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Tout intellectualiser

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Deuxième billet de la série que j'évoquais dans mon billet de début de semaine Autocensure, nouvelle réflexion sur le sujet et qui fait suite / vient en complément de mon billet de blog Le métier passion.

Le lifehacking à l'extrême

En parallèle du Métier devenu passion, j'ai, d'une certaine façon, poussé le lifehacking à l'extrême. Et je me suis retrouvé piégé. Dans ce billet, je voudrais témoigner de ça.

Nombreux sont les billets au cours des années écrit sur le Lifehacking avec mes différentes méthodologies. Et parmi toutes ces méthodologiess, il y en a une dans laquelle je me suis retrouver piégé. Comme je l'expliquais dans mon billet Lifehacking et vacances, j'avais mis en place un fichier de suivi de mes pomodoros. Avec le pomodoro, je me suis forcé à faire une chose à la fois.

Cette traçabilité m'a été bien utile quand, pour un projet que j'avais à réaliser en 10 jours et qui avait été réalisé en étant étalé sur plusieurs semaines. Le temps indiqué comme consommé dans l'outil de suivi de l'entreprise ne correspondait pas au temps réellement effectué en cumul. Il me restait une journée de réalisation et cette journée a été utile pour me permettre de finaliser le projet. L'estimation initiale de 10 jours homme s'avérait donc correct. Mais le suivi du temps planifié versus la réalisation avait rencontré une petite erreur que j'ai pu détecté via mon propre fichier de suivi.

Avec mon fichier de suivi des pomodoros, je suis devenu de plus en plus productif. Ce fichier m'a permis de constater ma productivité, mais aussi, ce qui aurait dû m'alarmer, de voir que j'arrivais plus tôt le matin et partait plus tard le soir vu que les pomodoros liés à des tâches associés à mon travail commençait avant mes heures officielles de début de journée.

J'ai compléter ce fichier en y ajoutant une ligne décrivant aussi mon état d'humeur de la journée, pour avoir un suivi de mon humeur (et indirectement de mon état de fatigue au cours du temps). Mais aussi tout un tas de tableau que j'ai qualifié de monitoring, sur le suivi de mes sauvegardes, de mon poids, de la date de dernière tonte du jardin, de l'évolution de la consommation électrique...

Ma volonté de toujours être plus efficace, toujours plus précis, toujours tracer est devenu obsessionnel d'une certaine façon. Je peux dire à quelle saison de quelle série je suis, quel livre j'ai prévu de lire et ceux que j'ai déjà lu, quel film je prévois de voir... J'ai des todo-listes pour tout...

Tout intellectualiser

Comme je le disais dans le titre de ce billet de blog, je me suis mis à tout intellectualiser. Dans ma volonté d'avoir le contrôle sur ma propre vie pour la gérer de façon plus efficace, pour ne pas perdre de temps et que chaque instant soit utile, productif, j'ai commencé à réfléchir à tout. Cette réflexion est passée par le fait de tout prévoir et de tout planifier, de prévoir tous les cas possibles et possibilités, les éventualités, de ne rien laisser au hasard. Associé à une volonté de perfectionnisme, de contrôle, je me suis mis à réfléchir à tout. Et plus rien n'est devenu naturel.

