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« Les mesurettes gouvernementales sont largement insuffisantes »

mardi 23 mars 2021 à 12:32

L'épidémiologiste Catherine Hill dénonce une gestion déplorable de l'épidémie de Covid.

Alors que la situation est critique à l'hôpital, notamment en Ile-de-France, Catherine Hill déplore le fiasco de la politique de dépistage, seule à même, avec la vaccination, de juguler la propagation du virus.

Catherine Hill - Laszlo - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

Reflets: Comment évolue la situation de l’épidémie?

Catherine Hill : La situation se dégrade rapidement. Les admissions en réanimation sont chaque jour plus nombreuses et les services de réanimation sont déjà saturés en Ile-de-France et ailleurs. La situation sera vraiment critique d’ici 10 jours. Et nous sommes très loin de l’immunité collective, donc l’épidémie va continuer.

Les mesures récentes du gouvernement sont-elles de nature à changer la donne?

Non. C’est un pseudo-confinement qui se résume à la fermeture de magasins et à une interdiction de se déplacer à plus de 30 km. Ces mesurettes gouvernementales sont largement insuffisantes. Il est pourtant urgent de réduire la pression dans les services hospitaliers. La gestion globale de l’épidémie est déplorable: on prend le problème par la fin au lieu de le prendre par le début. On cherche à augmenter les capacités de réanimation au lieu de chercher à empêcher que le virus ne se propage en identifiant les personnes contagieuses avant les symptômes pour les isoler et contrôler ainsi la circulation du virus.

Le gouvernement joue-t-il sans le dire la carte de l’immunité collective?

Non, c’est injouable. Au début de l’épidémie, chaque cas contaminait en moyenne 3 cas. Ce nombre de personnes contaminées directement par une personne infectieuse quand le virus arrive dans une population dans laquelle personne n’est immunisé, s’appelle R0. Il détermine la proportion de la population qui doit être immunisée pour que le virus s’...

Pour l'Académie des sciences, le plastique c'est pas fantastique !

dimanche 21 mars 2021 à 19:47

Dans un rapport, son comité des sciences de l'environnement pousse un cri d'alarme

Peut mieux faire ! C'est la conclusion d'un rapport qui sera publié la semaine prochaine. Les efforts actuels « sont insuffisants pour empêcher une accumulation massive de ces déchets dans les écosystèmes continentaux et océaniques au cours des prochaines décennies », notent les scientifiques.

Décharge sauvage du plateau de l'Arbois, à proximité immédiate de la gare d'Aix TGV. - © Cyril Marcilhacy

C'est un sujet connu, le plastique pollue. L'Académie des sciences est sur le point de publier un rapport qui dresse le bilan de la nocivité de cette matière autrefois vantée dans une chanson comme « fantastique » et propose quelques recommandations pour ralentir la catastrophe annoncée par une production toujours en hausse et des rejets sur terre, sur mer et dans les rivières. Reflets vous les dévoile en avant première.

« Difficiles à recycler et difficilement digérables par les micro-organismes, ils sont une source de pollution pour l’environnement dès lors qu’ils sont produits massivement pour des utilisations à durée brève, souvent inférieure à l’année, ou à usage unique. Considérés alors comme déchets, ils sont jetés dans des décharges, souvent mal contrôlées, ou transportés dans des centres de tri où seule une faible fraction sera effectivement recyclée. Une grande part des plastiques utilisés est rejetée dans l’environnement où ils se dégradent et polluent continents, eaux douces et océans », prévient l'Académie. Dans son rapport, l'Académie renvoie à nombreuses études sur les impacts de la prolifération du plastique et de sa dissémination dans les milieux naturels, notamment les océans. Mais aussi sur l'impact toxicologique

On pourrait recouvrir l'Europe d'un film plastique

Le plastique, né il y a environ un siècle, est désormais partout. La production est passée de 1,5 million de tonnes en 1950 à plus de 350 millions de tonnes aujourd’...

1.281.151 vaccins jetés à la poubelle

samedi 20 mars 2021 à 17:00

De si précieuses doses qui ne seront jamais utilisées…

A l'heure où les vaccins manquent, la consigne gouvernementale demeure formelle: on vaccine, on vaccine, et surtout on accélère ! Farce scandaleuse ou sinistre gâchis, les autorités sanitaires ont-elles seulement conscience d'avoir potentiellement fichu en l'air plus d'un million de doses?

