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le hollandais volant

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Qui a volé le mode d’emploi du gilet-jaune ?

lundi 14 octobre 2024 à 20:47

Image de Karl Lagerfeld avec le gilet jaune.
Bon ça y est, aujourd’hui, ce soir, cette nuit, j’ai dû utiliser mon gilet jaune sur un accident.

Rassurez-vous : je n’ai rien. Je ne faisais que passer (pardon pour la fausse joie de certains).
C’est pas moi l’accident.

J’ai juste donné mon gilet jaune à une des 10-15 personnes qui étaient là au bord de la route à gesticuler avec leur téléphone en mode lampe-torche sur une route sinueuse de forêt de montagne habillé en noir et qui n’avait pas le sien.

Je n’exagère pas. C’est une route de forêt. En montagne. Et la nuit.

Alors oui, après un accident, on est un peu choqué, étourdi, je sais de quoi je parle. Mais là ça semblait pas être la victime, plutôt un des (nombreux) témoins. Mais même.
J’espère au moins qu’avec mon gilet tout neuf, il survivra la nuit. Sans le gilet, ce n’était pas garanti, c’est moi qui le dit. Avec, il y a peut-être une chance que la victime de l’accident en question reste au singulier (victime ne signifiant pas d’être mort).

En tout cas, MERDE.

COMMENT ÇA SE FAIT QUE POUR DÉAMBULER DANS LA RUE TOUT LE MONDE POSSÈDE UN GILET JAUNE, MAIS QUAND Y A UN ACCIDENT DE VOITURE LA NUIT, PERSONNE — PAS UNE SEULE PERSONNE SUR LES 10-15 — N’AVAIT MIS LE SIEN ?

Y a PAS d’excuse. AUCUNE.
Ce truc est là précisément et exactement pour ça.
Vous êtes censés en avoir un dans la bagnole.

Personne ne me fera croire que dans les 5-6 voitures présentes, il n’y avait pas un ou deux gilets. Si c’est le cas, je cours jouer au loto, car je refuse de croire que ce soit statistiquement possible.
Donc : pourquoi personne n’en a mis ?

C’est ridicule. Ridicule et déprimant.

Car même ça, on peut pas le demander aux gens : accident = sortie AVEC le gilet (qui est censé être accessible avant de sortir, pas dans le coffre, donc).

D’une façon générale, si même ça c’est trop compliqué : comment on peut espérer que les gens sachent faire les premiers secours (au lieu de finir par aller aux urgences pour des conneries) ? Comment espérer qu’ils sachent ce qu’il faut faire quand y a l’alerte SAIP ? Sachent se préparer en cas de tempête, ou de catastrophe naturelle ? Sachent se servir d’un extincteur ?

Le bordel au rayon pâtes ou PQ n’est qu’un petit aperçu du chaos dans lequel on serait si demain un séisme ou un cyclone devait frapper la France. Heureusement qu’on n’est pas la Floride ou le Japon, pour ça. On n’a clairement aucune discipline, aucun respect pour les règles ou la logique des choses. Aucun esprit critique, bref on est juste bien trop con de sortir dehors au bord de la route la nuit vêtue tout en noir et espérer être vu par les gens qui passent.

Bref, ici, on ne sait pas mettre son gilet jaune quand il faut.
Et moi il m’en faut un autre. Ou pas : car j’en ai deux. Ou en avais. Maintenant j’en ai un.


PS : si tu me lis, toi à qui j’ai donné mon gilet jaune : oui je suis énervé : tu es invisible sur la route, et que surtout à cette heure, dans ces virages, dans la nuit, il en faut peu pour qu’on appelle l’ambulance une seconde fois. Personne ne veut ça, même moi, y compris quand ce n’est pas pour moi.

J’espère que tu ne le prend pas trop mal.
Juge-moi si tu veux, mais je t’ai sûrement sauvé la vie quand-même. Et t’as gagné un gilet jaune. T’es plutôt gagnant quand-même, disons qu’on est quitte.

Et garde le gilet.
Mais garde-le avec toi.

J’espère évidemment que ce soit la seule fois où il te servira. Dans le cas contraire, y a des chances qu’il te sauve la vie peut-être encore.

Courage.


Je suis un scientifique.
J’utilise la science pour améliorer mon quotidien et celui des autres. La science ce sont des expériences et des conclusions basées sur celles-ci. Alors faisons une expérience !