Mais au delà de l'impact que cela a pu avoir sur moi, au delà du contrôle sur ma propre vie il y a eu la volonté de contrôle sur la vie des autres indirectement. Car cela a déteint. Dans la volonté de contrôle permanente des choses, j'en suis arrivé à vouloir que les autres personnes soient impliquées, productives, ne comptent pas leurs heures... Qu'elle se comportent et agissent comme je le fais. Et le fait qu'elles ne le fassent pas m'a fait sentir dépendant d'éléments sur lesquels je ne pouvais pas avoir le contrôle... J'ai commencé à vouloir mener les conversations la je le voulais, pour qu'elles me soient utiles, m'apportent quelque chose. Je suis alors entré dans une forme de manipulation des personnes... d'une certaine façon. Dire ce que la personne a besoin d'entendre, savoir ce que l'on dit. Peu à peu, il n'y a plus de place pour le naturel, pour l'humain. On en devient presque une machine. J'ai repensé à mon billet sur Réflexions cyberpunk. Ce billet débute sur la notion de testament numérique et continue sur, je me cite Plus j'y pense, et plus je me dis que cette volonté de tracer, de documenter numériquement ce que je fais, de classer ma vie (vu que je fais du lifehacking avec des todo-listes numériques, je m'organise avec un agenda en ligne pour avoir des journées remplies, où je sais ce que je fais et me permettre d'avancer mes différents projets), c'est quelque part une volonté de reprendre le contrôle sur ce corps qui est limité. Mon esprit va vite, va loin, a des limites qui sont imposées par le côté analogique de mon corps, là où le numérique m'offre des perspectives quasi infini...

Deux ans après, ces réflexions ont été poussées à l'extrême. Je suis allé dans la continuité de ce que j'avais écris. Le tout avec un un métier passion, cela n'a pas fait bon ménage...

S'en sortir ?

J'avais commencé un long processus de réflexions sur moi-même sur ce sujet en particulier, alors quand j'ai été mis face à l'évidence, cf Le métier passion, la réflexion était déjà bien entamée et débutée.

Pour m'en sortir, je dois réapprendre à être humain. A vivre à l'instinct. À vivre sans réfléchir et tout prévoir. À improviser. J'ai commencé. J'ai eu ces dernières semaines, des moments très humain et le contraste est d'autant plus grand avec les moments où j'étais à fond dans mon métier au quotidien.

Pour en revenir au lifehacking, son usage doit être en équilibre entre la maîtrise et le contrôle et l'improvisation. Parfois il faut savoir faire l'action dans le moment plutôt que de la planifier, il va parfois plus vite de faire une action et que de la planifier. On retrouve alors un des préceptes de Getting Things Done : faire de suite pour être débarrassé ou repousser et alors on planifie. Mais dans le fait de tracer chaque pomodoro il y a une volonté de maîtrise du temps qui passe. Et là c'est aller trop loin.

Le métier passion

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Cela fait un petit moment que je n'ai pas écrit de billet sur mon emploi actuel. Les précédents billets, à savoir Mars 2017 : Je suis chef d'équipe ; tu nous rejoins ?, Mai 2017 : Où sont les passionné.e.s ? ou encore Septembre 2017 : Il y a un an - Ma lettre de motivation sont toujours aussi vrais. J'ai même fait une conférence sur le sujet de mon évolution personnel ( Du pseudonymat au pseudonyme) et de la relation particulière que j'ai avec ma hiérarchie du fait que mon pseudonyme soit connu.

Comme je le disais dans mon billet sur l'autocensure, le partage de son expérience et de ses erreurs est important pour éviter à d'autres de faire les mêmes, du moins de pouvoir apprendre de notre propre expérience. Voici donc un billet sur le métier passion et à quel point cela peut devenir problématique...

En un an, d'architecte à directeur d'équipe

Depuis que j'ai découvert Linux et le logiciel libre il y a plus de 15 ans, j'ai rêvé secrètement d'être payé pour ma passion. J'ai toujours été intéressé par le sujet mais je n'avais jamais eu l'occasion de travailler dans le domaine du logiciel libre. En août 2016, j'ai redéfini mes priorités et j'ai passé mes vacances d'été, soit 3 semaines au rythme à 8h par jour à apprendre à être administrateur système, à monter en compétence sur le sujet, à consolider des connaissances et une expérience de plusieurs années. En Octobre 2016, je posais ma démission. Et je commençais en janvier 2017 avec une mission en tant qu'architecte. J'ai débuté ma nouvelle carrière avec déjà une reconnaissance de mes compétences (le fait de passer de consultant confirmé à architecte). Et en étant déjà dans une phase où j'avais passé des vacances non pas à me reposer mais, d'une certaine façon, à travailler, du moins à faire fonctionner mon intellect des jours durant sans le moindre repos.

