08:57

Mohammed ben Salmane continue de s’acheter une bonne image

Ce week-end, l’Arabie Saoudite préside le sommet du G20. Alors que le pays poursuit son opération séduction sur la scène internationale, les appels se multiplient pour demander la libération des défenseurs des droits humains emprisonnés par le royaume wahhabite.

Mohammed bin Salman net Nicolas Sarkozy en 2018 - Kremlin - Wikipedia - CC

La répression est impitoyable contre les défenseurs des droits humains en Arabie Saoudite. «Ils sont soit en prison, soit en exil» confirme Katia Roux, chargée de plaidoyer Libertés àAmnestyInternational France. «Aucune liberté d’expression ou d’action pacifique n’est tolérée. Les militants subissent des arrestations arbitraires, des tortures, des mauvais traitements et sont maintenus en détention avec des simulacres de procès». Les coulisses du royaume wahhabite contrastent avec l’image que le pays donne sur la scène internationale. Ces dernières années, le prince héritier Mohammed ben Salmane a adopté une série de réformes, fortement médiatisées, en faveur des droits humains.«Ces réformes vont dans le bon sens, mais elles sont très insuffisantes» réagit Katia Roux. «Le système de tutelle très répressif est toujours en place. Les femmes sont toujours victimes en droit et en pratique en Arabie Saoudite». Amnesty International et d’autres ONG souhaitent ainsi que ce G20, sous présidence saoudienne, soit l’occasion pour les Etats d’appeler à la libération de ces défenseurs et militants des droits humains. «Les femmes ont accès à des petits droits, mais les vrais sujets comme le mariage, l’accès au travail ou aux voyages à l’étranger ne sont pas abordés» réagit Albane Gaillot, députée Ecologie Démocratie Solidarité. «Dès lors que vous êtes une citoyenne saoudienne, et que vous militez pour vos droits, pour ne plus subir de violences, vous êtes emprisonnées. Les hommes et les...

Bouger en liberté pour trouver un emploi

vendredi 20 novembre 2020 à 09:25

Reportage dans l'association Essonne Mobilités

Ventes et locations de véhicules d'occasion, de scooters ou de vélos, garage solidaire, aide à l'obtention du permis de conduite, l'association Essonne Mobilités aide les plus précaires à se déplacer. Une condition nécessaire pour être mieux inséré et accéder à un emploi ou le garder. En France, sept millions de personnes en âge de travailler sont touchées par des problèmes de mobilité.

Cours de conduite - © Reflets

Mohammed passe avec application un coup de Karcher sur une Renault Scénic de couleur sombre. La cliente ne va pas tarder à venir récupérer la voiture qu’elle a achetée il y a quelques semaines. Mais il ne s’agit pas d’une transaction comme une autre. Ici, au garage d’Essonne Mobilités situé dans les locaux de l’université Paris-Sud à Orsay, les bénéficiaires sont des personnes en recherche d’emploi ou ayant de faibles revenus. Et Mohammed qui travaille au garage de l’association est lui-même en insertion. Ce Soudanais est arrivé en France en 2015, après quatre années passées en Libye. «J’ai fait des études d’économie à Khartoum, mais étais dans l’opposition au président El Béchir, raconte-t-il dans un français un peu hésitant. J’ai été arrêté trois fois. Alors il a fallu que je quitte le pays. J’ai passé quatre années en Libye où j’ai un oncle qui y travaille. Mais j’ai toujours voulu venir en France. Alors un jour j’ai tenté la traversée.» Avec une carte de séjour de 10 ans, il peut envisager l’avenir. Depuis un an, il travaille comme garagiste au sein d’Essonne Mobilité. «Mon idée est de faire de la mécanique trois ou quatre ans, puis de reprendre un Master d’économie.» Son collègue, Salah, 41 ans, est déjà titulaire d’un diplôme d’électromécanicien de l’Afpa. «J’étais préparateur de commandes, mais j’ai voulu changer de métier. J’ai fait cette formation, mais je ne trouvais pas de travail. Alors ce contrat à Essonne Mobilités me donne de l’expérience pour travailler...

