PROJET AUTOBLOG


Sam & Max: Python, Django, Git et du cul

Site original : Sam & Max: Python, Django, Git et du cul

⇐ retour index

Utiliser requests de manière non bloquante facilement 7

mercredi 21 janvier 2015 à 08:17

En attendant le dossier sur la programmation non bloquante, voici une petite lib qui résout un cas d’école : faire une requête HTTP sans bloquer avec une jolie API, en pur Python.

Pour ça, on dégaine pip et installe requests-futures, un plugin pour la célèbre lib requests qui fonctionne avec Python 2 et 3 :

pip install requests-futures

requests-futures va créer pour vous une pool de workers (2 par défaut) et quand vous faites une requête, la lib vous retourne un objet future qui vous permet d’attacher un callback.

Fiou, le nombre de liens référant à d’autres articles du blog est en train d’exploser.

Exemple :

import time
from requests_futures.sessions import FuturesSession
 
# Cette session est notre point d'entrée, c'est elle
# qui gère nos workers. Faites help(FuturesSession)
# pour voir ses paramètres.
session = FuturesSession()
 
# Les URLs sur lesquelles on va faire
# nos requêtes
URLs = [
    "http://sametmax.com",
    "http://sebsauvage.net",
    "http://indexerror.net",
    "http://afpy.org",
    "http://0bin.net"
]
 
# Notre callback qui sera appelé quand une 
# des requêtes sera terminée. Il reçoit
# l'objet future pour seul paramètre
def faire_un_truc_avec_le_resultat(future):
    # On est juste intéressé par le résutlat, qui
    # est un objet response typique de la lib
    # request
    response = future.result()
    print(response.url, response.status_code)
 
# On traite chaque URL. Comme on a 2 workers,
# on pourra traiter au mieux 2 URLs en parallèle,
# mais toujours sans bloquer le programme
# principal
for url in URLs:
    # On fait notre requête GET
    future = session.get(url)
    # On rajoute le callback à appeler quand
    # le résultat de la requête arrive.
    # La flemme de faire la gestion des erreurs.
    future.add_done_callback(faire_un_truc_avec_le_resultat)
 
# Juste pour montrer que c'est bien non bloquant
for x in range(10):
    print(x)
    time.sleep(1)

Output :

0
1
(u'http://sebsauvage.net/', 200)
(u'http://sametmax.com/', 200)
2
(u'http://indexerror.net/', 200)
(u'http://0bin.net/', 200)
(u'http://www.afpy.org/', 200)
3
4
5
6
7
8
9

On remerciera turgon37 pour sa question sur IndexError qui m’a amené à écrire cet article.

Gestion des erreurs en Python 9

mardi 20 janvier 2015 à 18:46

Plus on code, plus on oublie ce que c’était quand on a débuté. Même moi, et pourtant je fais un gros effort pour essayer de me replonger dans cet état d’esprit.

Dernièrement j’ai eu plusieurs interactions qui m’ont mis un petit taquet derrière la tête :

- “Mec, les exceptions, y a plein de personnes qui pigent pas.”

– “Nannnn, mais quand même, les exceptions…”

– “Si, les exceptions.”

– “Nan, vraiment ?”

– “Oui, vraiment.”

Donc, back to black, et petit tour de la gestion d’erreur en Python.

Et de la musique.

La notion d’exception

Une exception est un mécanisme d’interruption du programme utilisé pour signaler que quelque chose d’anormal est en train de se produire.

On les rencontre dans de nombreux cas, mais souvent, c’est dans le cadre d’erreurs. Par exemple, Python va lever une exception dans les cas suivant :

>>> 1 / 0 # division par zéro
 
Traceback (most recent call last):
  File "<ipython-input-2-b710d87c980c>", line 1, in <module>
    1 / 0
ZeroDivisionError: integer division or modulo by zero
 
>>> l = [1, 2, 3]
>>> l[100] # dépassement d'un tableau
 
Traceback (most recent call last):
  File "<ipython-input-4-3e7ce3111e95>", line 1, in <module>
    l[100]
IndexError: list index out of range
 
>>> d = {'cle': 'valeur'}
>>> d['nope'] # clé de dico inconnue
 
Traceback (most recent call last):
  File "<ipython-input-6-9d965227e4b0>", line 1, in <module>
    d['nope']
KeyError: 'nope'
 
>>> 1 + "banane" # opération entre types incompatibles
 
Traceback (most recent call last):
  File "<ipython-input-7-5147635e41b3>", line 1, in <module>
    1 + "banane"
TypeError: unsupported operand type(s) for +: 'int' and 'str'
 
>>> import nawak # ce module n'existe pas
 
Traceback (most recent call last):
  File "<ipython-input-12-c948b8798146>", line 1, in <module>
    import nawak
ImportError: No module named nawak
 
