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le hollandais volant

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Le socle interministériel des logiciels libres (SILL) : liste gouvernementale de logiciels libres

mercredi 6 mai 2020 à 17:29

Il y a quelques années, je publiais ici une liste de logiciels avec leur site officiel. L’idée partait du constat que lorsque l’on cherchait un programme dans un moteur de recherche, les premiers sites étaient presque systématiquement des sites vérolés, contrefaits, en tout cas pas le site officiel de l’éditeur.

Ma liste était là pour remettre les choses à plat pour une sélection de programmes usuels (libres ou non-libres, d'ailleurs).

Je découvre aujourd'hui que le gouvernement tient à jour une liste assez conséquente de logiciels libres "recommandés" (190 logiciels libres y sont recensés à ce jour) :

On peut y rechercher un nom, un type de programme, etc.

Les fiches logiciels contiennent le lien vers le site officiel, son code-source, sa licence, les liens vers leur fiches sur le Comptoir-du-Libre ou sa fiche Framasoft.

La plupart des programmes très connus y sont évidement listés : VLC, Audacity, Apache, Firefox, LibreOffice... mais ce sont loin d'être les seuls. Il suffit de fouiller un peu dedans pour trouver un peu ce qu'on veut.

La liste est là pour permettre aux instances gouvernementales de favoriser l'emploi du logiciel libre dans leur usage quotidien, mais le site est évidemment accessible à tous.

Bref, c'est une bonne initiative* !

(* pour une fois :p)

(via)

Pas de chômage partiel pour Amazon. Bien ou pas bien ?

lundi 4 mai 2020 à 19:12

Voyez cet article :

Puis plusieurs remarques de ma part, qui vont dans différents sens :

C’est bien parce qu’Amazon ne mérite aucune aide de la part du contribuable. Vu qu’ils ne payent pas leurs impôts, je vois pas pourquoi on leur payerait des aides. Ils ont décidé de faire marche seule, ben qu’ils ne se retournent pas.

C’est nul parce que les premiers à en souffrir, ça va être les esclaves (ce n’est pas contre eux, mais vu comment ils sont traités par leur entreprise, y a pas d’autres mots) qui ont été renvoyés chez eux de force alors que c’était clairement pas la période. Renvoyé par qui ? Par l’État et par les syndicats, faut quand-même le dire, hein.

C’est un peu con car Amazon est loin d’être la seule boîte à faire de l’évasion fiscale ou de l’optimisation fiscale. Et je ne parle pas seulement des Gafam. Prenez n’importe quelle entreprise « française » du CAC40, et vous pouvez être certains qu’ils ont des montages fiscaux au Lux, en Irlande ou aux P-B, si ce n’est pas carrément aux Caraïbes. On ne peut pas avoir à sa tête le type le plus riche du monde sans quelques magouilles, n’est-ce pas ?

C’est encore plus con car Amazon n’est pas non plus la seule entreprise à traiter sa main d’œuvre comme de la merde. Loin de les défendre, il est encore une fois très difficile de ne pas y voir une nouvelle décision « anti-amazon » de la part de la France.
Concernant le « traiter sa main d’œuvre comme de la vermine », je parle en tant qu’ex-travailleur de la « grande distribution invisible ». J’ai bossé dans une boîte (sous tutelle chinoise dont le nom ne dira rien à personne mais dont les clients sont les chaînes de magasin très connues (aux Pays-Bas, pas ici) et dont le fonctionnement est en tout point similaire aux entrepôts Amazon.

Des hangars de 4 km qu’on traverse à longueur de journée ? Je connais.
Un rythme infernal, un flicage permanent, une pression destinée à mettre en place une compétition entre les collègues (pour virer les plus faibles et ne garder que les meilleurs) ? Yup, ça aussi.
Les SMS le soir à 21h que te disent si oui ou non tu dois mettre ton réveil le lendemain à 4h30 ? Oui oui
Le fait d’être considéré a priori comme un voleur par ton propre patron, avec des détecteurs de métaux réglés sur hyper-sensible et des dispositifs biométriques partout ? Aussi.

Amazon bat probablement des records dans sa façon d’utiliser l’IA et la technologie pour déterminer quel intérimerde doit être viré et quand. Mais je peux vous assurer que Carrouf, Fnac, Darty et très certainement tous les autres font EXACTEMENT pareil (le service client en moins, et la couverture médiatique également en moins).
Les rayons ne se remplissent pas tout seuls et ces gens sont là en fonction de la demande au jour le jour, parfois à la demi-journée, y compris le matin de Noël ou le 31/12 au soir.