A la fin de mes vacances d'été 2017, je rédigeais Bilan de mes vacances d'été. J'y abordais le fait que durant les six premiers mois de mon nouvel emploi, j'avais cherché à trouver un rythme sans vraiment de succès, que la seconde partie de l'année, j'avais des projets plus personnels, qu'il y avait le fait que j'allais me déconnecter un peu le week-end.

Le constat est que cela a été le contraire... En semaine, je suis allé au-delà de ce que l'on attendait de moi. Je me suis impliqué dans différents projets parce que je le voulais, parce que cela me plaisait. On en m'a rien demandé, on ne m'a pas forcé. J'ai choisi. Cette implication au quotidien a donné lieu à de la véritable reconnaissance de la part de ma hiérarchie, en me donnant en début d'année 2018, plus de responsabilités que je voulais (Mon profil Linkedin parle pour moi et montre ma progression dans ma carrière et j'en tire un certain plaisir et satisfaction).

Le métier passion

Pourtant, j'ai du me rendre à l'évidence. Mon métier est devenu une passion dévorante. J'aime ce que je fais. Vraiment. Chaque jour je me lève content d'aller sur mon lieu de travail. Et le soucis et ce que je n'ai pas vu venir, c'est que ma conscience professionnelle va très probablement au delà de ce qu'elle devrait être, du fait de plusieurs choses.

J'ai vécu une première carrière au sein de la même grande entreprise informatique, dans laquelle je me suis investi et où je n'ai aucune reconnaissance. Manque d'expérience, manque de contact avec ma hiérarchie, manque d'implication. J'ai cherché à faire reconnaître mes connaissances acquises à titre personnel (veille, connaissances et applications dans le domaine du logiciel libre, blog...) sans succès (cf mes billets sur le sujet comme Outer mon hacktivisme ? et Du pseudonymat au pseudonyme), ce qui avait conduit à ma démission et à l'entrée dans ma nouvelle entreprise. Et là, c'est tout le contraire : je fais ce que j'aime, travaille avec des technologies que j'aime sur des sujets que j'aime...

Avant, dans mon ancienne carrière, je pensais savoir ce que je valais et je n'avais jamais eu l'occasion de montrer mes véritables compétences. Avec ma nouvelle carrière, je fais de mon mieux et encore plus je m'implique et la reconnaissance des autres et de ma hiérarchie est là. Et surtout je vois que j'ai regagné en confiance en moi, que mes compétences personnelles étaient bien réelles.

Je connais mes capacités, mais mal mes limites. Et je n'ai cessé de vouloir aller plus loin. J'ai commencé à arriver plus tôt. A partir plus tard. A avancer des sujets le week-end. Parce que j'en avais envie. Parce que ça me plaisait. Parce que le chantier de refonte et de consolidation du système d'information est un chantier de grande ampleur, technique, qui prend plusieurs mois et que j'ai envie d'avancer. Ça me plaît, ça m'intéresse....

Mais quand on commence à se réveiller la nuit et à prendre des notes pour se dire "Je dois faire ça, et si, et ça" et qu'on ajoute des éléments à sa todo-liste de sa journée, cela doit être un signe. Quand on commence à moins dormir, à avoir des insomnies... Non pas à cause de cauchemars, de mal-être ou autre. Mais tout simplement parce que le cerveau ne s'arrête pas. Il réfléchit, avance, se nourrit de la passion. Le déclic aurait dû être quand je, réveillé à 5h du matin, je me suis "de toute façon je ne dors plus, alors autant me lever, partir plus tôt et arriver plus tôt, ou commencer ma journée et partir à la même heure". La fatigue s'est accumulée insidieusement... Mais la stimulation des journées, les cafés, l'excitation et le plaisir de travailler. J'ai compté les heures faites en semaine.... Juste pour voir. Et j'ai tiré plaisir de ce chiffre élevé qui ferait bondir n'importe quel syndicaliste. A côté de ça, je me suis mis une pression personnelle, ai fixé mes propres objectifs et un niveau d'attente et d'exigence tel que je me suis retrouvé à me trouver déborder alors que je suis tellement organisé avec mon lifehacking, ce n'est pas possible... J'ai commencé à tout intellectualiser (le prochain billet sera plus particulièrement sur ce sujet).

