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On Vaut Mieux Que Ca !

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Votre livre #OnVautMieuxQueCa en .epub et .mobi

mardi 25 avril 2017 à 09:28

Tout est dans le titre ! Voici venu les formats epub et mobi du livre OnVautMieuxQueCa :

Un grand merci @ValMuetdhiver qui a converti l’énorme PDF en ces formats !

Plus d’infos sur ce livre ici :

Votre livre #OnVautMieuxQueCa

mercredi 22 mars 2017 à 14:12

Voici tous vos témoignages compilés en un ouvrage de 1371 pages :

onvautmieuxqueca_votre_livre 1.1

et pour les bidouilleurs, voici le format .odt : onvautmieuxquecaT


A propos


En février 2016 est inauguré un projet de loi sur le travail ouvrant la voie à une régression des droits du travailleur, mais surtout cristallisant le cynisme et le décalage d’une politique qui n’a cessé de nier le concret.

La question du travail, quand elle est posée en termes politiques, est souvent réduite à une simple question de gestion, dont l’objectif se borne à quelques étiquettes vides de sens : compétitivité, flexibilité, croissance…

La question du travail comme vécu douloureux en est presque devenu un tabou : en parler c’est « se plaindre » ; en parler c’est oublier « qu’il y a pire ailleurs »  ; en parler c’est prendre le risque d’être mal perçu par son entourage, par son patron ; c’est prendre le risque de perdre son emploi ; prendre le risque de devenir un « moins que rien ».

Et quand pour autant on décide courageusement de parler, les mots deviennent presque inaudibles tant les discours quasi-religieux sur le travail raisonnent fortement sous le clairon des experts et autres personnalités politiques : un discours glorieuxqui vante le travail comme source d’épanouissement, d’émancipation, de bonheur…

Un tel discours est-il encore tenable dans une entreprise de téléprospection, où les employés entassés dans un open-space sont surveillés, minutés, sans libres mouvements, ni libres paroles, car soumis à la lecture d’un script ? Un tel discours est-il encore tenable pour ces femmes contraintes à devoir faire doublement leurs preuves, à supporter remarques dévalorisantes et sexistes, freinées par un plafond de verre que certains prétendent chimérique ? Un tel discours est-il encore tenable pour ces jeunes étudiants contraints de travailler dans des conditions inhumaines, réduisant leurs chances de réussite, et se condamnant parfois à renoncer à leurs études pour des emplois précaires ? Un tel discours est-il encore tenable pour ces hommes ou ces femmes de plus de 50 ans, qui auront dépensés énergie et temps, cassés physiquement et mentalement, et qui se retrouvent mis à nu au nom de cette même compétitivité et flexibilité ? Un tel discours est-il encore tenable quand des employés broyés par un management inhumain choisissent la mort ?

Un tel discours est-il encore tenable après la lecture de ces centaines de témoignages que vous tenez en ce moment entre vos mains ?

C’est pour déconstruire ces discours religieux, pour sortir de ce tabou et de ce déni de la souffrance au travail, pour poser la question du travail comme vécu, que nous avons voulu crier haut et fort  « On vaut mieux que ça ! »

Tout a commencé le week-end du 19 février : sous l’impulsion de Dany Caligula et d’Usul, des vidéastes de différents horizons se sont réunis pour envoyer ce message « on vaut mieux que ça !», invitant ceux et celles qui le souhaitaient à s’exprimer, à prendre la parole.

De là est né ce collectif, composé de citoyens et citoyennes créatifs et œuvrant bénévolement.

Nous avons été très vite dépassés par la réception de cet appel à témoignage. Nous pensions récolter quelques dizaines de récits, nous en avons eu des milliers. Ce présent recueil ne contient d’ailleurs que les témoignages les plus longs ; vous pourrez retrouver des témoignages courts sur les réseaux sociaux, ainsi que des témoignages vidéo et audio sur le site et la chaîne (http://www.onvautmieux.fr/ ; la chaîne Youtube).

Le petit ruisseau de paroles auquel nous nous attendions s’était mué en un fleuve impétueux, et nous avions le devoir d’assurer son cours jusqu’à l’océan. Mais comment? Deux possibilités s’ouvraient à nous : soit nous nous laissions porter par ce courant en tant que porte-paroles et représentants ; soit nous nous assurions que ce courant suive son cours, porté par sa propre force, notre rôle se limitant à celui de relayeur.

Nous avons pensé que le rôle qui nous incombait n’était pas celui de porter la parole mais de l’accompagner, de participer à rendre cette prise de parole possible, en nous effaçant nous-mêmes autant que nous le pouvions. Nous sommes en effet sensibles à cette idée qu’en prenant la posture du porte-parole, nous en venons souvent à confisquer la parole de ceux et celles qui l’ont initialement prise, ce à quoi nous nous sommes refusés.