>>> open('nawak') # le fichier n'existe pas
 
Traceback (most recent call last):
  File "<ipython-input-13-4d15cfd2ffd1>", line 1, in <module>
    open('nawak')
IOError: [Errno 2] No such file or directory: 'nawak'
 
>>> print(nawak) # la variable n'existe pas
Traceback (most recent call last):
  File "<ipython-input-15-f47a27cedc12>", line 1, in <module>
    print(nawak)
NameError: name 'nawak' is not defined
 
>>> n a w a k # erreur de syntaxe
  File "<ipython-input-16-532bf025442e>", line 1
    n a w a k # erreur de syntaxe
      ^
SyntaxError: invalid syntax
 
>>> int('a') # la valeur passée n'a aucun sens
 
Traceback (most recent call last):
  File "<ipython-input-17-b3c3f4515dd4>", line 1, in <module>
    int('a')
ValueError: invalid literal for int() with base 10: 'a'

De base, il y a un paquet d’exceptions en Python, et celles fournies par défaut sont listées ici.

Malgré l’abondance de ces exceptions, vous pouvez remarquer un motif récurrent quand Python crash et affiche l’erreur :

Gros pâté de texte.
Gros pâté de texte.
Gros pâté de texte.
NomDeLExceptionError: description de l'erreur.

En effet, non seulement une exception interrompt le programme, mais elle collecte des informations sur la source de l’erreur afin qu’au moment où ça crash, le développeur ait de quoi déboguer.

Une exception va donc normalement déclencher un affichage à la fin avec toutes ces infos, et sur la dernière ligne, le type de l’exception (ValueError, IndexError, etc) ainsi qu’une description de ce qui a causé l’erreur.

Néanmoins, le plus intéressant est ce qu’il y a au dessus : le gros pâté de texte. C’est ce qu’on appelle une stack trace, et ça représente la pile d’appels qui ont amené à cette erreur. Chaque ligne de la stack trace va vous donner le chemin d’un fichier de code, et une ligne.

Une erreur se lit donc à l’envers, de bas en haut.

Vous lisez d’abord le nom de l’erreur et sa cause, puis, vous remontez la stack trace ligne à ligne, pour essayer de trouver quelle ligne de quel fichier de code vous devez déboguer.

Par exemple, si vous avez un fichier wololo.py :

def une_fonction():
    return 1 / 0
 
def une_autre_fonction():
    une_fonction()
 
une_autre_fonction()

Lancer ce script va vous pondre :

Traceback (most recent call last):
  File "wololo.py", line 7, in 
    une_autre_fonction()
  File "wololo.py", line 5, in une_autre_fonction
    une_fonction()
  File "wololo.py", line 2, in une_fonction
    return 1 / 0
ZeroDivisionError: integer division or modulo by zero

On le lit de bas en haut :

ZeroDivisionError: integer division or modulo by zero

Ok, donc c’est une erreur de division par 0.

  File "wololo.py", line 2, in une_fonction
    return 1 / 0

Elle a lieu dans mon fichier wololo.py à la ligne 2.

Mais visiblement, ce qui déclenche tout le bordel, c’est que la fonction contenant cette ligne est appelé à la ligne 5 :

  File "wololo.py", line 5, in une_autre_fonction
    une_fonction()

Qui est elle même appelée à la ligne 7 :

  File "wololo.py", line 7, in 
    une_autre_fonction()

Avec ces infos, on peut prendre une décision : aller ligne 2 pour corriger un bug, ou aller ligne 5, ou 7 pour retirer l’appel qui cause le déclenchement du code fautif.

Dans ce cas, vous pourriez vous dire qu’il faut retirer la division par 0, et que les premières ligne de la stack trace ne servent à rien.

Mais imaginez que je change mon code :

def une_fonction(diviseur):
    return 1 / diviseur
 
def une_autre_fonction():
    une_fonction(diviseur=0)
 
une_autre_fonction()

A ce moment là, mon stack trace sera :

Traceback (most recent call last):
  File "wololo.py", line 7, in 
    une_autre_fonction()
  File "wololo.py", line 5, in une_autre_fonction
    une_fonction(diviseur=0)
  File "wololo.py", line 2, in une_fonction
    return 1 / diviseur
ZeroDivisionError: integer division or modulo by zero

Et là, on ne veut pas changer la ligne 2, on veut changer la ligne 5, car c’est ce paramètre qui fait qu’à la ligne 2 on a une division par 0.

La stack trace permet donc de remonter la chaîne de causalité de vos erreurs.

Lever ses propres exceptions

Quand une exception est activée, on dit qu’elle est “levée”.

Python va lever des exceptions de lui-même, par exemple en cas d’erreurs, mais on peut aussi lever soi-même des exceptions en faisant raise NomDeLException("Message").