Il n’y a qu’à voir : vous pensez que les étudiants qui bossent dans la distribution vont recevoir la fameuse prime de 1 000 € promise par Macamerde ? Bah non.

C’est débile parce que vu les rythmes de travail dans ces boîtes, où ils font généralement tourner les effectifs plutôt que faire bosser en heures sup leurs intérimaires, c’est que ça ne te donne pas toujours droit au chômage (quand l’intégralité ne finit d’ailleurs pas dans les jours de carence quoi qu’il arrive).

Ça rejoint mon second point, mais si on avait un vrai système de protection social (et pas un fantôme de ce qu’il pouvait éventuellement être), l’absence de travail ne devrait pas être (trop) pénalisante.

Mais vu que tout est lié, si des boîtes comme Amazon payaient leurs impôts, peut-être qu’on aurait de l’argent magique pour cette protection sociale (voir point 1). Et pas seulement Amazon d’ailleurs (voir point 3).


Bref, si ça ne vient pas avec une obligation pour Amazon de payer les employés quand-même (ou alors juste payer leurs putains d’impôts afin de pouvoir les dédommager), ça va encore une fois profiter à Amazon.

Bah oui : Amazon n’en a rien à foutre de vous satisfaire en livrant ce que vous commandez. Votre (notre !) satisfaction n’a d’intérêt que si ça vous fait revenir dépensez chez eux. J’avoue qu’ils y arrivent bien. Très bien même, sur tous les plans.

Mais si le gouvernement leur dit « vous fermez vos usines de distribution », ils vont le faire. Les gens seront à la rue, et les produits viendront d’Allemagne, d’Italie, de Royaume-Uni… C’est exactement ce qui se passe en ce moment : les trucs qu’on peut commander sur Amazon actuellement viennent de l’étranger.

En tout cas… Est-ce que ça sauvera des milliers de travailleurs du coronavirus ? Probablement.
Est-ce que ça les sauvera de la faim ? Je sais pas, probablement pas.

L’un dans l’autre, et au vu de ce qu’est devenu la situation de la protection chômage, je ne sais encore moins.

Mon avis sur le "contact tracing"

mercredi 22 avril 2020 à 18:39

Sérieusement…

Est-ce vraiment à l’État de construire un tel dispositif ?
Après tout, si Google et Apple font le sien gratuitement, qu’on les laisse faire. C’est pas comme s’il fallait déjà un smartphone pour que l’application ait un intérêt (ce qui est loin d’être le cas de tout le monde, et encore moins le cas pour les personnes les plus vulnérables : les personnes âgées).

Sans compter, comme c’est dit dans l’article, qu’une application qui permet de recenser les gens malades a une utilité proche de zéro s’il n’y a pas de tests de fait, y compris sur les personnes sans symptômes !

Le rôle de l’état pourrait alors être décalé :

Bref, agir comme ils agissent avec les FAI quand il s’agit d’envoyer les SMS d’alerte : l’État donne l’ordre et veille à ce que ce soit bien fait, les entreprises et prestataires s’exécutent, et la population est protégée et respectée.

L’État est là pour diriger, et émettre un cahier des charges, pas pour réfléchir à la technologie à utiliser.

Plutôt que de bricoler un truc qui va (encore) nous coûter une blinde, comme le gros fail SAIP et le re-gros-re-fail SAIP-2, ils devraient s’occuper de relancer la machine à faire des masques, des respirateurs, des tests… bref, un truc qu’on peut raisonnablement exiger d’eux, et que personne d’autre ne peut faire à leur place.

À quoi ils pensent quand ils disent que la vie privée « devrait » être respectée, ou qu’ils ne savent pas si ça sera anonyme ou pas ? S’ils veulent un truc anonyme et respectueux, ils l’imposent, point.

Bien-sûr, ceci dans le cas évident où c’est effectivement ce qu’ils veulent. En réalité, il n’est pas difficile d’imaginer que les états veulent plutôt un système tout-sauf-anonyme, surtout dans un contexte où il est à peu près sûr que les manifestations anti-macron vont reprendre de plus belle dès que ça sera possible. Un système non-anonyme serait du pain béni pour repérer les manifestants… Mais je digresse.