Mettez votre voiture avec des phares dans un chemin. Maintenant mettez deux personnes à 150 mètres devant. L’un avec un gilet fluorescent muni de bandes rétroréfléchissantes, l’autre avec une LED de téléphone.

Dîtes moi laquelle vous voyez le mieux.

OK ? C’est fait ?
Donc maintenant vous savez pourquoi on demande à avoir un gilet jaune dans la voiture et pas un portable avec une LED.

Le gilet renvoie la lumière des puissants phares de voitures directement vers la voiture, pratiquement sans dispersion. La LED, c’est juste une LED, qui éclaire à peine plus qu’une bougie et plus personne ne la voit au delà de 20 mètres.
Même une tshirt blanc serait plus efficace qu’un téléphone.

Il n’y a aucun scénario où votre téléphone est plus lumineux qu’un dispositif rétroréfléchissant.

C’est pour ça que les bandes blanches sur la route, les panneaux de signalisation, et les gilets de haute visibilité (jaunes, oranges, verts…) sont tous des dispositifs rétroréfléchissants : parce que c’est efficace, parce que ça marche. Que ça marche bien.

Quel est le jour Julien ?

mardi 24 septembre 2024 à 19:00

Photo d’un éclipse en timelapse avec de multiples poses.

— Quel est le jour, Julien ?
— Non, quel est le jour Julien, Julien !

Pardon pour la blagounette.
Je réfère en vrai à mon nouvel outil : Quel est le jour Julien ?

Notre calendrier Grégorien, comme le calendrier Julien (celui de César, sur lequel le Grégorien s’inspire), font état de nombreuses complications : années bissextiles, années séculaires parfois bissextiles et parfois non, le fait qu’il n’y a aucune date entre le 4 et le 15 octobre 1582, que l’année 0 n’existe pas, etc.

Les calculs d’écarts entre plusieurs dates devient vite compliqué.

Il est donc utilisé la date Julienne (qui n’a rien avoir avec le calendrier Julien #simplification on a dit !). Cette date est simplement un nombre qui s’incrémente à chaque fois que le Soleil passe par le midi solaire.

Le début du comptage est fixé au 1ᵉʳ janvier de l’an 4713 avant J.-C. à 12 heures temps universel.
Et depuis on incrémente les jours qui passent.

Avant de crier au WTF, notons que le geek, enfin un qui se respecte, compte les secondes qui passent depuis le 1ᵉʳ janvier de l’an 1970 après J.-C., qui plus est sur des bit, ce qui n’est pas tellement moins arbitraire).

En tout cas, cela simplifie largement les calculs, et la date julienne est utilisée en astronomie, notamment.

Pourquoi cet outil ? Car j’en avais besoin pour recréer un calendrier Révolutionnaire Français. Ce calendrier-là utilise comme début l’équinoxe d’automne. Équinoxe, qui, incidemment, s’est produit dimanche dernier ! Il y a deux jours donc, on passait à une nouvelle année révolutionnaire dans l’indifférence générale… pfff… et ça ose s’appeler anti-système ? C’est nul.

… Or le calcul de l’équinoxe est un calcul astronomique, et ça implique donc des calculs en dates juliennes !

C’est marrant : le simple fait de faire un petit outil sur un calendrier franco-français depuis longtemps tombé en désuétude (et dans l’oubli même dans les circuits du LCR [vous l’avez ? LCR, circuit, non ?]) me fait faire un outil comme ça.

Ah et tant qu’à faire, le calcul de l’équinoxe implique aussi des calculs sur la position du Soleil dans le ciel et la compréhension de l’Équation du Temps. Donc ça me fera là aussi des outils supplémentaires (et des articles sur CS.eu, car c’est assez fun).

La position du Soleil peut être utile pour un tracker solaire, par exemple pour les panneaux photovoltaïques qui suivent le Soleil.

… ou bien utile dans une page web qui afficherait moult astres sur un fond de ciel nocturne… Voire qui pourrait suivre l’orientation du téléphone en utilisant l’accéléromètre intégré. Je dis ça je dis rien. En tout cas, je projette de faire ça en JS (non pas la blouse, s’il vous plaît…) :-D

Depuis quelques jours, donc, je suis sur des calculs à propos de l’excentricité orbitale de la Terre, la déclinaison et l’azimuthe du Soleil en fonction d’une date-heure donnée, et des différences de durées dans plusieurs calendriers différents, et bien-sûr tout ça avec les bugs du JavaScript qui vont avec (genre les mois qui vont de 0 à 11, mais les jours qui vont de 1 à 31, #logiqueTaMère).

