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Mise à jour

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Le Président, la NSA, la loi renseignement et moi.

mercredi 24 juin 2015 à 14:39

Dans quelques heures, la loi sur le renseignement sera votée, puis le conseil constitutionnel sera saisi par la représentation nationale.

Hier, Wikileaks a commencé à diffuser des documents liés à la France et aux décisions des chefs du gouvernement sur divers sujets.

Dans une délicieuse actualité, les documents de Wikileaks attestent de la surveillance des trois derniers présidents de la république, à savoir Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande.

La NSA invoque la protection de la sécurité nationale pour justifier la mise sous surveillance de ces trois personnes. Ned Parker, porte parole du conseil de la sécurité nationale, a déclaré :

« Nous n’avons pas visé et ne viserons pas les communications du président Hollande. Comme nous l’avons déjà indiqué, nous ne menons pas d’opérations de surveillance à l’étranger sauf s’il existe un objectif de sécurité nationale spécifique et validé. Cela s’applique aux citoyens et aux dirigeants. Nous travaillons étroitement avec la France sur toutes les questions internationales importantes et les Français sont des partenaires indispensables. »

Résumons donc : la NSA se fiche complètement du status d’une personne, président ou pas, elle surveille qui elle juge nécessaire pour la « protection de la sécurité nationale ».

De son côté, le gouvernement se dit « choqué » et « outré par les pratiques de la NSA » et par cette surveillance :

«Le Conseil de Défense réuni ce jour a examiné la nature des informations diffusées hier soir par la presse, portant sur la période 2006-2012 et qui concernent le comportement de la NSA.

Il s’agit de faits inacceptables qui ont déjà donné lieu à des mises au point entre les Etats-Unis et la France, notamment fin 2013 au moment des premières révélations et lors de la visite d’Etat du Président de la République aux Etats-Unis en février 2014.

Des engagements avaient été pris par les autorités américaines. Ils doivent être rappelés et strictement respectés.

La France, qui a encore renforcé son dispositif de contrôle et de protection, ne tolèrera aucun agissement mettant en cause sa sécurité et la protection de ses intérêts. »

Source : http://www.elysee.fr/communiques-de-presse/article/conseil-de-defense-8/

Il est plaisant, du moins assez drôle, de lire ces déclarations alors que la loi sur le renseignement va être votée, d’ici quelques heures.

Pourquoi ?

Première raison

L’invocation de la sécurité nationale. Il suffit d’invoquer cette sécurité pour justifier à peu près tout et n’importe quoi, cette finalité étant assez vaste pour faire, à peu près à nouveau, tout ce qu’il est possible de faire.

C’est d’autant plus drôle que la loi sur le renseignement prévoit exactement la même chose, puisque dans les finalités qui autorisent la mise en place d’une surveillance, on trouve, en tête des raisons, la fameuse « atteinte à la sécurité nationale ».

Seconde raison

La loi sur le renseignement n’est pas une loi qui s’applique uniquement à la protection des intérêts français. C’est également une loi qui permet la promotion desdits intérets.

L’article 10 de la loi sur le renseignement crée une excuse pénale pour les agents des services. Ces derniers ont carte blanche pour pirater ce que bon leur semble, tant que leurs activités s’incrivent dans une des finalités du renseignement. Ils pourront donc pirater, récupérer des données de n’importe quelle manière, effacer ou copier n’importe quelle chose sans craindre de poursuites.

Bref, comme la NSA et le Patriot Act américain.

Voir Jean-Jacques Urvoas délarer…

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C’est assez déplacé, pour ne pas dire grotesque, pour ne pas dire « Oui, Jean-Jacques nous prend vraiment pour des gros cons. »

Sachant que la loi renseignement permet ce que le gouvernement français reproche au gouvernement des Etats-Unis, sachant que Jean-Jacques Urvoas est le papa de la loi sur le renseignement, sachant que le motif invoqué, à savoir la « sécurité nationale », sert déjà de faux prétexte pour justifier certaines actions des services de renseignement, le pseudo choc de la classe politique est un énorme « allez-vous faire foutre » au peuple français.

Notre représentation politique juge inacceptable cette surveillance mais, dans le même temps, instaure exactement la même sur son propre territoire, en visant son propre peuple.