Par exemple, vous avez une fonction qui n’accepte en paramètre que comme valeur 1, 2 ou 3. Vous savez que si un utilisateur rentre quelque chose d’autre, ça va tout faire merder.

Vous pouvez faire ceci :

def votre_super_fonction(param):
    if param not in (1, 2, 3):
        raise ValueError("'param' can only be either 1, 2 or 3")
    # reste du code

Ainsi, si quelqu’un passe un mauvais paramètre, il est immédiatement alerté :

>>> votre_super_fonction(4)
Traceback (most recent call last):
  File "<ipython-input-3-bcd6e8653c83>", line 1, in <module>
    votre_super_fonction(4)
  File "<ipython-input-2-46fc7cd18c42>", line 3, in votre_super_fonction
    raise ValueError("'param' can only be either 1, 2 or 3")
ValueError: 'param' can only be either 1, 2 or 3

Attention : le message ne peut pas contenir de caractères non-ASCII. Oubliez les accents.

Attraper une exception

Les exceptions ne sont pas un simple mécanisme de debuggage. Elles servent d’abord et avant tout à gérer les cas exceptionnels, et on peut donc les détecter, et réagir quand elles surviennent, à l’aide de l’instruction try/except.

Cela s’utilise en enrobant les lignes qui peuvent lever une exception :

    try:
        # lignes qui peuvent
        # lever une exception
    except NomException:
        # faire un truc si l'exception se déclenche

Quand vous attrapez une exception, le programme ne plante pas. A la place, le bloc except correspondant au nom de l’exception est appelée.

Bien entendu, si une exception qui ne porte pas ce nom est levée, le programme plante.

Par exemple :

    # i est définit plus haut
    personnages = ['iron', 'super', 'bat', 'clepto']
    try:
        resultat = personnages[i]
    # i est plus grand que la taille du tableau
    except IndexError:
        resultat = None

Si i est plus grand que la taille de la liste, Python va lever une IndexError, qui sera attrapée. Le programme ne plantera pas, et resultat sera égal à None.

Si i est de type string, Python va lever une TypeError, et le programme va planter.

Cela suppose de savoir le nom de l’erreur qu’on veut gérer. Je recommande donc de tester le cas foireux dans le shell auparavant.

On peut gérer plusieurs exceptions avec un seul bloc :

    try:
        return personnages[100 / i]
    # est exécuté pour ces deux exceptions
    except IndexError, ZeroDivisionError:
        return None
    # est exécuté pour cette exception
    except KeyError:
        print("Qui est le bâtard qui a remplacé ma "
              "liste par un dico dans mon dos ?")

Hiérarchie des exceptions

Les exceptions sont des classes. Et si vous avez lu notre dossier sur la POO, vous savez que les classes peuvent hériter d’autres classes.

C’est le cas des exceptions. Celles intégrées à Python suivent la hiérarchie suivante :

BaseException
 +-- SystemExit
 +-- KeyboardInterrupt
 +-- GeneratorExit
 +-- Exception
      +-- StopIteration
      +-- ArithmeticError
      |    +-- FloatingPointError
      |    +-- OverflowError
      |    +-- ZeroDivisionError
      +-- AssertionError
      +-- AttributeError
      +-- BufferError
      +-- EnvironmentError
      |    +-- IOError
      |    +-- OSError
      |         +-- WindowsError (Windows)
      |         +-- VMSError (VMS)
      +-- EOFError
      +-- ImportError
      +-- LookupError
      |    +-- IndexError
      |    +-- KeyError
      +-- MemoryError
      +-- NameError
      |    +-- UnboundLocalError
      +-- ReferenceError
      +-- RuntimeError
      |    +-- NotImplementedError
      +-- SyntaxError
      |    +-- IndentationError
      |         +-- TabError
      +-- SystemError
      +-- TypeError
      +-- ValueError
      |    +-- UnicodeError
      |         +-- UnicodeDecodeError
      |         +-- UnicodeEncodeError
      |         +-- UnicodeTranslateError
      +-- Warning
           +-- DeprecationWarning
           +-- PendingDeprecationWarning
           +-- RuntimeWarning
           +-- SyntaxWarning
           +-- UserWarning
           +-- FutureWarning
           +-- ImportWarning
           +-- UnicodeWarning
           +-- BytesWarning

Par exemple, IndexError et KeyError héritent toutes les deux de LookupError.

Donc si vous faites :

    try:
        return personnages[i]
    except LookupError:
        return None

Vous attrapez à la fois les exceptions de type IndexError et KeyError.

LookupError hérite de Exception, dont hérite la plupart des exceptions en Python. Donc si vous faites :

    try:
        return personnages[100 / i]
    except Exception:
        return None

Vous allez attraper LookupError, IndexError, ZeroDivisionError et probablement tout un tas de trucs auxquels vous n’avez pas pensé ce qui peut potentiellement un jour masquer un bug dans votre programme.

