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Appel aux ministres de la justice et de l’intérieur :

jeudi 11 décembre 2025 à 15:09

respectez la liberté de la presse, renforcez le secret des sources

Intimidations, gardes à vues, violences policières, les journalistes sont régulièrement empêchés dans la pratique de leur métier. L'État ne ménage pas ses efforts pour obtenir les sources des journalistes d'investigation.

Une tribune signée par Reflets

Il y a près d’un an, 110 médias et organisations interpellaient le gouvernement pour réclamer une réforme de la loi de 2010 relative à la protection du secret des sources des journalistes. Les contours flous de ce texte et l’absence de véritables garde-fous ont facilité des atteintes à la liberté de la presse depuis 15 ans. Pour rappel, au moins 27 journalistes ont été convoqué·es ou placé·es en garde à vue par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), selon un décompte réalisé par le journal Télérama.

Depuis notre courrier, les intimidations contre la presse n’ont pas cessé : elles ont franchi un cran supplémentaire. Alors que l’État français a été condamné en 2023 pour l’arrestation illégale d’un journaliste couvrant une action écologiste, la police a à nouveau reçu l’ordre d’interpeller et placer en garde à vue, le 1er juillet, le journaliste Enzo Rabouy quinze jours après qu’il ait couvert une action militante en marge du Salon du Bourget.

Le parquet général poursuit également son acharnement contre Ariane Lavrilleux, la journaliste de Disclose et membre du groupe de travail sur le secret des sources à l’origine de cet appel. L’AFP nous apprend que le parquet général de la cour d’appel de Paris a fait appel de la décision de non-lieu rendue par la juge d’instruction. Alors que la justice a reconnu l’intérêt public des révélations de Disclose sur l’opération militaire secrète de la France au profit de la dictature égyptienne, la journaliste pourrait être...

De l'inceste au meurtre, anatomie d'une faillite judiciaire

mercredi 3 décembre 2025 à 10:11

« Qui a tué Virginie ? » : un livre qui inspecte le traitement judiciaire de l'inceste

Dans son livre, Julien Mucchielli, par ailleurs chroniqueur judiciaire pour Reflets, expose les mécanismes qui ont conduit un père à violer ses filles, martyriser ses fils et tuer Virginie, l’une de ses filles avec qui il avait eu un enfant. L'auteur analyse une cascade de défaillances judiciaires qui ont conduit au drame.

Couverture du livre "Qui a tué Virginie ?" de Julien Mucchielli

La réponse à la question posée par le titre semble claire. Le 7 octobre 2014, Denis Mannechez a tué sa fille qui l’avait enfin quitté après des années de cauchemar. Mais comment en est-on arrivés là ? Dans son livre, Julien Mucchielli explore les erreurs, l’immobilité parfois, d’un système judiciaire qui a failli. Mais aussi l'aveuglement de la société... L'affaire est exceptionnelle, tant en raison de la gravité des faits qu'en raison de la cascade d'erreurs commises par le système judiciaire. Denis Mannechez a été jugé trois fois aux assises, deux fois pour les incestes (première instance et appel) et une fois pour l'assassinat.

Cet homme, père de cinq enfants, trois filles et deux garçons a violé deux des ses filles (Virginie et Betty), a fait un enfant à l'une d'entre elles (Virginie), a finalement tué cette dernière et a battu et martyrisé ses deux fils. Ce livre montre comment à chaque fois, la passivité de la justice a pu conforter Denis Mannechez dans sa position d'abuseur.

Dès 2002, Betty dénonce les viols, les violences de son père. Pourtant, Denis Mannechez poursuit ses contacts avec Virginie pendant la durée de sa détention préventive. En 2004, libéré, il la retrouve et reprend la vie commune avec elle alors que son contrôle judiciaire le lui interdit. À aucun moment, la justice ne s'interpose.

Au cours de son procès en appel en 2012 pour le viol de ses filles, les avocats de la défense (et des parties civiles, les filles,...

Crèche de Noël à la mairie de Béziers : « on n’est pas prêts pour combattre l’extrême droite »

lundi 1 décembre 2025 à 09:51

L’avocate de la LDH, Sophie Mazas fustige Robert Ménard qui se moque de la loi

L’avocate et militante de la LDH s’offusque. De l’autre côté de la rue, devant la mairie, Robert Ménard, dans un discours aux allures intégristes, parle de deux France, celle qui qui « chante », et celle des « grimaces » qui « siffle ». En attendant, le maire continue d'installer une crèche dans sa mairie en dépit de décisions de justice qui s'y opposent.

Durant la manifestation contre la crèche de Nöel de Robert Ménard - © Reflets

Il y a donc deux France: l’une qui veut installer une crèche à la mairie, affirmant que nous vivons dans un pays catholique, et l’autre qui défend la laïcité dans les institutions françaises. Depuis 2014, le maire de Béziers dresse une crèche de Noël dans l’hôtel de ville, en violation des principes de laïcité mais aussi de la neutralité du service public.