C’est amusant.
On s’amuse comme on peut.
Mais on apprend plein de choses.

image d’en-tête de Jimnista

« Tu parles trop de voitures électriques sur ton blog ! »

mardi 17 septembre 2024 à 18:24

Une borne de chargement EV à domicile.
Depuis quelques mois (années), je traite beaucoup du sujet de la voiture électrique sur ce site.
Ce sujet étant à la fois nouveau, [inutilement] polémique, techniquement intéressant, sur lequel on entend et lit de tout et n’importe quoi, et surtout qu’il est entre mes mains, me plaît et sur lequel il y a beaucoup à dire, il est tout à fait logique que j’en parle.

Cela ne semble pas plaire à tout le monde. Soi-disant parce que mon blog est un blog informatique.

Pour répondre en une ligne : je continuerais d’écrire sur ce que je veux, et si ça vous pose problème, ne lisez pas. Que voulez-vous que je dise ? Allez ailleurs.

Plus longuement, je ne sais pas où vous avez vu que ce blog était un blog informatique, mais c’est faux. C’est un blog. Un blog tout court.

Oui, l’informatique est un des sujets qui a été le plus traité ici, historiquement et parce que ça m’intéresse aussi et sur lequel j’ai des choses à dire, mais ça n’a jamais signifié que je ne parlerai pas d’autre chose. Aujourd’hui, un des sujets abordés est la mobilité électrique : voitures, bornes, tarifs, technologies, bonnes pratiques, débunkage, idées reçues… tous ces trucs-là.

Donc, s’il vous plaît ne venez pas me dire ce que j’ai le droit (ou le devoir) de dire ou non sur mon site. Si un sujet ne vous plaît pas, le problème est chez vous, et la solution aussi : ne venez pas lire.

Et s’il ne vous plaît pas, c’est la même chose.


Quand j’ai commencé à bloguer, ici, je venais de changer mon système d’exploitation Windows pour du Linux. J’ai découvert des astuces et écrit des mémos en tout genre, au début au bloc-note, pour mon futur-moi, mais peu à peu pour les autres à force de voir des questions sur les forums auquel j’avais découvert la réponse de mon côté. J’ai donc ouvert un site pour publier tout ça sous forme de tutos puis d’articles de blog.

À l’époque, je parlais beaucoup de Linux.

Cela n’a jamais posé problème à qui que ce soit. Vous êtes même venus lire ici pour ça.

Aujourd’hui, j’utilise toujours Linux, mais j’ai aussi une voiture électrique. Et j’ai envie de partager mes remarques, astuces, découvertes, informations… ici sur mon blog.

Si les ventes parlent de ~25 % d’électriques, sur le parc total on est toujours qu’à environ 2~3 % de voitures électriques. Rouler en électrique au quotidien est donc loin d’être vécu par la majorité des gens. Ça reste un sujet qui suscite de l’intérêt, de la curiosité, et où ceux qui connaissent peuvent partager des choses utiles à tout le monde. Tant pis pour ceux qui ne veulent pas en entende parler : ne lisez pas.

Convaincre les gens n’est pas mon but. Je ne suis pas Tesla, ni le réchauffement climatique, ni un vendeur de lithium. Je ne suis pas non plus TF1, Stellantis ou Total qui veulent vous convaincre du contraire. Perso je m’en fiche de ce que vous faites. Juste, moi, si je roule, je préfère le faire en voiture électrique et pour tout un tas de raisons (que je donne ici). Parce que je peux. Parce que ça m’amuse, que c’est intéressant.

Et si d’autres personnes que moi peuvent trouver ça intéressant ou utile — et c’est le cas — et bah tant mieux ! C’est à eux que je m’adresse.

Tous les autres, vous êtes assez grand pour ignorer ces articles. La majorité d’entre vous le font, mais il reste toujours quelques relous qui me reprochent d’écrire sur des sujets qui ne les intéressent pas comme si nous autres blogueurs étaient à leur solde. Sachez que c’est n’est pas un reproche, ni même une remarque qu’il est convenable de faire à un blogueur, ni à personne d’ailleurs.

Vous avez l’habitude des influenceurs qui s’adaptent à leur audience, car leur but est de plaire à un max de monde pour gagner un max de blé. Eh ben ici, ce n’est pas le cas : je ne gagne pas un max d’argent ici, je me fiche de plaire à un max de monde, et je n’ai pas à m’adapter à qui que ce soit.


MàJ : merci pour les messages à tous, qui vont dans le sens où je continue à publier sur ce que je veux, ici !