C’est une insulte au droit à la vie privée dont bénéficie, en théorie, chaque citoyen. Manifestement, ces personnes se pensent au dessus de nous, la plèbe.

J’ai hâte de voir la suite des révélations de Wikileaks…

L’histoire et la loi sur le renseignement.

mardi 9 juin 2015 à 23:44

1782. Dans le canton suisse de Galris, Anna Göldin est accusée de sorcellerie. Elle sera exécutée le 18 juin de la même année.

Son crime ?

Avoir toutes les caractéristiques d’une sorcière. Anna s’occupait à cette époque des filles de son employeur, le médecin Tschudi. La légende raconte qu’une petite dudit médecin fut ensorcelée par Anna, un puissant sort de magie noire.

Les faits sont formels quant à ce puissant sort : la petite crachait du sang et ont affirmé à l’époque qu’elle crachait également des aiguilles. Fait accablant pour les juges de l’époque, la preuve de la sorcellerie : Anna aurait donné à la petite une sucrerie. Le jugement d’Anna fut rapide puisqu’à son procès, elle fut incapable d’expliquer la présence de corps étrangers dans le corps de la petite.

C’est ainsi que, le 18 juin 1782, Anna Göldin fut exécutée sur la place publique de Galris, ses restes furent enfouis au pied de l’échafaud.

Il faudra attendre le 27 août 2008, soit 226 ans après, pour voir Anna Göldin réhabilitée, non sans mal d’ailleurs.


Ad Sinistra en latin, qui donne senestre en vieux français, qui a donné le mot sinistre au passage, désigne la gauche.

On dit d’une personne qui ne sait pas se servir de ses mains qu’elle est maladroite : mal adroite, qu’elle n’est pas « à droite », donc à gauche. D’ailleurs, quelqu’un de maladroit est une personne gauche, ou qui a deux mains gauche.

90 % des gens sont droitiers, les 10 % restants sont donc hors norme et s’ils sont hors norme, ils sont suspects.

On retrouve des stéréotypes de la gauche et de la droite jusqu’à dans le nouveau testament, ou les brebis sont installées à la droite de Jésus, allant vers le Paradis.

L’acceptation des gauchers n’est pas ancienne, les personnes qui approchent la cinquantaine et qui me lisent le savent, il était très mal vu d’être gaucher à l’école, car c’était « la mauvaise main ». Il fut un temps où les gauchers étaient persécutés, responsables de nombreux maux de la population, on leur imputant toutes les tares, vices, méchanceté et lâcheté, crimes.

On part donc d’une caractéristique – l’utilisation de la main gauche – pour arriver à une réaction : s’ils sont gauchers, alors ils sont suspects.

Si ce temps est révolu, il n’en reste pas moins qu’il a quand même existé très longtemps.

J’aurais pu choisir de parler de ceux qu’on présente souvent comment ayant un grand nez crochu, une tête identifiable et tout le reste, mais nous allons vite arriver sur une période très sombre de l’histoire.

Quel est le point commun entre Anna Göldin, les gauchers et les juifs ?

La réponse est simple : l’exécution d’une décision subjective, arbitraire, liée à un profil et non à des faits établis.

C’est parce qu’Anna Göldin présentait les « caractéristiques » d’une sorcière qu’elle était considérée comme telle.

C’est parce que l’histoire, les cultures et les religions disent que l’utilisation de la main gauche est une « caractéristique » suspecte que cette partie de la population était malmenée il y a encore 50 ans, même moins.

Vos cours d’histoire devraient suffire pour le peuple juif.

Et le rapport avec la loi sur le renseignement ?

Le profil, la caractéristique.

Le projet de loi sur le renseignement, adopté aujourd’hui par le Sénat, rapproche la France de son passé, au moins en partie.

Afin de lutter contre un certain nombre de menaces dont les limites sont plus ou moins bien définies (terroriste, menaces économiques…), on autorise les services du renseignement à analyser « Internet », à analyser la population et comme à l’époque d’Anna Göldin ou de la traque aux gauchers, à analyser des caractéristiques ou des profils au lieu d’analyser des personnes.

Ainsi, l’utilisateur du réseau TOR actuel n’est ni plus ni moins que la personnes présentant les caractéristiques de la sorcière d’autrefois et celui chiffrant ses communications, l’exception.

