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Patrick Drahi ne nous fera pas taire !

lundi 10 octobre 2022 à 15:07

Le Fonds pour une Presse Libre initie un appel des médias et organisations de presse en soutien à Reflets

Plus de 100 médias indépendants et organisations de journalistes s’indignent de la décision de justice obtenue par le milliardaire et son groupe Altice contre nous. Au nom du secret des affaires, il est décidé par le tribunal de commerce de Nanterre d’une censure préalable de toute information susceptible d’être publiée sur cette entreprise. Du jamais vu.

Un appel du FPL

Alors que nous faisons face à une attaque du groupe Altice qui a abouti à une décision du tribunal de commerce nous interdisant de publier de nouveaux articles, le Fonds pour une Presse Libre (FPL) a initié un appel des médias. Déjà 7plus de 100 journaux indépendants ont signé ce texte ainsi que plusieurs syndicats de journalistes (SNJ, SNJ-CGT) et organisations de presse, dont la Fédération européenne des journalistes (EFJ). Reflets et le FPL invitent les journalistes, à titre personnel, les sociétés de journalistes et les médias qui ne seraient pas encore signataires à nous rejoindre en envoyant un mail à cette adresse. Nous faisons appel de l'ordonnance rendue par le tribunal de commerce pour nous-mêmes, mais plus largement, toute la profession. Car c'est tout le travail d'investigation journalistique à venir qui est frappé de plein fouet par cette décision. Il nous semble essentiel que toute la presse s'associe à l'idée que ni les grands groupes, ni quelques milliardaires pourront faire taire les journalistes via la loi sur le secret des affaires.

Nous publions ci-dessous cette tribune.


Pilier de la République, la loi de 1881 sur la liberté de la presse proclame en son article 1 : « L’imprimerie et la librairie sont libres ». C’est ce principe fondamental que le tribunal de commerce de Nanterre vient de violer, saisi en référé par le groupe Altice, basé au Luxembourg et propriété du milliardaire Patrick Drahi.

Dans une décision rendue le 6 octobre...

Conseil municipal : comment votent nos élus ?

dimanche 9 octobre 2022 à 17:23

Une fois par mois, dans toutes les communes de France, se tiennent de grands conseils…

Tout en haut l’État gère la pénurie : chauffez-vous d’amour et portez des cols roulés ! Mais en région, la crise, l’économie ou la transition énergique, qui s’en occupe ? Nous avons suivi les débats en Charente-Maritime pour savoir si les élus locaux gardent bien les pieds sur le terrain.

Des opposants aux projets d’éoliennes s’invitent au conseil - Reflets

Ces discussions d’élus offrent l’occasion de se forger une opinion sur la pertinence des politiques qui sont menées localement. Les séances sont ouvertes au public et les débats peuvent être retransmis en direct ou en différé sur le site Internet des mairies. Plateau repas sur les genoux, le sympathique et simple citoyen peut ainsi assister à des échanges ayant valeur de bons conseils. Et certains soirs, lorsque que le rideau tombe, ces causeries au coin du feu des élus surclassent n’importe quelle fiction. Mieux vaut alors s’installer confortablement car les pourparlers d’édiles s’éternisent parfois jusqu’à pas d’heure. Attention, on n'est pas loin de Gustave Labarbe, le Maire de Champignac, et de ses discours alambiqués.

Ces conseils débutent en soirée et se clôturent plus tard encore, souvent même à l’heure où une bonne partie de l’assemblée s’est à demi-assoupie, ou bien a subrepticement quitté la salle. Comme au grand soir du palais Bourbon, fatigue aidant, nombre d’élus se sentent moins concernés par les dernières et ultimes votations qui engagent sinon l’avenir du monde, au minimum celui de la ville. Voici résumé en deux grands Conseils et trois délibérations ce qui a dernièrement préoccupé la communauté d’agglomération de la Rochelle.

Délibération n1 : Brasser le vent

Ce conseil de la Communauté d’agglomération (CDA) du 29 septembre (28 communes et 82 conseillers) démarre sous la colère des opposants anti-éoliennes. Slogan et trompettes hurlantes ils se sont...

La justice interdit à Reflets de publier des informations sur Altice

jeudi 6 octobre 2022 à 11:28

L’effet procès-bâillon a fonctionné mais pas de censure a postériori

Le juge déboute Altice sur une partie de ses demandes, mais nous interdit de publier de nouvelles informations et nous condamne à verser 4.500 euros au groupe de Patrick Drahi

Ce que toute la presse craignait lors de la transposition en droit français de la directive européenne sur le secret des affaires s’est concrétisé ce jeudi 6 octobre 2022.C’est Reflets.info qui ouvre le bal avec une décision du Juge des référés du Tribunal de commerce de Nanterre. Altice et son président Patrick Drahi étaient passablement énervés par nos articles qui détaillent les montages financiers, les dépenses colossales, l’optimisation fiscale à outrance, révélés dans des documents publiés sur Internet par le groupe de ransomware Hive. Aux motifs de la violation du secret des affaires, une société pourrait obtenir une décision de justice interdisant à un journal de traiter un sujet d’intérêt général.