A la fin de ma précédente carrière, j'étais en bore-out, sur une mission placard, avec peu d'activité et la déprime, le manque de confiance en moi, l'absence de reconnaissance... Avec mon métier actuel, j'ai donné sans compté, par choix, par plaisir, j'ai parfois fait des sacrifices volontaires sur mon temps personnel, mais comme j'avais et j'ai une réelle reconnaissance, j'ai frôlé le burn-out. Burn-out. Le mot est dit. Je suis passé d'un bore-out il y a un an et demi à un signe annonciateur de burn-out.

Avec des éléments personnels à côté compliqué dont je ne veux pas parler (cf mon billet Autocensure, nouvelle réflexion sur le sujet, j'ai dû prendre du recul. Ce que je fais via la rédaction de ce billet (et d'autres, écrire pour le blog me détend), en prenant du temps pour moi, à regarder des séries et des documentaires sur Netflix, en me changeant les idées et en pensant à autre chose... Je pense que ça ira mieux une fois que j'aurai repris un de ma fatigue cumulé et que j'aurai assimilé le fait que je suis avant tout un humain et non une machine.

En conclusion

Je le redis, j'aime mon métier. Vraiment. Ce n'est pas tous les jours faciles. Mais ça me plaît. Je fais enfin ce que j'aime et ce que, quelque part, j'ai toujours cherché à faire. J'ai enfin trouvé ma voie. Mais je vais travailler sur ma volonté de toujours en faire plus. Je peux en faire un peu plus, mais pas beaucoup plus. Je dois apprendre à compter mes heures, à savoir m'arrêter, à savoir remettre au lendemain ou à déléguer. Ainsi, je continuerai de m'épanouir, mais de façon positive.

Silence vs signal quelle combinaison ?

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Attention : Silence est une application pour un échange de SMS chiffré. Signal envoie des Messages chiffrés (nécessité de connexion via un serveur), mais permet aussi l'envoi et la réception de SMS classique (passage par les services des opérateurs téléphoniques). Je précise donc bien SMS chiffré ou Message chiffré. Il existe un comparatif détaillé de pourquoi l'un ou l'autre de ces applications pour des échanges chiffrés et la réponse, en résumé est "Ca dépend". Pour le détail et le pourquoi ce Ca dépend, voir Support Signal vs Silence.

L'objectif ici est de savoir quelle est la combinaison pour avoir à la fois Silence et Signal sur son smartphone, ne pas avoir à choisir l'un ou l'autre mais pouvoir avoir les deux, pour être joignable via deux canaux de communications chiffrés différents, selon l'exposition / le modèle de menace lié à l'échange en cours (qui a la possibilité de voir les métadonnées de l'échange, voir Support Signal vs Silence).

Protocole de test

J'ai deux téléphones, un smartphone personnel et un smartphone professionnel. J'ai donc fait des tests pour déterminer qu'elle était la combinaison gagnante.

Sur le téléphone professionnel, j'ai mis Signal en application SMS par défaut et Silence en application secondaire. Sur le téléphone personnel j'ai mis Silence en application SMS par défaut et Signal en application secondaire.

Envoi de SMS normaux
Les téléphones les reçoivent en clair dans leurs applications SMS par défaut, et ce dans les deux sens (envoi pro vers perso et inversement).

Après activation des canaux de communication chiffré au sein de Silence et au sein de Signal (échanges des clefs entre les deux applications via les numéros des smartphones).

Envoi d'un SMS chiffré depuis Silence du perso vers le pro : le SMS chiffré arrive dans Signal (application par défaut de SMS) est cryptique / chiffré. En même temps, Silence notifie l'arrivée d'un message et permet de le lire de façon déchiffré.