Je précise quand-même que cet article est destiné uniquement sur la forme, pas le fond. Je n’exige pas qu’on partage mon avis pour venir me lire ; j’exige simplement qu’on me laisse me parler de ce que je veux, ici, chez moi.

Heureusement, la majorité comprend ça (et l’a toujours compris). C’est vraiment quelques personnes qui n’ont pas compris ça, et de temps en temps un point est nécessaire, c’est comme ça.

Je ne sais pas si d’autres blogueurs reçoivent également des messages d’injonction de se taire ou d’écrire plus, ou de changer de sujet, mais ça m’est toujours arrivé, de temps en temps (minoritairement). Il faut bien des mécontent, j’en suis conscient, mais je trouve toujours surprenant le fait de pouvoir penser qu’on peut exiger quelque chose de quelqu’un d’autre comme ça, qui plus est gratuitement, qui plus est d’un inconnu, et en plus chez lui.

image d’en-tête de Automotive Rhythms

Exemple d’une facture de recharge d’une voiture électrique : détails, explications & remarques

dimanche 8 septembre 2024 à 14:34

Voici un extrait d’une facture de recharge EV :

Exemple d’une facture de recharge EV.
Facture ChargeMyHyundai (extrait), août 2024.

Note : les prix indiqués ici sont HT. Il est rajouté 20 % sur le montant final (TTC). J’en tiens compte dans la suite de cet article.

On va voir tout ce que ça dit.

Pour commencer, il s’agit ici des recharges faites sur des bornes Ionity avec le badge ChargeMyHyundai (« CMH »). Pour le badge, j’utilise tout simplement le badge que Hyundai m’a proposé avec la voiture. Je n’y suis pas forcé.

On distingue ici les deux :

Quand on recharge sa voiture, il y a toujours un opérateur de mobilité et un opérateur de recharge. Parfois la même entité peut effectuer les deux opérations. Ionity est un exemple : on peut très bien utiliser l’application Ionity sur les bornes Ionity. Dans mon cas, je préfère passer par CMH car Ionity ne propose pas de badges physiques.

J’aurais aussi pu utiliser un badge Shell, ChargeMap ou Freshmile. Et recharger ailleurs, sur une borne Total, SIEG63, FastNed, eON, par exemple. Mais le combo CMH-Ionity est ce que je privilégie.

Voyons maintenant le détail des recharges, et pour ça il faut commencer par poser le tarif et l’abonnement que j’ai choisi de souscrire.

Tarif & abonnement

La tarification est un accord entre l’opérateur de recharge (Ionity) et l’opérateur de mobilité (CMH).

Chez Ionity et en passant par CMH, sont proposés deux tarifs au client :

Si l’on fait les comptes, on constate une économie de −0,20 €/kWh, en payant 7,49 €/mois. Autrement dit, dès qu’on recharge plus de 37,45 kWh par mois chez Ionity, les économies réalisées sur chaque kWh sont plus importantes que le prix de l’abonnement.

Dans la pratique 37,45 kWh sont largement dépassés dès la première charge du mois. L’abonnement est donc avantageux si on fait ça.

Note : Ionity propose une application directe, qui s’affranchit de l’opérateur de mobilité CMH. Niveau tarif, l’abonnement passe à 4,99 €, et le reste est identique. C’est donc 2,50 € moins cher, et devient rentable dès 24,95 kWh rechargés chaque mois chez eux, par rapport au tarif Normal.
Je pourrais tout à fait passer par l’application Ionity, mais on va dire que j’ai mes raisons d’utiliser le badge, même si je paye 2,50 € de plus.

Sur la facture du mois d’août ci-dessus, il n’y a que le prix au kWh.
Il faut donc ajouter 7,49 € pour le mois d’août. Mais comme j’ai expliqué : cela reste avantageux par rapport au tarif de base à 0,59 €/kWh et sans abonnement.

Détail des charges

On note que les « grandes recharges » tournent autour de 18-19 € HT, soit environ 21-22 € TTC.
Avec ça, je tire environ 55-60 kWh d’électricité. Je paye donc bien 0,39 €/kWh si l’on fait le rapport entre les deux.

Sur ma voiture 55-60 kWh correspondent grosso-modo à une recharge de 15 à 85 % typiquement. Je prends ici en compte l’énergie délivrée par la borne (et facturée), mais dont une partie peut-être non stockée dans la batterie, car servant au refroidissement de la voiture lors de la charge. J’estime cela à ~2 kWh (soit 3 à 4 % du total).

