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Parfum d’OSS 117 au procès Sarkozy-Kadhafi

samedi 18 janvier 2025 à 17:56

Une équipe de supposés bras cassés à la barre

« Je ne savais pas », « je n’avais pas été prévenu », « il faudrait demander à untel »… Les prévenus ou les témoins qui ont défilé à la barre cette semaine dans le procès du financement libyen supposé de la campagne de Nicolas Sarkozy ont rivalisé d’inventivité pour se faire passer pour les plus grands incompétents.

Affiche du film OSS 117 - D.R.

« Que dire ? », la phrase de Claude Guéant résume à elle seule le sentiment général à la fin de la deuxième semaine de procès dans l’affaire dite du financement libyen de la campagne électorale de 2007 du candidat Sarkozy. L’accusation estime que plusieurs millions d’euros en provenance de Tripoli auraient pu irriguer la course à la présidentielle de l’ancien patron de la droite. Poussé dans ses retranchements par la présidente Nathalie Gavarino, l’ancien secrétaire général de la présidence et ancien directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy lorsqu’il était ministre de l’intérieur a bien dû convenir que son témoignage était à tout le moins incohérent. « Que dire ? » lâche-t-il avant de s’éclipser, prétextant une très grande fatigue. Il reviendra à la barre lundi, jure son avocat. Mais que dire en effet de Nicolas Sarkozy, de Brice Hortefeux, de Claude Guéant, tous trois ayant exercé des fonctions aux plus hauts niveaux de l’État ? Que dire des témoins, deux anciens ambassadeurs, un responsable de la sécurité de l’ambassade à Tripoli ? Que dire de ces hommes qui les uns après les autres expliquent qu’ils n'étaient au courant de rien ? Que dire d’eux qui systématiquement renvoient sur les autres les responsabilités alors qu’ils étaient aux commandes ? Sont-ils des incapables, doublés d’un statut de bras cassés de première catégorie, comme ils semblent vouloir le faire croire ? Étaient-ils touchés par un syndrome OSS 117 ?

Ancien commissaire de police, responsable de la...

Dupond-Moretti retoqué au tribunal

vendredi 17 janvier 2025 à 18:01

Éric Dupond-Moretti en 2018. - librariemollat - Wikipedia - CC BY 3.0
Éric Dupond-Moretti en 2018. - librariemollat - Wikipedia - CC BY 3.0
Le tribunal administratif de Paris ne mâche pas ses mots : Éric Dupond-Moretti a « manqué à son devoir d’impartialité » alors qu’il se trouvait « dans une situation de conflit d’intérêt ». Le contentieux remonte à l’affaire Bismuth - pour laquelle Nicolas Sarkozy a été condamné - et aux fameuses fadettes épluchées par la police, qui y retrouve des échanges avec celui qui n’est encore qu’avocat. L’homme de loi porte plainte derechef pour atteinte à la vie privée, parlant « d’enquête barbouzarde  »et d’un basculement dans « la République des juges ». Et quand EDM est nommé garde des Sceaux peu après, il saisit dans la foulée l’Inspection Générale de la Justice, pour une enquête administrative envers deux membres du Parquet National Financier.

Si cette saisine est légale, les propos tenus par le ministre via des communiqués de presse ou des émissions de radio ont « porté atteinte à la réputation professionnelle des intéressés », estime le tribunal, et constituent donc « une faute engageant la responsabilité de l’État ». Un ministre n'a pas la même liberté de parole qu'un avocat.

La justice accorde donc 12.000 et 15.000 euros aux deux magistrats du PNF, mais comme il s’agit d’un jugement administratif… c’est l’État qui va régler la note.

Grand-messe pour l'extrême droite

jeudi 16 janvier 2025 à 15:56

Le Chœur des esclaves hébreux de Verdi – dans sa version allemande, sa préférée - résonnait aux abords de l’église du Val de Grace où l’extrême-droite est venue rendre hommage à Jean Marie le Pen, déjà inhumé le semaine précédente dans sa ville natale de la Trinité-sur-Mer. Toutes les chapelles du mouvement ont fait le déplacement, mais – dédiabolisation oblige – tous n’ont pas pu entrer dans l’église, réservée à 400 fidèles « sûrs » ou repentis. Derrière Jordan Bardella : Jean-Yves Camus, Éric Zemmour, Bruno Mégret, Carl Lang ou Philippe de Villiers.

Poignards des jeunesses hitlériennes : celui à droite, porté par Jean-Marie Le Pen, sans le blason hitlérien.
Poignards des jeunesses hitlériennes : celui à droite, porté par Jean-Marie Le Pen, sans le blason hitlérien.
Relégués parmi les deux mille badauds qui suivaient la grand-messe (plus d'une heure et demie) sur deux écrans géants installés sur le parvis, les désormais indésirables, comme les négationnistes Thomas Joly et Yvan Benedetti, du pétainiste Parti de la France, Jérôme Bourbon ( Rivarol) ou « l’humoriste » Dieudonné.

