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Européennes : un selfie et ça repart ?

vendredi 12 juillet 2019 à 11:09

Cliché de la demande de politique en France et de son terreau contestataire

Macron avait prévenu dès le 17 mai, « Je crois que (pour) celles et ceux qui continuent aujourd’hui (à manifester), il n’y a plus de débouché politique », affirmant que l’exécutif avait déjà apporté les réponses nécessaires. Quelques jours plus tard la France allait voter et la démocratie des urnes a pu s'exprimer.

Le record du plus grand selfie du monde est français, remporté par un lycéen de 17 ans à Nice - Le télégramme

Le RN, arrivant en tête, clamait évidemment qu'il était le "premier parti de France". LREM concéda une petite défaite mais s'empressa d'annoncer que rien n'avait changé et que tout continuait comme avant. En somme tout le monde semblait satisfait. On affirma "Les Gilets Jaunes ont favorisé le Front National". Et l'Acte 29 ne rassembla que 29 500 personnes suivant le Nombre Jaune, deux fois moins que le samedi précédent. Et le silence médiatique de s'installer. Les européennes ont-elles bel et bien sifflé la fin de la récré ? Et achevé ce qui restait du mouvement ?

Ces élections ont surtout été l'occasion de prendre un superbe instantané de l'offre et de la demande de politique en France. Un très beau selfie. D'abord parce qu'elles ont eu lieu dans un contexte de forte politisation. Venant comme parachever un mouvement social qualifié par tout le monde d'inédit. Un mouvement qui six mois durant a secoué la société française brassant questions sociales, environnementales et démocratiques. Et puis cette élection "pour de rien", à la proportionnelle en un tour permet aux électeurs de s'exprimer plus librement, loin des questions bassement programmatiques, sans pression. Et quand on analyse ce selfie dans le détail, on se rend compte que les deux gagnants ne devraient peut-être pas fanfaronner.

Toi et moi dans le même bermuda

Macron estime avoir sauvé les meubles. Son parti arrive deuxième avec moins...

L'Insoutenable apathie de l'être

vendredi 5 juillet 2019 à 10:29

Indignez-vous avant qu'il ne soit trop tard

A force de laisser se construire un monde dystopique, nous finirons tous par être broyés.

Steve, disparu lors d'une charge de la police - Copie d'écran

Steve Maia Caniço, 24 ans n'a pas donné de nouvelles depuis le 21 juin. Il a disparu alors que la police a violemment dispersé une soirée festive sur un terrain vague en bordure de la Loire. Les forces de l'ordre ont fait usage des désormais habituelles grenades lacrymogène et de désencerclement ainsi que des lanceurs de balle de défense (LBD). Depuis cet dispersion violente par la police, Steve reste introuvable. Quelque 14 personnes étaient tombées à l'eau. Pour le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, "il y a une situation qui appelle à des questionnements". Autant de perspicacité laisse pantois. Bravo, inspecteur Clouseau.

A moins d'un miracle, Steve Maia Caniço va rejoindre la liste noire. Celle sur laquelle sont inscrits des noms de jeunes, morts sous les assauts ou les coups de la police. Malik Oussekine, Rémi Fraisse, Zyed et Bouna...

(Images tournées lors de la dispersion à Nantes le 22 juin au petit matin)

Que restera-t-il d'Emmanuel Macron dans l'inconscient collectif d'ici quelques années ? Monsieur Tapedur, Monsieur LBD ? L'homme qui, comme son ministre de l'Intérieur ne voit aucune violence policière depuis le début de son quinquennat, refuse même que l'on utilise ce terme.

Manifestation des gilets jaunes le 26 janvier 2019 - © Reflets
Manifestation des gilets jaunes le 26 janvier 2019 - Reflets

Et pourtant... Et pourtant, l'inlassable et déprimant recensement opéré par Davduf montre la violence. Souvent gratuite. Il suffit d'avoir mis les pieds sur...

Notre-Dame-des-Landes après Notre-Dame-des-Landes

lundi 1 juillet 2019 à 09:16

La vie sur la ZAD se poursuit et s’organise

L'État et le privé ont reculé. Le projet d'aéroport a été abandonné le 17 janvier 2018. Reportage sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes où la vie s'organise désormais avec des rêves et des espoirs, où la lutte prend de nouvelles formes.