Pourquoi je ne donnerai pas à leur cagnotte de dons

mardi 31 mars 2020 à 18:07

Voir :

En ce qui me concerne, et je n’en ai rien à foutre de paraître égoïste ou non, je ne donnerai pas un seul centime à une quelconque quête de ce genre.

Premièrement, parce que je paye déjà des impôts, cotisations, redevances, taxes, charges, contributions ou appelez ça comme vous voulez.
Ce n'est pas moi qui a choisi de dépenser ce fric pour faire courir les enfants dans la boue en chantant la Marseillaise au lieu d’embaucher du personnel hospitalier pour les soulager de leur surcharge qui ne date absolument pas du coronavirus.

Entre les charges, la TVA, les impôt et autres taxes, on doit pas être loin de 55~60 % de ma fiche de paye qui revient à L’État avant même ou aussitôt que je l’utilise. Qu’on soit clair : je n’ai pas de problème à payer tout ça, c’est juste que ça donne la gerbe de voir comment c’est utilisé.

Ensuite, le jour où Facebook, Google, Paypal (qui font tous des campagnes de dons en ce moment, c'est bizarre hein ?) ou encore le gentil-LVMH-qui-produit-du-gel-hydroalcoolique-en-exploitant-des-ouvriers-payés-au-lance-pierre verseront également 55~60 % de leur CA à l’État, je me verrais peut-être donner pour une campagne du gouvernement.
Sauf que si elles font ça, une campagne de don ne sera plus nécessaire : rappelons que ce sont pas loin de 100 milliards d’euros qui disparaissent dans les paradis fiscaux chaque année. « Argent magique », il disait, l’autre crétin ? Ça fait combien de masques de protection faciale, ça, vous pensez ?
A la place, le gouvernement leur a donné 40 milliards en CICE et autres allègements fiscaux qu'il faut maintenant quémander aux plus pauvres.

Et deuxièmement, parce les hôpitaux et les soignants eux-mêmes, ceux qui sont vont être payés 1300 € net aujourd'hui ou demain, pour 350 heures passées à courir partout au plus près du virus et avec moins de protection que le flic qui va s'empresser de leur coller une amende pour un bout de papier qu'ils ont pas pu imprimer faute de budget pour l'imprimante de leur hôpital, ne verront jamais le moindre centime de ce pognon. Comme c'est écrit dans l'article : ce fric n'est pas pour ceux qui se tuent littéralement à sauver ce pays, mais pour les entreprises, qui certes, sont importantes, mais qui n'ont clairement pas tous besoin d'argent public (les dividendes battent des records chaque année, c'est bien que ça ne va pas si mal : après tout, quand je demande une aide au logement ou autre, on regarde mes revenus sur 2 ou 3 ans aussi, donc bon).

Et enfin, le plus triste : on parie que quand tout ça sera derrière nous, ils recommenceront à détruire le service public et à privilégier le CAC40 entre copains ?

Les méthodes de la commission copie privée pour vous faire payer, payer, payer…

dimanche 26 janvier 2020 à 11:36

Logo du Copyreich.
Je suis en train de lire le magasine NextInpact là. Y a tout un dossier sur la Hadopi, la Sacem, etc.

Plus je lis, pour je trouve que leurs méthodes sont maffieuses, à la fois car c’est bigrement bien rodé, mais aussi pour le principe.

Copie privée ? Redevance copie privée ?

Déjà, la copie privée est un droit accordé par loi à quiconque ayant acheté une œuvre d’en faire une copie pour son usage personnel.

Considérant que cette copie constitue un manque à gagner pour le producteur et pour le distributeur, la loi a accordé une redevance copie privée, censée compenser ce manque.

Ça c’est ce que disent les textes.

Dans les faits, quand on achète un CD vierge, un disque dur, un smartphone, etc., tout comme on paye l’écotaxe, on paye quelques euros pour financer cette redevance.

Une mécanique lucrative

Là où c’est carrément maffieux, c’est sur ces points :

Premier point.
La redevance copie privée n’est valable QUE sur le copiage d’une œuvre depuis une source licite (oui : premier *facepalm*). Personne n’a à payer de redevance copie privée pour un MP3 piraté. Pour le piratage, la peine c’est celle prévue pour la contrefaçon, et encore, seulement par la personne qui met le fichier à disposition, pas celui qui ne fait que télécharger.

