PROJET AUTOBLOG


Reflets

Site original : Reflets

⇐ retour index

L’empire Drahi vu par la presse Suisse

jeudi 22 décembre 2022 à 11:04

Les DrahiLeaks décryptés par des fiscalistes de la confédération...

Si Reflets fût le premier à soulever le rideau, d’autres n’hésitent plus à se plonger dans les petits papiers d’Altice. Et notamment en Suisse, où journalistes et fiscalistes se sont rejoints pour éplucher les comptes et les moeurs financières de Patrick Drahi. Pourtant, le milliardaire n'a pas porté plainte... Deux poids deux mesures ?

Le citoyen Drahi, un étrange résident Suisse... - Caroline Varon / Reflets

Sur le papier Patrick Drahi est officiellement domicilié en Suisse, où il possède plusieurs résidences. Toutefois l’administration genevoise s’interroge sur le bien-fondé de la citoyenneté de son épouse sur la foi d’une simple déclaration de résidence principale dans le Canton de Genève. Selon les mêmes principes, les impôts genevois se demandent si Patrick Drahi vit bien, comme il l'affirme, à Zermatt dans le Valais. De ce côté-ci des Alpes on ne badine pas avec l’exactitude d’une adresse postale car les lois et les règles varient d’un canton à l’autre : l’enjeu n’est plus géographique, il est fiscal.

Ainsi pour l’administration du canton du Valais, le patron d’Altice habiterait à Zermatt, une station alpine des plus chics située au Sud-ouest du pays. Mais du côté de Genève on le verrait plutôt domicilié à Cologny, une proche commune prisée des grosses fortunes locales et internationales. Et du Léman aux pistes enneigées du Valais on se dispute à qui mieux-mieux la domiciliation réelle et effective des milliardaires à grands coups d’avantages fiscaux. Le message est fort et clair : viens chez moi tu payeras moins d’impôts !

Pour autant on ne s’improvise pas citoyen ou résident fiscal en Suisse sans respecter quelques règles de bonne conduite : l’essentiel étant bien sûr de résider -vraiment- sur le territoire. Mais comment parvenir à « loger » avec certitude cet insaisissable homme d’affaire qui passe le plus clair de son temps aux quatre coins de la planète ? La...

Un antimonde immonde ?

jeudi 22 décembre 2022 à 10:51

Après la lecture de dernier roman de Nathan Devers vous ne verrez plus jamais le métavers de la même façon !

Vous n’avez plus rien à lire lors de vos longues – et froides – soirées d’hiver ? Voici un conseil de lecture : « les liens artificiels », une dystopie critique voire acerbe sur les limites du métavers.

Couverture du livre "Les liens artificiels" - Albin Michel

De Julien à Vangel

Rien ne réussit à Julien Libérat, le personnage principal du dernier roman de Nathan Devers. Son job de prof de piano est un pis-aller, sa copine vient de le quitter. Bref, sa vie est aussi terne que le piteux appartement de Rungis qui abrite sa carcasse de jeune dépressif.

Mais à tous ceux dont l'existence se résume par l'acronyme VDM, une échappatoire existe : les mondes parallèles de l'univers numérique ! Et plus précisément un jeu immersif au dernier degré : Heaven, sorte de version améliorée de Second life, créé par un certain Adrien Sterner : un inventeur tyrannique, mégalo et il faut bien l’avouer, assez inquiétant.

Muni de son casque de réalité virtuelle et bientôt de sa combinaison connectée, notre raté va complètement se révéler dans le métavers. Il se transforme assez rapidement en un redoutable winner, accumulant conquêtes, devises virtuelles – le cleargold – et les plus somptueux appartements de l’anti-monde chic. Julien devenu Vangel semble avoir trouvé son véritable écosystème dans cet univers numérique, exact revers de sa morne existence, jusqu’à ce que cette machine si bien huilée ne s’enraye…

Le média est le message

La critique du numérique n’est pas nouvelle en littérature. Quelques romans proposent déjà ce genre d’approche, mais ils sont, le plus souvent, tellement mâtinés de science-fiction que le lecteur reste, la plupart du temps, à distance du récit. Ce n'est pas le cas avec « les liens artificiels ».

Mais ne nous...

Pas de frontières pour les Drahi et leurs 30 passeports

mardi 20 décembre 2022 à 16:00

Un véritable citoyen du monde

Multiples nationalités, des entreprises sur tous les continents, une maison dans chaque port, décidément, avec la famille Drahi, on voyage beaucoup et les frontières sont un concept ridicule qui n’existe pas. Les choix géographiques paraissent souvent motivés par la fiscalité du pays choisi.

En accord avec les "no borders" - © Caroline Varon

Patrick Drahi est né au Maroc. Il est citoyen français. Il est aussi résident en Suisse où il paye ses impôts. Ses entreprises sont réparties sur toute la planète, des États-Unis à l’Europe en passant par l’Asie. Il a lui-même cinq nationalités (Maroc, France, Israël, Kitts & Nevis, Portugal). Il peut ainsi se rendre comme il le souhaite, avec un jet privé, dans des résidences situées à Londres, New-York, aux Caraïbes, à Genève, à Zermatt, en Israël… Bref, Patrick est un véritable citoyen du monde. Un hippie des temps modernes : nous vivons sur une toute petite planète et les frontières sont abolies.