Et si nous faisions le bon tri .. - © Reflets

1.281.151 doses… juste de quoi vacciner la moitié des Parisiens ou la presque totalité des habitants de la métropole Aix-Marseille-Provence. Grâce à ce million de seringues supplémentaires, l'ensemble des Lyonnais auraient également pu bénéficier d'une double vaccination. Mais non, poubelle. Explications…

L'affaire n'est pas nouvelle et Reflets s'est déjà longuement penché sur le sujet de la contenance des flacons. Rappelons que les solutions vaccinales anti-covid nous parviennent en conditionnement multidoses et que chaque laboratoire fixe un nombre de doses maxi à extraire d'un seul flacon. Sur le terrain, les infirmiers chargés de cette manipulation se sont vite aperçus qu'on pouvait en soutirer davantage. Certains parviennent même à faire mieux encore à la condition d'utiliser des seringues spécifiques et dédiées à cet usage: jusqu'à 7 doses possibles chez Pfizer (contre 6 autorisées), 11 voire 12 doses pour Moderna et AstraZeneca (contre10 autorisées).

Quand c'est flou, c'est fou…

Ce flou procédural et ces différences d'extraction des vaccins génèrent pourtant de considérables écarts comptables. Face à cette diversité de résultats, nous nous sommes résolus à projeter le nombre potentiel de doses disponibles depuis l'arrivée des vaccins sur le marché Français. Le calcul est simple et rapide. Exemple avec le cas Pfizer: il suffit de soustraire les vaccinations réalisées jusqu'à présent avec des flacons à 6 doses...

Le ministère de la défense a une réponse à tout : « je ne sais pas »

jeudi 18 mars 2021 à 23:05

Solarwinds ? Exchange ? Les néo-nazis dans ses rangs ? Même réponse

Reflets s’est invité à une conférence de presse du ministère de la Défense. Visiblement, nos questions détonnaient et cassaient l’ambiance

Le logo du comcyber - copie d'écran

L’annonce du ministère vendait du rêve. On allait tout savoir sur la stratégie cyber des armées françaises. Le général de division aérienne Didier Tisseyre, commandant de la cyberdéfense, allait répondre aux questions des journalistes. Un sujet que Reflets maîtrise plutôt bien et nous étions impatients d’entendre enfin ce que les spécialistes de la DGA et le patron du cyber français allait bien pouvoir nous raconter sur ce que nous faisons dans le domaine. On parle beaucoup des Russes, des Chinois et des Nord-coréens, mais très peu du pays des mille fromages. Il était temps que cette injustice soit réparée.

Il est 14h15, nous trépignons devant la porte fermée du ministère. Soudain, un policier armé d’un énorme fusil mitrailleur ouvre la porte. Après un instinctif mouvement de recul, nous pénétrons dans le bâtiment. Il faut encore passer le portique de sécurité, enlever sa ceinture et tout ce qui pourrait être métallique, montrer sa carte d’identité à une militaire. Nous voici dans une belle salle de conférence sous le regard protecteur du président Emmanuel Macron et de la ministre de la défense Florence Parly, tous deux accrochés sur un mur.

Under his eye - © Reflets - CC
Under his eye - Reflets - CC

Les uniformes emplissent rapidement la salle et rivalisent de galons et de breloques. Soudain, un jeune homme au costume (civil) coupé selon les canons de la mode actuelle fend la foule et se dirige vers le pupitre en saluant la plupart des journalistes dont il connaît les prénoms. C’est Hervé...

L'association Anticor dans la tourmente

lundi 15 mars 2021 à 19:23

L'Etat hésite à renouveler l'agrément à l'association de lutte contre la corruption

Anticor traverse une importante crise interne alors que son agrément pour agir en justice arrive à échéance le 2 avril. Un bras de fer est engagé avec l’État pour qu'elle puisse conserver son précieux sésame.

Page d'accueil d'Anticor

L’association de lutte contre la corruption Anticor traverse une crise sans précédent. Premier problème, le gouvernement traîne les pieds pour lui renouveler son agrément pour agir en justice. Arrivé à échéance, le gouvernement l’a prorogé le temps de réaliser une enquête complémentaire. « L’État s’est lancé dans une vérifiable inquisition, raconte Élise Van Beneden, la présidente d’Anticor. J’en suis à 75 pages d’échanges avec la direction des affaires criminelles et des grâces (DACG) qui instruit le dossier. L’État hésite à se débarrasser de nous, car nous avons agi en justice dans plusieurs affaires visant des membres du pouvoir et leurs proches, comme Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Elysée, Alexandre Benalla ou l’affaire Alsthom. » « Le fait que ça soit la DACG, qui dépend du ministère de la Justice est un vrai problème, affirme Eric Alt, vice-président d'Anticor et magistrat. Le ministre de la Justice, Eric Dupont-Moretti, mis en cause par Anticor, a dit dans les médias tout le mal qu'il pense de notre association. Vous voyez le conflit d'intérêt ? »

L’État a demandé par ailleurs à l’association de dévoiler l’identité d’un gros donateur qui a versé entre 5.000 et 20.000 par an depuis plusieurs années. La CNIL, la commission nationale informatique et liberté, a donné raison à l’association qui refuse de communiquer son nom aux autorités : « Le texte semble insuffisamment précis pour imposer...