Donc gérez toujours l’erreur au plus proche de la logique de votre programme.

Il est d’ailleurs possible de dire à Python “tu m’attrapes tout” en omettant le nom de l’exception :

    try:
        return personnages[100 / i]
    except:
        return None

C’est généralement une mauvaise idée car si il arrive une erreur que vous n’avez pas prévue, la close except s’activera, masquant l’erreur, et ne vous donnera jamais la chance de découvrir le problème.

Sachez également que vous n’êtes pas limité à la hiérarchie offerte par Python. Vous pouvez créer vos propres exceptions en héritant d’une des exceptions existantes de Python :

class MonProjetError(Exception)
    pass
 
class MonTraitementError(MonProjetError)
    pass

C’est généralement une bonne idée quand vous créez une lib et que vous voulez permettre aux utilisateurs de votre bibliothèque de pouvoir filtrer les exceptions levées par votre code uniquement.

Néanmoins, dans ce cas, choisissez intelligemment les parents de vos exceptions personnalisées. Chaque exception de Python est porteuse de sens. TypeError est levée pour une erreur de type, IOError pour une erreur d’entrée/sortie, etc. Il est logique qu’un développeur s’attende à pouvoir les attraper selon ce sens.

Heureusement, on peut hériter de plusieurs exceptions :

class MonProjetError(Exception)
    pass
 
class MonTraitementError(MonProjetError, TypeError)
    pass

Du coup, si quelqu’un essaye d’attraper MonTraitementError ou TypeError ou MonProjetError selon ce qu’il désire exprimer, ça marchera.

En effet, les exceptions sont une forme d’expression :

Vous communiquez en utilisant des exceptions entre développeurs et utilisateurs du code.

Finally et else

try/except peut être complété par deux autres mots clés : finally et else.

else est le bloc exécuté si aucune exception n’est levée :

    try:
        return personnages[100 / i]
    except IndexError, ZeroDivisionError:
        return None
    except KeyError:
        print("Qui est le bâtard qui a remplacé ma "
              "liste par un dico dans mon dos ?")
    else:
        print('Bon en fait tout va bien')

finally est un bloc qui est exécuté après que tous les autres blocs aient été exécutés, peu importe qu’il y ait eu une exception ou non, et même si le programme crash.

    try:
        return personnages[100 / i]
    except IndexError, ZeroDivisionError:
        return None
    except KeyError:
        print("Qui est le bâtard qui a remplacé ma "
              "liste par un dico dans mon dos ?")
    finally:
        print('Rosebud !')

Dans notre cas, peu importe ce qui se passe dans le bloc try/except, Rosebud ! est toujours affiché.

finally n’est pas à l’épreuve des balles, si on crash l’interpréteur violemment (ou que vous débranchez la prise du serveur :)), il ne vous sauvera pas. Mais il permet de gérer la plupart des cas extrêmes.

Ah, oui, au fait, si vous utilisez finally, except n’est pas obligatoire.

Quand utiliser try, except, else et finally ?

On utilisera try/except d’abord et avant tout pour gérer les erreurs sur laquelle on a pas de controle.

Par exemple, vous téléchargez une document depuis le Web :

>>> import urllib.request
>>> fichier_recu, headers = urllib.request.urlretrieve('http://www.sudinfo.be/sites/default/files/imagecache/pagallery_450x300/1365338424_B9765144Z.1_20121219124926_000_GOJDROM6.1-0.png')

Ca va marcher la plupart du temps. Et puis un jour, le réseau va sauter, et ça va plus marcher :

>>> fichier_recu, headers = urllib.request.urlretrieve('http://www.sudinfo.be/sites/default/files/imagecache/pagallery_450x300/1365338424_B9765144Z.1_20121219124926_000_GOJDROM6.1-0.png')
Traceback (most recent call last):
  File "<ipython-input-10-0f41d15585f0>", line 1, in <module>
    fichier_recu, headers = urllib.request.urlretrieve('http://www.sudinfo.be/sites/default/files/imagecache/pagallery_450x300/1365338424_B9765144Z.1_20121219124926_000_GOJDROM6.1-0.png')
  File "/usr/lib/python3.4/urllib/request.py", line 178, in urlretrieve
    with contextlib.closing(urlopen(url, data)) as fp:
  File "/usr/lib/python3.4/urllib/request.py", line 153, in urlopen
    return opener.open(url, data, timeout)
  File "/usr/lib/python3.4/urllib/request.py", line 455, in open
    response = self._open(req, data)
  File "/usr/lib/python3.4/urllib/request.py", line 473, in _open
    '_open', req)
  File "/usr/lib/python3.4/urllib/request.py", line 433, in _call_chain
    result = func(*args)
  File "/usr/lib/python3.4/urllib/request.py", line 1258, in http_open
    return self.do_open(http.client.HTTPConnection, req)
  File "/usr/lib/python3.4/urllib/request.py", line 1235, in do_open
    raise URLError(err)
URLError: <urlopen error [Errno -2] Name or service not known>

