PROJET AUTOBLOG


Reflets

Site original : Reflets

⇐ retour index

Casse, pillages, dégradations au cours de la manif parisienne des gilets jaunes

lundi 3 décembre 2018 à 09:50

Faute de changer la France par les urnes, ils tentent par les burnes

La question n'est plus de savoir s'il faut condamner les violences. Il est temps de tenter de comprendre, d'expliquer comment on en est arrivés là, n'en déplaise à Manuel Valls.

Gilets jaunes le 1er décembre - Copie d'écran BFMTV

"Les coupables de ces violences veulent le chaos", a tempêté Emmanuel Macron. Ce n'est pas impossible. Mais pourquoi veulent-ils le chaos ? Peut-être ont-ils abandonné l'idée de changer le monde par les urnes ? Peut-être n'y sont-ils pas parvenus et peut-être sont-ils arrivés au point où la violence leur semble le seul moyen de se faire entendre ? Dans le lot des casseurs qui ont à nouveau ravagé quelques quartiers parisiens samedi 1er décembre, il y a sans doute des extrémistes de gauche et de droite, des gamins venus pour en découdre, mais il y a aussi des gens tout à fait normaux, n'en déplaise au président.

Depuis plusieurs années, les gouvernements successifs font des provisions de grenades lacrymogènes, de grenades de désencerclement. Cela traduit une peur du peuple, que l'on retrouve aussi dans le déploiement de moyens de surveillance massive sur Internet et en matière de téléphonie, ou par l'intégration des mesures de l'état d'urgence dans le droit commun. Or cette peur, si le mouvement se poursuit, avec les mêmes événements violents, va se transformer. Placé dans un coin du ring, le gouvernement va avoir un réflexe classique de celui qui détient le pouvoir et ne veut pas le lâcher : il va réprimer violemment. La violence entraînant la violence, bien malin qui sait où cela finira.

Mais au fond, pourquoi cette paranoïa (surveillance massive), cette trouille (grenades) ? Peut-être parce que que tout le monde sait que la...

Gilets jaunes en noir et blanc

samedi 24 novembre 2018 à 19:05

Pourquoi sortir de la polarisation quand elle est si pratique ?

Christophe Castaner parle de "séditieux", les tévés en continu parlent de "casseurs" et tentent de maintenir une ligne selon laquelle il y aurait des bons gilets jaunes et des "infiltrés". Du noir et blanc. Le gris, lui, disparaît du paysage, comme toujours.

Gilets jaunes d'extrême droite - D.R.

"Les séditieux ont répondu à l'appel de Marine Le Pen et veulent s'en prendre aux institutions comme ils veulent s'en prendre aux parlementaires de la majorité", a lancé Christophe Castaner après les premiers incidents sur les Champs Elysées samedi 24 novembre. Il faut donc comprendre que des groupuscules d'extrême-droite ont infiltré le mouvement des gilets jaunes et qu'il serait bon que toute cette pagaille s'arrête. Laissez le gouvernement travailler, monter des barricades et mettre le feu, c'est faire partie de l'extrême-droite. Cela faisait une semaine que la presse prémédiquait tout le monde, la droite extrême tentait de récupérer un mouvement de ras-le-bol initié par l'annonce d'une hausse du prix du diesel à la pompe. La preuve que c'était vrai : les Champs-Elysées sont un champ de bataille, le ministre de l'intérieur parle de séditieux...

Les télévisions d'info en continu ont quant à elles passé la journée sur le sujet, pour une manif de 5000 personnes (selon les autorités). Il fallait bien ça... et des dizaines d'experts pour meubler... Alors que, le même jour, se tenait la manifestation contre les violences faites aux femmes — "Nous toutes" — qui réunissait quant à elle 30 000 personnes.

Le commentaire a été périlleux. D'un côté les télés voulaient parler des revendications (variées) des gilets jaunes, tenter de trier le bon grain de l'ivraie. Certains gilets jaunes manifestent...

