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Antisémitisme sur X : bien plus que de simples dérapages

vendredi 20 décembre 2024 à 18:27

Plongée dans des spaces organisés par un membre français du FMI

Depuis l’achat de Twitter par Elon Musk, la liberté d’expression à l’américaine semble piétiner la loi française. Dans les Spaces d’un certain Philippe Grenier, économiste au Fonds Monétaire International (FMI), une troupe d’antisémites semble finalement avoir trouvé un cadre pour propager leurs idées nauséabondes. Minolo ou John Connor : voici quelques figures d’un réseaux informel profondément anti-juif.

Des "Spaces" aux contenus antisémites, un imagerie nazi. - © Reflets

Suite aux massacres du 7 octobre, commis par le Hamas, puis aux représailles de l'État hébreux, la polarisation autour du conflit israélo-palestinien atteint un niveau jamais vu. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, le monde assiste « en ligne » à un nettoyage ethnique brutal, dont les contours s’apparentent à un génocide « en cours » en Palestine.

L’État israélien, qui rappelle, lorsque sa politique militaire est critiquée, qu’Israël est le foyer des Juifs ayant subi la Shoah, emploie des méthodes belliqueuses dignes de criminels de guerre.

Face à des images qui, malgré tout, sont filtrées par les médias, la violence s’impose sur les écrans du monde. Pendant que certains continuent à soutenir Israël dans l’inacceptable, d’autres utilisent les « Spaces » sur le réseau social X pour raviver la haine du « Juif ».

L’extrême droite, le lobby et les Juifs

@PhilippeGrenier a commencé à attirer l’attention à partir de fin 2023, lorsqu’il organise quelques « Spaces » pour parler de ce qui se passe à Gaza et, bien évidemment, d’Israël. Reflets à pu retracer ses activités sur Internet grâce à son premier pseudonyme utilisé sur la plateforme X et Linkedin. Derrière le pseudonyme actuel, «Philippe Grenier», se trouve Nordine A., économiste, ex-fonctionnaire à la Banque Centrale Européenne et actuellement employé au Fonds Monétaire International.

Pour animer ces « Spaces », Nordine A. alias Philippe Grenier, met en place un processus de...

La mort de Nahel provoque un pic dans l'indice des troubles sociaux

vendredi 20 décembre 2024 à 10:48

Le FMI a diffusé sa mise à jour de l'évolution de cet indice jusqu'en juillet 2024

Le Fonds monétaire international (FMI) a étendu la couverture temporelle de son indice des troubles sociaux. La France a connu un gros pic en juillet 2023 en raison des émeutes qui ont suivi la mort de Nahel Merzouk.

Les principaux pics - © FMI

L'indice des troubles sociaux rapportés comptabilise les mentions de termes relatifs aux troubles dans les principaux médias. Il est calculé mensuellement et couvre quelque 130 pays depuis 2022. Dans sa dernière livraison, le FMI met à jour l'évolution de l'indice entre juin 2023 et juillet 2024. Le FMI note que « la fréquence des troubles sociaux mondiaux est restée relativement stable, les événements de juillet 2023 et de mai 2024 ayant été compensés par une période plus calme à la fin de l'année 2023. Cette situation contraste avec les années qui ont précédé et suivi la pandémie, au cours desquelles des troubles nationaux ont été observés plus fréquemment. »

La compilation de ces événements peut sembler baroque ou prêter le flanc à des théories complotistes mais le FMI avance des usages de ses chiffres qui montrent que les chercheurs s'en sont emparés pour des études intéressantes qui pourraient éclairer ou inspirer les luttes sociales.

Hlatshwayo & Redl ont ainsi étudié en 2021 la prévisibilité des coups d'états à l'aide des données de l'indice. Diakonova a publié un article en 2022 qui utilise ces données pour tenter de prédire les évolutions macro-économiques. Dans un autre article, la version quotidienne de l'indice est utilisée pour mesurer la réaction des marchés boursiers aux troubles sociaux.

Dans son rapport, le FMI note que pour l'Europe, « le mois de juillet 2023 a été marqué par des troubles sociaux...

Sur les traces numériques du ministre des affaires étrangères...

mercredi 11 décembre 2024 à 09:55

Jean-Noël Barrot a été victime d'un piratage de son téléphone. Surprise ?

Mediapart a révélé que le téléphone du ministre avait été piraté et qu'il mettait des bâtons dans les roues de l'ANSSI pour son enquête. Nous nous sommes penchés sur les traces numériques du ministre des affaires étrangères.

Jean-Noël Barrot sur Telegram - D.R.

Souvenez-vous, il y a un an, nous avions publié un article sur l'exposition numérique des ministres. Ceux-là même qui nous assomment à grands coups de déclarations sur la nécessaire souveraineté numérique sont de grands fans de toutes les plateformes kikoulol, notamment américaines.

Absent de notre liste, le ministre (démissionnaire) actuel était alors ministre des Internet, c'est dire s'il s'y connait en digital numérique et en matière de risques associés. Réparons donc notre erreur à la lumière du papier de Mediapart.

Premier point, l'adresse personnelle (haut degré de probabilité) du ministre est affichée (par lui-même) sur Internet.

Domicile probable du ministre - Streetview
Domicile probable du ministre - Streetview

Pourquoi pas nous direz-vous...