On va donc gérer l’exception (et beaucoup d’autres, le réseau ça foire tout le temps) :

 
try:
    fichier_recu, headers = urllib.request.urlretrieve('http://www.sudinfo.be/sites/default/files/imagecache/pagallery_450x300/1365338424_B9765144Z.1_20121219124926_000_GOJDROM6.1-0.png')
except urllib.URLError:
    # faire un truc

Parmi les choses à faire : réessayer plus tard, tenter de redémarrer la carte réseau, changer d’URL…

Un autre raison d’utiliser try/except est pour enregistrer une trace des erreurs.

 
try:
    url = 'http://www.sudinfo.be/sites/default/files/imagecache/pagallery_450x300/1365338424_B9765144Z.1_20121219124926_000_GOJDROM6.1-0.png'
    fichier_recu, headers = urllib.request.urlretrieve(url)
except urllib.URLError:
    with open('/tmp/errors.log', 'a') as f:
        f.write("L'URL '%s' est inacessible" % url)

On peut le faire avec le module logging, ou envoyer un mail ou un SMS d’alerte…

Proposer un comportement par défaut est aussi très courant.

Par exemple, vous voulez récupérer le premier élément d’une liste, mais si la liste est vide, récupérer None :

try:
    resultat = liste[0]
except IndexError:
    resultat = None

Ce cas d’usage est typique de Python. Dans d’autres langage, on regarderait si le tableau est vide :

if liste:
    resultat = liste[0]
else:
    resultat = None

C’est typiquement la philosophie Java : “Watch before you leap” (WBYL). Soit “Regardez où vous mettez les pieds”.

En Python, la philosophie est “It’s easier to ask for forgiveness than permission” (EAFP). Soit “il est plus facile de demander pardon que la permission”.

La raison est que les exceptions sont très rapides en Python, et permettent de gérer plein de cas d’un coup.

Par exemple, dans le cas :

if conteneur:
    resultat = conteneur[0]
else:
    resultat = None

Que se passe-t-il si conteneur peut être un dictionnaire ou une liste ? C’est possible en Python du fait du duck typing.

Il faut tester deux cas :

if conteneur and 0 in conteneur:
    resultat = conteneur[0]
else:
    resultat = None

Avec une exception, on teste un seul cas :

try:
    resultat = conteneur[0]
except LookupError:
    resultat = None

Là c’est un cas simple, mais sur des cas complexes comme les fichiers, c’est très utile :

try:
    fichier = open('/tmp/fichier', 'w')
except IOError, OSError:
    # gérer l'erreur

Si je devais faire ça avec des if, il faudrait :

C’est relou. Mais en prime, entre chaque vérification du if s’écoule quelques nanosecondes durant lequelles l’état de mon fichier a pu changer. Un autre programme a pu changer les permissions, créer un fichier avec le même nom, etc. Arrivé à la fin du if, on n’a pas la garantie que les vérifications du début du if sont toujours d’actualité.

try/except évite ce problème qu’on appelle des “race conditions” : on essaye d’abord, et ensuite si ça foire, on analyse pourquoi. Comme en drague.

Enfin on va utiliser finally pour faire du nettoyage : fermer un fichier, fermer une connexion à une base de données, une socket, supprimer un fichier temporaire. Bref, tout ce qu’on veut qui arrive, même si notre code se vautre.

try:
    fichier = open('/tmp/fichier', 'w')
except IOError, OSError:
    # gérer l'erreur
else:
    # faire un truc avec le fichier
 
# on essaye toujours de fermer notre fichier
finally:
    try:
        fichier.close()
 
    # le fichier n'a jamais été ouvert et
    # la variable n'existe pas
    except NameError:
        pass

with

Comme vous avez pu le constater, gérer proprement les erreurs, ça peut devenir vite chiant. Pour cette raison, beaucoup de context managers servent à gérer les cas les plus courants.

Typiquement :

try:
    fichier = open('/tmp/fichier', 'w')
except IOError, OSError:
    # gérer l'erreur
else:
    # faire un truc avec le fichier
finally:
    try:
        fichier.close()
    except NameError:
        pass

Peut être remplacé par :

try:
    with open('/tmp/fichier', 'w') as fichier:
        # faire un truc avec le fichier
except IOError, OSError:
    # gérer l'erreur

Ce qui est quand même vachement plus court. Le context manager va s’occuper de la fermeture du fichier pour nous proprement. Cet article est déjà long, donc je ne vais pas rentrer en détail sur with, mais sachez que beaucoup d’objets qui demandent une fermeture peuvent être traités comme ça.