Comme les gauchers, en somme.

Le seul hic dans tout ceci, c’est que ces périodes ne sont pas les plus glorieuses de notre histoire…

Je vous laisse tirer vos potentielles conclusions.

[MAJ] On va fliquer les chômeurs ?

mardi 26 mai 2015 à 20:57

Mise à jour : @Elendol m’informe que le gouvernement à retiré cet amendement, ce que je confirme avec la mention « retiré avant discussion », présente sur l’amendement en question. L’entourage de François Rebsamen, ministre du travail, précise que le ministre ne souhaitait pas que l’amendement soit « interprété comme une volonté de stigmatiser les chômeurs« .

C’est une bonne chose que cet amendement soit retiré, mais cela n’enlève rien à la volonté du ministre, son entourage déclarant « le ministre s’est rendu compte que ça n’avait pas été suffisamment concerté. »

Comprenez par là que ce n’est pas le contenu de l’amendement qui dérange et que la volonté du ministre du travail reste sans doute identique. Il faudra donc être vigilent car cette proposition, expulsée par la grande porte, reviendra en douce par la fenêtre.


Article original

Chômeur.

Vous savez, c’est ce mot qui fait peur. Parce qu’être au chômage, ce n’est pas tant vivre que galérer. Ce n’est ni agréable, ni rassurant quant au retour à l’emploi, au regard des gens, à l’acceptation de cet état…

C’est ce petit moment de gêne, parfois, lorsqu’on doit déclarer « je suis au chômage, je n’arrive pas à trouver de travail ».

Ce sont aussi ces moments où il faut savoir garder son calme, face aux agents du Pôle Emploi qui sont débordés s’ils sont bons et se moquent de vous ou vous détruisent moralement lorsqu’ils ne le sont pas.

Enfin dans mon esprit c’est comme ça, pas dans celui du gouvernement, puisqu’il compte « fliquer » les chômeurs.

Dans le cadre de la prochaine loi sur le dialogue social et l’emploi, le gouvernement souhaite, via un amendement, lutter contre les fraudes des inscrits à Pôle Emploi.

Alors, je sais ce que vous allez vous dire, du moins j’en ai une assez bonne idée je pense « bah c’est pas plus mal, ça permettra aux gens qui sont vraiment dans la galère de continuer à toucher le chômage et ça servira de leçon à ceux qui fraudent. »

Oui, des personnes fraudent au Pôle Emploi. Comme partout. Oui, ces personnes là ont des pratiques discutables, pour ne pas dire complètement abjectes…

Mais, faut-il « punir » tout le monde pour la faute de certains ?

Que propose l’amendement ?

L’amendement propose de donner aux agents assermentés du Pôle Emploi un « droit de communication » (ce n’est pas sexy, c’est même difficile à lire, mais c’est nécessaire) :

« Art. L. 5312‑13‑2. – Le droit de communication permet d’obtenir, sans que s’y oppose le secret professionnel, les documents et informations nécessaires aux agents chargés de la prévention des fraudes agréés et assermentés mentionnés à l’article L. 5312‑13‑1 pour contrôler la sincérité et l’exactitude des déclarations souscrites ou l’authenticité des pièces produites en vue de l’attribution et du paiement des allocations, prestations et aides servies par l’institution mentionnée à l’article L. 5312‑1.

« Le droit prévu au premier alinéa s’exerce quel que soit le support utilisé pour la conservation des documents et peut s’accompagner de la prise immédiate d’extraits et de copies.

« Les documents et informations sont communiqués à titre gratuit dans les trente jours qui suivent la réception de la demande. Le refus de déférer à une demande relevant du présent article est puni d’une amende de 7 500 €.

« Sans préjudice des autres dispositions législatives applicables en matière d’échanges d’informations, le droit de communication défini au présent article est exercé dans les conditions prévues et auprès des personnes mentionnées à la section 1 du chapitre II du titre II du livre des procédures fiscales à l’exception des personnes mentionnées aux articles L. 82 C, L. 83 A, L. 83 B, L. 84, L. 84 A, L. 91, L. 95 et L. 96 B à L. 96 F ».

