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La mer a des reflets d'argent

lundi 10 mai 2021 à 17:01

Des plages méditerranéennes aux terres glacées du Grand Nord…

Au choix, direction le sud avec Grégory Salle pour une plongée littéraire et sociologique dans l'univers des palaces flottants, ou bien cap au nord en compagnie de Sophie Simonin et Tobias Carter à bord d'un voilier d'expédition polaire. Deux routes, mais Unu Mondo seulement.

Superyachs, ou les très très grandes richesses de la mer... - © Reflets

Unu Mondo : à traduire par -un seul monde- en Espéranto. C'est de l'esprit de cette langue à visée internationale que se recommande l'association éponyme créée par deux trentenaires. Sophie et Tobias ont décidé de juger par eux même de l'impact de l'élévation des températures aux confins du Groenland. L'an passé, à la barre du Northabout, ils se sont approchés du cercle arctique, là où précisément l'urgence climatique s'avère irréfutable.

Sophie et Tobias: partir pour voir et revenir pour témoigner - Capture écran
Sophie et Tobias: partir pour voir et revenir pour témoigner - Capture écran

Tobias n'hésite plus à souligner qu'à l'approche du 66e parallèle nord, les climato-sceptiques ne font guère recette: "Là-bas les populations vivent et subissent les effets du réchauffement au jour le jour". Au terme d'un périple de plusieurs mois, l'équipage s'est chargé de rendre compte de ces lointaines évidences; ils ont écumé les écoles et les collèges afin de sensibiliser les jeunes générations. Près d'une centaine d'établissements scolaires suivent désormais leur parcours.

Dans les classes des petits, des explorateurs pour de vrai! - Capture d'écran
Dans les classes des petits, des explorateurs pour de vrai! - Capture d'écran

Ce dimanche 2 mai au matin, sur les quais de La Rochelle, le Northabout a repris la mer en pointant son étrave vers l'Islande. Alors que Tobias s'affairait autour des ultimes préparatifs, Sophie s'est prêtée au jeu d'un rapide question-réponse avant de mettre les voiles.

Ultime séance d'essayage avant le départ... - © Reflets
Ultime séance d'essayage avant le...

L'île Maurice veut intercepter (en clair) le trafic Internet vers les réseaux sociaux

jeudi 6 mai 2021 à 17:12

Décryptage d'une technologie liberticide

La liberté d'expression est, parait-il, un danger pour l'harmonie sociale et la sécurité nationale. Il convient donc de pouvoir déchiffrer le trafic vers les réseaux sociaux. Pour ce faire, l'île Maurice veut déployer une infrastructure digne de la plus belle dictature.

Coconut Rock au large de l'île Maurice dans l'océan Indien - Daniel Dorfer - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

On se croirait replongés dans l'OpSyria de Telecomix (et Reflets). Nous avions puiblié ici même les logs des proxies qui organisaient la censure du Web en Syrie. L'analyse de ces traces informatiques avait permis de mieux comprendre le système de surveillance et de censure du Web à l'échelle d'un pays. Certains en avaient même fait des études universitaires. Pour notre part, nous avions mis au jour un système d'attaque de type Man In The Middle (l'homme au milieu ou MITM) permettant aux services de renseignement d'intercepter identifiants et mots de passe des opposants. C'est exactement la même chose que ce que l'île Maurice souhaite mettre en place. C'est digne d'une vraie dictature, c'est inefficace, un cercueil pour la liberté d'expression et une attaque en règle contre les droits fondamentaux et notamment le droit au respect de la vie privée.

Si pour vous la manière dont fonctionnent les Internets est un peu vague, il faut lire la série d'articles sur Michel et sa tablette que nous avions publiés. C'est un préalable pour bien comprendre de quoi il retourne.

Le 14 avril dernier, l'Information & Communication Technologies Authority (ICTA), l'autorité de régulation des télécoms et autres réseaux de l'île Maurice lançait une consultation publique sur les « amendements proposés à la loi sur les TIC pour réglementer l'utilisation des médias sociaux et lutter contre leur abus et leur mauvaise...

Le créateur de Maltego lance un nouvel outil d'OSINT

mercredi 5 mai 2021 à 10:18

Vortimo aide à organiser et exploiter nos recherches sur le Web

Quand Roelof Temmingh, le créateur de Maltego se lance dans un nouveau projet, tous ceux qui sont concernés par le renseignement en source ouverte, et au premier chef les journalistes, devraient regarder de près ce qui se prépare...

www.vortimo.com

Il faut bien commencer par une opération de full disclosure... Roelof Temmingh et moi, c'est une vieille histoire. Le 24 août 1999, c'est-à-dire au siècle dernier, je lis avec un très grand intérêt un texte décrivant le pire des cauchemars, un virus du futur. Le texte me plaît tellement, que je décide de le traduire et de le publier sur mon site Kitetoa.com. Je contacte évidemment l'auteur pour obtenir sa permission. Il s'agit d'un certain Roelof Temmingh qui n'a, évidemment, pas encore créé le logiciel Maltego, une des références en matière de renseignement en source ouverte (OSINT). Des années plus tard, en tripatouillant Maltego pour les besoins d'une enquête, je lis la documentation et je vois dans une copie d'écran un mail : roelof@paterva.com. La probabilité pour qu'il s'agisse d'un autre Roelof est faible. Un échange de mails confirme qu'il s'agit bien de la même personne.