Bubbling

Une chose qui échappe généralement aux débutants quand ils commencent à utiliser les exceptions, c’est qu’elles bubblent, c’est à dire qu’elles remontent comme une bulle, de bloc en bloc, jusqu’à la racine du programme.

Si j’ai :

if truc:
    if machin:
        for bidule in chose:
            raise MaisAieuuuuuError("Ca fait mal t'es con")

Mon programme ne va PAS planter à la ligne raise MaisAieuuuuuError("Ca fait mal t'es con").

A la place, l’erreur va remonter en dehors de la boucle. Si elle n’est pas attrapée, elle va remonter en dehors du premier if. Si elle n’est pas attrapée, elle va remonter en dehors du second if, et enfin, si elle vraiment, mais alors vraiment pas attrapée, Python va crasher, et montrer une belle stack trace.

Ça veut dire que vous pouvez arrêter l’exception à plusieurs endroits dans le programme :

if truc:
    if machin:
        for bidule in chose:
            try:
                raise MaisAieuuuuuError("Ca fait mal t'es con")
            except MaisAieuuuuuError:
                # faire un truc

Dans ce cas, la boucle va continuer à tourner après la première erreur, et faire un try/except à chaque tour de boucle.

Mais si vous faites :

if truc:
    if machin:
        try
            for bidule in chose:
                raise MaisAieuuuuuError("Ca fait mal t'es con")
        except MaisAieuuuuuError:
            # faire un truc

A la première erreur, la boucle est interrompue définitivement. Par contre la condition if machin va continuer sa route.

Mais si vous faites :

if truc:
    try:
        if machin:
            for bidule in chose:
                raise MaisAieuuuuuError("Ca fait mal t'es con")
    except MaisAieuuuuuError:
        # faire un truc

La condition if machin est définitivement interrompue.

Et si vous faites :

try:
    if truc:
        if machin:
            for bidule in chose:
                raise MaisAieuuuuuError("Ca fait mal t'es con")
except MaisAieuuuuuError:
    # faire un truc

Là, tout le programme est interrompu. Ca ne plantera pas, mais ça ne fera plus rien.

Il faut donc choisir soigneusement où attraper l’exception selon la partie du programme qu’on souhaite interrompre.

Manipuler l’exception attrapée

Les exceptions sont des objets complets. On peut les récupérer avec le mot clés as et analyser leur contenu.

Exemple :

try:
    f = open("nawak")
except IOError as e:
    print("args: ", e.args)
    print("errno: ", e.errno)
    print("filename: ", e.filename)
    print("strerror: ", e.strerror)
 
## args:  (2, 'No such file or directory')
## errno:  2
## filename:  nawak
## strerror:  No such file or directory

Il est même possible de les lever à nouveau après :

try:
    f = open("nawak")
except IOError as e:
    print("args: ", e.args)
    print("errno: ", e.errno)
    print("filename: ", e.filename)
    print("strerror: ", e.strerror)
    raise e

raise appelé sans argument lève de toute façon automatiquement l’exception en cours. Mais il est possible de lever une autre exception :

try:
    f = open("nawak")
except IOError as e:
    print("args: ", e.args)
    print("errno: ", e.errno)
    print("filename: ", e.filename)
    print("strerror: ", e.strerror)
    raise MonError("T'as encore oublie ton classeur Man")

Erreur à la sortie de l’interpréteur

Il est possible d’attraper n’importe quelle exception non gérée juste avant qu’elle fasse crasher le programme, sans avoir à mettre tout son code dans un gros try/except.

Il faut définir une fonction qui accepte 3 arguments que sont la classe de l’exception, l’instance de l’exception et l’objet traceback :

def attrapez_les_tous(type, value, traceback):
    print("Pokemon !")

Ensuite il faut l’attacher au module sys avec le bon nom :

import sys
sys.excepthook = attrapez_les_tous

Et hop :

1 / 0
Pokemon !

Alors, c’est certain que si vous faites ça, vous avez intérêt à savoir ce que vous branlez car vous pouver tuer le debuggage. Ou alors créer un super moyen de logger toute erreur sur un process séparé qui vous le présente dans une belle interface Web. Au choix.

Les exceptions en dehors des erreurs

Les exceptions sont la pour gérer des cas exceptionnels, et pas forcément une erreur. Par exemple, la boucle for utilise les exceptions pour savoir quand s’arrêter. En effet elle attend que l’itérateur qu’elle utilise lève StopIteration :

>>> iterateur = iter(range(3))
>>> next(iterateur)
0
>>> next(iterateur)
1
>>> next(iterateur)
2
>>> next(iterateur)
---------------------------------------------------------------------------
StopIteration                             Traceback (most recent call last)
<ipython-input-11-d90e1e04a685> in <module>()
----> 1 next(iterateur)
 
StopIteration:

Donc quand on fait ça :

for x in range(3):
    print(x)

En fait, la boucle fait un truc comme ça :

iterateur = iter(range(3))
while True:
    try:
        print(next(iterateur))
    except StopIteration:
        break

Les exceptions en Python, c’est une grande histoire d’amour.