Comme les nomades qui ne se sont jamais sentis concernés par les lignes que des dirigeants politiques ont tracées sur des cartes, Patrick Drahi sait parfaitement que les frontières existent et que les législations changent d’un pays à l’autre. Mais cela ne le concerne pas vraiment. Il choisit, comme dans une pioche de Monoply géant, ce qui l’arrange. Avec semble-t-il la même obsession : où paye-t-on le moins d’impôts et quelles conditions doivent être réunies pour y parvenir ? En cela, il est aidé par deux principaux cabinets de fiscalistes : Atoz et Luther. Le premier lui fournit d’ailleurs un document annuel permettant de « faire son marché » parmi tous les pays de la planète, étudiés et présentés selon leur « offre » fiscale.

Des pays très accueillants

Le Portugal présente des avantages fiscaux ? Pour Patrick Drahi qui y investit avec son ami Armando Pereira, voilà...

Altice USA se casse la gueule mais son patron empoche plus de 80 millions d’euros

mardi 20 décembre 2022 à 15:00

L’argent ruisselle vers le haut

L’action d’Altice USA, la filiale américaine de l’empire de , s’effondre sur les marchés financiers. Ça n’empêche pas son patron Dexter Goei d’encaisser des dizaines de millions d’euros.

Un paradoxe économique ? - © Caroline Varon

Le groupe Altice est-il bien géré? En 2021, Patrick Drahi a achevé le retrait de son groupe du marché boursier d’Amsterdam. L’empire lui appartient désormais, presque en totalité. Les investissements sont-ils au rendez-vous? Les revenus sont-ils suffisants? Son endettement suffisamment réduit - Patrick Drahi parle de 50 milliards? Qui pour juger de cela à part Patrick Drahi? Qui pour «sanctionner» une gestion qui ne serait pas optimale? «Le marché», avec tous ses défauts, permet parfois de remettre l’église au milieu du village. Dans son grand plan de 2020-2021, Patrick Drahi a séparé Altice USA du groupe Altice et l’a laissé coté sur le marché de New York. Que pensent les investisseurs de ce titre? Pas forcément du bien, vu l’évolution de l’action qui a perdu près de 90% de sa valeur depuis 2017. Cela n’empêche pas le patron de la boîte d’encaisser des millions...

Altice USA est dirigé par Dexter Goei : entré chez Altice en 2009 après une quinzaine d’années passées chez JP Morgan et Morgan Stanley, il a été propulsé à la tête de l’entreprise américaine par Patrick Drahi, en juin 2016. Il avait supervisé l’entrée d’Altice sur le marché outre-Atlantique avec l’acquisition de Cablevision Systems Cormporation et de Suddenlink Communications.

La méthode Drahi, consistant à acquérir des entreprises via des achats à effet de levier (LBO), n’est pas forcément une réussite de l’autre côté de l’océan. Le LBO consiste à reprendre des sociétés, de préférence en difficulté, via un...

Bonnes œuvres : Patrick Drahi file 50.000 euros à Bernard-Henri Lévy

mardi 20 décembre 2022 à 14:00

BHL soutenu par Arte et cinq milliardaires

Les films de Bernard-Henri Levy cumulent de nombreux financements publics ; en a-t-il besoin puisqu’il est aussi soutenu par des mécènes milliardaires ?

Le philosophe est l'une des victime préférée de l'entarteur Noël Godin - © Caroline Varon

Bernard-Henri Lévy aime voir de ses propres yeux les territoires en guerre : Kurdistan, Afghanistan, Libye, Ukraine… Et surtout y être vu. Dans chacun de ses déplacements, le Tintin philosophe se met en scène : héros d’un reportage (publié par Paris Match) et en général d’un film. Depuis 2012, pas moins de six documentaires, tous diffusés et donc financés par les chaînes publiques du groupe France télévision et Arte, accompagnés en général d’un soutien du CNC. En clair, ce sont nos impôts qui financent ses films et plutôt généreusement. Une enquête du magazine Capital révèle un niveau de financement très au-dessus des montants habituels pour des audiences très en dessous des résultats habituels.

Hasard sans doute, BHL est, depuis 1993, président du conseil de surveillance d’Arte France. Un « organe collégial » chargé de contrôler la gestion stratégique et économique de la chaîne. C’est aussi lui qui nomme les membres du directoire et notamment son patron Bruno Patino. Un mélange des genres des plus étonnants ? Au téléphone, la direction de la communication est un peu gênée aux entournures par nos questions. Elle finit par renvoyer la patate chaude à Bruno Patino. Interrogé par e-mail, le président de la chaîne n’a pas répondu à nos questions. C’est donc en toute indépendance qu’en 2022, Arte a décidé de financer le dernier documentaire du président du conseil de surveillance d’Arte « Pourquoi l’Ukraine ». Un film dans lequel BHL raconte la résistance du pays face à l’...