Notre mission en tant que collectif était donc la suivante : rendre visible l’invisible, rendre audible ceux et celles qu’on entend pas. La prise de parole est une action politique. C’est sans doute l’action la plus fondamentale, condition première à toute tentative de transformation et de construction collective.

Plusieurs structures ont été créées, dont un site : onvautmieux.fr . Les témoignages y sont présentés sous la forme la plus brute : hormis une légère mise en page fidèle au texte originel, il n’y a eu aucune modification. La grammaire et l’orthographe n’ont pas été modifiées (à quelques exceptions des premiers témoignages, car nous n’avions pas encore décidé ce qu’il en était du travail de correction).

Ce livre est la suite logique de notre démarche : nous y avons intégré l’ensemble des témoignages du site, et sauf erreur de notre part, ils y sont tous.

Les catégories sont légèrement différentes : nous avons voulu rassembler les témoignages selon des contextes professionnels afin d’en faciliter la lecture. Ce choix de catégorie est loin d’être parfait, très souvent artificiel, et démonstratif que, dès lors que l’on exprime un vécu, il en devient absurde d’enfermer le discours dans une case. Ces catégories sont donc à apprécier comme des repères, ni plus, ni moins.

Mus par les valeurs libristes, nous aurions souhaité proposer ce livre sous une licence libre ou en l’inscrivant dans le domaine public, ce que nous n’avons pas fait pour des raisons d’ordre légal. Proposer ce livre en Public Domain Mark par exemple aurait symboliquement dépossédé les auteurs de leur texte, ce à quoi nous nous sommes refusés. Proposer une licence libre aurait soulevé les mêmes difficultés, et ouvert de nouvelles problématiques.

Ce livre n’a donc pas de cadre légal défini. Nous assumons cette illégalité, car nous pensons que la diffusion de ce livre a du sens, est légitime.

Légitime, car ce livre n’est pas celui d’un auteur, ni d’un collectif. Ce livre est l’œuvre de plusieurs centaines d’auteurs, anonymes, travailleurs, chômeurs, ouvriers, cadres, patrons, fonctionnaires, intermittents, hommes, femmes, étudiants, retraités, atypiques….

Ce livre ne propose rien, il montre. Il ne vante pas un discours idéologique, il présente des vécus, non pas des cas particuliers, mais l’expression de sensibilités singulières.

À la lecture de ces témoignages singuliers, il y a des invariants, des situations redondantes, ces petites choses sans importances, insignifiantes, qui se dévoilent comme une montagne par l’amplitude de cette prise de parole.

Par ce livre, il ne s’agit pas de proposer des solutions, il s’agit de prendre acte du vécu des travailleurs et des chômeurs afin de poser convenablement les bonnes problématiques. Car avant de proposer des réponses, encore faut-il se poser les bonnes questions.

À ceux et celles qui veulent poser les bonnes questions, à ceux et celles qui se sentent seuls face aux difficultés dans leur travail ou dans leur chômage, à ceux et celles qui pensent qu’on vaut mieux que ça, ce livre est le vôtre.

Faites-en bon usage !


Informations en vrac


Vous pourrez trouver d’autres informations sur nous ou les engagements et visées d’OnVautMieuxQueCa ici : la foire aux questions et j’ai travaillé à OnVautMieuxQueCa ainsi que dans les vidéos des membres du collectif

Deux adresses pour nous contacter à présent : contact@onvautmieux.fr ; si vous êtes lié à un média : media@onvautmieux.fr

A tous les témoins ! [important]

mercredi 15 mars 2017 à 14:18

Bonjour !

Comme annoncé dans le précédent post (http://www.onvautmieux.fr/2017/03/14/jai-travaille-a-onvautmieuxqueca) , nous avons compilé tous vos témoignages et cela est devenu un gigantesque livre qui fait actuellement plus de 1300 pages. C’est pourquoi aujourd’hui nous demandons à tout les témoins ayant été publié sur le site :

Refusez vous d’être dans cet ouvrage ?

Ce livre sera :

disponible très rapidement en principe, au plus rapidement dans une semaine.

– non-monétisé, gratuit : il serait parfaitement indécent que quiconque, nous comme des intervenants extérieurs (éditeurs par exemple) gagne de l’argent de cette œuvre qui est la vôtre et qui n’a pas pour finalité d’être une marchandise.

– numérique : ce livre est énorme en taille, cela représenterait un cout énorme en terme financier et de temps pour organiser une impression. De plus nous tenons à le laisser gratuit, hors une version papier a forcément un cout. Il sera d’abord en PDF puis nous espérons également en prévoir d’autre format comme l’ebook.