Interviewée par Reflets, Sophie Mazas, avocate et militante à la Ligue des droits de l’homme, explique qu’en 2017 le Conseil d’État a confirmé «l’illégalité de cette crèche et, depuis, chaque nouvelle installation est systématiquement jugée contraire au droit. » Mais alors, comment peut-il le faire chaque année?

L’avocate tire un constat alarmant: «Les institutions de la Ve République n’ont pas prévu le retour de l’extrême droite et la stricte négation par un maire de la séparation des pouvoirs et de l’autorité des décisions de justice. Actuellement, c’est le préfet qui est chargé de l’application des décisions de justice, comme prévu par la Constitution (art. 72) et rappelé sur chaque décision judiciaire. »

Sophie Mazas, avocate et militante à la Ligue des droits de l’homme - ©Reflets 2025s
Sophie Mazas, avocate et militante à la Ligue des droits de l’homme - Reflets 2025s

Cette situation suscite également la frustration des manifestants, parmi lesquels se trouvent des représentants de syndicats et de partis politiques (PCF, LFI). Beaucoup se demandent si le préfet se refuse à agir « par collusion idéologique, par méconnaissance de ses prérogatives ou par manque de moyens...»

Pourtant, il suffirait que...

À moins de dix, ils ont cassé Internet

mercredi 26 novembre 2025 à 16:12

On est passé d'un réseau décentralisé à un réseau... centralisé...

Les pannes affectant toute une partie du Web se multiplient. Nous atteignons une situation qui est inverse à celle voulu par la DARPA lors de la création d'Internet. Et cela ne devrait pas s'arranger.

Les données ont de plus en plus tendance à emprunter des chemins appartenant aux mastodontes que l'on appelle "les GAFAM" - CC

Vous vous souvenez de la légende selon laquelle Internet a été pensé pour « défendre la sécurité nationale [américaine] face à une attaque nucléaire » ? Bien entendu, une guerre nucléaire totale éteindrait à la fois toute vie humaine et toutes les machines, mais l'idée est là. Les chercheurs de la DARPA voulaient changer de paradigme. Ils voulaient passer de réseaux en étoile à des réseaux sans véritable centre névralgique. Cela a bien fonctionné pendant un temps. Et puis sont arrivé des mastodontes. Et la fâcheuse tendance humaine à accumuler, à centraliser a repris le dessus. Au début, seuls les experts se sont rendus compte de ce qui était en train d'advenir. Aujourd'hui, même Madame Michu le remarque parce que son cloud avec ses photos s'écroule. Parce que du jour au lendemain, elle ne peut plus rien acheter, ni accéder à ses sites préférés sur le Web. Et ça, c'est de la faute d'une dizaine de sociétés qui ont réussi à casser Internet.

Un récent article de l'Internet Society (ISOC) pose les choses clairement, pour ceux qui n'auraient pas compris depuis des lustres.

Amreesh Phokeer, expert en métrologie des réseaux rappelle dans cet article que quelques sociétés ont désormais la main sur une très grande partie de l'économie numérique. De fait, lorsqu'un incident technique touche l'une d'entre elles, tout un pan d'Internet s'écroule.

L'Internet Society mesure cette concentration avec un indice. Au...

Après 30 mètres en apnée, il y a quoi ?

jeudi 20 novembre 2025 à 17:43

Nouveaux stages, nouvelles profondeurs, mais jusqu'où ?

La limite que je m'étais fixée est désormais dépassée. Me voilà un peu perplexe pour la suite. Vais-je continuer à plonger en apnée, plus profond, ou pas ?

Vers l'infini et au-delà...

Depuis le stage de juillet avec Umberto Pelizzari, je suis retourné deux fois à l'eau. Chaque expérience a été spécifique et mes progrès ont été erratiques. Parfois j'étais meilleur en no limit (la gueuse), parfois en poids constant (à la palme). Globalement, en deux sessions, j'ai atteint et même dépassé la limite de 30 mètres fixée lorsque Umberto Pelizzari m'a dit que je pouvais l'atteindre. Et maintenant ? Faut-il vraiment continuer de titiller les profondeurs ? Et si oui, jusqu'où ?

Ces différentes expériences m'ont confirmé que, bien entendu, l'état physique joue sur la performance. Il vaut mieux être en forme pour descendre profond. Mais – et je l'avais déjà noté en juillet, chaque plongée est différente. Chaque jour. Parfois ça passe, parfois ça ne passe pas.

Le premier frein est la compensation. Le moindre problème rhino-pharyngé complique la compensation. A partir du premier mètre, l'oreille devient très douloureuse. Continuer, c'est risquer de percer un tympan.

Je n'ai jamais rencontré ce problème de toute ma vie, ce qui est très intriguant.

Le deuxième problème est physique. C'est l'un de ceux qui peuvent me jouer des tours. La fatigue, les problèmes de santé, peuvent enrayer fortement notre capacité à descendre. Ce fut le cas lors de mon dernier stage début novembre.

Le troisième problème est lié à la technique. Est-ce que je me prépare bien en surface ? Est-ce que je parviens à faire mes charges et à...