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On Vaut Mieux Que Ca !

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Votre livre #OnVautMieuxQueCa

mercredi 22 mars 2017 à 14:12

Voici tous vos témoignages compilés en un ouvrage de 1371 pages :

onvautmieuxqueca_votre_livre 1.1

et pour les bidouilleurs, voici le format .odt : onvautmieuxquecaT


A propos


En février 2016 est inauguré un projet de loi sur le travail ouvrant la voie à une régression des droits du travailleur, mais surtout cristallisant le cynisme et le décalage d’une politique qui n’a cessé de nier le concret.

La question du travail, quand elle est posée en termes politiques, est souvent réduite à une simple question de gestion, dont l’objectif se borne à quelques étiquettes vides de sens : compétitivité, flexibilité, croissance…

La question du travail comme vécu douloureux en est presque devenu un tabou : en parler c’est « se plaindre » ; en parler c’est oublier « qu’il y a pire ailleurs »  ; en parler c’est prendre le risque d’être mal perçu par son entourage, par son patron ; c’est prendre le risque de perdre son emploi ; prendre le risque de devenir un « moins que rien ».

Et quand pour autant on décide courageusement de parler, les mots deviennent presque inaudibles tant les discours quasi-religieux sur le travail raisonnent fortement sous le clairon des experts et autres personnalités politiques : un discours glorieuxqui vante le travail comme source d’épanouissement, d’émancipation, de bonheur…

Un tel discours est-il encore tenable dans une entreprise de téléprospection, où les employés entassés dans un open-space sont surveillés, minutés, sans libres mouvements, ni libres paroles, car soumis à la lecture d’un script ? Un tel discours est-il encore tenable pour ces femmes contraintes à devoir faire doublement leurs preuves, à supporter remarques dévalorisantes et sexistes, freinées par un plafond de verre que certains prétendent chimérique ? Un tel discours est-il encore tenable pour ces jeunes étudiants contraints de travailler dans des conditions inhumaines, réduisant leurs chances de réussite, et se condamnant parfois à renoncer à leurs études pour des emplois précaires ? Un tel discours est-il encore tenable pour ces hommes ou ces femmes de plus de 50 ans, qui auront dépensés énergie et temps, cassés physiquement et mentalement, et qui se retrouvent mis à nu au nom de cette même compétitivité et flexibilité ? Un tel discours est-il encore tenable quand des employés broyés par un management inhumain choisissent la mort ?

Un tel discours est-il encore tenable après la lecture de ces centaines de témoignages que vous tenez en ce moment entre vos mains ?

C’est pour déconstruire ces discours religieux, pour sortir de ce tabou et de ce déni de la souffrance au travail, pour poser la question du travail comme vécu, que nous avons voulu crier haut et fort  « On vaut mieux que ça ! »

Tout a commencé le week-end du 19 février : sous l’impulsion de Dany Caligula et d’Usul, des vidéastes de différents horizons se sont réunis pour envoyer ce message « on vaut mieux que ça !», invitant ceux et celles qui le souhaitaient à s’exprimer, à prendre la parole.

De là est né ce collectif, composé de citoyens et citoyennes créatifs et œuvrant bénévolement.

Nous avons été très vite dépassés par la réception de cet appel à témoignage. Nous pensions récolter quelques dizaines de récits, nous en avons eu des milliers. Ce présent recueil ne contient d’ailleurs que les témoignages les plus longs ; vous pourrez retrouver des témoignages courts sur les réseaux sociaux, ainsi que des témoignages vidéo et audio sur le site et la chaîne (http://www.onvautmieux.fr/ ; la chaîne Youtube).

Le petit ruisseau de paroles auquel nous nous attendions s’était mué en un fleuve impétueux, et nous avions le devoir d’assurer son cours jusqu’à l’océan. Mais comment? Deux possibilités s’ouvraient à nous : soit nous nous laissions porter par ce courant en tant que porte-paroles et représentants ; soit nous nous assurions que ce courant suive son cours, porté par sa propre force, notre rôle se limitant à celui de relayeur.