– à libre disposition de tous. C’est à dire que chacun sera libre de le telecharger, de le proposer au téléchargement ou il le souhaite.

ce livre n’aura pas de nom d’auteur. Nous avons fait le choix de ne pas être porte-parole, pour des raisons que nous expliquerons en édito, afin de laisser place à vos voix. Donc vous êtes tous les auteurs, anonymes, il vous appartient ce livre.

les témoignages y seront tels qu’ils le sont présentement sur le site, C‘est à dire notamment anonymes. Ce livre n’est pas de la littérature, il a pour vocation de témoigner de realités dans le monde professionnel et de les faire entendre. Ainsi nous avons gardé les témoignages tels quels, sans les amputer, sans les synthétiser, sans les corriger, sans intervenir pour les modifier. Notre « patte » n’est qu’un travail de mise en page, l’écriture d’un édito et actuellement un témoignage sur l’expérience OVMQC.

– il sera adressé à des journalistes, à des responsables politiques de tout bord, au monde de la recherche (que ce soit en sociologie, psychologie, management….), et à toutes personnes ou groupes qui pourrait être concerné par les problématiques du travail actuel (associations, syndicats, institutions…). Nous organiserons sur les reseaux sociaux un suivi de cette communication, afin que tous puissent savoir comment sont accueillis ces témoignages, notamment par les responsables politiques qui ont le devoir de répondre à ces problématiques du travail, exhaustivement, surtout en cette période électorale.

Si votre témoignage était déjà sur le site et que vous refusez qu’il soit dans ce PDF, veuillez nous adresser par mail (temoignage@onvautmieux.fr) le témoignage en question soit via l’hyperlien du site, soit en copie exacte (ainsi il sera beaucoup plus simple de l’identifier). Sans cette identification, nous ne pourrons pas le retrouver. Pour des raisons de sécurité (et être bien certain que ce ne soit pas quelqu’un d’autre qui veuille supprimer votre témoignage) veuillez utiliser le même mail que vous aviez utiliser pour proposer le témoignage, ou via la même conversation facebook.

Si vous êtes ok pour ce pdf, n’hésitez pas à laisser un petit commentaire, cela nous boostera pour terminer votre œuvre 🙂 On est également très curieux de savoir à qui vous souhaiteriez en priorité adressez ce PDF afin d’obtenir des réponses.

[edit : le PDF est ici : onvautmieuxqueca_votre_livre 1.1 ]

J’ai travaillé à OnVautMieuxQueca

mardi 14 mars 2017 à 08:58

Avant d’entrer dans le vif du sujet, je vais me présenter, car il y a peu de chance que vous me connaissiez.

J’ai travaillé approximativement 7 années dans des entreprises au management inhumain ou dans des métiers intrinsèquement difficiles. J’ai été agent d’entretien, j’ai travaillé dans plusieurs usines d’agroalimentaire et j’ai enfin travaillé en restauration rapide où je suis restée plusieurs années durant mes études. Ensuite, je suis enfin tombée sur une entreprise au management humain. J’y ai eu l’impression d’être véritablement sauvée, alors qu’il n’y avait rien de révolutionnaire : la seule différence est qu’on m’y faisait confiance, j’avais le droit d’utiliser mes mains pour prendre les objets comme je le souhaitais, on ne me suspectait pas de « prendre des vacances » quand je m’absentais pour 40 degrés de fièvre, j’avais le droit d’aller aux toilettes quand j’en avais besoin, je ne voyais jamais de collègues en pleurs, je n’entendais plus d’engueulades, les clients ne m’y menaçaient plus de mort. Et, comble du luxe, j’avais le droit de boire de l’eau sans demander une permission…

Le monde du travail déconne, et plus que sévèrement.

J’en ai pris conscience la première fois à l’usine, j’étais alors intérimaire et nous travaillions dans le froid, assis, à faire des gestes répétitifs. Le boulot était parfaitement insensé évidemment, comme c’est souvent le cas à l’usine. Nous avions une seule pause repas sur huit d’heure de travail, aller aux toilettes était mal vu. Un jour, une ancienne ouvrière nous a dit que nous avions le droit à une autre pause, pour nous réchauffer notamment. On nous l’avait sciemment caché…

Mes autres expériences n’ont fait que confirmer que ce statut d’esclave et le summum a été atteint en restauration rapide. Je n’ai pas besoin de vous raconter, la catégorie fast food décrit en détail tout ce que j’y ai vécu, à travers les propos de dizaines d’autres équipiers de tout bord, de toute la France. Et pareil dans tant d’autres domaines, pour tant d’autres statuts ou métiers… Le harcèlement comme mode de management, l’aliénation en un point inimaginable où chacun des mots, des microgestes est dicté par une norme, qui, si elle est bafouée, mérite une engueulade salée, parfois des insultes, souvent du mépris. Bienvenue en enfer.