Enfin, 55-60 kWh, sur ma voiture, cela me permet de rouler 300-350 km sur autoroute (à 110 km/h, qui est ma vitesse habituelle), en plein mois d’août, donc avec la climatisation à un niveau confortable. Je tourne en effet autour de 16-17 kWh/100 km dans ces conditions, incluant les pertes électriques et thermiques lors de la charge.

On peut désormais faire le calcul sur ce que ça me coûte au 100 km :

17 kWh/100 km × 0,39 €/kWh = 6,63 €/100 km

À ceci, il faut ajouter 7,49 €/mois.
Sachant que j’ai roulé largement plus de 100 km en août, ces 7,49 € ne représentent même pas 5 % de la facture totale.

Admettons donc que l’on soit autour de 7 €/100 km. Toujours sur d’autoroute (110 km/h constants), avec la clim, sur bornes rapides et incluant l’abonnement mensuel. Bref, tout compris.

Dit autrement, c’est clairement le cas de figure le plus cher : en chargeant à la maison, je tourne à moins de 2 €/100 km.

Concernant les durées de recharge

On voit qu’une « grande » recharge qui permet de passer de 15 à 85 % dure typiquement 20 minutes.
Il s’agit d’une recharge typique et normale.

Il est assez rare que j’arrive à une borne à un niveau plus bas. En effet, 15 % de batterie me laissent de la marge pour prendre la station d’après si celle-ci est pleine (ça m’est arrivé une fois cet été) ou complètement en panne.
Il est également très rare que je parte au-delà 85 % : après ce niveau de charge, la recharge ralentit sensiblement car la batterie est chaude et presque pleine. Pour donner un chiffre : je me traîne alors typiquement à 120 kW (oui, sur une Ioniq, 120 kW c’est se traîner). Ceci ne pose en tout pas de problème : une fois qu’on a fait pipi, qu’on a bu un café et qu’on revient à la voiture, on n’a pas envie d’attendre davantage, surtout si l’on sait que c’est inutile.

On constate une grande régularité sur les 3 charges les plus longues de cet extrait.
La charge sur l’aire de Capens-Volvestre (pas loin de Toulouse) a durée 26 minutes et a chargé 55 kWh. Il est probable que ce fut une charge de 25 à 90 %, donc légèrement hors de la plage optimale. Je me suis traîné un peu sur l’aire et du coup j’ai perdu du temps. Mais qu’importe : la voiture continue de charger, même si c’est moins rapide. Ce n’est pas grave, en moins lorsque la station est vide comme c’était le cas.

Les charges les plus courtes, ici sur l’aide de Lagarde dans la Lozère, et l’aire de Taponas, au-dessus de Lyon, n’ont rechargé que 27 à 29 kWh durant 10 et 16 minutes (pour moins de 10 € HT à chaque fois).
Ces arrêts étaient des arrêts « pipi » : des pauses humaines, pas des pauses recharge. Je me suis simplement mis en charge pour ne pas m’arrêter pour rien, mais ça n’était pas une obligation : je n’aurais pas fait ces arrêts si ce n’était pour moi. L’avantage de se mettre en charge quand-même, c’est que du coup on peut repousser l’arrêt suivant, du point de vue de la voiture.

Une autre remarque peut-être faite sur la vitesse de recharge. Sur l’aire de Taponas, où l’arrêt concerne l’humain et pas la voiture, la batterie est à un haut niveau de charge (50 %). L’on a tout de même récupéré 29 kWh en 16 minutes, soit 1,82 kWh/min, ou encore une puissance de charge moyenne de 108 kW.
Ceci est à mettre en perspective avec la recharge à l’aire de Lagarde : ici j’ai récupéré presque autant (27 kWh) en presque moitié moins de temps (9 minutes). La recharge s’est faite ici à 2,97 kWh/min et une puissance de charge moyenne de 178 kW.
Cette différence est la conséquence de recharger dans la bonne plage : la voiture charge beaucoup plus vite entre 5 % et 60 % qu’entre 60 et 100 % (et si j’ai arrêté la charge après 9 minutes malgré une bonne vitesse de charge, c’est juste que j’étais presque arrivé et que charger davantage ici n’était pas pertinent).

On peut dire la même chose de la vitesse de recharge à Frouard, près de Nancy : 59 kWh récupérés en 20 minutes, soit une puissance moyenne de 177 kW. J’y étais arrivé avec une batterie à 8 %, offrant donc des conditions de recharge optimales afin de recharger beaucoup d’énergie en relativement peu de temps.