Envoi d'un SMS chiffré depuis Silence du pro vers le perso : le SMS chiffré arrive dans l'application par défaut Silence et peut être lu. Signal pourrai ne pas être présent.

Envoi d'un message chiffré depuis Signal du perso vers le pro. Et envoi d'un message chiffré depuis Signal du pro vers le pro

L'application Signal n'est pas l'application SMS par défaut ne change rien. Dans tous les cas, l'envoi et la réception du message chiffré nécessite l'activation de la connexion data - d'une connexion à Internet (Wifi ou 3-4G). L'envoi ne peut se faire en chiffré que via une connexion au serveur de Signal, la réception nécessite une connexion Internet.

Tant que la connexion n'est pas active, on reçoit les SMS normaux dans Signal (si l'application est l'application SMS par défaut) et les messages chiffrés à l'activation d'une connexion à Internet.

Conclusion : la bonne combinaison ?

La bonne combinaison pour avoir Signal & Silence sur son smartphone est donc d'avoir Signal en application SMS par défaut et Silence en application secondaire. Il faut garder à l'esprit que pour recevoir des messages chiffrés au sein de Signal, il faut activer la data si on veut être joignable. Signal relèvera les SMS dans tous les cas (SMS classiques et SMS chiffrés), ceux qui sont chiffrés seront aussi lisibles dans Silence en clair.

Autocensure, nouvelle réflexion sur le sujet

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Dans un précédent billet Réflexions sur l'autocensure, je me posais la question de ma propre censure du fait que mon pseudonymat était devenu un pseudonyme et donc connu de mon employeur et de ma hiérarchie qui lit certains billets de ce blog.

Ajouter à ça, il y a le fait que l'accumulation de billets de partages et de confessions personnelles m'avait valu un P.O.C. (Proof of Concept) démontrant qu'un doaxing serait préjudiciable (Lire Ménage sur ce blog).

Toutefois, comme je l'explique dans ma conférence Du pseudonymat au pseudonyme, ma propre évolution et le recul que je peux avoir sur elle, ce partage d'expérience, peut s'avérer utile à d'autres. Tout comme moi-même je m'enrichis du partage d'expérience d'autres (que ce partage soit technique ou humain), je pense que certaines personnes peuvent s'enrichir, se faire leur propre opinion, trouver des réponses à des questions qu'elles se posent au travers de mes propres billets de blog partageant mes réflexions.

Babozor de la Grotte du Barbu, au sein de ses différentes vidéos, que ce soit celle de la Grotte ou de Barbu Nawak, est dans cette démarche. Partager ce qui marche mais aussi ses erreurs, montrer ce qui ne va pas, quand ça ne va pas. Dire qu'on est dépressif, qu'on se sent seul en tant que père célibataire ayant une enfant entrant dans l'adolescence... Tous ces témoignages permettent à d'autres de s'enrichir, d'apprendre des erreurs, des doutes, des questionnements d'un autre...

Ce partage est pour moi important. Il y a le partage de mes connaissances techniques, mais aussi de mon expérience de vie... Avec le temps j'ai donc de nouveau réfléchi à cette problématique et ma véritable autocensure vient de moi-même. Je ne peux pas et je ne veux pas tout dire : il y a des choses dont j'aurai eu ou aurai besoin de parler mais dont je ne souhaite aucunement laisser une trace numérique (Les paroles s'envolent les écrits restent). Et il y a des choses que je peux assumer, que je veux partager. Et qu'importe que mon employeur le lise. Comme je le dis dans ma conférence, un blog est un espace d'expression personnel, je ne parle pas au nom de mon entreprise. Mon partage de mon expérience au sein de cette dernière est utile pour recruter de nouveaux collaborateurs...