« En cas d’usage du droit prévu au premier alinéa, l’institution mentionnée à l’article L. 5312‑1 est tenue d’informer la personne physique ou morale à l’encontre de laquelle est prise la décision de supprimer le service d’une prestation ou de mettre des sommes en recouvrement, de la teneur et de l’origine des informations et documents obtenus auprès de tiers sur lequel est fondée cette décision. Il communique, avant la mise en recouvrement ou la suppression du service de la prestation, une copie des documents sus mentionnés à la personne qui en fait la demande. »

Source

Qu’est-ce qu’il faut comprendre de tout ça ?

Les amis de Next Inpact l’expliquent très bien ici : « En effet, ces agents pourront réclamer d’une longue série d’intermédiaires, toutes les données afférentes à un individu (facturations détaillées ou FADET, contrat, données de connexion, abonnements TV, etc.), sans passer par la case du juge. » (Marc Rees, Next Inpact)

On retrouve des éléments abordés il y a peu, sur le blog, en l’occurrence ceux de la loi sur le renseignement : absence du juge, toutes les données liées à un individu, données de connexion…

Comme avec le projet de loi sur le renseignement, ces pouvoirs ne porteront pas sur le contenu, mais comme je l’ai déjà expliqué dans ces colonnes, il n’est pas nécessaire de disposer du contenu pour tracer la vie d’un individu, sur Internet.

Chômeurs, vous passez donc de d’individus dans la galère à individus aux comportements suspects. Cette bascule n’est pas anodine, comme avec le projet de loi sur le renseignement, on part du postulat que vous avez quelque chose à vous reprocher et on vous rassure, si vous n’avez rien à vous reprocher, vous ne verrez aucun soucis à ce qu’on fouille un peu dans votre vie privée.

Au passage, sauf si vous êtes activiste ou militant, vous n’avez pas idée de la galère que représente cet argument, ce « si vous n’avez rien à vous cacher, vous n’avez rien à craindre ». Déminer cette communication devient de plus en plus difficile tant elle est martelée par le gouvernement et l’exécutif. C’était l’instant coup de gueule, revenons à ceux qui méritent toute notre attention…

J’insiste : dans quel pays est-ce juste de faire payer à tout le monde les fautes de certains ?

Une loi qui permet de s’introduire dans la vie privée de millions de personne, pour trouver quelques milliers de fraudeurs, est-elle juste ?

Pour moi et normalement, pour toute loi considérée comme adaptée, les moyens mis en œuvre doivent être en adéquation avec l’objectif désiré. Je ne suis pas intimement convaincu que mettre sous surveillance des millions de chômeurs soit une réponse adaptée.

Certes il faut lutter contre les abus, les fraudes et tout ce qui s’en rapproche, mais cela doit s’accorder avec le respect de la vie privée.

Enfin, si vous vous dites « Je m’en fiche, je ne suis pas chômeur », c’est que vous (NDLR: pardon) n’avez rien compris au problème. D’une part parce que rien ne vous certifie que vous ne le serez pas un jour et d’autre part parce qu’il est question de la vie privée de citoyens français, réfléchissez.

Lorsque les chômeurs, les hackers, les journalistes, les manifestants, les associations, les organisations et le reste sera réduit au silence….

Lorsque vous aurez besoin de faire entendre votre voix…

Qui sera-là pour se battre pour vous si plus personne ne le fait ou pire, si plus personne n’ose le faire?

Vie privée, États-Unis versus Numérique.

jeudi 21 mai 2015 à 21:58

C’est dans une lettre adressée au président des Etats-Unis que plus de 140 organisations et entreprises ont émis le vœux que le gouvernement américain ne cède pas aux pressions des différents services du renseignement américain.

Ces derniers souhaitent, ou plutôt, ne souhaitent pas voir une généralisation d’un chiffrement fort, qu’ils ne seraient plus en mesure de casser. Depuis les révélations d’Edward Snowden sur l’étendue de la surveillance américaine, notamment côté NSA, des grands noms du numérique ont décidé de passer à la vitesse supérieure dans la protection des données de leurs utilisateurs.

Dans les signataires de cette lettre, on retrouve l’ACLU, l’EFF ou encore HRW, des noms que vous devriez connaître. On retrouve également d’autres noms, comme Apple, CloudFare, Dropbox, Facebook ou encore Google.