Et ailleurs que CMH et Ionity ?

Comme j’ai dit : ceci est la facture de CMH qui ne comporte que les charges chez Ionity.
Dans les faits, je possède plusieurs cartes de différents opérateurs de mobilité. L’intérêt de ça fera l’objet d’un autre article, mais disons que cela permet d’avoir les bonnes combinaisons : badge+borne, et payer systématiquement moins cher.

CMH est parmi les plus avantageux chez Ionity, mais chez Total ou Shell, par exemple, il est très très cher, et d’autres cartes lui sont préférables. J’utilise donc ça CMH pour Ionity, et d’autres cartes pour d’autres réseaux.

Durant l’été, j’ai voyagé à travers toute la France et même à l’étranger. J’ai utilisé plusieurs badges différents, sur toutes sortes de bornes, en essayant à chaque fois de prendre un tarif intéressant, au niveau du prix, mais aussi sur le trajet et avec les commodités pas trop loin (restaurant, WC, etc.). Sur autoroute, le combo CMH-Ionity est un bon combo. Pas le meilleur (Renault Mobilize-Ionity fait mieux), mais un bon combo tout de même.

C’est donc ce que j’ai privilégié dès que j’ai pu, et il s’agit de ce que j’utilise le plus pour ma voiture (en dehors de la recharge à domicile).

Conclusion

Qu’est-ce que tout ceci est censé nous enseigner ?

Non, charger ne coûte pas cher

Certainement pas plus cher qu’une thermique, et jamais je ne suis à 13 €/100 km. Je pourrais atteindre 13 € en cherchant le badge le plus cher sur la borne la plus chère (par exemple si j’avais une voiture de fonction et une carte payée par mon patron à qui j’aimerais faire perdre de l’argent — pas que qui que ce soit fait ça), mais ce n’est pas mon intérêt.

Aucune thermique, ne fera moins de 7 €/100 km sur l’autoroute en été. À la limite une PHEV : je faisais autour 6-7 €/100 km avec ma Ioniq Plug-In avant, mais ça tire parti de l’électricité aussi. Même le GPL et l’E85 ont pris cher (~1 €/L actuellement), de telle sorte qu’on ne doit pas passer sous les 7 €/100 km dans les mêmes conditions.
… et encore moins une thermique « équivalente » : puissance, taille, confort, équipement… Mon véhicule n’est pas non plus la finition la plus optimisée : si on se met à chercher la perle rare, je peux moi aussi descendre encore plus bas. Mais j’ai choisi de prendre ma voiture, ma config, ma facture. Pour avoir quelque chose de réaliste et personnel.

Qui plus est, 7 €/100 km, c’est le prix sur autoroute, donc le plus cher : essayez de rouler à 7 €/100 km en faisant le plein sur les aires d’autoroute, pour comparer ce qui est comparable. Quant à moi, si je charge sur une borne lente à un hôtel ou mieux encore à la maison, le coût au 100 km sera bien plus bas.

Ceci est effectivement réalisé avec un badge précis sur un opérateur de charge précis : c’est parfaitement étudié, car tout le monde fait ça. Tout le monde regarde les prix. Même en thermique.
Maintenant, j’ai utilisé la carte proposée lors de l’achat de la voiture avec le réseau de charge le plus populaire sur autoroutes. Si l’on peut m’accuser de quelque chose dans la recherche des bons plans, c’est juste d’être le plus mainstream possible.

Si j’avais voulu réellement trouver le combo le moins cher de tous, j’aurais pu prendre les bornes IE-Charge (0,25 à 0,29 €/kWh, mais les bornes sont rares, hors autoroute, perdues loin de tout — ce qui n’enlève rien à leur intérêt, si seulement elles étaient fonctionnelles). Ou encore prendre la carte Renault Mobilize qui propose Ionity pour 0,29 €/kWh (et 5 € d’abonnement). Mais dans mon cas, Renault étant Renault, leur badge n’accepte pas ma banque comme moyen de paiement et ils sont à la ramasse totale quand j’essaye de les contacter, donc je paye plus cher pour un truc qui marche, tant pis.

Non, charger ne prend pas 3 heures

Je suis parfaitement conscient que sur une Ioniq 6 (et leurs petites sœurs techniques : Ioniq 5, EV6, GV60, EV9…), on a des performances de charge très élevées, mais il n’appartient qu’aux journalistes de prendre ces voitures destinées à avaler les kilomètres dans un reportage qui parle d’avaler des kilomètres.

