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C’est quoi, un DPO ?

jeudi 2 novembre 2017 à 15:03

Si vous suivez ce blog depuis longtemps, vous savez une chose : je m’intéresse tout particulièrement à la protection des données à caractère personnel et à tout ce qui touche au domaine de la vie privée en ligne. Que cela soit via la publicité, les applications ou les projets de loi présentés et détaillés ici.

Aujourd’hui,  nous allons nous intéresser à un métier en pleine création, en lien avec la loi européenne 2016/679, plus connue sous le nom de « Règlement Général sur la Protection des Données », ou RGPD (GDPR en anglais). 

C’est quoi, le RGPD ?

Vous l’avez déjà vu ailleurs mais un rappel est toujours bon. Le Règlement Général sur la Protection des Données est une loi supranationale, adoptée en 2016 et qui entrera en vigueur en mai 2018. Cela signifie que la loi est déjà effective, en soi.

Ce règlement devrait, à long terme, permettre d’homogénéiser les différentes lois des pays États Membres relatives à la protection des données à caractère personnel, abrégées en DCP dans la suite de l’article.

Point important : il ne concerne pas les entreprise européennes, mais les entreprises qui travaillent avec les données des citoyens de l’union. Cela signifie donc qu’une entreprise américaine, par exemple, devra être conforme dès lors qu’elle collecte, traite, analyse ou plus globalement, travaille avec des DCP.

L’objet de cet article n’est pas de rentrer dans le détail du règlement mais de parler d’un métier qui arrive en même temps que le règlement, le Data Protection Officer, ou DPO. Entrons donc dans le vif du sujet.

Quelles sont les missions d’un DPO ?

Nous pourrions vulgariser en disant que le DPO a pour objectif de s’assurer de la conformité de l’entreprise au RGPD mais, en pratique, c’est un peu plus que ça.

Un DPO doit mettre en place un environnement de travail qui soit en phase avec le RGPD. Pour cela, il doit être en capacité d’identifier les traitements, applications, flux de données, sites internet et autres qui nécessitent l’utilisation de DCP.

Il doit également être en capacité d’expliquer des choses compliquées de façon simple. Avant d’attaquer la phase d’audit nécessaire à l’exécution de ses missions, il doit d’abord expliquer le règlement, identifier et sensibiliser les différents acteurs qui sont concernés. Les personnes du service informatique, le marketing ou encore les ressources humaines, toutes ces personnes sont différentes, elles ne parlent pas forcément le même langage… au DPO de faire en sorte que ces derniers soient capables de se comprendre pour travailler ensemble.

Une fois cette phase de sensibilisation faite, le DPO peut commencer par faire un état des lieux de ce qui existe, des bonnes et des mauvaises pratiques, ceci afin de prioriser ses missions à venir. S’il ne fait pas cette distinction, il y a fort à parier qu’il passera du temps sur des points éventuellement importants, mais pas critiques.

Le DPO, en soi, ne décide pas directement. Il forme, informe, conseille, fait l’état des lieux, conduit les audits, produit les analyses, des rapports et des constats relatifs aux façons qu’a l’entreprise de travailler avec les DCP puis il coopère avec les administrations, comme la CNIL. Il doit, à mes yeux, être rattaché aux postes de direction, voire à la direction générale de l’entreprise, dans la mesure où c’est à elle que revient la tâche de mettre les moyens nécessaires (temps, budget, outils, etc.) en place.

Une fois ces moyens alloués et mis en place, le DPO suit et accompagne la mise en oeuvre des plans d’actions, il est le point de référence des autres métiers, des compétences et des directions reliées à ces plans. Il joue, ici, autant le rôle de chef de projet que celui de facilitateur.

Le règlement impose aux entreprises de tenir un registre des traitements relatifs aux DCP (qui est le responsable de traitement, quelles données sont collectées, pour quelles finalités, combien de temps, etc.). C’est au DPO de créer et maintenir ces registres. Cela permet à l’entreprise de savoir ce qui est fait, par qui, quand, comment et pourquoi et ce à tout moment. Cela permet également, en cas de contrôle, de mettre à disposition une cartographie complète des traitements relatifs aux DCP.

D’une façon simple et résumée, voici les différentes missions du DPO.

Quelles sont les compétences requises pour être DPO ?

C’est une question qui mérite qu’on s’y attarde. Comme vous allez le voir, la réponse n’est pas si évidente que ça.

Le RGPD, en soi, ne nous donne que très peu d’informations quant aux compétences requises pour le poste, tout au plus il nous dit que le profil doit être adapté, doté d’une sensibilité à la protection des données, à la complexité des traitements et à la masse d’informations qui seront traitées. C’est une définition assez vague.

De son côté, la CNIL française est un peu plus précise :

En résumé : il faut être un peu touche à tout, comprendre la philosophie du texte, de la loi, savoir conduire des projets, être indépendant, patient, technique, pédagogique, curieux, savoir s’adapter, se remettre en question et être capable de penser en 3, 4, 5 ou 42 dimensions différentes en même temps.

J’ajoute à cela ma petite touche : pour moi, le DPO est d’abord un accompagnateur. Il doit guider l’entreprise vers la mise en application du règlement, mais cette mise en application traduit de nombreuses choses :

On ne parle pas simplement d’un règlement, à mes yeux. On parle d’une transformation des entreprises, de leurs procédures, de leurs façons de faire, on peut parler d’un profond changement pour certains et… le changement, en entreprise, c’est souvent compliqué.

A mes yeux, le DPO doit être passionné par la protection des données personnelles, on dépasse le simple cadre d’un contrat de travail, il faut, pour être DPO, avoir « la philosophie qui va bien ». Si vous vous moquez de vos propres données, si pour vous, ce n’est « qu’un métier comme un autre », alors vous échouerez.

C’est une définition plus précise que celle donnée par le règlement, non ?

Et vous, qu’en pensez-vous ? Est-ce que vous partagez cet avis ? Un peu, beaucoup, à la folie ou pas du tout ?

Enfin, si vous cherchez un DPO et que vous vous dites « mais oui, c’est exactement cela qu’il me faut, saperlipopette », j’ai deux choses à vous dire :

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