Pour les premiers, le chiffrement est la pierre angulaire de la protection de vos données face aux pouvoir démesurés des services du renseignement et face à l’ensemble des autres menaces quotidiennes qui pèsent sur ces données. Il faut donc garantir un fort chiffrement et une protection de ces données accrues.

Pour les seconds, ne vous y trompez pas, le principal intérêt réside dans la confiance des utilisateurs et donc, dans le bénéfice à en tirer. Le calcul est simple : « si mes données sont protégées, j’ai confiance dans le service, donc indirectement dans la société éditrice du service. »

Le chiffrement des données joue un rôle de plus en plus important dans le choix de l’utilisation d’un service, d’une application ou d’un matériel, pourtant, et c’est le point qui m’amène à écrire sur le sujet, il faut garder à l’esprit que chiffrement ne signifie pas pour autant protection.

Pour faire plus clair : Facebook est peut-être dans la liste des signataires, ils n’en demeurent pas moins une menace sérieuse pour votre vie privée. Menace que vous alimentez si vous ne prêtez pas attention à ce que vous publiez sur ce réseau.

Il serait bon de s’intéresser aux choix de ces entreprises car, si dans le monde physique elles sont « éloignées », dans le monde numérique, elles vous accompagnent et vous suivent chaque jour.

Assurances : la vie au rythme pavlovien ?

dimanche 10 mai 2015 à 20:49

Dans une récente actualité publiée sur RTL, j’apprenais que l’interconnexion entre les données de santé et les assurances était toujours d’acualité.

Pour rappel ou pour ceux à qui cela ne dit rien, il est question de polices d’assurance spécifiques où vos données de santé sont collectées, généralement à l’aide d’un objet connecté fourni par la société de prestation.

Dans l’article de RTL c’est d’un bracelet connecté fourni par la société Fitbit.

Quels sont les avantages d’un tel dispositif ?

L’avantage principal, qui conditionne les autres, se résume ainsi : passer d’un système d’assurance basé sur la mutualisation des risques à quelque chose « taillé sur mesure ».

Dans le premier cas, à savoir la base des assurances actuelles, les différents risques inhérents à la vie quotidienne, à la santé et au reste sont statistiques. Ces statistiques sont ensuite appliquées à l’ensemble des adhérents, ce qui représente un risque moyen de telle ou telle chose, à laquelle on vient appliquer un prix (hospitalisation, maladie, vol, feu …).

Dans le second, plus de mutualisation de risques, on calcule absolument tout à partir de vos données. Ainsi, si vous faites du sport, votre assurance coûtera moins que le prix indiqué car vous diminuez vos risques de santé. Si vous mangez correctement, c’est pareil. Une vie saine selon les normes de votre assurance signifiera donc une qu’elle sera moins onéreuse…

Mais à quel prix ?

Car c’est la question que vous devez vous poser. : « Suis-je prêt à ce que ma manière de vivre soit édictée par ma compagnie d’assurance ? »

Prenons quelques exemples simples : êtes-vous prêts à changer vos habitude, vos comportements, vos préférences, pour payer moins cher votre assurance ?

Si la réponse est oui, réfléchissez bien à tout ce que cela représente : votre assurance doit récupérer vos données de santé, via du « quantified self », elle sera donc au courant de vos moindres faits et gestes :

A chaque action qui va « dans le sens de la norme », c’est un bonus qui sera appliqué et à chaque action qui va à l’inverse de ladite norme, ça sera un malus.

C’est ce qu’on appelle un conditionnement pavlovien : vous êtes punis tant que vous ne faites pas comme il faut faire et, bien évidemment, vous n’êtes pas maître de ce « ce qu’il faut faire », vous perdez donc toute votre capacité de décision sur votre propre vie.

Pour l’instant, ces polices d’assurance sont à la marge et facultatives mais, dans 50 ans, le seront-elles toujours ?

Imaginez ce modèle d’ici 50 ans ou peut-être moins : tout le monde pratiquant la même activité sportive, à la même heure, mangeant la même chose, ayant les mêmes activités dans tous les domaines…

Est-ce réellement ça, que nous voulons pour le futur ?

Je vous laisse réfléchir sur le sujet et sur votre envie d’une société « normalisée », lisse, comme celle qu’on peut croiser dans certains films.