De ce fait, dans les prochains jours, une fois finalisé, je publierai deux billes de réflexions personnels : Tout intellectualiser et Le travail passion TEASER. Ces deux billet seront étroitement liés à un partage d'expérience lié à mon travail au quotidien (le titre du second billet de blog est on ne peut plus explicite), leur publication et leur contenu montreront que non, je ne m'autocensure pas. En tout cas, pas pour tous les sujets ;)

Comment j ai fait du social engineering... inconsciemment

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

L'ingénierie sociale

L'ingénierie sociale ("social engineering") est une technique qui vise à accéder à des informations confidentielles ou à certains actifs par la manipulation de personnes qui y ont accès directement ou indirectement. Le « phishing » (hameçonage) est un exemple d'ingénierie sociale.

Je ne m'attarderai pas plus sur le concept, on trouve des tas d'informations sur le sujet et quand on est à minima sensibilisé à la sécurité en informatique, le concept d'ingénierie sociale est quelque chose que l'on connaît. Dans le présent billet je voudrais relater une aventure que j'ai eu dans laquelle j'ai, comme le dit le titre de ce billet de blog, fait du social engineering... inconsciemment.

Mon anecdote

Dans le cadre de mon travail, j'avais besoin d'un accès à une plateforme particulière. Fin de journée, journée difficile. La seule personne qui a le compte d'accès est partie et est dans les transports en commun. Je l'appelle. La personne estime que la création d'un compte pour moi peut attendre son arrivée chez elle d'ici une heure, quand elle aura accès à un ordinateur.

Journée difficile pour moi, j'ai un stress communicatif et je mets donc la personne en situation de stress. Elle insiste sur le fait que cela puisse attendre ; j'insiste sur l'urgence et la nécessité de pouvoir me connecter. Je demande son identifiant et mot de passe pour pouvoir me connecter et faire la manipulation de création de compte.... La personne a fini par m'envoyer dans l'urgence via un canal sécurisé (un sms via Silence avec action du chiffrement) son identifiant et mot de passe. J'ai pu accéder au site web, m'ajouter un compte administrateur (avec un mot de passe issu de Keepass).

Le lendemain, j'ai fait une sensibilisation à l'hygiène numérique au collaborateur. En effet, étant désormais en possession de son mot de passe, même si elle peut avoir confiance en moi, cette confiance doit rester relative. Je l'ai donc inviter à changer son mot de passe et surtout à vérifier que le mot de passe donné était utilisé uniquement pour ce compte là et non un mot de passe générique que la personne utiliserait partout / pour tous ses comptes (règle d'hygiène numérique de base : avoir un coffre-fort numérique de mot de passe comme Keepaas).

En quoi est-ce de l'ingénierie sociale ? Et ce qu'il faut retenir de tout ça

Dans mon cas, le stress communicatif a fait que j'ai obtenu le mot de passe. Je ne l'ai pas fait volontairement, mais j'ai agi en utilisant une technique bien connue de l'ingénierie sociale : mettre la personne en situation de stress, avoir un ton direct et autoritaire, jouer sur l'autorité, l'urgence. Trouver le levier qui fait que la personne cède. On peut aller loin juste en parole : "tu ne veux pas que j'appelle ton supérieur qui alors va te faire des remontrances..." par exemple.

Cette expérience montre donc qu'il est très simple de faire de l'ingénierie sociale. Dans mon cas la personne me connaissait et j'avais une relation de hiérarchie indirecte sur elle. Mais si cela avait été un attaquant, sûr de lui, sachant pertinemment ce qu'il faisait avec un collaborateur ayant accès à des données plus sensibles ?

Nous avons eu une formation de sensibilisation à la sécurité. Je prévois de moi-même en faire d'autres. Nous avons et nous continuons sans cesse (dans le cadre de l'amélioration continue) améliorer notre politique de gestions des comptes et des mots de passe (je dois faire un billet dédié sur le sujet).

Mais on constate que malgré tout ça, il reste encore des services qui ont un seul accès maître détenu par une seule personne, ce qui est un point de fragilité, comme le montre mon histoire (quid d'une personne en congés etc...). Et que l'on a beau mettre en place toutes les mesures de sécurité que l'on veut, la faille de l'humain reste encore la plus facile à exploiter...

Il faut dès que possible favoriser une double authentification car dès lors que l'on a un identifiant et un mot de passe