PROJET AUTOBLOG


Reflets

Site original : Reflets

⇐ retour index

En creux de l'élection américaine : un monde de dingues

lundi 9 novembre 2020 à 14:59

On oscille entre Idiocracy et Mad Max

Il est de plus en plus compliqué de tirer des conclusions des scrutins importants comme celui qui se déroule aux États-Unis. Fake news, théories du complot, candidats hystériques et hystérisants, populations au bord de la crise de nerf, plus rien n'a de sens.

Affiche du documentaire Idiocracy, ,disponible dans tous les bons vidéo-clubs - D.R.

C'est un peu comme une copropriété... Il faut bien élire quelques énergumènes pour gérer le tout-venant. Mais finalement, aucun ne fera mieux que les autres, les choses avancent quasiment seules. Au passage, quelques-uns en profitent. C'est comme une taxe, un prix à payer lorsque l'on décide de ne pas s'occuper de la copropriété. Il faut être fataliste. Dans la copro américaine, on a eu Trump pendant quatre ans. Un dingue complotiste pour qui la seule vérité qui vaille, est la sienne. Ceci ouvre bien sûr des perspectives délirantes, ce n'est rien de le dire. Asséner pendant quatre ans à des gens normalement cortiqués que les vérités objectives, factuelles, sont des mensonges, peut avoir des effets très violents. Inversement, imposer aux mêmes personnes de considérer des mensonges éhontés comme étant des vérités, peut rendre fou. Donald Trump, comme l'a révélé Bob Woodward dans son livre Fear, Trump in the White House, c'est un homme politique qui a une mémoire de poisson rouge. Il a une lubie, demande un texte à signer dans les deux jours sur son nouveau sujet de prédilection. Mais comme ses conseillers sont moins dingues, ils soustraient le document du parapheur des documents à faire signer et Trump, simplement, oublie son sujet et passe à autre chose. Que dire ? On pouvait difficilement avoir pire et plus dangereux pour la planète qu'un Trump, piètre homme d'affaire ayant mené le groupe hérité de son père à la faillite, adepte des...

Covid-19 : « On va droit dans le mur »

samedi 7 novembre 2020 à 19:00

Pour Catherine Hill, les autorités n'ont plus d'autre choix que de durcir le confinement

Tel Jean-Baptiste criant dans le désert, l'épidémiologiste continue d'appeler à un dépistage de l'ensemble de la population via des tests groupés et l'analyse des eaux usées. Pour elle, le reconfinement signe l'échec de la politique du gouvernement.

Catherine Hill - Laszlo - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

«La situation est mauvaise, les mesures prises sont insuffisantes, nous sommes mal partis car les autorités n’ont toujours pas compris la méthode pour juguler l’épidémie.». Ainsi s’exprime l’épidémiologiste Catherine Hill. Nous l’avions interviewée sur la seconde vague dès le mois de mai et le 27 septembre où elle prédisait exactement la situation que nous connaissons aujourd’hui.

«Nous allons monter plus haut que la première vague car nous avons confiné plus tard cette fois-ci. Le 27 octobre, nous étions déjà à la situation du 17 mars. La situation était plus dégradée qu’elle ne l’était au 17 mars. Et en plus, nous avons confiné moins strictement, déplore Catherine Hill. Déjà les hôpitaux sont en train de craquer. Dans huit jours, ça sera dramatique. Je pense que le gouvernement n’a pas d’autre choix que de confiner plus sévèrement. Le maintien de l’ouverture des écoles ne va plus être possible. Les enfants contaminent autant que les adultes et ont la même charge virale. Plusieurs études le prouvent. Mais il faut confiner pour tester. C’est une erreur tragique d’attendre pour confiner plus durement. On va droit dans le mur. Actuellement, nous avons déjà 421 admissions en réanimation par jour en moyenne sur les 7 derniers jours et cela ne cesse de croître

Admissions en réanimation - moyenne glissante sur 7 jours au 27/10/20 - © Catherine Hill
Admissions en réanimation - moyenne glissante sur 7 jours au 27/10/20 - Catherine Hill

Projection d'admissions en réanimation si le confinement "en même temps" est aussi efficace que le premier - @ Catherine Hill
Projection d'admissions en réanimation si le confinement "en même temps" est aussi efficace que le premier - @...

Russia Today : enquête sur la voix de Poutine

vendredi 6 novembre 2020 à 12:25

Pour le président russe, l’information est la continuation de la guerre par d’autres moyens

La crise des Gilets Jaunes a permis à RT de s’installer dans le paysage français. Avec plusieurs millions de pages vues chaque mois et quelques recrutements emblématiques, RT semble avoir réussi sa stratégie de banalisation. Pourtant ce n'est pas une chaîne comme une autre.

Logo de la chaîne RT France - D.R.

Il plane sur RT, la branche française de la chaîne russe d'information, comme une odeur de soufre. Régulièrement mise en cause pour des articles et des reportages de propagande, elle est aussi accusée de colporter des rumeurs ou des informations douteuses, non recoupées ou vérifiées. Lancée fin 2017 avec le budget non négligeable de 27 millions d’euros, elle a pour punch line, «Oser questionner». Une audace de questionnement à géométrie variable… Présente en masse sur les réseaux sociaux, elle est aussi diffusée via la box de l’opérateur Free et le bouquet de Canal+.