Comme j’aime le dire : on ne prend pas une voiture de Formule 1 pour ramasser des bottes de foin dans un champ boueux ; et on ne prend pas non plus une Zoé sans CCS pour faire Paris-Marseille. Les EV sont moins versatiles que les thermiques, il serait idiot de le nier, mais ça implique donc de choisir la bonne voiture pour la bonne application (et le bon reportage) : ne pas le faire serait au mieux se rajouter de la difficulté, au pire chercher à obtenir un résultat orienté, voire malhonnête.

Et puis les voitures qui chargent moins vite ne sont pas à 3 heures de charge, faut arrêter : elles sont, selon les modèles, entre 25 à 40 minutes maximum sur un 10-80 % avec 200-300 km à chaque fois. Rien qui se rapproche de 3 heures de charge sur un trajet de 300 km.

Oui, il faut charger intelligemment

Les performances de recharge dépendent du moment que vous choisissez pour recharger.

Si vous commencez à transpirer et à vous brancher dès que vous tombez à 50 %, soit vous êtes nouveau avec les EV et ça peut se comprendre (et ça passera, je vous assure), soit, si vous le faites encore après 6 mois, vous n’êtes pas fait pour conduire une EV, soit vous le faites exprès lors d’un reportage auto pour TF1, car vous avez reçu comme consigne de faire de la merde.

La charge est plus rapide lorsqu’on la fait entre 5 % et 80 %. Tout ce qui est en dehors de ça, c’est une perte de temps, à la fois pour vous et pour les autres qui attendent si la station est pleine.

Oui, on peut faire de longues distances sur une charge

Sur cette facture, les deux dernières charges à Taponas (au-dessus de Lyon) et à Frouard (au-dessus de Nancy) sont les seules charges sur ce trajet (qui faisait partie d’un déplacement beaucoup plus long). J’ai fait Lyon-Nancy sans peiner sur une seule charge, soit environ 360 km.

Je sais que Jean-Michel Diesel ne sera pas impressionné, mais on s’en fiche de lui. Si l’autonomie était la seule chose d’importance dans le choix d’une voiture, tout le monde roulerait en Ram 1500 qui font 1 200 km grâce à leur réservoir de 125 ℓ.

Or tout le monde ne roule pas avec ça, c’est donc bien qu’il y a d’autres points importants dans le choix d’une bagnole. Personnellement, avant mon électrique j’ai eu trois voitures donc les autonomies étaient de 1000 km, 950 km et 1150 km (respectivement deux Diesel et une hybride rechargeable essence-électrique). J’ai pourtant préféré changer pour une électrique qui n’a « que » 500 km d’autonomie (400 sur autoroute), parce que, comme j’ai dit : l’autonomie n’est pas la seule chose que je recherche.

On fait plus de pauses humaines que de pauses recharge

Avec cette voiture, l’autonomie est telle que la voiture demande moins de pauses que les gens qui sont dedans.

Là encore, on aura toujours Jean-Michel Chameau qui peut rouler 12 heures et pisser dans une bouteille vide pendant qu’il tient le volant avec ses pieds, mais une pause de temps en temps avec une bonne hydratation restent préférables. Dans ces cas-là, c’est bien la voiture qui s’en accommode, et pas nous qui nous accommodions à la voiture.

Je conseille d’ailleurs, si l’on s’arrête pour nous, de tout de même mettre la voiture à charger : ça ne sera jamais perdu (sauf dans le cas extrême où l’on est à 98 %, là, ça serait inutile, évidemment) et dans le meilleur des cas, permettra de repousser l’arrêt suivant. Appliquez le « A, B, C » : « Always Be Charging », soit toujours charger!

Comment inspirer à faire de la science ?

samedi 7 septembre 2024 à 14:16

Chimioluminescence dans un becher.
Je viens de tomber sur la vidéo de Mentour Pilot, (une chaîne Youtube sur l’aviation civile), dans laquelle il dit qu’il fait une pause dans son métier de pilote et d’instructeur et formateur de vol, pour se consacrer officiellement à temps plein sur ses vidéos.

Aujourd’hui il raconte qu’il se rend compte que cette méthode est celle qui touche le plus de monde dans sa démarche de rendre l’aviation civile plus sûre. Encore plus sûre qu’elle ne l’est déjà, l’avion étant le moyen de transport le plus sûr au monde.

Maintenant autre chose.