Sauf que… l’argumentaire des majors depuis des années, voire des décennies maintenant, c’est qu’il faut augmenter la redevance, car le piratage augmente. La redevance a donc été montée. Sauf que le conseil d’État est arrivé et à dit « c’est pas comme ça que ça marche : votre argument ne tient pas, le piratage n’est pas sujet à la redevance. ».

Résultat, la Sacem a touché les centaines de millions d’euros indus. Ils vont tout rembourser, donc ? Nope ! Leurs lobbies ont réussi à utiliser une disposition particulière qui les autorise à garder les trop perçus sans avoir à effectuer un remboursement rétro-actif.

Deuxième point.
La redevance copie privée n’est applicable QUE pour les particuliers. Un professionnel, une association, une institution n’a pas à payer ça. Or, la taxe (contrairement à la TVA) est appliquée au plus haut de la chaîne de production de ces supports. Résultat : personne ne voit le montant de cette taxe quand il achète quoi que ce soit.

C’est au professionnel/asso/institution de faire les démarches pour se voir rembourser les 5~10 € pour un support numérique. Déjà, rien qu’en timbres, on est perdant, mais là n’est pas l’arnaque.
L’arnaque, c’est que la Sacem exige une facture où apparaît le montant de cette taxe. Sachant que même les magasins et les vendeurs ne la connaissent pas, ils ne peuvent pas fournir de facture avec ce montant et personne ne peut se faire rembourser…

Troisième point.
Sur toutes ces taxes perçues, il a été décidé que 25 % du montant total doit servir à promouvoir la culture : création ou financement de festivals, de concerts, etc.
Les sommes (d’après le travail de Next Inpact) semblent bien dépensées à ces fins…
… sauf que quand on cherche, ils financent en particulier les festivals dont l’organisation/la présidence/la ville est assurée par… un membre important de la Sacem, le la SACD, de l’Alpa, etc. ou par un élu qui a aidé à voter ces lois. Bref, l’argent reste entre leurs mains.
En plus de ça, on peut conjecturer que ces festivals sont à la base déjà très lucrative pour eux, sans quoi jamais ils ne les financeraient.

Malin, non ?

Quatrième point.
C’est pas terminé !
La commission copie privée est constituée de 24 membres + un président. 12 membres sont des ayants-droit (Sacem, etc.) et sur les 12 qui restent, 6 sont des associations de consommateurs et 6 des industriels.

Déjà : allez mettre d’accord des consommateurs avec des industriels, même avec le principe « l’ennemi de mon ennemi est mon ami ».
Ensuite, même si les votes sur les barèmes copie-privée sont à égalité 12 contre 12, il y a la voix du président, dont l’intérêt est le même que les ayants-droit. Bien joué, n’est-ce pas ?

Cinquième point.
Encore ? Le double paiement de la redevance. Les disques durs sont soumis à redevance (y compris par les professionnels, dans la pratique). Or, un prestataire de cloud qui achète des disques durs aura payé la redevance. Qu’à cela ne tiennent, la commission copie privée parle déjà de faire payer les consommateurs de cloud ! Donc le même espace de stockage aura été taxé deux fois !

Sixième point.
Enfin, dernier point que je soulèverais (y en a d’autres dans le magasine) : rappelons que la Hadopi est là pour servir les ayants-droit. Elle reste cependant financée par le contribuable.

Bref, comme vous voyez, c’est assez hallucinant.
D’un côté c’est affligeant et outrant, mais je ne peux aussi que rester admiratif : tant de foutage de gueule et qui arrive à rester légal, c’est quand-même beau. Même si j’imagine très bien qu’il doit y avoir des liasses de billets qui changent de main sous toutes les tables du gouvernement pour que rien ne change.

Mais ils ont raison : tant que personne ne râle, que tout le monde paye, autant continuer à arnaquer le monde. Surtout quand ils sont soutenus même par des consommateurs à qui ils ont totalement retourné le cerveau à coup de cours sur super-crapule dans les écoles.
Et puis c’est pas comme si ce modèle ne leur était exclusif.

En dehors de ne plus consommer de culture ni de disques durs, on peut toujours aller acheter ses supports de stockage à l’étranger. Après je dis ça… je ne dis rien évidemment.

Et n’oubliez pas : partager la culture n’est pas un crime mais un devoir.