Je n’ai pas digéré ces expériences. Jamais. Impossible de me résigner à les accepter, impossible de m’adapter mentalement à ça. Alors, j’ai agi comme je le pouvais avec ce que je pouvais. Ce n’est pas grand-chose, mais j’ai essayé. Comme je suis auteur malgré moi depuis toujours, j’ai d’abord écrit énormément, livrant mes témoignages en détail il y a fort longtemps ailleurs. Ensuite, j’ai livré tout ce que je savais pour survivre dans ces milieux, j’ai donné toutes les informations que je pouvais. J’écrivais en quelque sorte ce que j’aurais voulu qu’on me dise alors que j’étais nouvelle. Pour me préparer, non pour fuir ce milieu. Parce que comme la plupart des témoins sur OVMQC, je n’avais pas le choix. J’avais besoin d’argent pour manger, et c’était le seul boulot étudiant à disposition.

J’ai tiré de cette expérience une leçon. Il faut médiatiser tant que possible les saloperies qui nous arrivent au travail. En parler de toutes les façons possibles, parce que c’est percer l’abcès, libérer l’infection que ces expériences de vie malheureuses nous ont filés, c’est la première étape – en tout cas cela l’a été pour moi – qui a permis d’entamer une guérison. Ensuite, il faut délivrer toutes les informations qu’on peut avoir à autrui. Parce que l’information c’est le pouvoir, mais ça c’est une autre histoire, peut-être hors sujet de ce témoignage.

Alors à tous les pseudocritiques, qui se sont moqués des témoignages parce que « c’est pas ça qui va faire bouger les choses », parce que c’est « plaintif », parce que c’est une révolution qu’il faut, j’aimerais dire des mots extrêmement grossiers, mais je vais me retenir.

Que les personnes puissent libérer ces histoires d’elle, c’est une première étape nécessaire pour ne plus être aliéné par ces histoires. C’est mettre dehors les problèmes, pour pouvoir les manipuler comme des objets sur lesquels on peut avoir un contrôle, une prise. C’est retrouver son pouvoir. Alors oui, y a pas de dragons dans cette histoire, y a pas de porte-parole qui prend la tête d’une manifestation tel un héros futur d’une révolution qui ne mènerait qu’à refaire le même monde encore dominé par une poignée d’individus. Mais il y a des gens plus libres. Du pouvoir en chacun retrouvé. C’est invisible et personne n’en tire de gloire épique, mais c’est un monde nouveau qui, en silence, discrètement se construit en chacun.

Ma deuxième étape, pour ma part, a été de chercher coûte que coûte des solutions de tout bord, de faire de la recherche. Et pour être tout à fait sincère, cela s’est fait par le plus grand des hasards ou par un subterfuge de mon inconscient peut-être.

J’écrivais un livre sur la manipulation et j’ai voulu encore parler travail, notamment parce que mon expérience personnelle m’avait fait croiser la route de manipulateurs au travail, sur un versant harcèlement. Alors, j’ai lu des dizaines de bouquins de témoignages sur le travail, j’ai cherché des dénominateurs communs d’exploitation, de manipulation, j’ai tenté de tout synthétiser et j’ai essayé de donner des idées contre le harcèlement, contre la souffrance, contre l’exploitation, etc. J’ai appelé ce bouquin l’homme formaté et ce bouquin je l’ai laissé sur le net, gratuit , sous licence libre, pour ceux qui en aurait besoin. C’était le minimum à faire.

Alors c’est en toute logique que j’ai rejoint l’équipe d’OnVautMieuxQueCa alors qu’elle ne portait pas encore ce nom, avant que la première vidéo voie le jour.

Je ne suis pas vidéaste. Avec l’équipe, je me suis occupée du site, des réseaux sociaux, de l’édition des témoignages, des mails, j’ai échangé avec pas mal de témoins, j’ai lu et mis en page un nombre incalculable de vos aventures professionnelles.

Et pour être tout à fait sincère quitte à paraître brutale, c’était une expérience terrible. J’aurais voulu qu’elle n’est jamais eu lieu, j’aurais voulu que l’appel à témoignages soit resté lettre morte, ou qu’on ne reçoive que des témoignages bidons, superficiels, prouvant qu’on avait tord qu’il y avait un problème avec le monde. Mais non, on en a reçu des milliers, criant de vérité, détaillé, parfois il y avait même des copies de mails, des documents officiels que l’on n’a pas mis en ligne pour des raisons d’anonymat.

Je pensais que j’étais rompue mentalement, à supporter faire face à l’horreur : mes recherches pour mon livre m’avaient habitué aux suicides, aux vices du harcèlement, à l’enfer de l’exploitation, à l’injustice et à la dévalorisation, à l’énervement du stupide administratif. Je savais à quoi m’attendre. Et pourtant non. À de nombreuses reprises alors que j’éditais les témoignages, j’ai été obligé de m’arrêter, prendre un peu l’air, réfléchir et méditer pour desserrer ma gorge, désengorger ma machine à empathie qui avait été dévastée par l’histoire que je venais de lire.