J’ai déjà lu ou entendu des gens dire des choses comme :

Avec ça je ne suis pas d’accord.

Je pense que ces entités là ont fait autant sinon plus que le seul monde académique pour la science dans son ensemble.

Oui les profs et l’école forment des gens. Mais ceux qui les « recrutent » ou les envoient sur le chemin de la science, ce ne sont pas les profs (qui font plus souvent involontaire l’inverse, je dirais) : ce sont ceux qui inspirent à faire de la science, c’est à dire tous les Mythbusters, Brainiac, ou autres Fred et Jamy ! Leur rôle est important aussi.

De plus, hormis quelques cas particuliers, comme Mythbusters dont certaines émissions ont attisé la curiosité du monde scientifique pour de vrai, qu’importe si ces supports de médiation scientifiques informels ne font pas de la science comme il faudrait dans un environnement contrôlé et rigoureux. Ce n’est pas grave.

Ils ne prétendent pas du tout faire tout ça pour la rigueur ou pour la science, à la base. Ils le font pour le divertissement. Ça n’est pas pour ça que cela n’est pas important : la médiation, la vulgarisation, la sensibilisation, c’est ça qui suscite l’intérêt et l’inspiration lorsqu’on est jeune. Il n’en faut pas beaucoup pour créer cette étincelle qui va allumer la passion de toute une vie. Cette étincelle a la capacité de provenir de n’importe où, mais elle doit bien provenir de quelque part.

Et vu comme ça, je pense que Mythbusters, Brainiac, Neil Tyson avec tout ce qu’il fait, ou C’est Pas Sorcier et d’autres ont fait autant sinon plus que le seul monde académique pour la science dans son ensemble :

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Évidemment il y a un XKCD pour ça

Il faut plus de choses comme ça. Beaucoup plus. Et ça fonctionne dans tous les domaines.

Je suis sûr qu’il y a un paquet de monde en France qui est allé en sciences grâce à C’est Pas Sorcier. Il doit y avoir aussi beaucoup de monde qui est allé dans la police grâces aux séries policières, ou sont devenus vétérinaire grâce aux émissions sur les animaux. Des personnes qui sont devenus pilotes d’avion grâce à Top Gun, ou détectives grâce à Sherlock Holmes.

C’est la culture qui envoie les gens sur leurs voies respectives. Et si l’on veut une grande diversité de compétences, il faut une culture variée partout dès l’enfance : dans les jouets, les émissions TV, les livres, les jeux vidéos…

Et pour boucler la boucle : il faut aussi des spécialistes volontaires de partager tout ça pour créer cette culture en retour et recommencer tout le cycle. Sans ça, on tue l’intérêt des gens dans un domaine, et ce domaine disparaît dans l’oubli. Ça pourrait être positif pour certaines choses (religions, armes, chasse…), beaucoup moins pour d’autres (sciences fondamentale, santé, justice…).

Donc, oui, je comprends et plussoie ce que le Mentour Pilot fait ici. Si son but c’est de sensibiliser beaucoup de monde à la sécurité aéronautique, oui, cela fonctionnera, et c’est un bon choix, surtout que ça semble réellement lui plaire.


Un corollaire à tout ceci est qu’il n’est pas nécessaire chercheur en physique nucléaire pour faire de la science et aider à la promouvoir !

Moi-même, mon niveau académique est loin d’être élevé. Pourtant, à de nombreuses reprises, on m’a dit que je devrais faire prof, car mes explications sont plus claires que celles des livres de cours. Mais non, je n’ai pas envie de faire prof (en tout cas pas ici en France, pas avec ce que ce métier est devenu à cause d’une administration de merde). À la place je préfère continuer d’écrire un blog.

Et ça marche.
Quand il s’agit de partager des choses, on touche plus de monde avec un simple blog que debout devant une classe (et une chaîne YouTube avec 2M d’abonnés, je n’en parle même pas). Pas de la même façon, et probablement pas avec le même impact, mais plus de monde quand-même.

Donc ceci est aussi un appel : si un sujet vous intéresse, que vous commencez à acquérir une certaine expertise : n’hésitez pas à en parler ! Même si ce n’est pas formel, même si ce n’est pas de la recherche, même si ce n’est pas dans votre domaine de formation ni votre métier de base… Sur un blog, une chaîne Youtube, sur Twitter, Instagram, Tiktok, ou même dans ces conférences ou ailleurs… peu importe : il n’est jamais impossible que ça inspire quelqu’un qui passe par là, et ça sera sûrement toujours intéressant.