Nous avons pensé que le rôle qui nous incombait n’était pas celui de porter la parole mais de l’accompagner, de participer à rendre cette prise de parole possible, en nous effaçant nous-mêmes autant que nous le pouvions. Nous sommes en effet sensibles à cette idée qu’en prenant la posture du porte-parole, nous en venons souvent à confisquer la parole de ceux et celles qui l’ont initialement prise, ce à quoi nous nous sommes refusés.

Notre mission en tant que collectif était donc la suivante : rendre visible l’invisible, rendre audible ceux et celles qu’on entend pas. La prise de parole est une action politique. C’est sans doute l’action la plus fondamentale, condition première à toute tentative de transformation et de construction collective.

Plusieurs structures ont été créées, dont un site : onvautmieux.fr . Les témoignages y sont présentés sous la forme la plus brute : hormis une légère mise en page fidèle au texte originel, il n’y a eu aucune modification. La grammaire et l’orthographe n’ont pas été modifiées (à quelques exceptions des premiers témoignages, car nous n’avions pas encore décidé ce qu’il en était du travail de correction).

Ce livre est la suite logique de notre démarche : nous y avons intégré l’ensemble des témoignages du site, et sauf erreur de notre part, ils y sont tous.

Les catégories sont légèrement différentes : nous avons voulu rassembler les témoignages selon des contextes professionnels afin d’en faciliter la lecture. Ce choix de catégorie est loin d’être parfait, très souvent artificiel, et démonstratif que, dès lors que l’on exprime un vécu, il en devient absurde d’enfermer le discours dans une case. Ces catégories sont donc à apprécier comme des repères, ni plus, ni moins.

Mus par les valeurs libristes, nous aurions souhaité proposer ce livre sous une licence libre ou en l’inscrivant dans le domaine public, ce que nous n’avons pas fait pour des raisons d’ordre légal. Proposer ce livre en Public Domain Mark par exemple aurait symboliquement dépossédé les auteurs de leur texte, ce à quoi nous nous sommes refusés. Proposer une licence libre aurait soulevé les mêmes difficultés, et ouvert de nouvelles problématiques.

Ce livre n’a donc pas de cadre légal défini. Nous assumons cette illégalité, car nous pensons que la diffusion de ce livre a du sens, est légitime.

Légitime, car ce livre n’est pas celui d’un auteur, ni d’un collectif. Ce livre est l’œuvre de plusieurs centaines d’auteurs, anonymes, travailleurs, chômeurs, ouvriers, cadres, patrons, fonctionnaires, intermittents, hommes, femmes, étudiants, retraités, atypiques….

Ce livre ne propose rien, il montre. Il ne vante pas un discours idéologique, il présente des vécus, non pas des cas particuliers, mais l’expression de sensibilités singulières.

À la lecture de ces témoignages singuliers, il y a des invariants, des situations redondantes, ces petites choses sans importances, insignifiantes, qui se dévoilent comme une montagne par l’amplitude de cette prise de parole.

Par ce livre, il ne s’agit pas de proposer des solutions, il s’agit de prendre acte du vécu des travailleurs et des chômeurs afin de poser convenablement les bonnes problématiques. Car avant de proposer des réponses, encore faut-il se poser les bonnes questions.

À ceux et celles qui veulent poser les bonnes questions, à ceux et celles qui se sentent seuls face aux difficultés dans leur travail ou dans leur chômage, à ceux et celles qui pensent qu’on vaut mieux que ça, ce livre est le vôtre.

Faites-en bon usage !


Informations en vrac


Vous pourrez trouver d’autres informations sur nous ou les engagements et visées d’OnVautMieuxQueCa ici : la foire aux questions et j’ai travaillé à OnVautMieuxQueCa ainsi que dans les vidéos des membres du collectif

Deux adresses pour nous contacter à présent : contact@onvautmieux.fr ; si vous êtes lié à un média : media@onvautmieux.fr