Alors j’ai essayé de répondre avec le plus de compassion et de reconnaissance aux témoins, mais nous avons été submergé de travail, il y avait un retard monstre de traitement de témoignages, certains attendaient depuis plus de 6 mois, alors je ne pouvais pas répondre comme je l’aurais voulu. J’aurais voulu faire passer au moins un «je t’ai entendu, ton histoire est dans ma tête, j’ai fait miroir avec toi, je reconnais ce que tu as vécu », mais avec seulement un mail, c’est difficile.

Fort heureusement, qu’elle n’a pas été ma joie de voir que sur les réseaux sociaux, sur les commentaires du site, vous vous souteniez les uns les autres. Vous palliez à nos débordements et faisiez exactement ce que je me reprochais de ne pas faire : vous apportiez votre soutien, confirmiez cette réalité vécue, reconnaissez les histoires et leurs acteurs, donniez des conseils, et tant d’autres chaleurs humaines encore. C’était tellement formidable d’observer cette coopération naturelle, cette solidarité tellement plus forte et vivace que les quelques haineux traînant parfois sur nos réseaux.

Tous contre cette adversité. Tous ensemble. Peut-être que c’est en voyant cette forte solidarité que j’ai commencé à changer mon regard sur les témoignages et réussir à dompter ma machine à empathie. À chaque témoignage, je me suis demandé « qu’est ce qu’on pourrait faire. Qu’est-ce qui pourrait changer la donne ? Qu’est-ce qui aurait pu éviter cette situation ? ». J’ai retrouvé mon angle d’attaque propre à mon activité sur le site hacking social, et l’espoir est revenu.

Finalement, les problèmes dans tous les corps de métiers étaient similaires sur quantité de points : dans l’entreprise le mobilier, le produit ou le temps/profit attribué à un service ont plus d’importance que l’humain qui est une ressource qui n’est pas considérée, pas entretenue, qui est jetables et martyrisable. En conséquence notre catégorie « dévalorisation » s’est enflée de façon épouvantable.

Pourquoi ? À cause du contexte économique, où le chômage est massif, l’humain est devenu une ressource si abondante que la bonne santé d’une pizza est plus importante que celle du chauffeur qui la livre. Ce n’est pas une métaphore illustrative, je fais là référence au témoignage d’un livreur dont le manager s’est enquis de l’état de la pizza avant l’état de son employé, et il y aurait des milliers d’autres exemples de la sorte, comme ceux on l’on prive d’aller aux toilettes, de boire de l’eau, de soins médicaux âpres un accident du travail. Les droits humains sont ici bafoués sans complexe et je comprends parfaitement que les employés, les ouvriers, les agents, les chômeurs et même les cadres (qui n’échappent pas non plus au harcèlement) ne répliquent pas, semble en apparence se « laisser faire » : la « guerre » syndicale prend du temps, de l’énergie, met parfois en danger l’employé (qui se fait harceler) ; l’appel à l’inspection du travail reste parfois sans voix, car eux aussi sont surmenés, et lorsque la bataille juridique se met en œuvre, cela prend parfois des années. Quant à « ouvrir sa gueule », taper du poing sur la table, hé bien c’est risqué de perdre son emploi, et les gens ont légitimement peur d’avoir faim. Pire encore, les sans-emplois sont stigmatisés, d’horribles préjugés courent sur cette population chaque année plus massive, poussant les gens à repousser pourtant une lettre de démission ou un licenciement qui sauverait pourtant leur vie.

Au risque de surprendre, je tiens à dire que certains témoignages de sans-emploi m’ont gonflé d’espoir. Incroyablement fortes, ces personnes qu’on dit exclues sont on ne peut plus intégrées à mon sens à ce qu’on appelle la vie : écolo, décroissante, débrouillarde, sociable, hyperactive dans leur environnement proche, j’ai eu la chance de lire ces témoignages de personnes que la société abîme, mais qui se « vengent » avec une lumière et un élan vers le monde extraordinaire. J’aimerais que tous puissent avoir la chance de s’imprégner de ces histoires et qu’on en finisse définitivement avec ces idées que les chômeurs seraient des feignants ou que sais je encore. C’est un préjugé stupide, injustifié et injustifiable, qui ne sert qu’à rassurer une conception du monde erronée.

Alors voilà, j’ai fait des opérations de synthèse dans ma tête, additionnant mon expérience personnelle, tous les témoignages que j’ai lus et édités, tous les témoignages de mes proches, toutes les recherches sur le travail que j’ai faites pour l’homme formaté et mon petit bouquin sur les biais de pôle emploi et le résultat est fort personnel, et il me semble qu’il faille donner du pouvoir aux gens de faire face aux rouleaux compresseurs que sont les entreprises et les organisations inhumaines.