Le don du mois : Mozilla 9

lundi 19 janvier 2015 à 09:03

Régulièrement, je donne à des organismes. Je ne pense pas qu’il y ait un combat plus important que d’autres. Si une personne veut supporter les yorkshires dépressifs anorexiques, une autre les goths hémophiles sidaïques et une dernière les ti nenfants qui meurent de la faim mortelle dans le monde mondial, très bien.

Personnellement, j’ai tendance à donner à des entités qui ont produit un travail concret dont j’ai pu profiter des fruits dans ma vie. Je suis un égoïste. Typiquement : la quadrature du Net, VLC, Ubuntu, Libre Office, Debian, la Python et la Free Software Fondation, Wikipedia, etc.

Mais comment motiver les gens à donner ?

Ça c’est plus compliqué. Tous les bloggers le savent, nos liens en bas qui demandent la charité rapportent peau de balle. En deux ans, on a récolté 200 euros avec flatr et 0.x bitcoins.

Du coup je me suis dit que peut être en donnant l’exemple on allait créer des vocations. Voilà donc l’idée : à chaque fois que je vais donner des sous, je vais écrire un article pour dire à qui, combien, et pourquoi.

Le but est multiple :

Et le gagnant du jour est Momo

Mozilla, la boîte qui a fait Firefox, est vraiment, mais alors vraiment formidable.

Ce sont les premiers à avoir fournit un logiciel libre de qualité pour surfer le Web. Souvenez-vous : d’abord il s’appelait Pheonix, puis Firebird, avant de devenir Firefox, mais il est là depuis 13 ans ! S’inspirant du très beau Opera, il a proposé des fonctionnalités qui paraissent évidentes aujourd’hui comme les onglets, le blocage de pop up ou la complétion des champs de formulaires. Et surtout, il a popularisé le principe des extensions.

Firefox, et donc Mozilla, est la raison pour laquelle vous pouvez profiter de pages sans pub grâce à Adblock aujourd’hui.

Firefox est la seule raison pour laquelle on s’est pas bouffé de l’IE pendant toutes ses années, Firefox est celui qui a montré la voie à l’équipe de Google pour qu’ils lancent Chrome, et la bataille sur les perfs d’affichage et d’exécution JS dont on bénéficie aujourd’hui.

Mais Mozilla, ce n’est pas que Firefox.

C’est une association à but non lucratif qui passe son temps à défendre le Web ouvert. En se battant sur les standards, en documentant et en continuant de prendre des risques dans une industrie de plus en plus conservatrice.

En effet, malgré des revenus très inférieurs à la plupart des acteurs concurrents, Mozilla s’est lancé dans :

Leurs projets libres sont nombreux, et il y en a plein en Python.

Mozilla est aussi le seul acteur à ne pas censurer son store pour répondre à ses besoins mercantiles.

Et les gars sont très approchables. Vous pouvez littéralement envoyer un tweet à Tarek Ziadé ou Tristan Nitot et avoir une réponse.

Le don

Il se trouve que Mozilla accepte les bitcoins sur sa page de don \o/. Ils utilisent Coinbase comme plateforme, ce qui leur permet de hooker un mail de confirmation et d’avoir un retour sur paiement très rapide puisque Coinbase est initialement un service d’analyse de la block chain et qu’ils la surveillent en permanence.

J’ai donc fait un envoi de 0.25 BTC, ce qui équivalait à environ $50. Encore une fois, la somme est directement liée à ce que j’ai pu me permettre ce jour là. Si vous avez juste un euro à donner une fois dans l’année, c’est parfait. On s’en branle. Il y a des mois où je ne donne rien car j’ai pas un rond.

Changement des points sur IndexError 18

dimanche 18 janvier 2015 à 21:14

Juste pour signaler rapidement qu’on a changé la logique d’attribution de points sur indexerror.net.

Le réglage par défaut du site était de multiplier tous les gains de points par 10, ce qui incite les premiers utilisateurs car on a l’impression de progresser très vite.

Mais ça implique aussi que les points n’ont vite plus de sens : en 2 semaines j’avais cumulé plusieurs milliers de points.

Donc on a changé ça, et les points ont été recalculé pour que chacun ait un total plus raisonnable.

C’est donc tout à fait normal si vous les voyez chuter d’un coup. Max a envoyé un mail à tous les inscrits normalement, mais je mets la justification ici just in case.

Comment utiliser IndexError ? 10

samedi 17 janvier 2015 à 11:20

Après un peu de rodage, IndexError est sur les rails : design amélioré, meilleur perfs, workflow plus clair, etc.