Aux origines de RT, il y a la prise de conscience par Vladimir Poutine de l’importance de disposer d’une chaîne de propagande dans la guerre de l’information en 2005. Il déplore que l’image de son pays soit sans cesse écornée dans les médias occidentaux: crise économique, crise politique, déficit démocratique... Un pays fragile, toujours en déclin, peu soucieux des droits de l’Homme et de la démocratie. Poutine confie à Mikhaïl Lessine, un de ses fidèles surnommé «le bulldozer», la tâche de fonder une chaîne d’information internationale. Margarita Simonian lui succède en devenant la patronne du réseau Russia Today et de l’agence gouvernementale d’informations Rossia Segodnia qui comprend aussi le site Sputnik. Avec huit chaînes et six langues, dont l’anglais, l’arabe et l’espagnol, RT fait partie des chaînes d’information internationales qui comptent.

«Le Kremlin dit que RT est le point de vue russe sur le...

Un confinement strict imminent

jeudi 5 novembre 2020 à 22:54

Ce nouveau tour de vis est évoqué par plusieurs services de l'Etat

Les projections sur le nombre de morts du ministère de la Santé sont catastrophiques. Pour l'exécutif, un confinement strict s'impose et devrait intervenir prochainement. Révélations.

Paris lors du confinement de mars 2020 - ©Reflets

Emmanuel Macron et le gouvernement avaient surpris avec son confinement « en même temps ». Un confinement où l'on doit rester chez soi pour télétravailler, mais aller travailler quand même si l'entreprise le requiert tout en mettant les enfants à l'école. Les mêmes enfants, entassés dans les classes, les couloirs ou la cantine rentrent le soir à la maison et... L'ambiance de ce confinement de Schrödinger est d'ailleurs très différente du premier. Les rues sont toujours remplies de personnes qui vaquent à leurs occupations, ce qui n'était pas le cas en mars. Plusieurs comptes de médecins, sur Twitter avaient alerté sur l'énorme vague qu'ils voyaient poindre à l'horizon.

Tweet de @Le__Doc - Copie d'écran
Tweet de @Le__Doc - Copie d'écran

Le ministre de la Santé s'est énervé violemment à l'Assemblée Nationale mardi 3 novembre lorsque l'opposition a profité d'un surnombre pour voter un amendement restreignant le prolongement de l'état d'urgence sanitaire au 14 décembre, alors que le gouvernement souhaitait le faire durer jusqu'à février 2021. Olivier Véran a alors raconté sa visite à l'Hôpital Sud Francilien et laissé éclater sa colère.

Tweet du SAMU de Lille - Copie d'écran
Tweet du SAMU de Lille - Copie d'écran

« Je suis rentré dans deux chambres dans ce service de réanimation de Corbeil-Essonnes. Dans la première chambre, il y avait un jeune homme de 28 ans, de 28 ans ! En coma, intubé, ventilé, avec pas loin de 10 pousse-seringues pour pouvoir, à la fois,...

USA : après l'élection présidentielle, le mois de tous les dangers

mercredi 4 novembre 2020 à 20:12

Une société clivée par un populiste sans foi ni loi

Il l'avait annoncé, Donald Trump s'est auto-déclaré vainqueur de la présidentielle. Cette annonce risque de polariser encore plus une société déjà au bord du gouffre après quatre année de délires et de politique clivante.

Donald Trump - D.R.

Les votes ne sont pas encore tous dépouillés, mais qu'importe ? Donald Trump a annoncé, comme il l'avait dit auparavant, qu'il était le vainqueur de la présidentielle américaine. Il évoque une « fraude majeure » pour la nation américaine, comme si le camp de Joe Biden tentait de lui voler sa victoire. Donald Trump est un homme acculé. Les affaires judiciaires l'entourent, comme Nicolas Sarkozy en France. Il pourrait même, selon certains observateurs, être le premier ancien président à intégrer une prison. Tente-t-il le tout pour le tout avec ces déclarations qui ne manqueront pas d'inciter quelques fans illuminés à défendre leur idole au prix de quelques vies ? De nombreux Américains prennent acte, dans chaque camp, de la fracture profonde qui est née dans le pays. Une nouvelle guerre civile n'a jamais été aussi proche, préviennent les plus inquiets. D'ailleurs, au delà des milices d'extrême-droites, toujours très armées et qui n'hésitent pas à verser dans la violence, les électeurs de « gauche » ont dévalisé les magasins d'armes en prévision d'un contexte post-scrutin dangereux.

Tweet de Donald Trump - Copie d'écran
Tweet de Donald Trump - Copie d'écran

En annonçant sa victoire avant l'heure, Donald Trump ouvre la voie à une bataille juridique - les deux camps ont engagé une armée d'avocats - et dans ce laps de temps, les deux camps hystérisés pourraient être menés à l'affrontement violent. Les États-Unis où les armes circulent massivement dans la...