Le gouvernement déclare la guerre aux contestataires et à la presse

jeudi 19 novembre 2020 à 20:11

Et il n'a peut-être pas tort ?

Le virage droitier entamé très vite après le début du quinquennat est désormais un virage à l'extrême-droite. Pour la deuxième fois, l'ONU met en garde contre la dérive en cours. Mais finalement, en l'absence de réponse, pourquoi se gêner ?

Les voltigeurs d'Emmanuel Macron - © Reflets

Depuis le début du mouvement des gilets jaunes que nous avons suivi, samedis après samedis en en rendant compte ici, nous martelons que l'extrême violence organisée par l'exécutif contre les manifestant est totalement disproportionnée. Nous avons documenté dès janvier 2019, dans deux articles, ici et , le fait que les blessés par LBD ne l'étaient pas par accident. Depuis le début du mouvement, nous documentons également les violences contre les journalistes. En vain, il faut bien l'avouer. Car à quelques exceptions près, la presse n'a que mollement relayé ces dérives. Il ne tient qu'à elle pourtant de harceler le gouvernement jusqu'à obtenir une réponse satisfaisante. La presse italienne l'avait fait pour Berlusconi : lui poser en permanence dix questions d'intérêt public. Plutôt que de servir la soupe aux politiques en les invitant sans les cuisiner, peut-être vaudrait-il mieux leur poser les questions qui fâchent, surtout lorsque ceux-ci déclarent une guerre ouverte à la presse, la liberté d'informer et à son rôle sociétal : celui de permettre aux citoyens de faire des choix éclairés.

Ces attaques, ce n'est pas spécifiquement un journal Reflets, ou un autre, par nature pas tout à fait neutre en la matière (juge et partie), qui les observe et les dénonce. C'est par exemple la Défenseur des droits, Claire Hédon, nommé par Emmanuel Macron, qui par deux fois a estimé que « cette proposition de loi soulève des risques...

Quel est le vrai nombre de lits de réanimation ?

jeudi 19 novembre 2020 à 14:06

Olivier Véran parle de 5.800 lits "durables", les réanimateurs répondent que c'est faux

C'est parce que les capacités viennent à manquer, que les malades graves seraient susceptibles de ne plus pouvoir être soignés, que les confinements sont adoptés. C'est dire les enjeux. En dix ans en France, le nombre de lits de réa a baissé de plus de 1.000 lits.

Statistiques du syndicat des réanimateurs

Alors qu'on vient de comprendre que lorsque nos autorités nous parlent de « patients en "réanimation" », il faut en fait entendre qu'ils occupent non pas seulement des lits de réanimation à proprement parler, mais aussi des lits d'unités de soins intensifs (SI) et des lits d'unités de surveillance continue (SC), c’est pourquoi elles nous parlent de plus en plus de « patients "en soins critiques" », ce qui bien évidemment ajoute de la confusion à la confusion déjà bien réelle dans la gestion de cette pandémie, puisqu’il ne s’agit pas du tout du même nombre de lits (voir les statistiques officielles), on vient nous dire que les capacités de réanimation ne sont pas non plus celles qu’on nous dit qu’elles sont… Vous suivez ? Ce n'est pas simple en effet.

Le syndicat des médecins réanimateurs appelle le gouvernement à augmenter les capacités de réanimation, et à revenir aux 6 200 lits que comptait la France en 2009 au moment de la grippe H1N1, et alerte sur le sujet. Depuis juin, a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse mercredi 18 novembre, il le réclame au gouvernement. Sans succès. D'ailleurs, il lui a fait parvenir toute une série de propositions, après avoir tiré les premiers enseignements de la première vague de Coronavirus du printemps. Sans plus de succès.

L’objectif était pourtant de se préparer au mieux à la deuxième vague, et maintenant à la troisième, car il y a tout lieu de considérer qu’elle arrivera avant qu’...