Néanmoins on a été très surpris avec Max : la plupart des utilisateurs n’ont aucune idée de comment on s’en sert.

Pourtant c’est un clone de Stackoverflow, un site tellement célèbre qu’il est dans la première page des résultats de Google pour toutes les recherches techniques.

Pourtant c’est un simple site de question/réponse.

Pourtant on passe régulièrement dans les commentaires pour expliquer le principe.

Malgré ça, les gens se mélangent les pinceaux, ou ont peur de mal faire, ou ne savent trop par où commencer.

Cela prouve une fois de plus ce que j’arrête pas de répéter : l’évidence n’existe pas.

A quoi sert IndexError ?

A obtenir une réponse à sa question sur Python et son écosystème. C’est tout.

Pas à lancer un débat. Pas à discuter ou socialiser.

Le but est très simple : rendre service à celui qui pose la question maintenant mais aussi à ceux qui se la poseront dans le future.

Sur le site, ça se traduit par avoir pour chaque question une page avec :

[Titre de la question en gros]

| Détails de la question pour
| mieux comprendre le contexte

[Solution la plus probable]

[Solution un peu moins probable]

[Solution encore un peu moins probable]

[Solution encore un peu moins probable]

[Solution encore un peu moins probable]

Etc.

Comment on obtient ce résultat ?

D’abord en virant tout l’enrobage. Pas de “bonjour”, “merci”, “je suis débutant”, etc. On pose la question, on donne une réponse.

Ensuite, en ne se souciant pas d’avoir tort.

Si vous pensez qu’une question est stupide, vous pouvez la poser.

Si vous n’êtes pas certain que votre réponse est la bonne, vous pouvez la donner.

Si vous pensez que la réponse est sur Google, vous pouvez la poser.

Pour citer un commentaire célèbre sur Stackoverflow :

Chercher sur ce site plutôt que Google, c’est comme fait un accès hashmap plutôt que de parcourir une linked list.

C’est le but : avoir toutes les questions possibles, et les réponses possibles à cette question.

En clair, si quelqu’un vous dis que votre question est conne ou vous dis de chercher sur Google dans un commentaire sur IndexError, vous pouvez l’envoyer se faire foutre.

IndexError est là pour faire gagner du temps. Être efficace. Résoudre des problèmes.

Ça ne vous dispense pas de rechercher si la question n’a pas déjà été posée sur le site avant de la poser, bien entendu.

Commentaire VS Réponse

Il y a beaucoup de confusion sur quand commenter, et quand répondre.

Si vous êtes l’auteur de la question, vous voudrez presque toujours commenter. Il est très rare de répondre à sa propre question. C’est possible, et même encouragé si vous avez trouvé la réponse, mais c’est rare.

Si vous n’êtes pas l’auteur de la question :

Ex :

Il va falloir que tu nous poste ton fichier de config. => commentaire.

Remplace True par False pour voir ce que ça fait => réponse.

Et c’est la l’astuce : vous n’avez pas besoin d’être certain que votre réponse est la bonne pour la poster.

Les votes sont faits pour ça.

Postez toutes les solutions qui vous viennent en tête comme réponse, pas comme commentaire.

Si ce n’est pas la solution appropriée, la bonne sera votée, montera dans le classement et passera devant la votre donc ce n’est pas grave. Mais plus tard, un mec peut passer, chercher la réponse à la question, et voir que VOTRE réponse est SA solution.

Votez

Pour que ça marche, il faut donc voter. Si une question est pertinente, votez la. Si une réponse est pertinente, votez la. Même si vous n’êtes pas l’auteur de la question. Voter fait parti intégrante de la participation au site.

La plupart du temps, on upvote, les quelques raisons possibles de downvote :

Tout vote est annulable, donc n’ayez pas peur.

De même, si une réponse est la solution à votre question, cliquez sur le symbole ✓ à gauche de la réponse pour l’accepter. Ceci la propulse tout en haut de la liste des réponses, et change son style pour qu’elle soit plus visible.

En prime, toutes ces actions donnent des points, et les points sont importants, ce ne sont pas de simples gommettes pour gonfler l’égo des enfants de maternelle.

Les points

Ils servent à 2 choses.

D’une part, à permettre d’identifier les participants du site selon leur réputation. Si un réponse ou un commentaire est fait par quelqu’un de haute réputation, on peut se dire qu’on va y prêter plus d’attention qu’aux autres. C’est un gain de temps.

Mais surtout, les points sont attachées à des permissions.

En effet, sur IndexError, une autre personne peut éditer VOS questions et commentaires, comme sur un wiki. Le droit de faire cela ou non est lié au nombre de points qu’il a.

Voter donne des points. Poser des questions donne des points. Donner des réponses donne des points. Accepter des réponses donne des points.