Ce pouvoir, c’est tout simple, il s’agirait d’un revenu inconditionnel à tous permettant de vivre avec décence, quelle que soit la situation. Un revenu attribué aussi aux salariés afin que ce revenu ne soit pas atteint des préjugés comme ceux des allocations. Ainsi, les personnes n’auraient pas peur de taper le poing sur la table lorsqu’il advient quelque chose d’inacceptable au travail, n’aurait pas peur de faire des démarches pour améliorer les entreprises, n’aurait pas peur d’engager des procédures judiciaires lorsque les lois sont bafouées, de démissionner si besoin. Les étudiants pourraient étudier le ventre plein, sans avoir à travailler à outrance dans des organisations qui les broient. L’intérim, les petits contrats ne seraient plus complètement synonymes de précarité, mais pourraient être un choix ponctuel pour vivre d’autres vies à côté, tout aussi nécessaire à la société (la vie de famille, la vie de musicien, la vie d’écrivain, la vie d’auteur, la vie associative, la vie d’aidant…). Les gens ne sont pas des feignasses, ils veulent vivre avec sens, joie, ils veulent être utile et franchement on est plus utile auprès d’un proche malade qu’a empilé des cartons 8heures par jour. L’humain n’aime se prélasser sur un canapé devant la télévision que lorsqu’on est totalement ruiné par la fatigue, les problèmes ou la dépression ; la fainéantise est la conséquence de conditions trop dures, de problèmes. Regardez les gamins heureux, jamais ils ne s’arrêtent de créer, d’inventer, ils ne sont fainéants que lorsqu’ils sont parfaitement épuisés. Nous serions ainsi, pleins d’énergie et d’enthousiasme, si nous avions un peu de sécurité mentale, suffisamment pour avoir l’énergie de rêver, réfléchir, puis œuvrer. Et nous serions prêts à vivre des aventures dans des métiers pénibles, s’ils pouvaient nous permettre de vraiment gagner plus monétairement, si on pouvait être libre de s’en détacher sans craindre de crever de faim.

Un vrai revenu inconditionnel, universel serait une solution. À tous les témoignages que j’ai lus, j’ai imaginé ce qui aurait pu se passer si la personne avait cette sécurité financière. Bon nombre de témoignages auraient pu être résolus par cette question, ou auraient permis de donner du pouvoir à la personne pour sa lutte pour améliorer l’entreprise, contre les harceleurs ou les systèmes écrasants.

Puis la question du revenu universel (ou de base, donnez-lui le nom que vous souhaitez) est entrée dans le débat public, à ma plus grande joie. Seulement en quelques semaines elle a été abattue de toute part par toute sorte d’influenceurs, y voyant là une offensive néolibérale (ce n’est pas complètement faux lorsque ce revenu est bas et supprime les allocations par exemple), ou une déresponsabilisation de l’individu (bonjour le biais d’internalité), une utopie impossible (car trop cher à payer soi-disant, pourtant certains ne se privent pas de s’arroser d’argent), un risque pour la société que tout le monde refuse de faire les sales boulots, etc. Et actuellement, il semblerait que le vrai revenu universel soit remis au placard des idées farfelues-utopiques-dangereuses-manipulatoires, même dans la tête des citoyens qui en auraient pourtant le plus besoin. C’est vraiment dommage, sachant que d’autres pays ont adopté cette première étape sociale d’un changement de paradigme par les citoyens eux-mêmes (eh oui, gagnant en temps de réflexion et d’action, ça permet que chacun puisse se mettre à changer le monde, c’est aussi cette idée qui fait peur aux puissants) et que cela fonctionne plutôt positivement.

Soit. Le changement de paradigme se fera d’une manière ou d’une autre, j’ai confiance et je vais vous dire pourquoi.

J’ai dit à un moment donné de ce témoignage que l’expérience Onvautmieuxqueca avait été horrible. Cela a été vrai un temps : oui j’ai été horrifiée par la quantité phénoménale de témoignages glaçants que j’ai lu. Le monde est à la bourre, le monde du travail est catastrophique, mais pas vous. Vous, vous valez beaucoup. Vous me l’avez prouvé à moi en tout cas, et j’ai confiance en votre potentiel de changement, dans votre sabotage des lieux qui déconnent, dans votre solidarité contre l’adversité, dans vos révolutions singulières et inattendues qui feront de ces histoires horribles une force de changer le monde. Vous y arriverez, cela se lit dans vos écrits si intelligents, si brillants, si fins dans leur capacité à percevoir ce qui pose problème. J’ai été bluffé, vraiment, par les jeunes, les vieux, les chômeurs, les ouvriers, les cadres, tous aussi brillants. Vous avez un temps d’avance sur la société, il « suffit » maintenant d’adapter la société à votre temps, notre temps d’avance.