Macron et l’armée européenne : zéro contenu, juste un coup de pub

jeudi 22 novembre 2018 à 11:49

Jupiter - D.R.
Jupiter - D.R.
Emmanuel Macron a créé la surprise en proposant la création d’une armée européenne. Une idée qui peut sembler pertinente au regard des menaces aux frontières de l’Union. Sauf que le Président français n’associe aucun contenu à ces mots «d’armée européenne»: pas d’objectifs pour cette force, pas de stratégie commune, pas de moyen, pas de budget. On reste dans l’idée. Un peu comme comme si on se disait: «Tiens, si on se faisait un week-end à la mer?». Surtout qu’après les déclarations du Président, les diplomates français ont rétropédalé dans les coulisses de Bruxelles. Un seul mot d’ordre: il faut s’en tenir à l’Initiative Européenne d’Intervention qui vient d’être lancée le 7 novembre. Un simple club de réflexion stratégique. Le mot d’armée européenne n’annonçait en fait rien de nouveau. Alors pourquoi cette sortie jupitérienne ? Peut-être juste pour griller la politesse à Angela Merkel. Car la chancelière allemande devait parler armée européenne devant le parlement européen quelques jours plus tard. Mais contrairement à la France, les Allemands sont beaucoup plus clairs. Le projet d’armée européenne est dans le contrat de coalition du gouvernement de Berlin. Mais cela permettait à Macron de claironner sur le porte-avion Charles-de-Gaulle: «J’ai été rejoint sur cette question par Angela Merkel.» De quoi se faire mousser à peu de frais.

Journaliste : une profession en voie de disparition

jeudi 22 novembre 2018 à 11:35

Et le pire, c'est que c'est sans doute normal

Est-ce le journalisme en tant que tel qui disparaît ou une certaine forme de journalisme ? Quoi qu'il en soit, dans le monde qui vient, la presse du monde d'hier ne sera plus. Tout étant cyclique, évolutif, c'est sans doute assez logique.

Kodachrome 64 - Mailbox - Wikipedia - CC BY-SA 3.0

Il n'y a pas "une" presse, mais "des" presses. Peut-on raisonnablement dire que Voici et Le Canard Enchaîné sont le même produit ? Que Mediapart et Le Figaro sont interchangeables ? Pour fabriquer un journal, papier ou électronique, il faut des "ouvriers". Des journalistes, des maquettistes, des informaticiens, des pros de l'UX, on en passe. Ces ouvriers ne fabriquent pas le même produit selon qu'ils travaillent dans telle ou telle entreprise de presse. Le monde change et la presse avec. Désormais, il y a une majorité de titres qui tendent vers l'infotainment ou une forme de publicité déguisée, en réalité, des contenus adaptés aux besoins des annonceurs. Sur le Web, la plupart des journaux a pris le parti de monétiser les visiteurs et les données personnelles de ces derniers. On ne vend plus de l'information, on produit de l'information qui attire des visiteurs, dont on vend les données. Bref, la presse devient un vendeur de données personnelles.

Quand Le Monde envoie les données des visiteurs qui consultent sa page d'accueil à une trentaine de sites tiers, c'est à dire à d'autres entreprises, il ne le fait pas par bonté d'âme. Il le fait parce que cela lui rapporte de l'argent.

Sites tiers sur Lemonde.fr - Copie d'écran - CC
Sites tiers sur Lemonde.fr - Copie d'écran - CC

Quand Libération envoie les données de ses visiteurs à plus de 70 sites tiers, c'est aussi parce que c'est son business.

Sites tiers sur Liberation.fr - Copie d'écran - CC
Sites tiers sur Liberation.fr - Copie...

Un cookie fait son apparition sur Reflets

lundi 12 novembre 2018 à 19:20

Après plusieurs mois à tenter de résister aux sirènes du Marketing Digital 2.0 , Reflets s'est finalement décidé à mettre en œuvre un outil de mesure d'audience.

Notre principale métrique depuis le passage à un système d'abonnements était, justement, le nombre d'abonnements. Vous avez été très nombreux à nous faire confiance et à soutenir notre travail et toute l'équipe — particulièrement notre comptable bahaméen — vous en remercie. Néanmoins, nous manquions de recul quand à la fréquentation de nos articles, aux thématiques qui vous intéressent le plus.

Message de service du comptable de Reflets - © Reflets
Message de service du comptable de Reflets - Reflets

Pour être un peu moins aveugle, nous avons donc lancé un serveur Matomo. Il s'agit d'une solution équivalente à Google Analytics, à ceci près qu'il s'agit d'un logiciel libre et que nous l'hébergeons sur notre propre infrastructure. Aucune donnée concernant nos lecteurs ne sort de chez nous et le directeur marketing (il n'y en a pas) ou le directeur commercial (il n'y en a pas) de Reflets n'ont pas accès à ces informations.

Comme le recommande la CNIL, la durée de vie du cookie déposé par notre serveur Matomo est limitée dans le temps. Le serveur est configuré de telle sorte que les adresses IP sont anonymisées, la géolocalisation volontairement imprécise. Enfin, nous respectons, le cas échéant, votre paramétrage Do Not Track et vous avez la possibilité de désactiver le dépôt du cookie de suivi depuis notre page...