Initialement, Maltego est un outil destiné aux informaticiens, et plus particulièrement aux pentesteurs (ceux qui tentent de briser les défenses d'un réseau infromatique). Mais il est également très intéressant pour les journalistes. Ce logiciel permet de reconstituer une scène de crime, mais aussi de poser sur un tableau blanc tous les acteurs d'un dossier d'instruction. C'est très pratique pour les dossiers volumineux (terrorisme, par exemple).

L'attentat du musée du Bardo à Tunis retranscrit dans Maltego
L'attentat du musée du Bardo à Tunis retranscrit dans Maltego

C'est aussi...

Manifestation du 1er mai 2021

dimanche 2 mai 2021 à 18:09

Plus de 100.000 personnes dans la rue à Paris

A l'image de la société et de ses tensions actuelles, la manifestation du 1er mai était bigarrée. La présence policière reflétait la volonté gouvernementale de contenir toute revendication sociale, y compris au moyen de la violence.

Manifestation du 1er mai 2021 à paris - © Reflets

Il y avait beaucoup de monde dans la rue à Paris pour cette première manifestation importante en période de pandémie. Quelque 170.000 personnes selon les syndicats, 106.000, selon les autorités. La manifestation à l'occasion de la fête du travail n'a pas rassemblé que des "travailleurs", vieux briscards de la CGT, communistes de toujours. Il y avait beaucoup d'anarchistes, mais aussi, une masse de jeunes, visiblement pas encore entrés dans le monde du travail.

A l'image de cette jeune fille à peine majeure brandissant un carton avec inscrit "chauffe mon clitoris, pas le climat". Le rapport avec les préoccupations habituelles des travailleurs exploités par le patronat est ténu.

On a pu croiser de nombreux gilets jaunes, toujours là "même si Macron ne veut pas". Mais aussi des antivax, quelques complotistes et autres allumés raéliens, sourires béats, à la pêche au gogo.

Reflétant la polarisation croissante dans la société, un graffiti retenait l'oeil boulevard Voltaire après la manifestation : "On vous hait". Mais qui ? Pourquoi ? Quel est le combat politique ou d'idées qui mènent à ce texte ? Mystère.

Les libertaires ont marché de la Place des fêtes dans le 19ème jusqu'à République d'où s'élançait la manifestation unitaire vers Nation.

Boulevard Voltaire, à hauteur du métro Saint-Ambroise, des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l'ordre. La violence gratuite s'est déployée...

Un quart du budget de l’État est reversé au privé

jeudi 29 avril 2021 à 19:51

Cette manne représente 160 milliards selon le Collectif Nos services publics

Alors que l'Etat se serre la ceinture, il reverse en fait plus de 160 milliards d'euros par an aux entreprises privées. Cette pratique qui ne cesse de s'amplifier nuit souvent à la qualité des services publics. Et en plus, les économies ne sont pas toujours au rendez-vous. Reflets a eu accès en exclusivité à cette analyse.

Ministère de l'Économie et des Finances - Fred Romero - Flickr - CC BY 2.0

De la plateforme de données de santé au plan de vaccination, il ne se passe plus un mois sans que le grand public ne découvre un nouveau service public dont la conception ou la gestion opérationnelle n’ait été externalisée à une entreprise privée. Mais il est loin d’imaginer que c’est entre 160 et 190 milliards d’euros par an, soit l’équivalent d’un quart du budget de l’État, qui est externalisé aux entreprises privées! Parfois à bon escient, parfois en dépit dépit du bon sens. C’est la première alerte que lancent les agents du service public d’un tout nouveau collectif baptisé Nos services publics (voir ci-dessous). Reflets à pu avoir accès à cette note en exclusivité. Extraits...

L’externalisation d’un service public est le fait de confier à un acteur privé la réalisation de tout ou partie de l’action publique, en autonomie ou en soutien des collectivités publiques. Les politiques le présentent souvent comme une manière d’adapter les services publics aux besoins et contraintes du XXIe siècle. Cela s’inscrit en réalité dans des siècles de recours par la puissance publique à des entreprises privées pour assurer l’exécution de certaines de ses missions.

Accéléré depuis le milieu des années 1990, l’externalisation prend des formes juridiques de plus en plus variées et représente aujourd’hui un total d’au moins 160 Md. Les délégations de services publiques (par exemple, la gestion des eaux de Marseille) représente 120 Md, les prestations de l’Etat et des hôpitaux publics,...