Cette solution partant du gouvernement n’est pas la seule possible, c’est aussi en cela que réside ma confiance. J’ai vu beaucoup de hackers sociaux au boulot, insoumis, qui transformait l’atmosphère au travail pour contrer les sales pratiques ou le harcèlement. J’ai eu la chance dans mes recherches de tomber sur des organisations qui fonctionnent avec un nouveau paradigme, moins injuste, plus humain, plus libre (je conseille le doc « le bonheur au travail » d’Arte, ou encore « reinventing organizations » qui se trouve aussi en français, livre et conférence ; j’en parle dans mes écrits, mais plus sommairement). Mais tout cela, il serait peut-être encore hors sujet d’en parler ici.

Mon aventure à Onvautmieuxqueca est maintenant presque terminée. Et je dirais pour conclure ce chiffre : 1330.

C’est le nombre de pages que fait le PDF auquel je participe, où l’on a compilé vos témoignages. Peut-être qu’il en fera plus après quelques corrections, ou moins si vous refusez que votre témoignage y soit (prévenez-nous!). Quoiqu’il en soit, il sera gratuit, en format numérique, à disposition de tous ceux qui veulent trouver des solutions à ces problèmes, qu’ils soient chercheurs ou changeur de monde, hacker social, cracker social, politicien rebelle, activiste, militant, curieux ou tout simplement déterminé à œuvrer enfin et non plus travailler. Et nous l’enverrons aussi à qui de droit. On en reparlera ensemble bientôt avant d’en décider ses destinations, parce ce PDF c’est avant tout le vôtre. [edit : il est là à présent : onvautmieuxqueca_votre_livre 1.1 ]

Merci de m’avoir montrer votre solidarité, merci de m’avoir offert ce paysage humain avec tant de potentiels, si forts à refuser de se résigner et si intelligent de ne pas accepter l’inacceptable.

Merci à vous tous et je vous souhaite surtout une excellente continuation.

Viciss Hackso

Plus d’infos sur le livre en préparation : http://www.onvautmieux.fr/2017/03/15/a-tous-les-temoins-important

[Compilation témoignages courts] On vaut mieux que ça…

mardi 28 février 2017 à 19:17

A 47 ans,tenter de cumuler deux emplois car tes enfants ne trouvent pas de travail…


Subir du harcèlement sexuel d’un collègue (menace de viol avec plaquage au mur pour le lol) ton cadre te dit que c de l’humour #onvautmieuxqueça


Embauché pour 3 ans, si renouvellement, c’est le CDI. 4 mois avant on m’apprends que je vais former mon remplaçant  #OnVautMieuxQueCa


Quand la femme de patron, qui n’est que la secrétaire m’a dit que j’étais une petite conne, une gamine, une incompétente et que je ne comprenais rien aux enjeux de l’entreprise, que j’avais fait ma pute à demander les congés parce que je lui ai dit qu’elle n’avait pas le droit de nous parler sans respect
Ou quand la femme de ton patron, qui n’est que la secrétaire, t’envoie un mail pendant ton arrêt pour te dire: reste chez toi, ça nous fera des vacances


#service civique
Quand tu fais 210h dans le mois, et que t’es payée 1130€..


Les services civiques :/573€ pour 25h minimum hebdo jusqu’à 35hPas le droit au chômage après 8 mois de mission…C’est important et de plus en plus de chômeurs font un service civique car pas de travail, nous avons un statut qui ne donne le droit à rien !


Quand, malgré une licence réussie avec brio en communication culturelle et journalisme, tu te retrouves à bosser comme secrétaire juridique en apprentissage pour un salaire merdique parce qu’il n’y a pas de boulot et que tu dois payer ton loyer. Quand ton patron, malgré le fait que tu bosses super bien, t’insultes de profonde débile et de conne tous les jours parce qu’il a « besoin de se défouler » et que « son père est mort quand il était petit ». Quand tu pleures dans les toilettes de ton boulot parce que tu n’en peux plus mais tu n’as pas trop le choix. Quand tu te fais agresser devant ton lieu de travail, que tu reviens avec un nez presque cassé, et que, devant la police, ton patron te dit que « tu n’avais qu’à pas aller fumer ». Quand tu fais un burnout. Quand tu n’arrives plus à tenir 6 mois dans un boulot, quel qu’il soit, sans faire un burnout. C’est ça, le monde du travail, le vrai.


Je suis technicien intermittent du spectacle cela fait 11 ans que je travail avec une très grosse entreprise d’événementiel
Elle nous déclare pas la totalité de nos heures et depuis 11 ans je n’ai jamais signé aucun contrat avant de commencer mes missions et ce n’est qu’une de nombreuses incohérence et arnaques financières en leur faveur Notre seul droit et de dégager ou de se taire si on veut avoir du travail »


Enseignante en maternelle de puis 14 ans, je vois les effectifs augmenter chaque année depuis 10 ans. Quand mes collègues et moi-même avons tenté de faire entendre à l’inspecteur que nous ne pouvions plus accueillir plus d’élèves (+ de 30 dans chaque classe), qu’il n’y a même plus la place pour les asseoir, on nous a répondu que nous pouvions libérer de la place en nous débarrassant de notre bureau qui ne doit pas nous servir à grand chose et qu’en maternelle les enfants ne restent pas assis toute une matinée et qu’on peut donc supprimer une partie des tables et des chaises. On parque les enfants comme des poules pondeuses.