Jean-Noël Barrot, comme toute la macronie est un fan de Telegram. Son numéro de portable est donc accessible. C'est très utile en ces temps de grands chambardements géopolitiques mondiaux.

Jean-Noël Barrot sur Telegram - Copie d'écran
Jean-Noël Barrot sur Telegram - Copie d'écran

Partant de là, vous pouvez l'ajouter sur Snapchat pour discuter avec lui si vous êtes rétif à Telegram.

Jean-Michel Barrot sur Snapchat - Copie d'écran
Jean-Michel Barrot sur Snapchat - Copie d'écran

Avec ce numéro de portable, vous le verrez également apparaître avec la même photo de profil, mais recadrée, sur Whatsapp.

Jean-Noël Barrot sur Whatsapp - Copie d'écran
Jean-Noël Barrot sur Whatsapp - Copie d'écran

Vous pouvez aussi joindre le ministre part Skype, Linkedin et Facebook.

Alerte leak, le ministre est également sur Twitter à qui, selon la fuite de 2021, il a communiqué...

Quand le ministre de la Recherche met à l'aise le syndicat d'extrême-droite UNI

mercredi 4 décembre 2024 à 18:02

L'ascenseur fourni à ce courant par le pouvoir est désormais disponible sur tous les fronts

Le 12 octobre 2024, Patrick Hetzel a participé à un événement organisé par l'Union Nationale Inter-Universitaire, les “fachos” de la fac. La venue du ministre de la Recherche, lui-même un réac, n’est pas surprenante, mais marque une étape supplémentaire dans la dédiabolisation des mouvements d'extrême droite.

Patrick Hetzel, ministre temporaire de l'Enseignement supérieur et de la Recherche - © Reflets

Patrick Hetzel, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, est connu pour ses positions conservatrices, ses réformes néolibérales touchant les universités et même par son basculement dans l’anti-science pendant le covid, où il défendait l’utilisation de l’hydroxychloroquine. Ancien enseignant-chercheur, Hetzel s'est rapproché des milieux politiques de droite sous Fillon et Sarkozy, contribuant à la loi LRU qui a entraîné des difficultés budgétaires pour les universités et une dépendance accrue aux financements privés. Député pendant plus de dix ans, il s’est opposé à des avancées sociétales telles que le mariage pour tous et la PMA, et a bloqué une loi sur la fin de vie en 2021. En 2023, il a proposé de criminaliser les blocages universitaires et dénoncé le « wokisme » et les « dérives islamo-gauchistes » dans l’enseignement supérieur. Récemment arrivé au gouvernement, le fait que le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche accepte l'invitation de l'UNI n'est pas inattendu. Cela s'inscrit dans un continuum de reconnaissance envers les mouvements d'extrême droite dans les facultés françaises.

Bien évidemment, l’UNI lui a exprimé sa gratitude sur Twitter : « Merci d’être aux côtés de l’UNI, monsieur le ministre ! ». L’UNI, qui n’a plus aucun représentant au Centre national des œuvres universitaires et scolaires (CNOUS) depuis 2010, ne dispose que d’un seul des 11 sièges réservés aux étudiants au Conseil national de l’...

Mandat d’arrêt contre Benyamin Netanyahou : confusionnisme et relativisme

lundi 2 décembre 2024 à 11:35

Les thuriféraires du premier ministre israélien inversent le sens des mots

Benyamin Netanyahou a qualifié ceux qui sont à l'origine du mandat d'arrêt de la CPI à son encontre d'antisémitisme. Parmi ceux-ci, il y a un survivant de la Shoah. Comment a-t-on pu en arriver là et quelles sont les conséquences de cette défaite pour la pensée ?

Porte d'entrée du camp de concentration de Sachsenhausen près de Berlin - Stephan Kaphle - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

Il y a une forte dépendance entre le langage et la pensée… et inversement. La pensée précède le langage, dit-on. Si le langage commun entre humains permet d’exprimer une pensée, celle-ci dépend du langage pour être comprise par ceux à qui elle est destinée. Il est donc primordial que le langage soit, en règle générale, commun, que tous, nous donnions le même sens à chaque mot. Or une partie de l’humanité fait sécession. Pour elle, le sens des mots s’inverse ou se modifie en profondeur. Si cette partie de l’humanité se comprend avec son nouveau langage, elle provoque une irritation profonde du reste des humains qui y voit une victoire du confusionnisme et du relativisme. Tous deux minent les capacités d’analyse et donc de pensée.

Bien entendu, ce mouvement n’est pas nouveau. Les nazis avaient affiché « le travail rend libre » au-dessus du portail d’entrée des camps de concentration et d’extermination. Le travail forcé et ces camps étant des moyens d’exploitation et de massacres de masse, cette inscription était donc particulièrement odieuse.

George Orwell a de son côté théorisé les effets d’une « novlangue » qui modifierait sensiblement le sens des mots. Décrite dans le roman 1984, entend « éviter toute formulation de critique de l’État », leurs utilisateurs étant peu à peu incapables de formuler la pensée nécessaire à la critique. Le roman 1984 énonce également des inversions de sens désormais célèbres : « La guerre c'est la paix, la liberté c'est l'esclavage,...