Jean Marie est naturaliste et botaniste. Lors des journées portes ouvertes de la ZAD, il anime un atelier semis, avant d'organiser une promenade en forêt pour raconter la richesse de la biodiversité de la zone. Il se définit comme "baladeur professionnel", faisant venir des personnes extérieures à la ZAD pour communiquer sur les aspects positifs liés à la nature. - © Cyril Marcilhacy

Devant les bâtiments de la communauté de commune d’Erdre-et-Gesvres, une cinquantaine de zadistes et de sympathisants sont venus manifester pour réclamer un Plan local d’urbanisme (PLUI) qui tiennent compte du projet de vie des zadistes à Notre-Dame-des-Landes. Ils ont amené des crêpes, de la confiture, du café et l’ambiance est bon enfant, loin des tensions des dernières années. Deux voitures de gendarme se tiennent à bonne distance. « Le plan d’urbanisme n’est malheureusement pas clair, déplore Jael, co-président de l’association Notre Dame des Landes – Poursuivre ensemble. La communauté de commune ne prend pas position. Il y a juste une ligne très vague sur le respect de la zone environnementale, rien sur l’habitat léger. Nous voudrions entamer une discussion claire à ce sujet. Nous avons déposé un dossier avec des propositions d’habitats légers expérimentaux qui respectent l’environnement pour une centaine de personnes. » Actuellement la règle du PLUI est basé sur un principe : un espace – une fonction. « Mais ce n’est pas comme ça qu’on fait vivre un territoire, cela ne facilite pas les liens entre les gens, explique Joël. Des gens habitent mais font aussi de l’artisanat, de l’agriculture, des projets sociaux sur le même lieu. A l’intérieur de la Zad (zone à défendre), on a pu créer du lien social. On voudrait créer des habitats partagés avec des espaces communs, d’autres privés. Avec ça, on fait moins de bâti par personne. Et cela, pour le moment, nous est refusé. On...

Le Fonds monétaire international assaisonne Washington

mercredi 26 juin 2019 à 13:21

Tout va super bien et très mal

L'institution internationale commence par dresser la liste des réussites économiques des Etats-Unis, avant de dérouler tous les nuages noirs qui s'amoncèlent. Un gros pépin n'est pas à exclure...

FMI - D.R.

Corne d'abondance, festin des dieux, l'ambroisie semble couler à flots outre-Atlantique. « L'économie américaine connaît la plus longue expansion de son histoire. Le chômage se situe à des niveaux jamais vus depuis la fin des années 1960, et l'activité économique croît au-dessus de son potentiel, grâce à une relance budgétaire et à des conditions financières favorables. Les salaires réels augmentent, y compris pour ceux qui se situent au bas de l'échelle des revenus, et la croissance de la productivité semble se redresser. Dans ce contexte, les tensions inflationnistes restent remarquablement modérées », expliquent en préambule les experts du FMI.

Ces affirmations peuvent être discutées. Certains analystes mettent en avant la chute du rendement des bonds du Trésor américain à 10 ans, qui préfigure une crise. Le rendement du 10 ans est même passé sous le niveau de celui du 3 mois fin mai, démontrant une très forte inquiétude des zinzins (investisseurs institutionnels, en d'autres termes, les très gros investisseurs).

Bonds du Trésor US à 10 ans - CNBC
Bonds du Trésor US à 10 ans - CNBC

Par ailleurs, les analystes ne s'accordent pas sur la bonne santé de l'économie américaine. Ainsi, les cours des contrats sur le bois destiné à la construction ou sur le cuivre ont montré ces derniers temps, plutôt un ralentissement de l'économie qu'une croissance.

Autre signe d'inquiétude qui n'est pas abordé directement par le FMI : la pression extrême imposée par la...

La République en marche est-elle devenue une secte ?

mercredi 19 juin 2019 à 14:07

Signes, indices et conséquences...

Mais que se passe--t-il dans la majorité présidentielle ? Les déclarations se multiplient : "vous êtes avec nous ou contre nous", façon George Bush. Quelques signes annonciateurs inquiètent.

Emmanuel Macron en extase. - D.R.

Il n'est pas aisé de définir ce qu'est une secte et les multiples tentatives sont généralement incomplètes tant il en existe de formes. Si l'on en croit Wikipedia, les associations antisectes, les commissions parlementaires et les missions du gouvernement apprécient "divers critères tels que la manipulation mentale des adeptes, l'organisation pyramidale et la centralisation du pouvoir aux mains d'une personne avec autorité charismatique, comme un gourou, ou d'un collège restreint de dirigeants, l'extorsion de fonds ou encore le fait que la doctrine se présente comme exclusive". Oublions ici l'extorsion de fonds des adeptes par le gourou. Mais pour le reste...

La manipulation mentale des adeptes

Peut-on parler de résultat d'une manipulation mentale lorsque les soutiens politiques d'un président s'acharnent, tels des trolls que la fachosphère ne renierait pas, sur toute personne exprimant avec conviction une quelconque opposition politique au grand homme ? Les cas d'attaque en meute se multiplient tels les pains offerts par Jésus à la foule dans le désert...

« Ces gens sont malades » a fini par conclure Samuel Laurent, des Décodeurs du Monde après un déferlement de haine à son encontre sur Twitter. « Ce sont toujours des militants macronistes. Et ils sont d'une violence que je n'ai jamais vue en dehors de l'extrême droite [...] ces gens sont complètement radicalisés, violents, haineux, menaçants »,...