En restauration collective (premier job d’étudiant), j’ai eu droit à 2 jours de formation, puis on m’a laissée tout gérer seule (cuisine, service, plonge, nettoyage de la salle et cuisine)
Si je partais sans finir, bien sûr c’était inadmissible, mais si je restais pour finir (2h sup/ jours, non payé) je me faisais aussi engueulé
#onvautmieuxqueca


Quand on te propose un salariat déguisé (auto-entrepreneur mais tu viens tous les jours au bureau) sous le SMIC horaire et de venir travailler sans signé de contrat parce qu’on est au dessus de ça !


Quand à la fin d’une période d’essai de 7 mois d’un CDI, le dernier jour à 11h on te demande de prendre tes affaires et d’être dehors à 18h.


Quand ton manager fouille ton espace de travail, tes poubelles… essaie de trouver une raison de te virer parce qu’il n’aime pas ta tête, une seule solution bien sûr : signe cet avenant et tais-toi. #OnVautMieuxQueCa


J’ai fait un infarctus du myocarde en caisse et la question que ma directrice a posé au secouriste était si je pouvais reprendre le travail dans les jours qui suivent?


J’étais en CDD, et ma chef allait me faire signer un CDI. Jusqu’à ce qu’elle apprenne que je sois enceinte… Le CDI s’est envolé


Quand pôle emploi refuse de signer un document pour un nouvel emploi, que tu as trouvé sans eux -document indispensable pour cette embauche- sous prétexte que tu ne vis pas dans la bonne ville


Quand ta supérieure te fais la remarque que tu voles le travail au français.


Quand en temps que aide soignante tu dois nourrir en même temps 3 résidents en 10min dans une maison de retraite


Quand on t’ordonne de vendre des croissants de la veille avec un grand sourire et de dire qu’ils sont du jour même, sinon tu dégages


Quand l’usine qui vous emploie doit passer un audit pour vendre aussi aux USA et que votre chef de service dècouvre avec embarras que vous êtes là mais que vous n’avez pas la « bonne tête » pour être vu par les représentants des USA.il vous met dans un placard à balais pendant 1h le temps que les visiteurs passent


Quand ta boss t’annonce un vendredi à 16h qu’à partir de maintenant tu es au chômage technique. « et tu ne remets pas les pieds ici pendant deux mois »


Quand ta boss te dit « je t’interdis de tomber enceinte avant le retour de ta collègue de son congé maternité »


Quand ta boss parle d’une collègue en disant « non mais elle voit vraiment rien! » alors que la dite collègue est en train de perdre la vue et qu’elle le sait


« Au bout de 20 ans, j’ai été virée de mon poste pour laisser ma place à la fille du directeur »
#onvautmieuxqueca


Écœurée… Quand après 12 ans dans une société ton patron te demande de démissionner… Car il ne veut pas payer tes indemnités de licenciement!!


Quand tes parents bossent plus de 10 heures par jours au total (car faut préparer le soir pour le lendemain) et sont tellement crevés et irritables à cause de ça, que tu n’ose même plus venir les voir en week end, au risque d’être une gêne au repos…
Quand t’est fortement claustrophobe et boiteux à cause d’une blessure non soignée, et que tu doit prendre le tram surchargé chaque matin, et marcher bourré d’antidouleurs parce que le permis est une voiture son inabordable en tant qu’étudiant, et la fac trop loin. ouais mais en fait non, étudier n’est pas bosser…
Quand t’a un frère qui bosse certains soir et que le total de ce qu’il gagne lui paye tout juste le transport, juste parce qu’il faut de l’expérience professionnelle pour un dossier…
Quand tu trouve même plus un boulot pourris sans piston.


Quand, en recherche d’emploi dans la pub après 9 mois de stage et 6 mois de CDD, tu t’entends proposer un poste dans une start-up , en tant que salarié… payé 0€. « On est une petite agence qui démarre, donc on paiera les gens quand on gagnera des budgets


Un soir ou je faisais le service, j’ai du, pendant 5 heures, travailler seul, sans pouvoir manger, boire ou aller aux toilettes.
Vers 20h, j’ai eu 5 minutes pour appeler mon patron qui avait pourtant promis de venir travailler avec moi pour ne pas me laisser seul. Sa réponse? « J’ai le droit de dire des trucs que je ne fais pas »…


A Pôle Emploi quand j’arrive pour mon entretien enceinte de 4 mois et que je demande à suivre un dispositif particulier, on me le refuse car je n’aurai peut-être plus envie de travailler après l’arrivée de mon enfant. #onvautmieuxqueça