C’est désormais chose faite: à compter de ce jour, il nous est interdit de publier de nouvelles informations.

Si l’on s’en tient à la rédaction de la décision, nous ne pouvons d’ailleurs plus exercer notre métier du tout: «ordonnons à la société Rebuild.sh de ne pas publier sur le site de son journal en ligne «reflets.info» de nouvelles informations. »

D’informations sur quoi? Mystère? Gageons qu’il ne s’agit pas d'une interdiction totale, sur tous les sujets et que cela se cantonne aux informations contenues dans les documents publiés par le groupe Hive. Mais rien n'est moins sûr. Et si nous trouvions une autre source? Cette décision au très intense parfum de censure légale est plus qu’étrange…

Le juge estime par ailleurs qu’il n’y a pas lieu à référé sur les...

Brèves de campagne

mercredi 5 octobre 2022 à 13:08

Retour sur la séquence électorale du printemps 2022, un pied dans l’analyse électorale de ses résultats et l’autre dans la rue militante, à Montpellier.

Les élections passent et puis s’oublient. À peine actées, on s’empresse vite de tourner la page et de reprendre une activité normale. Pourtant, on aurait tort de trop vite les laisser de côté. Véritables photographies de l’opinion, révélatrices de tensions dormantes dans la société, elles méritent quand même qu’on y fasse un petit retour. Morceaux choisis.

Plan de bataille

Les militants sont posés à profiter d'une canette de bière sous le pont de Corum. Montpellier est connue pour sa « shlague attitude » et ici, ce petit plaisir n'est pas réservé aux punks à chien. Cela saute aux yeux : les panneaux d'affichage, libres, de ce carrefour stratégique du centre-ville ont été pris par les Zemmouriens. La colle semble encore fraiche... ceux-là ne vont pas rester longtemps ! En ce mardi soir de mars, à minuit, le carrefour est désert.

Et puis arrive un groupe qui passe de l'autre côté du carrefour. Ils sont une dizaine et au moins deux d'entre eux ont un drapeau français sur les épaules. Ils chantent à tue-tête « L'Algérie française », peut-être les colleurs de l'équipe d'en face ? Ils paraissent jeunes, certains semblent passablement éméchés. Ils rejoignent leurs voitures garées un peu plus loin et repartent, non sans avoir cogné à plusieurs reprises sur des « bittes » anti-stationnement. Le temps du ménage est venu et les militants commencent à nettoyer le panneau « Libre Affichage » avec soin.

Ils sont à l'œuvre quand l'un d'entre eux souffle : « Il y a une voiture bizarre là-bas». Une voiture noire rutilante avance au pas de l'autre côté du pont. Ils ramassent alors les débris d'affiches qu'ils ont réussi à décoller. Elle est maintenant en face, de l'autre côté de la route. Une lampe se braque : « Eh, vous ! Vous ne laissez pas ces déchets ici, sur le muret ». Alors que l'un des...

Nevis, un Éden pour Patrick Drahi

mardi 4 octobre 2022 à 19:13

Le patron d’Altice a massivement investi dans cette île des Caraïbes

Son dernier projet ? Allonger la piste de l’aéroport… Trop courte pour faire atterrir ses jets ? Peut-être. Peut-être pas. Mais quoi qu’il en soit, le milliardaire y voit un bon moyen de faire un business rentable de cette histoire. Ses talents de grand homme d'affaires ne sont pas une légende.

Four Season Resort, Nevis - Copie d'écran - Site du domaine

Patrick Drahi s’en était amusé le 2 février dernier au Sénat, lors d’une audience sur la concentration de la propriété des médias en France: «Je dors mieux avec mes 50 milliards de dette, qu'avec les 50.000 que j'avais à mes débuts!». Selon ses propres mots, son groupe serait donc endetté aujourd'hui à hauteur de 50 milliards. Selon le Figaro, SFR ferait face à «une montagne de dette de 23,3 milliards». Tout cela dans un contexte de remontée des taux d’intérêts, ce qui n'aide pas… Mais si son groupe croule sous une «montagne de dette», Patrick Drahi parvient à investir des sommes importantes dans des projets personnels. Nous l’avions raconté, via sa structure Forever, il a acquis pour près d’un milliard d’oeuvres d’art. Selon nos informations, il a aussi investi pour au moins 30 millions de dollars dans la construction d’une villa au sein du luxueux resort Four Seasons de Nevis. Cette petite île de 93 km² considérée (selon Wikipedia) comme un paradis fiscal est située dans les petites Antilles et constitue avec une autre île, l’État de Saint-Christophe-et-Niévès (en français, Nevis se dit Niévès). «L’Eden Estate», la résidence de la famille Drahi, est très en retrait de la plage mais c’est la plus grande du Four Seasons Resort. La famille Drahi est désormais très implantée sur Nevis. À tel point qu’elle a obtenu la nationalité de ce micro-État. Mieux, Patrick Drahi s’est engagé dans un vaste projet: allonger la piste de l’aéroport… Et par un pur hasard,...