Prudemment, l’abbé Kowalczyk a indiqué : « je ne m'étends pas sur les engagements politiques de M. Le Pen, qui ne sont pas de ma compétence » laissant place aux discours plus politiques de Marion Marechal et Bruno Gollnish pour célébrer le « patriote indomptable » qui a fait « trembler le système », et fait vibrer encore, au Val de Grâce, les porteurs d’oriflammes du FN, de bérets de paras et de stickers « pied noirs pour toujours ».

Sarkozy : un prévenu comme les autres, ou presque

dimanche 12 janvier 2025 à 18:02

Selon que vous serez puissant ou misérable…

La première semaine du procès dit du financement libyen de la campagne de 2007 s’est achevée. Que retenir des premiers instants d’un procès, hors norme, contre un ancien président et ses ministres, pour détournement de fonds publics libyens et association de malfaiteurs ?

Palais de Justice de Paris - © Reflets

Nicolas Sarkozy a fait du Nicolas Sarkozy. Dès le premier jour de son procès pour un pacte de corruption, qualifié précisément de « détournement de fonds publics, corruption passive, financement illégal de campagne électorale et association de malfaiteurs en vue de commettre une infraction punie de 10 ans d’emprisonnement », il apparait avec un grand sourire forcé et figé. Ses tics nerveux trahissent pourtant une inquiétude sans doute réelle. L’ancien président de la république joue son avenir dans cette salle, la plus grande du palais de justice de Paris. La presse est là, en masse, pour scruter l’ancien homme providentiel.

Mais si les journalistes ont bien relevé la première escarmouche verbale entre le parquet et Nicolas Sarkozy, ils n’ont pas rendu compte d’un détail qui remet au gout du jour les mots de La Fontaine : « selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ». Lors d’une suspension, Nicolas Sarkozy s’approche, toujours souriant, des trois représentants du parquet et entame une petite discussion.

Imaginons un instant un prévenu pour vol de voiture qui viendrait tailler une bavette avec le procureur lors de son procès… Il serait immédiatement renvoyé sur le banc des prévenus et le procureur afficherait une mine affligée.

De même, en entrant dans le tribunal le premier jour, Nicolas Sarkozy serre ostensiblement la main des policiers en faction qui lui ont renvoyé des sourires.

Il y a bien deux types de prévenus...

Le Pen et son insupportable néonazisme

samedi 11 janvier 2025 à 16:20

Au delà du racisme et de l'antisémitisme

Jean-Marie Le Pen, figure de l'extrême droite française et fondateur du Front National (FN), a toujours tenté de dissimuler son néonazisme. Il était raciste, antisémite, négationniste et suprémaciste blanc. Voici une petite chronologie non exhaustive de cet héritage nauséabond.

JMLP, l'homme qui aimait les nazis

1957

Après avoir torturé Ahmed Moulay, Jean-Marie Le Pen oublie dans la maison des Moulay son poignard, un exemplaire utilisé par les jeunesses hitlériennes, fabriqué dans la région de la Ruhr entre 1933 et 1942. Sur la lame sont gravées les lettres suivantes : « J.M. Le Pen, 1er R.E.P. », l’acronyme du 1er régiment étranger parachutiste où Jean-Marie Le Pen a servi.

Poignard des jeunesses hitlériennes, porté par Jean-Marie Le Pen, sans le blason hitlérien.
Poignard des jeunesses hitlériennes, porté par Jean-Marie Le Pen, sans le blason hitlérien.

Poignard des jeunesses hitlériennes, même modèle, le blason hitlérien est toujours encastré.
Poignard des jeunesses hitlériennes, même modèle, le blason hitlérien est toujours encastré.

Fondateurs du Front national
Fondateurs du Front national

1962

Jean Marie Le Pen, Algerie 1957.
Jean Marie Le Pen, Algerie 1957.

Interrogé sur ses actes de torture en Algérie, Jean-Marie Le Pen déclare dans le journal Combat : « J'étais à Alger officier de renseignement […] ; comme tel je dois être aux yeux d'un certain nombre de mes collègues ce qui pourrait être le mélange d'un officier SS et d'un agent de la Gestapo. » La référence est pour le moins révélatrice...

1963

Léon Gaultier (un ancien Untersturmführer de la Waffen-SS. - Wikipedia - CC0
Léon Gaultier (un ancien Untersturmführer de la Waffen-SS. - Wikipedia - CC0

Initiateur du cercle du Panthéon, il crée en mars 1963, avec Pierre Durand et Léon Gaultier (un ancien Untersturmführer de la Waffen-SS avec qui il fondera le FN en 1972), une entreprise d'édition phonographique, la Société d'études et de relations publiques (Serp).

1965

Couverture de l'album : Le IIIe Reich -Voix et chants, 1965.
Couverture de l'album: Le IIIe Reich-Voix et chants, 1965.
Jean-Marie Le Pen, réalise une sélection musicale à la gloire du IIIe Reich. La série...